Jacques Monod : biographie du biologiste prix Nobel en 1965
BIOGRAPHIE JACQUES MONOD - Auteur de plusieurs écrits célèbres, dont Le hasard et la nécessité, le biologiste et biochimiste Jacques Monod est colauréat du prix Nobel de médecine pour ses travaux sur la génétique.
Biographie courte de Jacques Monod - Le généticien, Jacques Monod, est né le 9 février 1910 à Paris. Fils du peintre Lucien Hector Monod et deuxième enfant de Charlotte Todd McGregor (américaine), Jacques a donc un demi-frère, Philippe, issu d'un premier mariage de leur mère. Installé à Cannes en 1917, Jacques Monod retourne à Paris à l'âge de 16 ans pour la faculté de sciences. A l'obtention de son diplôme, il travaille pour le zoologiste Edouard Chatton dans son laboratoire et commence sa thèse. Il interrompt celle-ci à plusieurs reprises à l'occasion de voyages : au Groenland en 1934 (avec Paul-Émile Victor) et en Californie en 1936 pour un stage au sein de l'Institut Technologique. Lors d'un deuxième stage à la Station biologique de Roscoff en 1929, il rencontre Odette Bruhl, petite-fille du grand rabbin de France Zadoc Kahn, qui devient sa femme. Ils auront des jumeaux : Olivier, chercheur au CNRS, et Philippe, physicien.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, Jacques devient résistant et membre du parti communiste (jusqu'en 1948), tout comme son demi-frère Philippe, qui meurt lors du conflit. Il intègre ensuite dès 1945 le laboratoire d'André Lwoff à l'Institut Pasteur, où il prend la tête du service de biochimie cellulaire en 1954. A partir de 1971 et jusqu'en 1976, Jacques devient directeur de l'institut Pasteur. En 1965, il est colauréat du prix Nobel de médecine avec François Jacob et André Lwoff pour ses travaux en génétique. L'année suivante, avec son collaborateur François Jacob, il crée un centre de recherche spécialisé en biologie moléculaire, qui est rebaptisé Institut Jacques-Monod en 1982. En 1970, il publie son livre "Le hasard et la nécessité" où il expose sa vision de l'humanité et de l'univers, un ouvrage qui donne une dimension publique aux débats sur la biologie. Il décède d'une leucémie à Cannes à l'âge de 66 ans, le 31 mai 1976.
Les découvertes de Jacques Monod sur l'ADN
Les travaux de Jacques Monod ont apporté une avancée considérable à la biologie moléculaire. En effet, il met en évidence l'existence d'une molécule servant de lien entre le génome (ADN) et les protéines : l'ARN messager. Puis, les recherches menées avec François Jacob démontrent la notion d'opéron dans les bactéries. En 1949, Jacques Monod publie l'équation de Monod dans le journal Annual Review of Microbiology, un modèle de prédiction des croissances bactériennes. Il va également mener de nombreuses recherches sur les enzymes, et publiera conjointement avec Jean-Pierre Changeux et Jeffries Wyman un article dans le Journal of Molecular Biology en 1965 (l'article devient l'un des plus cités au monde). Cette même année, Jacques Monod reçoit le prix Nobel de physiologie ou médecine pour avoir prouvé que l'ADN est le point de départ des réactions biochimiques. Celles-ci produisent alors les protéines nécessaires à la vie des cellules par l'intermédiaire de l'ARN. Jacques Monod et François Jacob ont tous deux popularisé l'idée qu'un programme génétique dirigerait la vie et le développement des êtres vivants.
Le prix Nobel de Jacques Monod
En 1965, les biologistes Jacques Monod, François Jacob et André Lwoff reçoivent le prix Nobel de physiologie ou médecine pour leurs travaux en biologie moléculaire sur l'ADN. Ils sont récompensés plus particulièrement pour leurs recherches sur le rôle de l'ARN messager comme transmetteur de l'information génétique chez la bactérie Escherichia coli. En 1961, Jacques Monod avait mis à jour, avec François Jacob, le concept d'ARN messager. Cette molécule permet aux cellules de produire des protéines et de transporter le patrimoine génétique des êtres vivants.
Les citations de Jacques Monod
- "Si vous allez trop loin, vous n'irez nulle part." (aux étudiants de Censier, mai 1968)
- "Il n'existe aucune relation stérique directe entre le triplet codant et l'acide animé codé." (Le Hasard et la Nécessité, 1970)
- "L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'univers d'où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n'est écrit nulle part. A lui de choisir entre le royaume et les ténèbres." (Le Hasard et la Nécessité, 1970)
- "L'animisme établissait entre la Nature et l'Homme une profonde alliance hors laquelle ne semble s'étendre qu'une effrayante solitude." (Le Hasard et la Nécessité, 1970)
- "La nature n'est ni morale, ni immorale, elle est radieusement et glorieusement, amorale."
- "En ce sens l'évolution sélective, fondée sur le choix de rares et précieux incidents que contient aussi, parmi une infinité d'autres, l'immense réservoir du hasard microscopique, constitue une sorte de machine à remonter le temps." (Le Hasard et la Nécessité, 1970)
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