Hector Berlioz : musiques, carrière, mort… Biographie du compositeur
Passionné par la médecine et par la littérature, Hector Berlioz doit sa notoriété contemporaine et posthume à son talent dans un autre univers : la musique. Dans la lignée d’un Beethoven, le Français révolutionne la musique classique en inventant de nouveaux genres et en multipliant les concerts de grande envergure. C’est à lui que l’on doit, entre autres, le concept de festival. Salué de son vivant pour son talent de chef d’orchestre hors pair et novateur, Hector Berlioz crée tout au long de sa vie des œuvres emblématiques de la musique classique.
La célèbre Symphonie Fantastique, Roméo et Juliette, Requiem ou encore La Damnation de Faust participent à faire du compositeur et chef d’orchestre un grand nom de la Culture française dans sa définition la plus noble. Parfois incompris dans le pays qui l’a vu naître, Hector Berlioz parvient à conquérir l’Europe tout entière et une partie du monde grâce à ses représentations. Il décède en 1869 à l’âge de 65 ans, non sans avoir été contraint au préalable de dire adieu aux personnes qu’il a aimées.
Biographie courte de Hector Berlioz
Hector Berlioz naît le 11 décembre 1803 à La Côte-Saint-André en Isère. Un temps scolarisé au séminaire, le Français est ensuite éduqué par son père lorsque l’établissement ferme ses portes. Initié à la musique et au chant, Hector Berlioz n’a pas encore 13 ans lorsqu’il s’essaie déjà à ses premières compositions, inspirées par une première idylle sentimentale avec Estelle Dubœuf. En 1821, le tout jeune bachelier des lettres fait ses valises direction Paris pour poursuivre des études de médecine, dans les pas de son père. Un an après avoir entamé ses études, Hector Berlioz annonce à son géniteur sa préférence pour les arts. En froid avec sa famille, il intègre le Conservatoire de Paris et commence sa carrière musicale.
En 1829, Hector Berlioz dévoile sa composition Huit scènes de Faust, rebaptisée quelques années plus tard La Damnation de Faust après avoir subi quelques remaniements. En 1830, le compositeur français livre une autre de ses œuvres principales, la fameuse Symphonie Fantastique qui, à l’époque, reçoit un accueil plutôt critique de la part du public. La même année, Hector Berlioz s’illustre en décrochant le Prix de Rome grâce à sa cantate Sardanapale. Le Français enchaîne ensuite les vastes tournées en Europe et les nouveaux projets musicaux.
En 1844, il publie le Traité d’instrumentation et d’orchestration dont s’inspireront de nombreux compositeurs après lui. Peu épargné par les malheurs de la vie dans les années 1850 et 1860 (sa sœur, son épouse Marie Recio et son fils décèdent successivement), Hector Berlioz entreprend en 1860 une nouvelle œuvre importante avec Béatrice et Bénédict, achevée en 1862. Installé à Nice, il tombe malade et décède le 8 mars 1869 à 65 ans.
Hector Berlioz en 5 musiques cultes
- Symphonie Fantastique : il s’agit sans doute de l’œuvre la plus connue d’Hector Berlioz. Créé à Paris en décembre 1830, ce poème symphonique d’une cinquantaine de minutes a été imaginé par le Français dans un esprit de conquête amoureuse.
- Roméo et Juliette : directement inspirée de la tragédie de Shakespeare du même nom, cette symphonie dramatique a comme particularité de ne jamais montrer les personnages imaginés par le dramaturge britannique.
- Requiem : composé en 1837, le Requiem d’Hector Berlioz est rendu célèbre par son inspiration religieuse et par l’effectif orchestral qui lui est associé, avec quatre ensembles de cuivres antiphoniques.
- La Damnation de Faust : créée en 1846 et d’une durée de 130 minutes, cette œuvre est une adaptation de la pièce du romancier et poète allemand Johann Wolfgang von Goethe. A noter que le chœur des étudiants est en latin, alors que la majeure partie de l’œuvre est en français.
- Sardanapale : cantate créée par Hector Berlioz à l’occasion du Prix de Rome, Sardanapale permet au compositeur de remporter en 1830 le Premier Grand Prix, deux ans après le Second Grand Prix obtenu avec Herminie.
Qui sont les femmes de Berlioz ?
Lorsqu’il donne naissance à sa Symphonie Fantastique en 1830, Hector Berlioz s’inspire directement d’une femme, Harriet Smithson. Actrice irlandaise née le 18 mars 1800, la fille du directeur de théâtre William Joseph Smithson accède à la notoriété à Paris. C’est là, dans la capitale française, alors qu’elle est en représentation au théâtre de l’Odéon, qu’elle provoque l’admiration d’Hector Berlioz. Ce dernier lui adresse alors une série de lettres avant de composer son œuvre musicale. Hector Berlioz et Harriet Smithson se marient le 3 octobre 1833. Ensemble, le couple donne naissance à un garçon, Louis, le 14 août 1834. Quelques années plus tard, des tensions émergent et Hector Berlioz se lance dans une aventure avec la cantatrice Marie Recio. Au lendemain de la mort d’Harriet Smithson en 1854, Hector Berlioz épouse en secondes noces celle qui est devenue au fil des années sa collaboratrice.
La mort de Berlioz
En 1862, Hector Berlioz est confronté à la mort de son épouse Marie Recio. Quatre ans plus tard, le compositeur et chef d’orchestre français doit affronter la disparition de son fils Louis. Cette double tragédie affecte la santé du Français qui prend alors la décision de se retirer du côté de Nice. Puis il effectue, en 1868, une dernière visite dans la ville de Grenoble. Le 8 mars 1869, Hector Berlioz décède dans le quartier de la Nouvelle Athènes à Paris. Son corps est enterré au cimetière de Montmartre aux côtés de ses deux épouses Harriet Smithson et Marie Recio.
A sa mort, Hector Berlioz laisse derrière lui un testament et un catalogue de plus d’une centaine d’œuvres musicales. Au XXe siècle, de nombreux chefs d’orchestre s’appliqueront à réhabiliter une partie de l’œuvre d’Hector Berlioz en s’attaquant à des compositions moins connues. En 1979, le premier Festival Berlioz est créé à Lyon. En 2003, la maison d’enfance du compositeur est réhabilitée et transformée en musée.