utopie

Qu'est-ce qu'une utopie ?

L’utopie est un terme inventé par le philosophe Thomas More au XVIe siècle. Il s’agit d’un néologisme, c’est-à-dire d’un mot créé à partir de mots déjà existants. "Utopie" signifie littéralement "lieu qui n’existe pas", à partir du mot grec "topos", signifiant "lieu", auquel on a ajouté le préfixe privatif "u-". Le terme a été popularisé avec le livre Utopia, en 1516, mettant en scène une île à la vie idéale et parfaite. L’utopie consiste à présenter un lieu, un système de vie, un gouvernement, qui ne peut exister en raison de sa totale perfection. L’utopie a une dimension politique : par la perfection du fonctionnement présenté, elle dénonce les défaillances du monde réel par la comparaison et le contraste. De nombreuses utopies sont restées célèbres par les écrits d’intellectuels, écrivains, et philosophes : l’Abbaye de Thélème par Rabelais, l’El Dorado par Voltaire, la Nouvelle Atlantide par Francis Bacon, ou encore la terre australe par Gabriel de Foigny.

Quel est le synonyme du mot utopie ?

Le mythe est sans doute le synonyme le plus proche de "utopie". Le mythe met en scène des événements irréels dans lesquels agissent des personnages héroïques, avec une dimension apologique visant à édifier le lecteur au même titre que l’utopie. On peut également parler de fantasme, ou d’idéal, dans la mesure où l’utopie ne pourra jamais exister et relève d’un idéal à atteindre, mais infranchissable.

Quelle est la différence entre utopie et dystopie ?

L’utopie ne doit pas être confondue avec la dystopie. Certains écrivains, philosophes, ont pris à rebours l’idée de l’utopie en choisissant la dystopie, qui est son total contraire. La dystopie est en effet une contre-utopie en présentant un lieu, un système de vie ou de gouvernement où l’individu est privé de son libre arbitre et de sa liberté, et est donc en souffrance. Parmi les plus célèbres dystopies, on retrouve celle de 1984 de George Orwell, imaginant un monde de surveillance généralisée où l’individu est contrôlé physiquement et mentalement par l’Etat. On retrouve aussi Fahrenheit 451 de Ray Bradbury où les livres sont brûlés et la culture interdite. Si l’utopie relève souvent du conte merveilleux, la dystopie relève de la science-fiction ou du roman d’anticipation. Elle vise à rendre crédible une société cauchemardesque pour mieux dénoncer la possibilité que le monde bascule un jour dans ces dérives.