Otis Redding : ses chansons, sa mort… Biographie du chanteur mythique
OTIS REDDING. Chanteur américain né en 1941, Otis Redding participe avec ses chansons aux belles heures de la musique soul. Sa mort prématurée n'est que le commencement d'un succès posthume.
Souvent surnommé "The Big O" ou bien encore "The King of Soul", Otis Redding parvient à s’imposer de son vivant, et à titre posthume, comme une véritable légende de la soul music. En dépit d’une courte carrière, stoppée brutalement par un accident d’avion, le chanteur afro-américain réussit l’exploit de rendre la musique qu’il affectionne universelle. A travers des titres comme Respect ou These Arms of Mine, Otis Redding traverse les décennies et s’invite à la table de toutes les générations. Plus d’un demi-siècle après sa disparition, sa musique résonne encore aux quatre coins du monde.
Influencé par des artistes tels que Sam Cooke ou Little Richard, Otis Redding se forge une place dans l’univers de l’industrie musicale grâce à sa voix inimitable. Au fil des années et des enregistrements, Otis Redding parvient alors à enchaîner les albums en alternant les ballades langoureuses et les titres plus rythmés. Animé par une volonté d’insuffler un vent de nouveauté dans son domaine, Otis Redding meurt subitement à l’âge de 26 ans. Le 10 décembre 1967, l’avion privé qui le transporte de Cleveland à destination de l’aéroport de Madison s’écrase sur la surface gelée du lac Monona dans le Wisconsin.
Biographie courte d’Otis Redding
De son patronyme complet Otis Ray Redding, Otis Redding naît le 9 septembre 1941 à Dawson dans l’Etat de Géorgie. Quatrième enfant d’une fratrie de six, le jeune Afro-Américain est élevé par son père Otis Redding, Sr, engagé sur la Robins Air Force Base de l’armée américaine, et par sa mère Fannie Mae Redding. Lorsque son père tombe malade de la tuberculose, l’interprète de la chanson The Dock of the Bay n’a d’autre choix que de mettre un terme à sa scolarité pour subvenir aux besoins de sa famille. Otis Redding enchaîne alors les petits boulots et devient, entre autres, batteur à l’église. Initié à la musique, il intègre ensuite le groupe du guitariste Johnny Jenkins rencontré quelques mois plus tôt, les Pinetoppers. Avant d’enregistrer, en 1960, son premier disque.
Après avoir enfin convaincu les maisons de disques de lui accorder du crédit, Otis Redding enchaîne les titres. En 1965, sa carrière s’accélère avec la sortie de la chanson Mr. Pitiful. Dans la foulée, Otis Redding dévoile l’album Otis Blue, l’album qui rassemble quelques-unes de ses plus grandes chansons comme Respect ou I’ve Been Loving You Too Long. Au sommet de son art, Otis Redding est contraint de ralentir le rythme en raison d’une opération à la gorge. De retour avec la ferme intention de poursuivre sa carrière, l’Américain décède en 1967 d’un tragique accident d’avion. Son nom continue pour autant de vivre via les nombreux hommages qu’il reçoit, et via les nombreuses reprises de ses propres chansons par d’autres artistes. Preuve de sa longévité après sa mort, Otis Redding compte dans sa discographie davantage d’albums posthumes que d’albums commercialisés de son vivant.
Otis Redding en 5 chansons cultes
- Respect : dévoilée en 1965, la chanson Respect doit une grande partie de sa notoriété et de sa longévité à la célèbre reprise qu’en fera la chanteuse américaine Aretha Franklin deux ans plus tard.
- The Dock of the Bay : publiée un mois après la mort d’Otis Redding, la chanson The Dock of the Bay connaît un succès planétaire au moment même où le monde entier pleure la disparition de son interprète.
- These Arms of Mine : longtemps cantonnée à un succès limité, cette chanson interprétée par Otis Redding en 1962 s’écoule finalement à près d’un million d’exemplaires et intègre alors l’album Pain In My Heart sorti en 1964.
- My Girl : la chanson est une reprise d’un titre de Smokey Robinson interprété par le groupe The Temptations. Comme d’autres chanteurs, Otis Redding décide de livrer sa propre version de cette chanson d’amour.
- I’ve Been Loving You Too Long : extraite de l’album Otis Blue : Otis Redding Sings Soul, la chanson est l’un des plus grands succès du chanteur. Elle existe en deux versions : une version courte pour le single et une version plus longue pour l’album.
La mort d’Otis Redding
Le 10 décembre 1967, Otis Redding embarque à bord d’un vieux Beechcraft à l’aéroport de Cleveland. Le chanteur, accompagné de ses musiciens, souhaite alors mettre à profit ce petit avion de six places qu’il s’est offert pour rejoindre plus rapidement la ville de Madison dans l’Etat du Wisconsin, sa destination. En dépit de conditions météorologiques défavorables, le pilote de l’avion décide de maintenir le vol. A l’approche de l’aéroport de Madison, l’avion rate la piste d’atterrissage pour une raison encore indéterminée et percute le lac gelé de Monana situé à proximité.
La partie avant de l’avion, le nez, traverse la couche de glace et vient de planter dans la vase, douze mètres plus bas. Un riverain du lac qui assiste à la scène donne l’alerte. Envoyés sur place, les secours parviennent à récupérer Ben Cauley, jeune trompettiste de 20 ans, seul survivant du crash, juste avant qu’il ne sombre dans l’eau glacée. Le corps d’Otis Redding sera repêché le lendemain de l’accident, partiellement congelé, et encore attaché à son siège.
Les albums posthumes d’Otis Redding
Otis Redding est un artiste qui a une particularité que d’autres n’ont pas. Le chanteur affiche dans sa discographie un nombre plus élevé d’albums posthumes que d’albums commercialisés alors qu’il était encore en vie pour en assurer la promotion. Au total, on dénombre une trentaine d’albums posthumes d’Otis Redding, contre sept albums "seulement" sortis entre 1964 et 1967. Au lendemain de la mort du chanteur américain, l’album The History of Otis Redding participe à rendre hommage au "King of Soul".
The King Of Soul, c’est justement le nom d’un autre album d’Otis Redding dévoilé en 2014. Encore plus récemment, la génération Z a la possibilité de découvrir le talent musical de l’Américain avec l’album Dock Of The Bay Sessions, commercialisé un demi-siècle après la disparition de l’interprète.