pathos

Quel est le sens du mot pathos ?

Le mot "pathos" est un terme grec qui signifie à l’origine "souffrance, passion, affect, douleur". Utilisé comme concept philosophique chez Nietzsche et Aristote, il revêt aujourd’hui une connotation plutôt péjorative dans la mesure où il sert à qualifier un discours, un propos ou un écrit dans lequel le registre pathétique serait beaucoup trop exagéré. Si le pathétique est un registre littéraire qui permet de susciter des émotions très vives (et surtout négatives comme la tristesse, la douleur ou la pitié), le pathos est une exagération du pathétique : cet excès produit l’effet inverse à celui recherché, et un discours empreint de pathos agacera et ennuiera au lieu d’émouvoir et d’interpeller.

Quelle est l'origine du mot pathos ?

Le mot "pathos" vient du grec et permettait à l’origine de désigner les figures de rhétorique percutantes et à même de provoquer de fortes émotions chez celles et ceux qui les écoutaient. Théorisé par Aristote, le pathos constitue une méthode de persuasion qui trouve son ancrage dans la capacité émotive du public (ne dit-on pas que l’on convainc avec des arguments, mais que l’on persuade par le biais des émotions ?). Le sens contemporain du terme "pathos" est donc quelque peu différent de sa signification d’origine, puisque l’émotion suscitée par un discours empreint de pathos n’est plus tout à fait la même : à force de trop appuyer sur le registre pathétique lors de son discours, l’orateur coupable de pathos détournera l’attention de son auditoire.

Comment employer le mot pathos ?

Il est envisageable d’employer le terme "pathos" pour qualifier tout discours, propos, affirmation, plaidoyer, écrit ou énoncé à caractère exagérément pathétique. Dans ce contexte, le discours en question sera donc jugé négativement, car trop axé sur le registre pathétique. Pour éviter l’écueil du pathos, il convient alors de faire preuve de mesure dans ses dires et ses écrits, et de trouver le juste équilibre pour susciter l’émotion du public sans l’ennuyer. Tout est affaire de justes proportions, et ces dernières sont ardues à trouver, car chaque individu possède son propre degré d’émotivité et de sensibilité…