Ver Obama nungara : une menace potentielle pour nos jardins
Le ver Obama nungara est le nouvel envahisseur des jardins en France et en Europe. Très invasif, ce ver plat inquiète de plus en plus. Il constitue une menace pour la biodiversité et la fertilité de nos terres. On vous dit tout.
Apparu pour la première fois en France en 2013, le ver Obama nungara ne cesse d'envahir les jardins. Aucun prédateur n’est connu à ce jour pour éliminer ce ver plat invasif représentant une menace potentielle pour la fertilité des sols. Sa présence touche aujourd'hui 3/4 des départements français. Il se plaît dans les milieux humides, et déteste le froid hivernal ou les grandes sécheresses. Comment le reconnaître et savoir s'il est présent dans votre jardin ? Que faire si vous en voyez un ? Comment l'éliminer ? Est-il dangereux ? Voici tout ce qu'il faut savoir.
Comment reconnaître le ver Obama nungara ?
Le ver Obama nungara est facilement reconnaissable. Il se différencie des autres espèces de ver notamment grâce à sa forme plate et lisse. De couleur marron foncée unie, il est assez grand et mesure entre 5 et 10 cm. Il se déplace très lentement et vit surtout la nuit. Il se nourrit essentiellement de vers et d'escargots. Si vous en avez dans votre jardin, vous les reconnaîtrez très facilement une fois adultes, mais ils pondent de petits cocons noirs indétectables qui laissent place à des centaines de vers. Si vous vous demandez d'où vient son drôle de nom, voici une explication toute simple. Sachez qu'il n'a aucun rapport avec le célèbre président. "Oba" signifie feuille et "ma" animal en langue Tupi des Amérindiens de la côte brésilienne.
Où est-il présent en France ?
Observé la première fois dans le sud de la France en 2013, le ver Obama nungara envahit nos jardins à une vitesse folle. On compte aujourd'hui 72 départements français où le ver a été aperçu et recensé, soit environ ¾ du pays, indique Jean-Lou Justine, professeur au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN). On le retrouve beaucoup sur la côte atlantique, notamment en Gironde car ce ver déteste les hivers rigoureux et la sécheresse de l'été. Les régions où il se fait plus rare, sont le quart nord-est de l'hexagone, mais aussi les régions montagneuses, pour les mêmes raisons citées juste avant. Il est également présent dans les jardins de nos voisins européens, et plus particulièrement en Espagne, au Portugal, en Belgique, en Suisse, en Italie et au Royaume-Uni.
Comment se débarrasser du ver Obama nungara ?
On ne connaît pas encore de moyen efficace de lutte contre le ver Obama nungara. Il n'existe à ce jour aucun prédateur connu pour éliminer ce nuisible de nos jardins. Mais sachez que vous pouvez facilement retirer le ver sans le toucher avec vos doigts si vous en repérez un dans votre jardin ou dans un pot de fleur. Pour pouvoir mieux étudier ce ver et trouver des solutions, Jean-Lou Justine, professeur au Muséum d'Histoire Naturel, lance un appel aux particuliers et demande donc à ce que chaque présence de ver suspect soit signalée sur le site du Muséum National d'Histoire Naturelle en renseignant votre trouvaille dans Plathelminthes et "ver plat".
Comment est-il arrivé dans nos jardins ?
Le ver Obama nungara s'est propagé dans nos jardins via le commerce des plantes en pot. Il est particulièrement présent dans les jardineries où les conditions de température et d'humidité sont particulièrement favorables et se trouve souvent dans les conteneurs des plantes importées du monde entier. Une fois arrivé dans un jardin, même s'il se déplace lentement, il est très facile pour lui de se rendre dans le jardin voisin. D'autre part, c'est une espèce de ver très fertile, chaque cocon pondu peut contenir jusqu'à 12 œufs.
Le ver Obama nungara est-il dangereux ?
S'il ne représente pas de danger pour la santé et la sécurité des humains, le ver Obama nungara peut créer de réels dégâts sur la biodiversité. Il est qualifié de " menace potentielle " pour la biodiversité. Il se nourrit principalement d'escargots et de vers de terre, essentiels pour la fertilité de nos sols. Ces derniers jouent un rôle important pour aérer la terre et conserver un sol fertile. S'il continue de se développer et de se nourrir de lombrics, la qualité de nos sols est menacée.