Nino Ferrer : chansons, carrière, mort… Biographie du chanteur
Nino Ferrer, de son vrai nom Agostino Arturo Maria Ferrari, est un chanteur, compositeur, auteur et producteur italien naturalisé français. Né le 15 août 1934 à Gênes en Italie, il suit sa famille en France après la Seconde Guerre mondiale. C’est en fréquentant un groupe jazz qu’il s’oriente vers la chanson. Le succès arrive en 1966 avec Mirza et d’autres titres de la même veine.
Toute sa carrière, Nino Ferrer multiplie les sources d’inspirations, passant du rock psychédélique de Le Téléfon à des genres plus folks, tendres et chaloupés. Son répertoire s’étoffe de quelques merveilles, comme Le Sud, La Maison près de la fontaine ou La Rua Madureira. Il s’écarte régulièrement de l’industrie du disque pour s’adonner à sa seconde passion, la peinture. Il en résulte une carrière inégale parsemée de phases de doutes. Dépressif, Nino Ferrer se suicide chez lui le 13 août 1998.
Biographie courte de Nino Ferrer
Lorsque la famille Ferrari arrive en France à la fin des années 1940, Agostino rêve de devenir archéologue. Et en effet, le jeune homme boucle ses études d’archéologie à la Sorbonne. Touche à tout et créatif, il se réoriente ensuite vers la musique et l’écriture. Bien que perçant dans la chanson jazz-rock, il continue de se disperser en écrivant, peignant, ou collaborant à différentes formations musicales. La renommée internationale obtenue grâce à Mirza et Les cornichons (1966) puis l’album Agata (1969), ne parvient pas à combler l’artiste. Son statut de chanteur décalé ne le satisfait pas. Il s’exile en Italie pour se nourrir d’autres sources et étoffer son style. Il revient avec l’album Metronomie (1971), et surtout Le Sud (1975), qui se vend à plus d’un million d’exemplaires. Grande satisfaction encore avec le très rock Blanat (1979).
Une nouvelle fois, Nino Ferrer s’éloigne de l’industrie du disque : il peint beaucoup, expose avec succès, compose pour le cinéma et tente même, cette fois sans succès, une carrière d’acteur. Il revient enfin avec l’album La Désabusion (1993) qui recueille de très bonnes critiques : en 1994, l’animateur Nagui lui consacre son émission Taratata. Lors d’une tournée, Nino apprend que ses facultés auditives s’estompent. Alors qu’il envisage un dernier album, sa mère, âgée de 86 ans et qui vivait à ses côtés, décède d’un arrêt cardiaque. Absent à ce moment, Nino culpabilise et sa tendance dépressive prend le dessus : le 13 août 1998, l’artiste se donne la mort d’un coup de fusil. Nino Ferrer laisse derrière lui 200 chansons, une vingtaine d’albums et plusieurs musiques de film.
Nino Ferrer en 5 chansons connues
- Le Sud : sortie en 1975, c'est une chanson écrite, composée, interprétée et coproduite par Nino Ferrer. Elle devient la plus grande réussite de Nino Ferrer et se classe au premier rang du classement français.
- Mirza : cette chanson a été écrite, composée, interprétée et coproduite par Nino Ferrer. Le titre, qui sort en 45 tours pendant l’été 1965, est né d’un fait réel : une femme cherchait son chien Mirza dans un bar où se trouvait Nino Ferrer… La chanson reste très populaire en France.
- La Maison près de la fontaine : la chanson est écrite, composée, interprétée et produite par Nino Ferrer. Le titre, qui sort en 1972 sur l’album Métronomie, est une critique de la société de consommation. La chanson devient un tube bien après sa sortie.
- La Rua Madureira : La Rua Madureira est une chanson écrite, composée et interprétée par Nino Ferrer. Le titre, qui sort en 1969 sur l’album Agata, raconte sur fond de bossa nova une histoire d’amour brisée dans un quartier pauvre de Rio de Janeiro. Ce standard est repris partout dans le monde en différentes langues.
- Le Téléfon : cette chanson a été écrite, composée et interprétée par Nino Ferrer. Le titre, qui sort en 45 tours en 1967, est un succès immédiat. Cette histoire burlesque d’une sonnerie de téléphone laissée sans réponse se vend en 100 000 exemplaires en France.
Qui étaient les femmes de Nino Ferrer ?
La première femme de la vie d’Agostino Ferrari est sa mère, dite Mounette. Mme Ferrari, qui souffrait depuis plusieurs mois de problèmes cardiaques, décède au printemps 1998. Sa disparition crée un désarroi irréversible chez son fils Nino. La seconde femme de la vie de Nino Ferrer est son épouse Jacqueline Monestier, dite Kinou. Le chanteur embauche Jacqueline, alors âgée de 20 ans, comme assistante personnelle. Une relation amoureuse s’installe.
En septembre 1973 naît Pierre, le premier enfant du couple. Nino et Kinou se marient le 30 décembre 1978 à Saint-Cyprien (66). Un second enfant, Arthur, naît en février 1979. Au dire de Nino Ferrer lui-même, Kinou est l’amour de sa vie. Kinou s’évertuera à sauvegarder les objets et souvenirs de son époux défunt. Jacqueline Ferrari s’éteint le 17 mars 2022 à l’âge de 74 ans.
La mort de Nino Ferrer
Le tempérament dépressif de Nino Ferrer aura eu raison d’un parcours fait de constantes remises en question. Malgré de nombreux succès dans ses activités, Nino Ferrer peine à se stabiliser. Seuls, la famille et quelques amis intimes, comme le musicien Richard Bennett, parviennent à réconforter l’artiste, qui se sent malmené par le showbiz. Au printemps 1998, la mort de sa mère Mounette vient ajouter à la fin annoncée de la carrière du chanteur, en raison de sa surdité.
Malgré la vigilance quotidienne de son épouse Kinou, Nino Ferrer se suicide d’un coup de fusil le 13 août 1998. Son corps est retrouvé dans un champ à proximité de son domicile. Une fin préméditée, l’artiste avait laissé plusieurs lettres pour ses proches. Le corps de Nino Ferrer est incinéré. Ses cendres se trouvent au cimetière de Montcuq (Lot), où il habitait.