Poterie : les bases

Avant de vous lancer dans l'art de la poterie, découvrez le lexique et les technique de ce loisir créatif.

Le colombin

  • Le colombin est un cylindre de terre long et étroit roulé sur une table, ce colombin est alors assemblé pour élaborer une pièce. L'assemblage de plusieurs colombins est nécessaire pour obtenir une pièce de grande taille.
  • Cette technique est relativement rapide et permet d'obtenir de très grandes pièces, de formes totalement libres (technique utilisée par les peuplades primitives et les artistes céramistes).
  • Les pièces réalisées avec cette méthode sont cependant lourdes. La technique peut être affinée en utilisant une planchette et un galet pour comprimer la terre et modeler la forme de la pièce. Le galet est positionné au contact de la terre à l'intérieur de la pièce et la planchette placée à l'extérieur à son niveau permet de taper la terre et ainsi de la comprimer.

La plaque

  • Une plaque de terre est réalisée à l'aide d'un rouleau (comme un rouleau à pâtisserie) et les différentes plaques sont assemblées.
  • Cette technique est rapide, mais ne permet de faire que des pièces anguleuses. On peut cependant obtenir des formes cylindriques en roulant la plaque et en assemblant les deux extrémités opposées.

L'estampage

Faire un estampage consiste à faire de petites boules de terre puis à les appliquer sur ou à l'intérieur d'un objet (calebasse, ancien pot cassé...). La terre est ensuite lissée.

La technique du tournage

La technique la plus perfectionnée est celle du tournage. Le tour se compose d'un plateau rotatif appelé girelle. Le tournage ne permet d'obtenir que des pièces de révolution, qui peuvent être cependant déformées ensuite. Ces pièces sont plus légères que celles obtenues par d'autres techniques (hormis le moulage)mais le tournage nécessite un apprentissage technique prolongé, c'est un métier en soi. Quelques ustensiles sont nécessaires : Un bol d'eau pour s'humidifier les mains, une éponge végétale, un fil à couper métallique, un tournassin pour façonner.

Première étape : le centrage

Lorsque l'argile est trop sec, il faut l'humidifier. Mais attention, de l'argile trop molle et trop mouillée devient difficile à tourner !

  • Placez une boule de terre humide bien au milieu du tour. La première étape est celle du centrage. De l'argile mal centrée risque de produire une poterie irrégulière et fragile !
  • Faites tourner le tour assez vite et pressez la balle d'argile entre les paumes de vos mains afin d'écraser toute irrégularité.
  • En pressant la balle à la base, élevez progressivement l'argile pour obtenir un cône. Aplatissez-le puis répétez l'opération. Ainsi vous rendrez votre pâte homogène et éliminerez les bulles d'air éventuelles.

La deuxième étape

Elle consiste à creuser la balle avec le bout des doigts et créer ainsi la base de la poterie. L'épaisseur de la base ne doit être ni trop mince (risque de déchirure) ni trop épaisse (alourdissement de l'objet).

  • En donnant au tour une rotation régulière, appuyez au centre de la balle avec les deux pouces pour creuser, pendant que vos paumes et les autres doigts maintiennent l'extérieur de la balle.
  • Peu à peu les pouces s'éloignent du centre, élargissent le trou et donnent l'épaisseur et la forme désirées .
  • Insérez ensuite les doigts de la main droite. Avec un peu d'expérience, vous parviendrez à réaliser les formats voulus !

La troisième étape

Une fois creusée, la poterie est montée.

  • Chaque main effectue un mouvement du bas vers le haut : l'une façonne l'intérieur des parois, la seconde travaille l'extérieur puis lisse à l'aide d'une petite éponge. #Pour former le bord du bol, élevez la poterie en spirale.
  • Façonnez et lissez avec l'éponge.
  • Glissez le bout d'un doigt sous le bord de manière à bien le délimiter.
  • Pour séparer le bol du tour, arrêtez la rotation du tour. Avec un fil à couper, décollez délicatement la base de la surface du tour.
  • Lorsque le bol a séché puis été engobé et cuit une première fois, vous pouvez le décorer de motifs peints au pinceau avec de l'émail.

Attention : Les pressions exercées sur l'argile ne doivent pas être trop brusques ni irrégulières : cela freinerait le tour et créerait des inégalités sur la surface de la poterie !

La technique du moulage ou coulage

La terre n'est plus sous forme pâteuse, mais sous forme liquide par adjonction d'eau et de défloculant. La terre sous cet état s'appelle la barbotine.

  • Un moule en plâtre est utilisé pour définir l'extérieur de la forme, le plâtre a pour caractéristique d'absorber l'eau.
  • La barbotine est introduite dans le moule, et conservée quelques instants.
  • L'eau de la barbotine se transfère dans le plâtre, et la densité de la barbotine va augmenter à proximité des parois. Il faut ensuite attendre que la pièce moulée sèche. La pièce diminuant de volume (l'eau s'évaporant), le démoulage est facilité.
  • Après avoir laissé sécher la pièce assez longtemps pour obtenir un aspect « cuir », le tourneur rectifie les imperfections et creuse le pied de la poterie; cela s'appelle « tournaser » ou tournasser. Puis, s'il y a lieu, on passe au « ansage » (pose des anses) et on grave la pièce selon le modèle choisi.
  • Il faut alors laisser sécher, c'est la fin de la partie « façonnage ».

La cuisson

Pour la cuisson, on met les différentes pièces obtenues précédemment dans un four à une température de 850 à 1000°C pendant environ 8 heures. On obtient alors le « biscuit » (dans le cas de la faïence)ou un « dégourdi » (grès).

  • Les pièces peuvent être décorées au pinceau à l'aide d'oxydes de différentes couleurs. Le biscuit ainsi décoré, est trempé dans des bains d'émail.
  • Une fois décorée et émaillée, la pièce est remise au four à 960°C durant 5 heures pour la faïence. Les pièces de grès ou de porcelaine émaillées sont cuites entre 1250 et 1400 °C.

Note : Les températures de cuisson vont de 850°C à 1350 °C (et plus) selon la nature de la terre utilisée. On distingue la faïence, cuite à basse température (jusqu'à 1100°C ) du grès cuit à haute température (jusqu'à 1300 °C). La faïence reste poreuse après cuisson c'est-à-dire qu'elle peut absorber de l'eau et est sensible au gel contrairement au grès qui est totalement vitrifié; comme la porcelaine.
Si la terre contient beaucoup d'oxydes métalliques, de sels alcalins ou acides, la température doit être faible, sinon, la température peut être augmentée sans risque de fusion. 

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