ESA : qui sont les nouvelles recrues de l'Agence spatiale européenne ?

ESA : qui sont les nouvelles recrues de l'Agence spatiale européenne ? ESA. L'Agence spatiale européenne a dévoilé sa nouvelle promotion d'astronautes le 23 novembre dernier. Qui va se retrouver aux côtés de l'ancienne promotion du Français Thomas Pesquet ?

[Mis à jour le 24 novembre 2022 à 14h00] L'ESA a dévoilé le mercredi 23 novembre 2022 sa nouvelle promotion d'astronautes européens. Parmi les 22 589 candidats européens (dont plus de 7 000 venant de France) ayant postulé lors de la campagne de recrutement du printemps 2021, seulement 17 astronautes ont été sélectionnés, dont 6 titulaires (trois hommes et deux femmes, dont une française). 

"Parmi eux, Sophie Adenot, lieutenant-colonel dans l'Armée de l'Air et de l'Espace, première femme pilote d'essais expérimental sur hélicoptères à la DGA, et Arnaud Prost, ingénieur de l'armement et pilote du corps technique militaire de la DGA", indique la Direction générale de l'Armement dans un communiqué de presse. Découvrez ci-dessous les noms de la nouvelle promotion 2022, avec tout d'abord, les astronautes titulaires :

  • Sophie Adenot, de nationalité française
  • Rosemary Coogan, de nationalité britannique
  • Raphaël Liégeois, de nationalité belge
  • Marco Sieber, de nationalité suisse
  • Pablo Álvarez Fernández, de nationalité espagnole
  • John McFall, de nationalité britannique et qui devient le premier parastronaute ! 

Les 11 réservistes (des astronautes qui pourront être appelés en cas de mission) sont les suivants : le Français Arnaud Prost, l'Allemande Amelie Schoenenwald, la Britannique Meganne Christian, l'Italienne Anthea Comellini, l'Espagnole Sara García Alonso, l'Italien Andrea Patassa, l'Autrichienne Carmen Possnig, le tchèque Aleš Svoboda, le Polonais Sławosz Uznański, le Suédois Marcus Wandt et l'Allemande Nicola Winter.

L'agence spatiale n'avait pas lancé de recrutement de cette ampleur depuis 2008, qui correspond à la promotion de l'astronaute français Thomas Pesquet. Pour élargir son pool actuel de 7 astronautes, l'ESA a donc désigné 6 nouveaux astronautes, dont une Française, Sophie Adenot, ancienne officier de l'armée de l'air âgée de 40 ans, qui devient la seconde astronaute française, plus de 20 ans après Claudie Haigneré.

Depuis la promotion de Thomas Pesquet en 2008, les critères de recrutement ont bien évolué, l'ESA ayant affirmé dans son communiqué de presse portant sur les candidatures en 2021 vouloir "initier un véritable changement générationnel". Si toutes les candidatures étaient les bienvenues, l'ESA a encouragé "vivement les femmes à postuler, car l'agence cherche à renforcer la diversité des genres dans ses rangs". Au total, la promotion 2022 est parvenue à atteindre la parité hommes-femmes. De plus, les profils recherchés ne sont plus seulement ceux de pilotes d'essai mais de profils scientifiques, diplômés au moins d'un Master dans les domaines des sciences naturelles, de la médecine, de l'ingénierie, des mathématiques ou des sciences informatiques.

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La promotion d'astronautes de l'ESA en 2008 était composée de 7 astronautes dont le Français Thomas Pesquet, les Allemands Alexander Gerst et Matthias Maurer, les Italiens Samantha Cristoforetti et Luca Parmitano, le Danois Andreas Mogensen et le Britannique Timothy Peake. © JACQUES BRINON/AP/SIPA (publiée le 26/10/2022)

Qu'est-ce que l'ESA ?

Née en 1975, l'ESA est une agence spatiale européenne regroupant 22 pays différents qui s'unissent pour construire et mettre en œuvre un programme spatial afin d'améliorer notre connaissance de l'Univers qui nous entoure et de notre planète. Après un début compliqué, l'Agence spatiale européenne valorise aujourd'hui les industries européennes dans le domaine du spatial et prend part aux grands projets internationaux. Son emblématique lanceur, la fusée Ariane 5, a fêté ses 25 ans en 2021 et devrait servir encore pendant plusieurs mois avant de laisser sa place à Ariane 6, prévue pour la fin d'année 2023.

Depuis 1998, l'ESA participe à la Station spatiale internationale (ISS) aux côtés notamment de la NASA. Elle a également pris part à la conception du télescope Hubble, en orbite depuis plus de 30 ans, ainsi qu'au nouveau télescope James Webb pour lequel elle a fourni plusieurs instruments et un lanceur. Dans les années à venir, l'ESA va continuer à s'investir dans des projets internationaux comme le programme Artemis pour lequel elle finance le module Orion. Elle devrait également lancer la future sonde européenne JUICE en 2023.

Quels sont les objectifs de l'Agence spatiale européenne ?

D'après son site internet, le rôle de l'ESA consiste à "façonner les activités de développement des capacités spatiales européennes et à faire en sorte que les citoyens européens continuent à bénéficier des investissements réalisés dans le domaine spatial".

L'ESA constitue donc la porte d'entrée de l'Europe vers l'espace. Elle mène à bien le programme spatial européen à travers différents projets qui cherchent à améliorer notre compréhension de l'Univers, du système solaire mais également de notre planète.

Comment l'ESA a participé au télescope James Webb ?

Dans le cadre de la conception du télescope James Webb, l'Agence spatiale européenne a fourni deux des quatre instruments scientifiques dont le télescope est doté. Ces deux outils sont le spectrographe infrarouge proche (NIRSpec) et l'instrument infrarouge moyen (MIRI) qui a été développé conjointement avec la NASA.

Ces deux instruments permettent d'observer et d'étudier des objets célestes comme des étoiles, des nébuleuses ou encore des galaxies, en analysant la lumière qu'ils émettent. Cette lumière nous donne de nombreuses informations sur la température de l'objet, sa densité, ou encore sa composition. Leur vision dans l'infrarouge permet à ces deux instruments d'étudier la lumière émise par des objets situés à des milliards d'années-lumière de nous.

L'ESA a également permis le lancement du télescope à bord d'une fusée Ariane 5. Cette fusée, qui a vu le jour en 1996, a dépassé les attentes de ses concepteurs en devenant une référence parmi les lanceurs spatiaux.

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Lancement du télescope James Webb à bord d'une fusée Ariane 5 © UPI/Newscom/SIPA (publiée le 26/10/2022)

Où se trouve le siège de l'ESA ?

Le siège de l'ESA se trouve dans le 15e arrondissement de Paris. Le site se nomme Bertrand et accueille le centre administratif de l'agence spatiale. En 2018, un grand projet de rénovation, de désamiantage et d'agrandissement a débuté, obligeant les employés à déménager les bureaux dans une structure temporaire située à proximité. La fin des travaux est prévue pour mars 2023, date à laquelle le personnel pourra réintégrer les locaux.

Comment entrer dans l'ESA ?

L'ESA recrute très régulièrement de nouveaux profils pour des postes variés localisés dans différents pays. Les métiers de l'ESA ne se limitent pas aux carrières d'astronautes qui représentent une faible proportion du personnel de l'agence spatiale. L'ESA recrute des scientifiques de plusieurs domaines, des techniciens, des ingénieurs aux spécialités diverses, mais également du personnel administratif et encore de nombreux autres corps de métiers. Vous pouvez retrouver la liste des postes vacants sur le site de l'Agence spatiale européenne. Il est possible de déposer une candidature directement en ligne pour les différentes offres d'emploi.

Comment devenir astronaute à l'ESA ?

La candidature au poste d'astronaute au sein de l'ESA est soumise à quelques conditions. Les candidats doivent ainsi être âgés de 27 à 50 ans et être titulaires d'un master dans un domaine scientifique comme la physique, la biologie, les mathématiques ou la médecine, ou encore avoir obtenu un diplôme d'ingénieur.

Les campagnes de recrutement d'astronautes sont assez rares puisqu'en 2021, lorsque la dernière sélection a débuté, cela faisait 11 ans qu'aucune campagne n'avait été lancée. Le nombre de candidats qui se présentent est de plus en plus important. En 2021, ils étaient 22 589 à avoir tenté leur chance alors qu'ils n'étaient que 8 413 en 2008 lors de la campagne précédente.

Au cours des étapes successives de la sélection, de nombreuses évaluations sont réalisées afin de s'assurer que les candidats sont aptes à effectuer les missions qui leur seront confiées en tant qu'astronautes. Ils sont donc testés sur le plan physique, psychologique, médical, etc. À l'issue de la sélection, seulement quatre à six personnes sont retenues et se voient décerner un diplôme d'astronaute.

Quelle est la grille des salaires à l'Agence spatiale européenne ?

Les salaires de l'Agence spatiale européenne dépendent du grade auquel appartient le poste. Il existe deux grades, A et B, qui dépendent des responsabilités confiées et du niveau de qualification requis. Le grade A requiert un niveau master alors que le grade B nécessite des niveaux de qualification variables selon le type de poste concerné. Vous pouvez retrouver la grille des salaires de l'ESA qui indique la rémunération en fonction des grades et des pays directement sur le site de l'agence spatiale.

Qui a créé l'ESA ?

L'Agence spatiale européenne a vu le jour en 1975. À l'époque, plusieurs organisations spatiales européennes avaient déjà été créées mais ces tentatives avaient échoué, faute de moyens financiers et de politique commune. Dans les années 70, l'ESA se crée une renommée en développant avec succès un certain nombre de programmes spatiaux et en lançant notamment des satellites.

Lors de sa création, l'Agence spatiale européenne compte dix pays membres : la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne, la Belgique, la Suède, les Pays-Bas, la Suisse et le Danemark. Depuis, douze autres se sont ajoutés à la liste des états membres. Certains sont membres de l'UE et d'autres pas. À l'inverse, certains pays membres de l'UE ne prennent pas part à l'Agence spatiale européenne. Les deux entités sont indépendantes l'une de l'autre.

Qui possède l'ESA ? 

L'ESA est un regroupement de 22 états qui collaborent dans l'élaboration et la mise en œuvre du programme spatial européen. L'agence spatiale appartient donc à tous les états qui en sont membres. Chacun d'entre eux dispose d'une voix au Conseil qui décide des grandes directions du programme spatial, permettant à tous les pays d'exprimer leur opinion indépendamment du montant de leur contribution financière.

Qui finance les programmes spatiaux de l'ESA ?

Les programmes spatiaux de l'ESA sont financés par les pays membres de l'agence. Certaines activités spatiales sont qualifiées d'obligatoires ce qui signifie que tous les pays membres doivent y contribuer. Parallèlement, des programmes facultatifs sont menés. Les états ont alors la possibilité d'y contribuer s'ils le souhaitent et le montant de leur participation est libre.

Chaque Européen habitant dans un état membre de l'ESA participe donc aux programmes spatiaux de l'agence. Mais le nombre de résidents concernés est très élevé, ce qui a pour conséquence de réduire très largement le budget par habitant. L'ESA estime que chacun verse l'équivalent d'un billet de cinéma par an, ce qui est un montant très faible par rapport à la participation de chaque américain aux programmes de la NASA.

Quel est le budget de l'ESA ?

L'ESA a dévoilé que son budget pour l'année 2022 s'élève à 7,15 milliards d'euros. À titre de comparaison, pour la même période le budget de la NASA est évalué à 24,04 milliards de dollars. En septembre 2022, le directeur général de l'ESA a annoncé qu'il comptait demander 18,7 milliards d'euros aux états membres pour financer les projets en cours ainsi que les programmes à venir pour les trois prochaines années.

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