Sigmund Freud : biographie courte de l'inventeur de la psychanalyse

Sigmund Freud : biographie courte de l'inventeur de la psychanalyse BIOGRAPHIE SIGMUND FREUD. Neurologue, Sigmund Freud a élaboré une nouvelle discipline : la psychanalyse. Pour comprendre l'hystérie, il a développé une approche novatrice de l'esprit humain à partir de l'inconscient.

Biographie courte de Sigmund Freud - Sigmund Freud naît en Moravie (République Tchèque) le 6 mai 1856 dans une famille juive, mais, face à des problèmes financiers et aux agitations antisémites, celle-ci doit rapidement quitter la région pour s'installer à Vienne. Le jeune Sigmund suit alors un parcours scolaire classique et brillant. Doté d'un esprit curieux, il se partage entre plusieurs centres d'intérêt dans lesquels on retrouve notamment la médecine, le droit, mais aussi la philosophie. A 17 ans, le baccalauréat en poche, c'est finalement pour la médecine qu'il opte. Se concentrant dès 1876 sur l'étude du système nerveux, il obtient son diplôme de médecine dès 1881. Freud reçoit une bourse en 1885 pour se rendre à Paris et suivre un stage à la Salpêtrière auprès du docteur Charcot, neurologue le plus reconnu de l'époque. Freud y précise ses connaissances sur l'hystérie, la pathologie la plus répandue à l'époque, et sur les traitements à base d'hypnose.

Le rôle de l'hypnose selon Freud

Fort de cette expérience, Sigmund Freud revient à Vienne après un passage par Berlin et ouvre son cabinet de consultation. C'est à cette période qu'il se consacre à l'étude d'Anna O en collaboration avec Joseph Breuer. Alors qu'il pratique la médecine nerveuse traditionnelle dans son cabinet, Freud décide, faute de résultats convaincants, de tenter la méthode de l'hypnose. C'est sur le désormais célèbre cas d'Anna O que Freud concrétise ses recherches et obtient des résultats concluants, publiés dans le livre, les Etudes sur l'hystérie en 1895. La découverte fondamentale est le lien entre les symptômes de la malade et ses souvenirs refoulés dont elle n'a pas conscience. En faisant revivre à la patiente ses souvenirs sous hypnose, les symptômes de la maladie s'atténuent. C'est ce que Freud appelle la catharsis, c'est-à-dire la purification. Toutefois, le médecin doit alors faire face à l'hostilité du corps médical.

Freud, fondateur de la psychanalyse

A partir du cas d'Anna O, Sigmund Freud va alors s'engager dans une nouvelle voie et mettre au point la psychanalyse. Sa méthode prend un nouveau tournant lorsqu'il abandonne l'hypnose pour la libre association, acceptant la demande d'une patiente connue sous le nom d'Elisabeth von R. Désormais, les patients s'expriment consciemment, mais en ne pratiquant pas la censure habituelle dans le langage social et en se laissant guider par ce qui leur vient à l'esprit. Freud, affecté par la mort de son père en 1896, décide de pratiquer une auto-analyse et se consacre parallèlement à l'interprétation de ses rêves.

Une théorie de l'homme par Freud

Ses recherches sur la sexualité infantile l'éloignent de son ami Joseph Breuer. Le concept de transfert, c'est-à-dire de report de sentiments infantiles refoulés sur son entourage, sa théorie sur le complexe d'Œdipe ainsi que les phases de la sexualité chez l'enfant sont théorisés dans cette période faste. Avec les publications successives De l'interprétation des rêves et de Trois théories sur la sexualité, Sigmund Freud met ainsi au point une théorie qui lui vaut beaucoup de critiques parmi les médecins mais qui aboutit à une véritable école où l'on retrouve notamment Alfred Adler et Carl Jung.

L'avenir d'une illusion par Freud

Le cercle qui se forme autour de Freud se disloque progressivement à partir de 1910 sous les effets de dissensions théoriques et de la Première Guerre mondiale. C'est aussi à partir de 1910 que Freud systématise la pratique de l'analyse et fixe des règles strictes, notamment la pratique préalable d'une analyse personnelle pour le futur analyste. Il intègre dès 1920 de nouveaux concepts qu'il nomme pulsion de mort et pulsion de vie et redéfinit l'esprit en le divisant en Moi, Ça et Surmoi. Mais surtout, Freud étend ses théories psychanalytiques à la civilisation et critique le poids de la religion, notamment dans le livre L'avenir d'une illusion.

La mort de Sigmund Freud

Malgré les controverses qu'il continue à susciter, Sigmund Freud bénéficie d'une reconnaissance en Allemagne symbolisée par l'obtention en 1930 du prestigieux prix Goethe. Toutefois, victime d'un cancer de la mâchoire depuis 1923 et rattrapé par le nazisme qui n'apprécie guère la vision de l'homme proposée par un juif, Freud vit des dernières années difficiles. Tandis que ses œuvres sont brûlées dès 1933 en Allemagne nazie, il est contraint à l'exil vers Londres en 1938 lors de l'annexion de l'Autriche par le IIIe Reich. Affaibli par les opérations et les traitements pour son cancer, Sigmund Freud décède le 23 septembre 1939 à Londres après avoir demandé et reçu une dose mortelle de morphine.

Le neurologue, Sigmund Freud, a développé tout au long de sa carrière un ensemble de thèses qui suivent son cheminement personnel et aboutissent à une image nouvelle de l'homme. Vivement critiqué par de nombreux collègues, ce qui lui vaut notamment l'interdiction d'exercer dans certains lieux, il parvient toutefois à imposer ses théories. Et même si ces dernières restent controversées, elles sont aujourd'hui considérées comme fondamentales dans le cheminement vers la psychologie moderne.

Sigmund Freud : dates clés

6 mai 1856 : Naissance de Sigmund Freud
Freud naît à Freiberg en Moravie, en actuelle République Tchèque. Rapidement, sa famille quitte cette ville gangrenée par l’antisémitisme pour aller s’installer à Leipzig, puis à Vienne où le jeune Sigmund fait de brillantes études.
1873 : Freud obtient son Baccalauréat
Élève brillant qui a longtemps surclassé ses camarades, Sigmund Freud obtient l’équivalent du baccalauréat avec la mention excellent. Pensant pendant un temps se diriger vers le droit, Freud entre finalement à l’Université de médecine de Vienne.
mars 1881 : Sigmund Freud obtient son diplôme de médecin
Freud termine ses études universitaires en obtenant le diplôme de médecin. Durant son parcours, il s’est rapidement intéressé au système nerveux. Il entre l’année suivante dans un service de médecine générale avant de rejoindre un service de psychiatrie en 1883.
16 septembre 1884 : Freud se marie à Martha Bernays
Freud épouse Martha Bernays, femme avec laquelle il s’était fiancé quelques années plus tôt. Ils ont plusieurs enfants dont Anna Freud qui deviendra psychanalyste.
octobre 1885 : Sigmund Freud vient suivre les cours de Charcot
Le jeune médecin Sigmund Freud obtient une bourse qui lui permet de partir en stage à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris. Lors de son séjour, il suit les cours du docteur Charcot, neurologue le plus renommé de son époque. Freud approfondit sa connaissance de l’hystérie et de l’hypnose. Cette expérience, cumulée à une formation en hypnose quelques années plus tard, est fondamentale pour ses recherches sur la patiente Anna O. Enthousiasmé par le docteur Charcot qu’il perçoit alors comme un génie, Freud ne cache pas sa déception quant à la ville de Paris en général.
1895 : Parution "d'Etudes sur l’hystérie"
Fruit d’une collaboration entre Joseph Breuer et Sigmund Freud, "Etudes sur l’hystérie" s’inscrit dans les travaux de cette époque sur l’hystérie et son traitement par l’hypnose. Le cas d’Anna O. y est largement étudié et c’est à cette occasion qu’apparaissent les concepts novateurs de Freud, qui annoncent la naissance de la psychanalyse. La place de la mémoire y est extrêmement importante et l’idée d’une tension entre une force consciente et une force inconsciente pour refouler certains souvenirs pose les bases d’une théorie du conscient, du préconscient et de l’inconscient.
1900 : "De l’interprétation des rêves" est publié
Freud publie l’essai "De l’interprétation des rêves" qu’il a rédigé un an plus tôt. C’est la première fois que le rêve fait l’objet d’une analyse scientifique systématisée. Il n’est plus considéré comme quelque chose d’absurde ou de gratuit mais est perçu comme porteur d’un sens qu’il faut savoir décrypter. C’est également à cette occasion que Freud décrit pour la première fois le concept d’association libre, qui remplace l’hypnose pour neutraliser le refoulement. L’association libre consiste à parler librement, sans aucune censure afin de laisser émerger les éléments refoulés dans l’inconscient. Alors que l’analyse d’Anna O. permet d’esquisser des concepts et une méthode, "L’interprétation des rêves" est en quelque sorte l’acte de naissance de la psychanalyse.
1915 : Rupture avec Jung
Isolé et vivement critiqué jusqu’à 1906, Freud avait à partir de cette date vu de jeunes médecins reconnaître et suivre sa voie. Parmi eux, un Suisse dénommé Carl Gustav Jung se distingue par son talent, mais aussi par sa personnalité. Pendant plusieurs années, les deux hommes vont tenir une correspondance. Mais Carl Jung possède sa propre vision de la psychanalyse et ses différences de point de vue avec Freud vont finalement les séparer. En fait, il n’y a pas de cercle pérenne autour de Freud, mais les relations qu’il entretient pendant dix ans avec ces autres médecins font définitivement sortir ses théories de l’isolement et de l’hostilité générale.
1920 : "Au-delà du principe de plaisir"
Freud écrit "Au-delà du principe de plaisir" et formule ce que l’on appelle la seconde topique. Par topique, on désigne une théorie d’organisation de l’esprit entre les différentes forces qui le constituent. Le Moi, Ça et Surmoi font alors leur apparition, s’ajoutant au conscient, préconscient et inconscient de la première topique.
28 août 1930 : Freud reçoit le prix Goethe
Longtemps isolé, Freud accède en ce début des années 30 à une reconnaissance officielle et prestigieuse. Pour l’ensemble de ses travaux, il reçoit le Prix Goethe, distinction remise chaque année à un homme pour son apport culturel. Freud a gagné l’estime de l’Allemagne. Mais l’arrivée au pouvoir des nazis dissipe bientôt ce succès : les livres de Freud rejoignent ceux de Marx, Zweig ou Brecht dans les autodafés.
10 mai 1933 : Autodafés en Allemagne
Poursuivant son programme d'uniformisation intellectuelle en Allemagne, le pouvoir national-socialiste s'en prend au représentants de la vie culturelle et scientifique. Des étudiants nazis livrent aux flammes les ouvrages considérés comme "déviants" par rapport à l’idéologie aryenne et la tradition allemande. H. Mann, S. Freud, A. Einstein, K. Tucholsky, B. Brecht, S. Zweig, P. Klee et bien d'autres s'exilent. Un monument érigé au milieu de la Bebelplatz de Berlin rappelle l’autodafé et ses conséquences.
1938 : Exil à Londres
Après avoir vu ses livres brûlés par les nazis en 1934, Freud, alors malade d’un cancer, décide de s’exiler en Angleterre pour échapper à la Gestapo. D'origine juive et auteur de théories qui n’ont pas la faveur du nouveau régime allemand, Freud préfère fuir avec sa famille.
23 septembre 1939 : Mort du père de la psychanalyse
Le neurologue et psychiatre autrichien Sigmund Freud meurt d'un cancer à Londres à l'âge de 83 ans. De confession israélite, Freud avait quitté Vienne le 4 juin 1938 suite aux persécutions dont il était victime. Ses livres sont brûlés en place publique à Berlin et la psychanalyse est dénoncée par les nazis comme "une science juive". Ses quatre sœurs restées en Autriche ont été tuées en camp de concentration. Sa fille Anna est la seule de ses six enfants a devenir plus tard psychanalyste.

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