Miles Davis : chansons, succès, mort… Biographie du chanteur de jazz
MILES DAVIS. Chanteur et trompettiste de jazz américain, Miles Davis marque encore aujourd'hui l'histoire de la musique malgré sa mort, grâce à ses innovations et à son style.
Dans l’histoire du jazz, Miles Davis a laissé une empreinte de géant. Enfant, lorsqu’il reçoit une trompette en cadeau, il ne sait pas encore que cela va bouleverser sa vie. Il tombe amoureux de cet instrument dont il devient au fil des ans un véritable virtuose. Dès le début de sa carrière, Miles Davis côtoie de grands noms de la scène du jazz américain, mais il ne se contente pas de les accompagner.
Miles Davis n’est pas un suiveur, c’est un précurseur. Du be-bop au jazz cool, il explore de nouveaux univers et mélodies tout au long de sa carrière. A l’aube des années 1970, il n’hésite ainsi pas à intégrer l’électronique à sa musique. De quoi faire de lui une légende vivante et le créateur de plusieurs chefs-d’œuvre qui ont véritablement marqué l’histoire du jazz. Le décès du chanteur et trompettiste de jazz américain, en 1991, laisse ainsi un grand vide.
Biographie courte de Miles Davis
Miles Davis est né le 26 mai 1926 dans l’Illinois, aux États-Unis. Sa mère, Cleorita Henry, joue du violon et du piano et il baigne très jeune dans un univers musical. Peu avant ses dix ans, il reçoit une trompette en cadeau. C’est le début d’une passion et surtout d’une immense carrière. A 13 ans, il commence à prendre des cours et dès 1942, se lance dans une carrière professionnelle de musicien de jazz. De 1944 à 1948, il joue essentiellement avec des groupes be-bop et se forge une solide réputation qui lui permet d’intégrer le quintet dirigé par Charlie Parker, en remplacement de Dizzy Gillespie en octobre 1945. Il commence à connaître le succès, mais aspire à créer son style propre. C’est ainsi qu’en 1948 il crée un groupe de neuf musiciens et explore le cool jazz, un nouveau courant musical.
De 1949 à 1955, nouveau changement de style. Miles Davis s’essaye au hard bop. Musicalement, les choses marchent bien, mais le trompettiste tombe dans les affres de la drogue. Il finit par s’en sortir et, en 1955, il fonde un quintet légendaire en compagnie de John Coltrane (saxophone ténor), Philly Joe Jones (batterie), Red Garland (piano) et Paul Chambers (contrebasse). Miles Davis s’impose définitivement comme une vedette du jazz.
Toujours à la recherche de nouveautés et apte à capter l’air du temps, il n’hésite pas à suivre la révolution électrique dès la fin des années 1960. Suite à des problèmes de santé, il se retire en 1975, avant de revenir en 1981 pour une nouvelle décennie de succès. Il s’éteint finalement le 28 septembre 1991. Le chanteur et trompettiste américain laisse une trace profonde dans l’histoire du jazz américain.
Miles Davis en 5 chansons
- Birth of the Cool : entre 1949 et 1950, Miles Davis et son groupe enregistrent 12 morceaux dans un style révolutionnaire. Loin du be-bop, le chanteur et trompettiste crée le cool jazz aux sonorités plus modernes. Curieusement, l’album ne voit le jour qu’en 1957, mais il s’agit d’une œuvre majeure.
- Ascenseur pour l’échafaud : en 1957, le réalisateur Louis Malle confie à Miles Davis la mission de composer et jouer la bande originale de son film Ascenseur pour l’échafaud. Ce sera chose faite en une seule nuit, pour un résultat qui reste dans les annales de la musique cinématographique.
- Kind of Blue : Miles Davis et ses partenaires savent travailler vite et bien. L’album Kind of Blue en est le parfait exemple. Sorti le 17 août 1959, il n’a nécessité que deux journées de studio. Au final Kind of Blue va s’écouler à 4 millions d’exemplaires et il est considéré comme l’un des plus grands albums de jazz de l’histoire.
- Sketches of Spain : en 1960, Miles Davis produit un nouveau chef-d’œuvre avec l’album Sketches of Spain. Une production qui s’éloigne un peu des tonalités classiques du jazz puisqu’il est largement inspiré par la musique traditionnelle espagnole, preuve de son génie à explorer différents univers.
- Bitches Brew : sorti en 1970, l’album Bitches Brew est l’illustration du talent de Miles Davis à suivre les époques. C’est sur ce disque qu’il commence à incorporer les sons électriques. Loin d’un jazz traditionnel, Bitches Brew marque un tournant et devient disque de platine en quelques années.
Miles Davis et Juliette Gréco
Juliette Gréco et Miles Davis, c’est une belle histoire d’amour, mais une histoire impossible. Tout débute un jour de printemps, en 1949. Juliette Gréco est sur la scène du Bœuf sur le toit. Miles Davis est de passage à Paris et il est invité au cabaret par la femme de Boris Vian. Le coup de foudre est immédiat. Débute alors une liaison aussi intense que brève. Juliette Gréco ne souhaite pas que cela se termine, mais un problème de taille se pose. Miles Davis doit retourner aux Etats-Unis et à cette époque la ségrégation raciale fait rage dans le pays. Imaginer un homme noir avec une femme blanche est impensable.
De passage à New York en 1950, Juliette Gréco pourra se rendre compte de la réalité lors d’un dîner en tête à tête dans un hôtel de luxe où ils sont très mal accueillis. La belle histoire ne se termine donc pas par un mariage, mais ils sont restés proches toute leur vie, Miles Davis lui ayant rendu une dernière visite à Paris en 1990, peu de temps avant son décès.
Jeanne Moreau, vedette de Miles Davis
A la fin de l’année 1957, Miles Davis tombe de nouveau sous le charme d’une artiste française. Il s’agit cette fois de l’actrice Jeanne Moreau. Leur rencontre se produit à un moment important de la carrière de celui-ci. Il se trouve à Paris pour une série de concerts dont un spectacle à l’Olympia. Le réalisateur Louis Malle le contacte pour lui proposer un projet. Il souhaite que le jazzman américain compose et joue la bande originale de son film Ascenseur pour l’échafaud dont la vedette féminine est Jeanne Moreau.
Dans la nuit du 4 au 5 décembre, c’est elle qui accueille la vedette et ses musiciens au sein du studio du Poste Parisien. Un grand moment de musique débute alors. En moins d’une nuit, Miles Davis et ses acolytes composent la bande originale du film. Mais ce soir-là, Miles Davis n’est pas concentré que sur la musique. Il est sous le charme de l’actrice et n’a d’yeux que pour elle. Ce qui aurait pu être le début d’une idylle tourne court. Jeanne Moreau raconte des années plus tard qu’elle ne l’a même pas remarqué tant elle était subjuguée par Louis Malle.
La mort de Miles Davis
Durant près de quarante ans, Miles Davis a quasiment régné sur le jazz américain. Sa carrière n’a pas pour autant toujours été un long fleuve tranquille. Son addiction à la drogue durant la première moitié des années 1950 est un premier écueil qu’il surmonte. En 1975, des problèmes de santé l’obligent à mettre un terme à sa carrière. Mais finalement, en 1981, il revient sur le devant de la scène pour une nouvelle décennie de succès.
A l’automne 1991, il a 65 ans lorsqu’il entre à l’hôpital St John, situé proche de Los Angeles, dans la ville de Santa Monica. Il souffre alors d’une pneumonie et de plusieurs problèmes de santé. Il ne ressort pas de l’hôpital et meurt le 28 septembre 1991. La fin d’une longue et riche carrière qui en a fait l’un des géants du jazz américain. Un parcours qui l’a vu jouer avec de très grands noms tels que Charlie Parker, John Coltrane ou encore Billie Holiday.