Doc Gynéco condamné pour violences conjugales : retour sur l'affaire
DOC GYNECO. Le rappeur Doc Gynéco a été condamné à 5 mois de prison avec sursis pour violences conjugales, après avoir reconnu les coups donnés à sa femme en mars dernier.
[Mis à jour le 18 mai 2021 à 15h37] Le verdict est tombé pour Doc Gynéco. Deux mois après son interpellation, le rappeur vient d'être condamné ce mardi 18 mars à Paris à cinq mois de prison avec sursis et 2 000 euros d'amende pour violences conjugales. Le 10 mars dernier, il avait reconnu avoir donné quatre violentes gifles et insulté son épouse. Pour ces faits, le parquet avait requis six mois de prison avec sursis.
En plus de sa peine, Doc Gynéco a écopé d'un sursis probatoire de trois ans, pendant lesquels il devra respecter plusieurs obligations, notamment de soins, de suivre un stage sur les violences conjugales, ainsi qu'une interdiction de paraître au domicile de son épouse et d'entrer en contact avec elle, rapporte l'AFP.
Doc Gynéco en garde à vue
Doc Gynéco avait été interpellé mercredi 10 mars 2021, pour être jugé par le tribunal correctionnel pour des faits de violences volontaires par conjoint, rapportait l'AFP. Après sa garde à vue, Doc Gynéco avait été déféré au tribunal judiciaire de Paris. En attendant son audience correctionnelle, l'artiste avait été placé sous contrôle judiciaire. Contacté par l'AFP, Me Jonathan Khalifa n'avait alors pas souhaité faire de commentaire. Le rappeur lui, était resté silencieux.
Doc Gynéco a été interpellé à son domicile et placé en garde à vue pour violences conjugales, mercredi 10 mars 2021 dans la soirée, révélait Le Parisien. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris "pour violences volontaires", lit-on dans le journal, qui assure que l'artiste de 46 ans aurait reconnu les faits. La compagne de Doc Gynéco, souffrant d'un œdème à l'œil, a été conduite à l'hôpital, et "ne souhaite pas porter plainte", relate Le Parisien. C'est à leur domicile du XVIIIe arrondissement de Paris que les forces de l'ordre seraient intervenues vers 19 heures, après avoir été alertées par une voisine. Une dispute sur fond de jalousie aurait éclaté entre les époux, selon le journal.
Doc Gynéco "admet avoir giflé" son épouse
Selon Le Parisien, le rappeur aurait évoqué une "bêtise", exprimant des regrets et affirmant que son couple traverse une période compliquée, qu'il impute entre autres à la crise sanitaire et à leur présence plus fréquente ensemble à leur domicile. "Doc Gynéco admet avoir giflé sa femme, qui lui aurait notamment reproché une crise de jalousie, dans ce qu'il qualifie un moment 'd'égarement'", peut-on lire dans le journal. Le rappeur assure que c'est la première fois qu'il lève la main sur sa femme.
Après cette violente dispute, cette dernière avait reçu un total de 19 jours d'ITT, dont 14 pour détresse psychologique. Lors de sa garde à vue, Doc Gynéco avait évoqué "un coup de sang" et assuré qu'il s'agissait d'une "première en 25 ans" de vie commune. Sa femme et ses deux filles évoquent quant à elles des "violences habituelles" et une "emprise" de l'artiste sur son épouse, rapporte Le Parisien. Si Doc Gynéco avait reconnu ces violences, il a affirmé devant le tribunal que "c'était qu'une fois", "un acte isolé", avant de demander "pardon" à sa femme, qui a demandé le divorce.
Biographie courte de Doc Gynéco
Il fait partie des stars française des années 90. Né le 10 mai 1974 à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, Bruno Beausir, alias Doc Gynéco, est originaire par ses parents de La Guadeloupe. C'est toutefois à Paris, dans le XVIIIe arrondissement, dans le quartier de la porte de la Chapelle, que le futur rappeur grandit, aux côtés de sa mère et de ses demi-frères et sœurs. Dès le lycée, il appartient à la bande des "SS", Super-séducteurs et se fait déjà appeler Doc Gynéco. Bercé par la culture antillaise, Bruno Beausir se passionne très vite par la musique, notamment pour le zouk, la soul ou le reggae, puis par la chanson française.
Adolescent, il rencontre Gilles Duarte, plus connu sous le nom de Stomy Bugsy, et son ami d'enfance, Passi, qui formeront bientôt un groupe qui deviendra iconique dès la fin des années 1980 : Ministère A.M.E.R. Doc Gynéco participe à l'aventure et commence à se faire connaître en France.
La Première consultation de Doc Gynéco
Le chanteur originaire de Clichy-Sous-Bois, réputé pour son air nonchalant, a rencontré le succès en 1996 avec son premier album solo, Première consultation, écoulé à plus d'un million d'exemplaires. L'album marquera l'histoire de la chanson française, entre rap et reggae, grâce à des tubes tels que Vanessa, Né ici ou Viens voir le docteur. Le 20 février 1998, il est nommé aux Victoires de la musique dans la catégorie "Révélation de l'année". Le disque de Doc Gynéco laissera son emprunte dans le paysage musical français, au point d'être élu meilleur album de rap français par le magazine les Inrocks en 2012.
Doc Gynéco, du succès à TPMP
Après le succès des années 1990, la suite est plus difficile pour Doc Gynéco. En 2001, après un an de pause dans sa carrière, il revient avec un deuxième album solo, Quality Street, qui se veut être une rupture avec sa carrière passée, puis un troisième disque, Solitaire, en 2002. La même année, sa marionnette aux Guignols de l'info devient plus populaire que lui, et Doc Gynéco enchaîne les plateaux télé et participe même à des programmes de télé-réalité, notamment Nice People, en tant qu'invité, en 2003. Bien des années plus tard, en 2019, le rappeur intègre la bande de Cyril Hanouna, d'abord dans Balance ton Post!, puis dans Touche pas à mon poste, sur C8.
Finalement, il abandonnera le programme quelques mois plus tard. Après plusieurs semaines d'absence et quelques tensions. "Mes amis, vous n'aimez pas TPMP, vous m'avez dit de ne pas y aller, vous préféreriez que je n'y aille pas. À vous toutes et tous, je peux le dire : je préfère suivre le conseil du public et ne pas y aller. Donc je n'y suis pas allé. D'après vos commentaires virulents, vous ne souhaitiez pas que j'y aille et vous m'avez dit ressentir à TPMP un flow violent de haine et de moquerie. Merci à tous pour vos conseils", postait-il en guise de justification sur son compte Facebook.
Des démêlés avec la justice
Outre sa carrière musicale, Doc Gynéco a fait couler bien de l'encre pour ses engagements politique, notamment en 2007 aux côtés de Nicolas Sarkozy, mais aussi pour ses déboires avec la justice. En 2008, le rappeur est condamné à dix mois de prison avec sursis pour fraude fiscale. La même année, il publie un nouveau disque, Peace Maker, qui, malgré l'appui de Nicolas Sarkozy, ne s'écoulera qu'à 2 000 exemplaires, et le poussera à s'éloigner de la scène médiatique et musicale.
Qui est la femme de Doc Gynéco ?
La carrière de Doc Gynéco a été entachée par des polémiques, notamment liées à ses problèmes avec le fisc, ses participations à des émissions de téléréalité, mais aussi concernant sa vie privée. Le chanteur a eu une liaison avec l'écrivaine Christine Angot, rappelle Le Figaro, dont les détails ont été dévoilés dans le roman Le Marché des amants, sorti en 2008. Côté vie privée, le rappeur a également entretenu plusieurs relations avec l'actrice Chiara Mastroianni et la femme politique Elisabeth Guigou. On ignore pour l'heure l'identité de la compagne actuelle de Doc Gynéco. En 2019, sur le plateau de Touche pas à mon poste, Doc Gynéco créait la surprise en confiant être marié depuis vingt ans avec la même femme, malgré ses aventures.
Qui sont les enfants de Doc Gynéco ?
Le rappeur aurait trois enfants, comme il le confiait dans la même émission : Bruno, Jeanne et Jérusalem-Alda. Et d'ajouter dans les colonnes de Public en avril 2018 : "J'ai essayé d'être un père avec les mêmes attributs qu'une mère. Je suis très cool avec mes trois enfants, je ne leur ai jamais donné d'ordre. Avec ma fille (son aînée Jérusalem-Alda, ndlr.), on parle de tout, je ne laisse pas le sujet de la sexualité à sa mère, par exemple. Je veux être son meilleur ami plutôt que son père." C'est l'un de ses fils qui aurait ouvert la porte aux forces de l'ordre qui ont interpellé Doc Gynéco à son domicile mercredi 10 mars 2021, rapporte Le Parisien.