Bastien finaliste de Koh Lanta : "Je suis très fier de mon parcours" [INTERVIEW]
Apprécié des téléspectateurs de Koh Lanta, Bastien a un parcours brillant dans la saison le totem maudit. Le finaliste a répondu à nos questions avant la diffusion de l'ultime épisode de Koh Lanta 2022.
Bastien est à n'en pas douter un des aventuriers les plus marquants de cette saison Koh Lanta, le totem maudit. Souvent impressionnant durant les épreuves, très actif sur le camp mais aussi relativement effacé sur le plan des stratégies, le cordiste a été très soutenu par les téléspectateurs tout au long de la saison. Ex-Jaune, il devait cependant faire face à une ancienne équipe rouge en supériorité numérique mais n'a finalement que peu été en danger grâce à des affinités heureuses et des victoires aux jeux d'immunité. Repêché à l'orientation face à Ambre, il intègre les quatre finalistes de Koh Lanta 2022 et participe à l'épreuve des poteaux sous le coup d'une malédiction. Bastien nous a accordé une interview avant la diffusion de la finale. Il revient sur son aventure et ce qu'il compte faire après la fin de la diffusion.
Pourquoi avoir choisi de participer à l'émission ?
C'est une bonne question parce qu'à la base je n'ai pas vraiment choisi, c'est mon ex-copine qui, pendant nos trois ans de vie commune, m'a incité à participer. Elle me disait que je serais très bon, etc. Pendant le confinement, j'ai cédé et j'ai répondu au casting. J'ai envoyé une lettre et, de fil en aiguille, ça m'a donné envie de participer.
Qu'est-ce qui a été le plus dur pour vous dans l'aventure ?
Une difficulté dont je n'avais pas conscience, c'est la météo ! Dans mes souvenirs d'enfance, quand je regardais Koh Lanta, c'était le Soleil et les maillots de bain. Mais non, en fait la nuit il fait très froid. On a eu beaucoup de pluie et d'humidité. C'était sans doute les choses peut être pas les plus dures mais les plus surprenantes et donc les plus marquantes. On s'attendait au manque de nourriture et à la fatigue mais pas à l'humidité à ce point.
Quel est le souvenir que vous garderez le plus ?
C'est surtout les rencontres faites avec les différentes personnes venues de milieux complètement différents que je n'aurais jamais rencontrées. Ça fait un cocktail incroyable de personnes qui sont devenues amies maintenant. Il y a aussi toutes ces épreuves incroyables qu'on a pu affronter.
Vous êtes le dernier ancien Jaune à arriver jusqu'ici. Comment expliquez-vous être arrivé aussi loin malgré l'infériorité numérique des Jaunes ?
J'ai toujours voulu croire en mon capital sympathie. J'y suis allé sans être à la recherche des votes et à inciter les gens à ne pas voter contre moi. Finalement, c'est un peu ma sympathie et le fait que j'étais très actif sur le camp : j'allais toujours pêcher, j'étais toujours en train de chercher à manger, de construire des choses et puis j'étais agréable. J'imagine que ça m'a sauvé parce qu'on m'a toujours dit de ne pas être trop fort sur les épreuves parce que ça pouvait me porter préjudice. Et finalement, non. Le fait de m'être rapproché de François parce que j'allais pêcher avec lui tous les jours. J'avais aussi Jean-Charles et Ambre chez les Rouges que j'avais côtoyés chez les anciens Violets. Finalement, j'avais un peu des amis de partout. Ça m'a protégé.
Vous aviez fait un pacte avec eux ?
J'ai essayé de ne pas être stratège mais ça reste un jeu de stratégie où on doit écrire des noms à chaque conseil et se protéger. Je n'ai pas fait vraiment de pacte mais, par affinités, avec des gens comme Jean-Charles ou les Jaunes ou bien François avec qui je me suis lié d'amitié parce qu'on faisait pas mal de choses ensemble... c'était une sorte de pacte sous-jacent. On ne se l'est pas dit mots pour mots mais, sans qu'on se le dise, on savait qu'on n'allait pas se mettre des bâtons dans les roues.
Certains candidats parlent de vous comme du favori pour remporter l'épreuve des poteaux malgré la malédiction. Quel était votre état d'esprit avant de participer à l'épreuve ?
J'étais combatif et très heureux d'avoir eu cette quatrième place qui normalement n'existe pas. C'était que du bonus et c'est vrai qu'en entendant les autres me dire que j'étais favori, j'ai pris ça positivement en me disant que ça allait leur faire peur. J'ai gardé la tête froide, je me disais que j'allais me battre à fond. Les poteaux, l'équilibre, c'est quand même mon truc. On verra ce que ça donne !
Ce statut de favori vous a mis une pression particulière sur les épaules ?
J'avais surtout peur de faire une contre-performance. D'entendre les gens me dire que j'étais fort en équilibre et qu'au final je tombe après être monté sur le poteau. J'ai fait abstraction de ça. Je me disais "c'est la dernière ligne droite, on peut pas lâcher mentalement donc let's go."
Aviez-vous fait des calculs par rapport à vos chances de l'emporter au vote final face aux autres candidats ?
Un petit peu. On en discutait un peu dans le camp, on essaie de voir comment ça peut se passer. Je découvrais un peu les stratégies de fin de jeu in situ parce que je ne connaissais pas trop comment ça se passait. J'ai compris que si j'étais le dernier sur le poteau, il fallait prendre une personne qui aurait moins de votes que moi. Oui, on pense à ce genre de choses évidemment. Les calculs se font assez vite dans la tête donc j'y ai pensé mais pas très longtemps.
En admettant que vous gagniez les 100 000€, qu'aimeriez-vous en faire ?
Les 100 000€ c'est quelque chose à laquelle je ne pense que depuis récemment. Je me dis que si jamais ça arrive, j'en ferais profiter ma famille et aussi m'en garder une partie pour moi même si c'est une somme qui ne peut pas changer notre vie. Mais je voudrais en faire profiter ma famille et mes parents qui m'ont toujours beaucoup apporté. Et puis en garder une partie pour moi pour un futur logement.
Comment avez-vous vécu la diffusion et les réactions des téléspectateurs ?
Je n'en ai pas du tout pâti, bien au contraire. Sur les milliers de messages que j'ai reçus, j'en ai peut être eu une dizaine qui étaient plus méchants mais qui restaient encore très soft. J'ai eu que des bons retours. Quand j'ai regardé l'émission, j'ai été très satisfait de voir que mon caractère a bien été retranscrit. Je me voyais à la télé. Les téléspectateurs l'ont bien vu et quand ils m'interpellent dans la rue, c'est avec grand plaisir que je leur réponds.
Vous avez des regrets dans votre aventure ?
De but en blanc, je dirais que non parce que j'ai quand même fait un très beau parcours en partant dans l'inconnu. Sans prétention aucune, je dirais que je n'ai pas de regrets. J'ai eu des moments de défaite sur certains jeux où j'aurais pu faire mieux. Et sur certains autres non. C'est ce qui fait que ça a été une aventure incroyable.
Koh Lanta vous a-t-il permis d'apprendre des choses sur vous-même ?
Ça m'a appris physiquement que malgré une fatigue immense on arrive à se surpasser. Ça m'a appris qu'au fond de nous on a toujours une force qui nous permet de nous surpasser et de nous surmener pour arriver à nos fins. C'est assez marquant.
Quel regard portez-vous sur votre parcours dans Koh Lanta ?
Bizarrement, c'est une aventure dans laquelle je ne me projetais pas du tout malgré mon inscription. Même en arrivant dans Koh Lanta, je me disais "peut-être que je vais être éliminé dès le début, c'est un parcours tellement sinueux pour arriver jusqu'au bout". Finalement, quand je vois où je suis arrivé avec mon physique et la manière dont ça s'est passé sans aucune pression, parce que j'ai eu très peu de fois peur d'être éliminé, je suis très content de mon parcours. Je suis très fier de mon parcours. Même si je n'y connaissais pas grand chose à Koh Lanta et que je n'ai jamais caché ma force sur les épreuves, ça m'a permis d'aller jusqu'aux poteaux. Pourtant, tout le monde m'avait dit "attention, ils éliminent les plus forts". C'était peut être un coup de chance sur cette saison. Dans une autre saison, j'aurais peut-être été éliminé à cause de mes qualités sportives, je ne sais pas.
Il y a beaucoup de respect entre les candidats, comme on a pu le voir durant l'épreuve d'orientation où vous avez tous refusé de tricher pour vous qualifier. Comment l'expliquez-vous ?
Je pense que c'est le casting qui fait tout. Il suffit qu'il y ait quelques personnes qui soient dans cette dynamique là pour amener, peut-être, tout le groupe dans cette façon de penser. J'aime croire que tout le monde est dans cette bonhomie et dans cette envie de respecter les autres sans se marcher dessus, sans qu'il y ait de clashs. On m'avait prévenu "Bastien, tu vas tomber dans un panier de crabes. Personne n'est ton ami". Finalement, je m'aperçois que c'était complètement le contraire. On a beaucoup favorisé le côté sportif et le mérite des personnes. Sauf peut-être Louana qui s'est fait éliminer peut-être parce qu'elle était forte. Ça a peut-être joué. Mais en globalité, on ne s'est jamais dit "lui il est fort, je vais l'éliminer." C'est ce qui fait qu'on a eu beaucoup de respect envers les uns et les autres et qu'on n'a pas fait de mauvais gestes.
Vous souhaiteriez reparticiper à Koh Lanta si on vous en donnait l'occasion ?
Au début, dans les premiers jours avant Koh Lanta, je me disais "je disparaîtrai aussi vite que j'apparais" et puis j'ai eu énormément de plaisir à faire cette émission. Après coup, j'ai laissé passer le temps de l'après-Koh Lanta pour récupérer parce que j'étais très maigre et ça a été assez compliqué et finalement je me dis que oui, si on me donne l'opportunité de refaire Koh Lanta, j'irais me battre de nouveau et affronter ces défis avec plaisir.
Comment avez-vous géré l'après-Koh Lanta notamment face à votre perte de poids ?
Ça a été compliqué parce que je suis même tombé malade en rentrant en France. Donc j'ai encore perdu deux-trois kilos en revenant à la maison. J'ai ensuite fait un régime assez drastique à base de viande blanche cuite à la vapeur. Ça a été dur, surtout quand je voyais des photos des autres qui se goinfraient par photos Whatsapp interposées. J'ai dû me restreindre pendant une semaine et puis après t'as envie de manger n'importe quoi. Je suis remonté à 80 kilos à la suite du jeu mais je faisais beaucoup de sport donc je ne me suis jamais senti gras. On reprend beaucoup de poids et puis on se stabilise donc tout va bien. C'est vrai que le cerveau a envie de tout manger une fois l'émission terminée.
Avec Jean-Charles et Colin, vous avez décidé de récolter des fonds pour la fondation Bertrand-Kamal. De quelle manière et pourquoi ?
J'avais pendant l'émission l'envie d'aller chez Jean-Charles parce que j'ai envie de travailler le bois et son métier m'intéressait. En arrivant, Jean-Charles m'a dit "on a quelques jours devant nous, tu pourrais peut être faire un banc". J'ai commencé, Colin est arrivé. Et quand on a fini, on s'est dit "pourquoi ne pas se servir de ce banc fait de nos trois paires de mains pour apporter de l'argent à une association ?" On a pensé à à la fondation Bertrand-Kamal parce que la maman de Jean-Charles est décédée deux mois avant l'émission d'une opération du pancréas. On voulait profiter de notre notoriété en ce moment et de celle de l'émission pour relancer ce combat de tous les jours pour certains.
Quels sont vos projets pour la suite ?
J'ai prévu un grand voyage. Ça faisait déjà un an que je prévoyais ça. Je vais partir du Cap Nord, le point le plus haut de la Norvège jusqu'à côté d'Athènes donc pas loin de chez Anne-Sophie en Grèce. On va faire tout ça en vélo avec un ami. Ça fait 6 500 kilomètres et le départ est prévu le 14 juillet.