Duke Ellington : chansons, carrière… Biographie du pianiste jazz
DUKE ELLINGTON. Compositeur et pianiste américain, Duke Ellington accède au rang de légende du jazz avec des chansons comme l'incontournable "It Don't Mean a Thing".
Il pensait devenir un athlète, et faire carrière dans le monde du sport. Duke Ellington ignore encore au moment où il bifurque sur le chemin de sa vie qu’il va devenir l’une des plus grandes personnalités afro-américaines du XXe siècle grâce à une autre discipline. Enfant, celui que l’on surnomme souvent "The Duke" ou "Dumpy" se passionne en effet de plus en plus pour la musique. Adolescent et dans une période où il enchaîne les petits boulots, l’Américain se conforte dans l’idée qu’il dispose d’un don inné pour cet art particulier. Il fonde un groupe, fait la rencontre du succès, et étend sa notoriété d’abord dans toute l’Amérique, puis dans le monde entier.
Compositeur, pianiste, chef d’orchestre, Duke Ellington consacre la plus grande partie de sa vie d’adulte à composer et livrer de nouvelles œuvres musicales. Pour les cabarets, mais aussi pour le cinéma, il enchaîne les succès comme In A Sentimental Mood, Take the A Train ou encore Pretty Soft For You. Proche des musiciens qui l’accompagnent, Duke Ellington prend par ailleurs le temps de composer pour eux, en tenant compte de leurs caractéristiques individuelles. Il s’érige, aussi, comme l’une des figures de la lutte contre les discriminations envers les populations noires américaines.
Biographie courte de Duke Ellington
De son véritable nom Edward Kennedy Ellington, Duke Ellington naît le 29 avril 1899 à Washington aux Etats-Unis. Enfant, il se passionne pour le base-ball et y consacre une bonne partie de son temps libre, jusqu’à ce qu’une batte de base-ball ne vienne percuter son visage. Soucieuse de protéger son fils, la mère de Duke Ellington décide alors de l’orienter vers la musique. Elle l’inscrit à des cours de piano. Peu à peu, la musique prend le pas sur le sport. Aidé par les relations de son père et porté par l’éducation très distinguée que lui a apportée sa mère, Duke Ellington parvient à recevoir une instruction musicale de qualité tout en développant son oreille musicale. En 1919, Duke Ellington délaisse les petits boulots pour créer son propre groupe musical, The Duke’s Serenaders. En dépit du contexte de ségrégation qui règne de l’autre côté de l’Atlantique, le groupe parvient à s’imposer dans différents milieux. La carrière de Duke Ellington est lancée.
Après la séparation des Duke’s Serenaders, Duke Ellington poursuit son aventure avec The Whasingtonians dès 1923. Aux côtés de ses compagnons, il enchaîne les tournées avant de s’installer plus durablement au Kentucky Club. A l’aube des années 30, Duke Ellington s’associe avec Irving Mills et booste sa notoriété en signant des contrats dans les plus grandes maisons de disques de l’époque. Au fil des années, et des passages dans les cabarets les plus prestigieux, Duke Ellington s’érige comme une véritable figure du jazz. Incontournable dans les années 40 et 50, il multiplie les concerts aux autres coins du monde et les collaborations prestigieuses comme avec Louis Armstrong, auquel il est souvent comparé.
Duke Ellington en 5 chansons cultes
- In A Sentimental Mood : composée en 1935 par Duke Ellington, cette chanson connaît un regain de succès en 1962 grâce à la sortie d’une version plus intimiste en duo avec John Coltrane.
- Caravan : véritable standard du jazz signé Duke Ellington, Caravan est aujourd’hui référencée sous plus de 350 versions différentes.
- Take the A Train : composé en 1939 par le pianiste Billy Strayhorn, le titre passe entre les mains de Duke Ellington deux ans plus tard. Il en fait un véritable succès outre-Atlantique.
- It Don’t Mean a Thing : autre grand succès du répertoire de Duke Ellington, cette chanson sera reprise par de nombreuses stars comme Louis Armstrong, Nina Simone ou encore Lady Gaga. Le titre apparaît aussi dans de nombreuses bandes originales pour le cinéma.
- Jump for Joy : chanson-titre de la comédie musicale du même nom, Jump for Joy figure parmi les chansons engagées de Duke Ellington. Il en existe deux versions chantées par Herb Jeffries et Ivie Anderson.
Duke Ellington et John Coltrane
Au tout début des années 60, Duke Ellington enregistre un album en compagnie de son compatriote John Coltrane. Saxophoniste, l’homme à l’origine d’œuvres incontournables comme A Love Supreme, Giant Steps ou encore My Favorite Things est pour beaucoup l’un des personnages les plus influents de l’histoire du jazz, au même titre qu’un Miles Davis. Associés pour l’opus qui porte le nom de leur collaboration, Duke Ellington et John Coltrane livrent un album intimiste avec quelques titres mémorables comme le célèbre In A Sentimental Mood.
Après avoir traversé une période délicate sur le plan personnel, John Coltrane profite du succès de cet album pour renouer avec sa réputation de saxophoniste avant-gardiste. Duke Ellington, de son côté, se tourne ensuite vers les adaptations d’œuvres de musique classique.
Duke Ellington et Louis Armstrong
Au cours de sa carrière, Duke Ellington acquiert une notoriété qui lui permet de collaborer avec les plus grands musiciens de son époque. Difficile, alors, de ne pas mentionner celui que beaucoup connaissent sous son surnom de "Satchmo" : Louis Armstrong. Né deux ans seulement après Duke Ellington, le trompettiste fait partie de ceux qui ont pu composer avec le talent de Duke Ellington.
De cette collaboration artistique entre les deux Afro-Américains naissent de nombreuses œuvres musicales. On pourra citer, entre autres, les albums The Great Reunion with Louis Armstrong (avec les titres Duke’s Place et I’m Just A Lucky So and So) et Together Again with Louis Armstrong, ainsi que toute une série de compilations rendant hommage aux deux artistes.
La mort de Duke Ellington
A 75 ans, le 24 mai 1974, peu de temps après s'être attaqué à la musique sacrée, Duke Ellington décède des suites d'un cancer du poumon et d'une pneumonie. Son fils, Mercer Ellington, assure un temps la relève avant de lui-même transmettre cet héritage à son propre fils.