Adrien éliminé de Koh Lanta : "J'ai sous-estimé mes adversaires" [INTERVIEW]
Adrien souhaitait s'imposer comme le stratège de Koh Lanta Les 4 Terres. Il s'est fait prendre à son propre jeu. L'ingénieur ferroviaire nous livre son sentiment après son élimination.
Sur le début de l'aventure Koh Lanta, c'est Adrien qui a le plus assumé vouloir échafauder des alliances stratégiques pour aller le plus loin possible dans l'aventure. Arrivé dans la compétition au sein de l'équipe violette représentant le Nord, l'ingénieur ferroviaire de 30 ans a ensuite rejoint l'équipe rouge créée par Bertrand-Kamal. C'est dans l'épisode 5, après avoir une nouvelle fois tenté de fonder une alliance qui aurait selon lui tenu jusqu'à la réunification, qu'Adrien s'est fait surprendre par une contre-stratégie qui l'a donc éliminé. Il revient pour nous sur son parcours dans Koh Lanta Les 4 Terres.
Quelle a été votre réaction en apprenant que vous rejoigniez l'équipe rouge ?
J'étais content, sans plus. Pour moi, ça ne changeait pas grand chose que ce soient les Rouges ou les Jaunes. J'étais juste content de retrouver Fabrice, mon binôme de l'équipe du Nord. Je me suis dit qu'on pouvait quand même faire quelque chose de bien.
Et Marie-France également ?
Oui, vous avez raison ! J'étais aussi content de retrouver Marie-France parce que je pensais que c'était une bonne nouvelle pour moi (rires).
"Je m'attendais à mieux de ma part"
Dans les derniers épisodes, on a régulièrement entendu vos coéquipiers pointer du doigt vos performances physiques et votre investissement sur le camp. Ce sont des critiques justifiées selon vous ?
Sur les performances physiques, je ne vais pas leur donner tort. Je n'ai pas été bon sur les épreuves. Et clairement sur les épreuves statiques, le bambou et le koala dorsal, même moi je me surprends sur ces performances. Je ne dis pas que j'aurais pu tenir 45 minutes mais perdre à chaque fois si tôt dans le jeu... Je m'attendais à mieux de ma part. Sur l'investissement sur le camp, je serais un peu plus mesuré. J'avais l'impression de faire mon taff, que ce soit pour le bois, le feu, les cocos etc... Si pour d'autres candidats, c'était pas jugé suffisant... C'est leur opinion. Là-dessus, je suis pas forcément en accord avec ça.
Dès la constitution de l'équipe rouge, vous commencez à intriguer pour créer une alliance. Était-ce une erreur de commencer si tôt avant même d'avoir perdu l'épreuve d'immunité ?
Quand on voit le résultat, oui c'était forcément une erreur. Mais j'ai toujours joué avec l'optique d'avoir un coup d'avance et pas attendre le dernier moment juste avant le conseil pour commencer à réfléchir. Je trouve que c'est un peu hypocrite. Il faut jouer ! C'est pas parce qu'on envisage de perdre qu'on est forcément perdant. C'est une possibilité dans le jeu et il faut toujours avoir un coup d'avance. Donc j'aurais refait pareil, surtout que je retrouvais Marie-France avec qui on avait déjà partagé quelques jours dans le camp du Nord et je pensais pouvoir la rallier à ma cause en lui expliquant que j'avais, mine de rien, essayé de la sauver sur le premier épisode en lui proposant une alliance. Je pensais que ces arguments l'auraient touchée. Malheureusement, ça n'a pas été le cas et même pire que ça, elle est allée tout répéter aux Verts. C'est ce qui m'a précipité dans le ravin. Mais, mine de rien, les journées passent vite et, vu qu'on était neuf, il fallait s'y prendre assez rapidement. Du moins c'était mon avis. Après, quand on voit le résultat, peut-être que j'aurais dû faire profil bas mais ça aurait dénaturé la façon dont j'avais envie de jouer. Je n'ai pas trop de regrets à ce sujet.
"Koh Lanta, c'est aussi une histoire de mathématiques"
Vous êtes resté fixé sur la destruction des ex-Verts. Pour quelles raisons ?
C'est une équipe qui a quand même gagné 6 épreuves sur 8 au début de l'aventure donc, oui, c'était une équipe qui faisait peur. En plus de ça, ils sont en surnombre. Koh Lanta c'est aussi une histoire de mathématiques. S'ils restent à six, les trois chez les Rouges et les trois chez les Jaunes... C'est un noyau dur, donc j'étais plus en faveur de le casser. Ça n'avait rien de personnel, c'était juste une réflexion par rapport au nombre et aux affinités. Je pensais que c'était quelque chose d'intelligent d'essayer de casser les Verts. J'avais ciblé Joaquina parce que c'était entre guillemets la plus faible sur les épreuves, par rapport à Bertrand-Kamal ou Hadja. Et encore, elle faisait de super performances ! J'avais envie à la fois de casser le noyau vert et de garder une équipe la plus compétitive possible. C'était ma stratégie.
Vos coéquipiers vous ont vite identifié comme un stratège, ce qui a fait de vous une cible. Vous pensez les avoir sous-estimés ?
Sûrement. J'ai commis une double-erreur : j'ai sous-estimé mes adversaires et j'ai sur-estimé mes potentiels alliés. Donc c'est assez tragique ! (rires) Ils m'ont rapidement identifié mais je ne m'en cachais pas. Je pensais qu'en expliquant aux gens que c'était dans leur intérêt de me suivre, ils auraient compris que c'était dans leur propre intérêt. Si on est cinq dans un groupe de neuf, on aurait été peinards un bout de temps. Malheureusement, je me rends compte que quand on affiche trop sa stratégie, les gens prennent peur ou ne font pas confiance. Alors qu'au final c'était dans l'intérêt de tout le monde d'avancer à cinq.
"Il me manquait peut-être un espion"
Vous ne vous attendiez pas à partir ce soir là ?
Je me doutais bien que j'étais exposé en jouant comme ça. Je savais que j'allais peut-être avoir des votes contre moi et que je n'allais pas laisser indifférent. Mais ils ont très bien joué parce qu'à aucun moment sur le camp j'ai entendu circuler mon nom. C'est super bien joué de leur part. Il m'a manqué un allié un peu complice qui aurait pu, comme Marie-France l'a fait pour les Verts, me répéter certaines choses. Je me suis retrouvé assez rapidement seul à vouloir diriger. Fabrice me suivait mais restait très en retrait. Il me manquait peut-être un petit espion qui m'aurait donné l'info. Donc je ne m'y attends pas quand ma torche s'éteint mais je me dis que c'est, quelque part, une belle élimination pour un joueur stratège de partir comme il aime faire partir les autres.
Ça reste une déception ?
J'ai le sourire parce que je prends du recul. Mais il n'empêche que c'est une grosse déception et une contre-performance. Clairement, finir au bout de quinze jours... J'avais largement les réserves et le mental pour tenir encore plus longtemps. J'avais encore l'envie et des choses à faire. C'est une belle déception mais, malgré tout, je n'en garde que du positif. Je ne suis pas malheureux pour autant.
Que retiendrez-vous de votre aventure dans Koh Lanta ?
Je me suis vraiment amusé. J'étais comme un gamin. Plus c'était dur, plus j'étais content. J'étais content de dormir dehors, d'avoir faim... J'étais vraiment émerveillé de ça. J'avais l'impression de vivre un rêve. C'est ce sentiment d'euphorie, presque de bien-être. J'étais vraiment dans une bulle. J'ai complètement coupé avec tout et j'ai pris mon pied.