Eduardo Camavinga : origines, profil, salaire... Biographie du milieu de terrain
Formé au Stade Rennais avant son transfert au Real Madrid à l'âge de 18 ans, Eduardo Camavinga a aussi débuté très tôt en équipe de France, dès sa naturalisation. Biographie d'un des grands espoirs du foot français...
Eduardo Camavinga fait partie des grands espoirs du football français. D'origine angolaise, le milieu de terrain formé au Stade Rennais a été naturalisé en 2019 et a immédiatement entamé son parcours en équipe de France. Le jeune international a rejoint le Real Madrid en 2021, âgé de 18 ans et est déjà vainqueur de la Ligue des champions 2022 avec le club espagnol.
Sa carrière de joueur
Formé par le Stade Rennais à partir de 2013, Eduardo Camavinga y a aligné les records de précocité. A Rennes, il jouera dès l'âge de 15 ans avec l'équipe des moins de 17 ans, puis en réserve dès l'année suivante. Il devient, fin 2018, le plus jeune joueur à passer professionnel, à seulement 16 ans, puis le plus jeune joueur de Ligue 1 dans l'histoire des "Rouges et noirs" et enfin le plus jeune buteur du club depuis sa création.
Il sera aussi, toujours avec le Stade Rennais, le plus jeune footballeur à obtenir le titre de "Joueur du mois" en Ligue 1, en août 2019. Impressionnant de justesse face à l'AS Monaco, le PSG et bien d'autres, Camavinga va s'affirmer comme un milieu relayeur très polyvalent, véritable dynamiteur, capable d'orienter le jeu autant que soutenir son équipe dans une position plus défensive.
Si le Stade Rennais parvient à conserver sa pépite lors du mercato 2020, Eduardo Camavinga compte, à l'été 2021, parmi les joueurs de moins de 20 ans ayant le potentiel le plus élevé sur le marché des transferts (il fera d'ailleurs partie de la célèbre liste des plus gros potentiels du mercato, établie par le site de référence Transfermarkt).
Le grand Real, qui se cassera les dents cette année là sur Kylian Mbappé, ne laissera pas filer sa chance avec le Rennais : Camavinga rejoint Madrid pour six saisons, au terme d'un transfert estimé alors à 40 millions d'euros, bonus compris, par le quotidien espagnol Marca (il a été depuis revu à 31 millions d'euros, 45 millions d'euros avec bonus).
La première saison au Real, Camavinga la passe en partie sur le banc des remplaçants, en doublure des géants Casemiro, Kroos et Modric, quasi indétrônables. Il réussi néanmoins quelques entrées fracassantes qui lui permettent de taper dans l'oeil de Carlo Ancelotti et de participer pleinement à l'aventure européenne du club, vainqueur de la Ligue des champions au printemps 2022.
Son parcours en bleu
Naturalisé fin 2019, Eduardo Camavinga n'a pas perdu de temps pour faire son apparition en équipe de France. Passé pro au Stade Rennais depuis un an et citoyen français depuis une semaine à peine à l'époque, il se trouve immédiatement sous la coupe de Sylvain Ripoll, ancien Rennais lui-même, devenu entraîneur de l'équipe de France espoirs. Rendez-vous est pris pour les qualifications pour l'Euro. Une victoire face à la Géorgie (3-2) et quelques minutes de jeu suffisent pour réaliser que son histoire en Bleu ne fait que commencer. Le parcours avec les Espoirs sera néanmoins de courte durée.
Dès l'automne 2020, Didier Deschamps, à la recherche de l'homme providentiel au milieu de terrain en l'absence d'un certain Paul Pogba, appelle Camavinga dans l'équipe A. Le Rennais a alors 17 ans. Les trente minutes offertes au jeune relayeur, entré en jeu à la place de N'Golo Kanté à la 63e minute face à la Croatie, seront convaincantes (4-2).
Le mois suivant, lors d'un amical contre l'Ukraine, Pogba est de retour, mais l'opportunité d'associer le cador des Bleus à la pépite Camavinga est alléchante. Déjà à l'aise dans ses habits d'international, ce dernier ira finalement au charbon dès le coup d'envoi du match (il sera remplacé par Pogba à la 59e minute). Et il en sera récompensé, avec un bel abattage et un premier but plein de panache dans un festival tricolore (7-1). "Il est capable de faire des choses que les autres font peut-être moins bien. Il a tout pour lui", résumera Didier Deschamps à l'époque, visiblement sous le charme.
Camavinga va rejouer une demi-heure de plus avec la France, en Croatie, en octobre 2020 (1-2). Puis la fatigue musculaire l'obligera à une parenthèse, avec Rennes où il joue encore à ce moment de sa jeune carrière, comme avec l'équipe de France. Avant la Coupe du monde 2022, celui qui est depuis passé au Real Madrid n'est réapparu qu'une fois sous le maillot bleu : en tant que titulaire lors du camouflet face au Danemark en septembre, à Copenhague (2-0). Après 45 minutes en demi-teinte, il sera remplacé à la mi-temps. Il fera néanmoins partie de la liste des joueurs appelés par Didier Deschamps pour le Qatar, notamment pour renforcer le milieu de terrain des Bleus, décimé par les forfaits de N'Golo Kanté et Paul Pogba pour le Mondial.
Lors du Mondial 2022 justement, Eduardo Camavinga est notamment apparu lors du dernier match de poules, mais aussi lors de la finale face à l'Argentine, dans un rôle de latéral gauche, son poste de formation, alors qu'il semble désormais taillé pour animer le milieu de terrain. Le joueur du Real Madrid aura "fait le job" sans réellement impressionner outre mesure, mais aura conservé toute ses chances de devenir une pièce maîtresse de la prochaine génération.
Pour la petite histoire...
Eduardo Camavinga est né le 10 novembre 2002 à Miconje, petite ville située à environ 500 km à l'est de Brazzaville et Kinshasa, les capitales voisines des deux Congo. C'est dans cette enclave angolaise, coincée entre l'Atlantique et les deux républiques jumelles, que ses parents, originaires du Congo Brazzaville, se sont réfugiés avant sa naissance. Il n'en gardera aucun souvenir ou presque : Camavinga s'envole pour la France, avec sa famille, alors qu'il est âgé d'un an à peine. Le voyage les emmènera d'abord à Lille puis à Fougères, ville des "Marches de Bretagne" où le jeune Eduardo va passer son enfance.
C'est aussi dans cette cité médiévale d'Ille-et-Vilaine qu'il va chausser ses premiers crampons, s'essayant au football après avoir un temps pensé au judo. Il fera très vite le bonheur du Drapeau de Fougères, le club local, fusionné en 2011 avec sa rivale de l'AGL (feu l'"Avant-garde laïque"). Mais difficile pour un club de national de retenir une telle pépite.
Eduardo Camavinga est repéré par le plus gros client du coin, le Stade Rennais, qu'il rejoint dès l'été 2013. La légende locale raconte que la même année, alors que la maison de famille en construction près de Fougères avait brûlé dans un incendie, son père aurait refusé une cagnotte de soutien, se disant certain de l'avenir de son fils dans le football. Les Camavinga ont la vista et en seront récompensés : le très jeune joueur va vite s'imposer comme l'un des espoirs les plus prometteurs de sa génération.
Six ans après son arrivée à Rennes, il obtiendra la nationalité française, pour lui et sa famille. Le tout avec l'aide du club et même de la Fédération française de football... qui avait déjà une petite idée en tête.