Passer sa retraite en Suisse : démarches, avantages et inconvénients
Régulièrement primé comme le pays ayant la meilleure qualité de vie au monde, la Suisse attire de nombreux seniors français qui s'y installent au moment de la retraite. Démarches, avantages et inconvénients, retrouvez les informations utiles avant de franchir le pas.
Beauté du pays, qualité de vie, sécurité, gentillesse des habitants (une réputation qui n'est pas usurpée) : autant d'atouts qui peuvent donner envie d'aller passer sa retraite en Suisse. Depuis 2002 et un accord sur la libre circulation des personnes entre la Suisse et l'Union européenne, les formalités ont de plus été simplifiées. Mais attention, l'installation dans ce pays frontalier de la France n'est pas donnée à toutes les bourses. Voici les conditions et quelques conseils si vous envisagez d'aller couler des jours heureux autour du lac Léman, ou ailleurs.
Les démarches pour passer sa retraite en Suisse
- Le permis de résident : Pour séjourner en Suisse durant plus de 90 jours consécutifs, il vous faut demander un permis de résident, qui porte la lettre B pour les retraités. Pour ce faire, vous devez vous rendre à l'office cantonal des migrations de votre futur lieu de résidence. Il vous sera alors demandé plusieurs justificatifs et conditions. Et la première d'entre elles porte sur vos ressources. Celles-ci doivent être d'au moins 50 000 CHF, ou un peu plus de 42 000 euros par an. Vous ne devez pas non plus exercer d'activité en Suisse, et il vous sera logiquement nécessaire de passer une bonne partie de l'année (au moins 180 jours) dans ce pays. En tant que ressortissant français, le permis B-CE vous est accordé pour 5 ans. Il est ensuite automatiquement renouvelé et concerne également votre conjoint, vos enfants, voire vos parents si ceux-ci dépendent financièrement de vous.
- Le logement : Le permis B-CE vous donne la possibilité de circuler librement dans tous les cantons de Suisse - rappelons qu'il s'agit d'un État fédéral. Vous pouvez également acquérir un ou des bien(s) immobilier(s) sans aucune restriction.
- Le déménagement : Pour déménager en Suisse, vous devez au préalable vous rendre à l'office cantonal du lieu de votre future résidence, en possession de votre permis. Les démarches vous seront alors précisées. Profitez-en pour vous renseigner sur les conditions d'immatriculation de votre véhicule qui, en Suisse, varient selon les cantons. À ce sujet, sachez qu'une fois installé, vous aurez 12 mois pour faire connaître votre permis de conduire français. Le cas échéant, vous serez contraint de repasser par l'auto-école helvétique.
- La couverture maladie : Le système de santé suisse est incontestablement l'un des plus performants du monde. Avant même votre départ, vous pouvez demander auprès de votre caisse de retraite votre rattachement au régime de sécurité sociale suisse en remplissant le formulaire S1, "Inscription en vue de bénéficier de la couverture de l'assurance maladie". Cette demande est individuelle et doit donc être effectuée pour chaque membre de votre famille. Attention, les prestations sont définies localement. Le lien avec la Sécurité sociale française n'étant pas coupé, il vous suffira, si vous êtes amené à vous faire soigner en France, de vous réinscrire auprès de votre précédente caisse.
- Les cotisations : Vous ne paierez pas de cotisations maladie en Suisse, puisque celles-ci seront déjà retenues sur votre retraite française. À ce sujet, en tant que résident étranger, vous ne serez plus soumis à la CSG ni à la CRDS. En revanche, vous paierez une cotisation de 3,2% sur votre pension de base et de 4,2% sur votre retraite complémentaire.
Les visas pour passer sa retraite en Suisse
Pour un séjour de plus de 90 jours en Suisse, aucun visa n'est nécessaire si vous êtes ressortissant de l'Union européenne ou de l'Association européenne de libre-échange (visa obligatoire dans les autres cas). Il faut cependant obtenir un permis de résident. Les personnes qui souhaiteraient vous rendre visite pour un séjour de moins de 90 jours n'auront besoin que de leur carte d'identité ou de leur passeport si elles sont ressortissantes de la zone UE/AELE, de l'espace Schengen, de Singapour, d'Israël, de Nouvelle-Zélande, des États-Unis, du Canada ou de l'Australie.
Passer sa retraite en Suisse : les avantages
- La fiscalité : bien sûr, l'une des premières raisons qui poussent les Français à passer leur retraite en Suisse est la fiscalité de ce pays. En tant que résident étranger, vous pourrez bénéficier du forfait fiscal qui, dans ce pays, ne prend pas en compte vos revenus et avoirs, mais est établi sur la base de la valeur de votre logement ou de votre loyer. Il reste le même chaque année, et est seulement indexé sur l'inflation. Selon la loi fédérale, ce forfait vous est accordé si vous avez votre permis B-CE, si vous n'avez pas travaillé en Suisse dans les dix dernières années et si vous n'y avez pas de revenus à déclarer. Toutefois, il existe des minimas qui, eux, dépendent de chaque canton.
- La qualité de vie : vous restez proche de la France, et vous ne rencontrez pas la barrière de la langue si vous décidez de passer votre retraite en Suisse romande. Voilà de quoi séduire toutes les personnes qui envisagent de s'installer en Helvétie. Mais ce n'est pas tout, puisque ce pays est également connu pour sa qualité de vie et une sécurité réputée comme l'une des meilleures du monde. D'ailleurs, selon un classement mondial établi par l'Economist Intelligence Unit et basé sur 11 indicateurs, la Suisse est simplement le pays qui offre la meilleure qualité de vie sur la planète.
Passer sa retraite en Suisse : les inconvénients
Le coût de la vie : c'est le revers de la médaille. Les autorités helvétiques qualifient elles-mêmes la Suisse de "pays de la cherté". Il faut en effet savoir qu'en moyenne, le coût de la vie en Suisse est 17% plus élevé qu'en France. Cela dit, il reste stable en Suisse alors qu'il augmente en France ou en Allemagne. Il est important de se renseigner avant de choisir son lieu d'installation car les prix, des logements par exemple, varient beaucoup d'un canton à l'autre. Il en est de même pour les dépenses de santé, qui sont en moyenne 30% plus élevées qu'en France. Et il en va ainsi sur plusieurs postes de dépenses des ménages, à des degrés divers : +20% pour l'habillement, +5% pour les transports, +3% pour les télécommunications, etc.