Isadora Duncan : carrière, vie privée… Biographie d'une danseuse anticonformiste
ISADORA DUNCAN. Elle est l'une des pionnières de la danse moderne. A sa mort en 1927, la danseuse américaine Isadora Duncan laisse derrière elle un riche héritage artistique.
Isadora Duncan est l’un des grands noms de l’Histoire de la danse. Au cours de son existence, l’Américaine révolutionne la pratique de sa discipline de prédilection. Inspirée par les figures antiques grecques et par l’hellénisme, elle construit au fil de sa carrière une danse basée sur la liberté d’expression, prémices de la danse contemporaine actuelle. Souvent associée à cette image de la danseuse aux pieds nus, Isadora Duncan est parvenue à s’affranchir des codes et de la technique de la danse classique pour laisser place à l’improvisation.
Aussi connue pour les tumultes qui ont agité sa vie personnelle, Isadora Duncan meurt le 14 septembre 1927. De son vivant comme au lendemain de sa disparition, l’Américaine se présente comme une source d’inspiration pour de nombreux artistes. Fondatrice de plusieurs écoles de danse et reconnue pour ses qualités de pédagogue, Isadora Duncan a pris le temps de transmettre sa philosophie à une multitude d’apprenties danseuses. Aujourd’hui encore, de nombreuses écoles de danse à travers le monde poursuivent son enseignement.
Biographie courte d’Isadora Duncan
Née Angela Isadora Duncan au mois de mai 1877, Isadora Duncan est la benjamine d’une fratrie de quatre enfants d’abord installée du côté de San Francisco. Au lendemain du divorce de ses parents, Isadora Duncan suit sa mère à Oakland à quelques kilomètres de sa ville natale. Peu intéressée par le cursus scolaire et invitée à subvenir aux besoins de la famille, l’Américaine dispense avec sa sœur des cours de danse aux enfants de son quartier. Attirée par le théâtre, elle intègre en 1895 une compagnie new-yorkaise. Puis elle s’exile, à Londres puis Paris. En 1905, installée dans la capitale française, Isadora Duncan fonde sa première école de danse. Pendant plusieurs années, elle enseigne la danse à Paris. Très vite, l’Américaine impose son style particulier. Celui-ci peut se résumer à une danse pieds nus, avec pour seule tenue des tuniques grecques et des écharpes, loin du traditionnel tutu et des pointes de la danse classique.
Tout au long de son parcours, Isadora Duncan s’emploie à s’éloigner des codes de la danse de son époque. L’Américaine ne cache pas son désintérêt pour le ballet classique, et lui préfère l’improvisation chorégraphique. Au fil des années, sa philosophie de danse s’exporte en dehors des frontières de l’Hexagone. En Europe, en Russie, aux Etats-Unis, le nom d’Isadora Duncan alimente les discussions sur la danse et sur l’art d’une manière plus générale. Sa vie personnelle, très mouvementée, participe également à faire de cette artiste une personnalité pas comme les autres. Mère de trois enfants tous disparus avant elle, Isadora Duncan multiplie les conquêtes sentimentales au cours de sa vie. Elle décède le 14 septembre 1927 dans des circonstances tragiques. Son enseignement de la danse, lui, perdure aujourd’hui, tout comme les hommages qui lui sont rendus depuis sa disparition.
Isadora Duncan, la liberté par la danse
"Danser, c’est exprimer sa vie intérieure". Voilà sans doute comment résumer la pensée d’Isadora Duncan et sa vision de la danse. Tout au long de sa carrière de danseuse et d’enseignante, l’Américaine s’emploie à mettre en avant la liberté du corps et la liberté d’expression. Anticonformiste comme sa mère avant elle qui n’avait pas hésité à divorcer de son mari, Isadora Duncan refoule tous les codes rigides de la danse qui prédominent alors. Dans une époque qui voit naître un courant d’émancipation de la femme, la danseuse participe à sa manière à la prise de liberté féminine. Loin des stéréotypes de la danse classique qui force le corps à exécuter des mouvements pour lesquels il n’est pas forcément conçu, Isadora Duncan prône avant tout la danse naturelle. C’est cette vision de la danse qui est reprise dans les nombreuses écoles de danse fondées par l’Américaine aux quatre coins du monde.
La vie privée d’Isadora Duncan
Danseuse exceptionnelle, Isadora Duncan cultive aussi la légende autour de son patronyme par une vie privée très mouvementée. Bisexuelle à une époque où cette orientation sexuelle est encore très mal perçue, elle connaît de multiples aventures sentimentales au cours de son existence. La poétesse Mercedes de Acosta est l’une de celles qui offrent à Isadora Duncan l’une de ses relations amoureuses les plus passionnelles. Du côté de la gent masculine, le dessinateur Jules Grandjouan, le compositeur André Caplet, le décorateur de théâtre Gordon Craig ou encore le poète russe Sergueï Essénine ont tour à tour succombé au charme de la danseuse.
En 1906, Isadora Duncan donne naissance à son premier enfant, Deirdre, né de son union avec Gordon Craig. Quatre ans plus tard, c’est accompagnée de Paris Singer qu’elle redécouvre la maternité, avec un deuxième garçon, Patrick. Le 19 avril 1913, les deux enfants, confiés à leur nourrice, décèdent dans des circonstances tragiques (la voiture dans laquelle ils se trouvaient se retrouve dans la Seine et les enfants, ainsi que leur nourrice, meurent noyés). Un an plus tard, au milieu de l’été 1914, Isadora Duncan est à nouveau confrontée à la mort précoce d’un fils qu’elle vient tout juste de mettre au monde.
De quoi est morte Isadora Duncan ?
Le 14 septembre 1927, Isadora Duncan se trouve en France, du côté de la ville de Nice, lorsqu’elle décède dans des circonstances tragiques. A l’image de sa vie privée mouvementée, la mort d’Isadora Duncan relève du coup du sort. Alors qu’elle se promène en voiture, le foulard de soie qu’elle a l’habitude de porter se prend dans les rayons de la roue de la voiture. Ejectée de l’habitacle, Isadora Duncan décède sur le coup.
Incinérée, l’Américaine trouve son dernier refuge au cimetière du Père-Lachaise à Paris aux côtés de ses deux enfants Deirdre et Patrick. Dans les années qui suivent, de nombreux hommages sont rendus à Isadora Duncan. En 1968, le réalisateur Karel Reisz livre le film Isadora. En 2009, le chanteur Pete Doherty lui dédie le titre Salome. En 2020, l’album jeunesse Danse, Isadora d’Evelyne Brisou-Pellen relate le parcours de la danseuse américaine.