Coupe du monde de rugby 2023 : résultats, classements et résumé
Un point : ce qui sépare la gloire, les louanges et la liesse de l'échec, du doute et de la tristesse. L'Afrique du Sud a gravé une quatrième fois son nom au palmarès de la Coupe du monde à la fin du mois d'octobre 2023, à Paris, et trône désormais seule au sommet du rugby mondial. Mais l'Histoire retiendra aussi de cette Coupe du monde de rugby 2023 qu'elle aurait pu s'écrire autrement.
Par trois fois lors d'une phase finale haletante, les Springboks auront vaincu de justesse, avec un petit point seulement d'avance : contre la Nouvelle-Zélande en finale (12-11) bien sûr, mais aussi contre l'Angleterre en demi-finale (16-15) et surtout contre la France en quart de finale (29-28).
Seule la victoire est belle
Avant ce Mondial 2023 de rugby, l'Afrique du Sud avait entamé sa mue, car on ne reste pas la meilleure équipe du monde sans évoluer. Après leur sacre de 2019, les Boks ont travaillé pour diversifier leur jeu, proposer plus de variation et de créativité avec leurs lignes arrières, sans délaisser pour autant leurs fondamentaux : la brutalité, la combativité et la solidité dans la conquête. Mais au moment qui compte le plus, dans les phases finales de cette Coupe du monde, ils ont à chaque fois semblé revenir à ce qui, finalement, est plus qu'un style de jeu restrictif : une véritable identité. Car pour être Champions du monde, le beau jeu n'est pas un critère.
Un retour aux sources à l'image du comeback d'Handré Pollard, grand artisan du titre en 2019 et absent de la liste pour le Mondial 2023, qui sera finalement rappelé pour prendre place dans le XV des Springboks et inscrire les pénalités de la victoire face à la France et l'Angleterre, puis les douze points de la finale ! Laisser la possession à l'adversaire, défendre avec une agressivité inégalée, mettre les lignes arrières adverses sous pression en les arrosant de jeux au pied millimétrés. Voilà ce qui a permis, avec savant mélange de tanks devant et de fusées sur les ailes, à l'Afrique du Sud d'obtenir ce doublé et son quatrième titre. Elle est ainsi devenue la première et la seule nation à atteindre autant de titres de Champion du monde de rugby.
Un point qui change tout, trois fois
Et pourtant, l'Histoire aurait pu prendre une toute autre forme : la Nouvelle-Zélande, à 14 contre 15 pendant une bonne moitié de la finale le 28 octobre, a dominé l'Afrique du Sud. Elle a finalement du sa défaite à une transformation et une pénalité manquées par ses buteurs, qui n'ont pas eu la fiabilité de Pollard et ont laissé les All Blacks mourir à un petit point de leurs adversaires (11-12). Lors de cette finale de Coupe du monde, les Blacks, qu'on annonçait moribonds avant le début du tournoi, ont développé un jeu flamboyant et ont éteint tous les doutes.
L'Angleterre, finalement troisième du Mondial de rugby, a elle aussi réussi un beau championnat en allant jusqu'en demi-finale, le 21 octobre, et surtout en étant à deux minutes de la grande finale ce jour là. Une dernière pénalité à près de 50 mètres, passée par un Pollard aux nerfs d'acier, a brisé leurs rêves d'exploit (15-16). Une pénalité peut-être discutable, comme celle qui, de manière identique, a éliminé la France moins d'une semaine plus tôt (28-29).
La France sort avec les honneurs, mais avec des regrets
La France aurait aussi pu échapper à cette élimination si cruelle, au bout d'un quart de finale homérique (28-29) ce 16 octobre maudit. En étant plus solide à la réception des chandelles notamment, qui leur ont coûté deux essais. En bénéficiant d'un arbitrage plus favorable aussi peut-être, comme sur la pénalité décisive (les 3 derniers points inscrits par l'Afrique du Sud) accordée à Kwagga Smith pour un grattage pourtant illicite. Ou plutôt en comprenant, comme les Sud-Africains, la permissivité de l'arbitre dans ces phases au sol, pour flirter davantage avec les limites de la règle.
Le XV de France a perdu, comme l'Angleterre et la Nouvelle-Zélande, d'un point face au futur vainqueur. Lot de consolation parmi d'autres : on se souviendra peut être que les Bleus avaient battu les finalistes All Blacks en match d'ouverture (27-13) le 8 septembre. Autant de résultats qui montrent l'homogénéité de niveau des grandes nations dans ce mondial. Reste sans nul doute en revanche la déception, forcément, avec une élimination trop précoce d'une Coupe du monde à domicile que cette équipe de France était programmée pour gagner.
Portugal, Fidji : un vent de fraîcheur se lève
Cette Coupe du monde de rugby 2023 aura aussi été celle des rêves réalisés et des surprises enthousiasmantes. A commencer par le Portugal, arrivé en petit poucet et reparti en David, vainqueur au bout du suspense du Goliath Fidjien pour son dernier match de poule (24-23). "Os Lobos" ("Les Loups"), pour certains rugbymen amateurs, ont montré les crocs à chaque sortie, accrochant aussi le Pays de Galles (8-28) et l'Australie (14-34) avec des résultats pas forcément à la hauteur de leurs performances, et obtenant un nul contre la Géorgie (18-18). De quoi donner espoir aux nations émergeantes d'un sport encore trop peu mondialisé.
Les Fidji, même s'ils ont donc été battus par le Portugal, ont aussi réalisé un superbe tournoi, battant et éliminant l'Australie en poule (22-15) avant de passer si proches de battre l'Angleterre en quart de finale (24-30). Les Flying Fidjians ont animé ce Mondial par leur jeu toujours débridé, mais aussi un pragmatisme nouveau.
L'Argentine a également été fidèle à son histoire, ralliant les demi-finales pour la troisième fois, grâce à un tableau certes favorable, mais en éliminant tout de même le Pays de Galles en quart de finale (29-17).
L'Irlande maudite, l'Australie humiliée
Comme les Français, les Irlandais étaient parmi les favoris. Comme eux, ils sont tombés en quart de finale contre un finaliste : battu par la Nouvelle-Zélande au bout d'un choc qui a tenu toutes ses promesses (24-28), le XV du Trèfle n'est pas parvenu à briser son plafond de verre et à se qualifier pour la première fois en demi-finales. Et pourtant, cette Irlande a battu les Champions du monde ! En phase de poule, elle est venue à bout de l'Afrique du Sud (13-8), mettant du même coup les Boks sur le chemin du XV de France en quart de finale.
Le tirage au sort de la coupe du monde de rugby, effectué il y a 3 ans, avait en effet causé un tableau déséquilibré, avec un groupe A relevé comptant la France, la Nouvelle-Zélande et l'Italie, mais surtout un groupe B énorme, alignant Afrique du Sud, Irlande et Ecosse. Mais peu importe puisque les quarts de finale ont tout de suite pris un air de demi-finales et que certains géants pouvaient aussi tomber.
Outre l'Ecosse et l'Italie, ce fut d'ailleurs le cas avec l'élimination de l'Australie dès la phase de groupes : les Wallabies, en s'inclinant contre les Fidji (15-22) puis lourdement contre le Pays de Galles (6-40), sont rentrés chez eux la queue entre les pattes. La première élimination en poules de leur histoire qui a laissé 4 ans aux Australiesn pour se reconstruire entièrement, avant d'accueillir la prochaine Coupe du monde, en 2027.
Tous les résultats de la Coupe du monde de rugby 2023
48 matchs étaient programmés pour cette Coupe du monde de rugby, dans neuf stades en France, de Lille à Marseille et de Nantes à Lyon. Découvrez tous les résultats ci-dessous. Vous pouvez chercher un résultat en saisissant le nom d'une équipe dans le moteur de recherche :
Les classements des poules
La phase de poules de la Coupe du monde de rugby s'est déroulée du 8 septembre au 7 octobre, avant la phase finale jusqu'au 28 octobre. Découvrez les classements des groupes à l'issue du premier tour :
Les joueurs du XV de France lors du Mondial 2023
La France entamait cette Coupe du monde de rugby chez elle comme une favorite. Si les hommes de Fabien Galthié ont enthousiasmé leur public, le rêve s'est donc brisé en quarts de finale contre les futurs champions du monde, à un tout petit point. Un goût amer qui a tout de même laissé un réel espoir de victoire en 2027 en Australie. Parcourez notre trombinoscope du XV de France aligné pour cette Coupe du monde et découvrez le profil de chaque joueur en cliquant sur son nom ci-dessus.