Alain-Fournier : biographie de l'écrivain, Le Grand Meaulnes
BIOGRAPHIE ALAIN-FOURNIER - Alain-Fournier, pseudonyme d'Henri-Alban Fournier, est un écrivain français du début du XXe siècle. Il meurt au combat en 1914 après avoir publié son premier livre, "Le Grand Meaulnes".
Biographie courte d'Alain Fournier - Alain-Fournier, de son vrai prénom Henri-Alban, est un écrivain né de parents instituteurs. Il est l'ami d'enfance de l'homme de lettres Jacques Rivière, qui épouse plus tard sa sœur cadette, Isabelle. Chroniqueur littéraire, puis secrétaire de l'ancien président de la République, Claude Casimir-Perier, Alain-Fournier est également écrivain. En 1913, il publie Le Grand Meaulnes qui rate d'une seule voix le prix Goncourt. Écrit à la Belle Époque, son roman reprend de nombreux détails de sa vie, du décor de sa jeunesse dans le Berry et de son premier amour, une certaine Yvonne de Quièvrecourt. Le Grand Meaulnes est l'unique livre d'Alain-Fournier achevé et publié de son vivant. Lieutenant de réserve durant la Première Guerre mondiale, Alain-Fournier est mobilisé dès le 4 août 1914. Quittant le Pays basque, il écrit à sa sœur : Je pars content. Deux mois après, le 22 septembre 1914, le jeune écrivain, âgé de seulement 27 ans, est porté disparu dans les Hauts de Meuse avec 20 de ses compagnons. Le fait qu'il soit décédé en pleine jeunesse, et après avoir seulement écrit un premier livre contribue probablement à sa célébrité littéraire. Son second roman, Colombe Blanchet reste inachevé. En 1924, des nouvelles et poèmes écrits par Alain-Fournier sont rassemblés sous le titre Miracles, et publiés à l'initiative de Jacques Rivière.
La jeunesse d'Alain-Fournier
Henri-Alban Fournier, connu sous le nom de plume d'Alain-Fournier, naît le 3 octobre 1886 à La Chapelle-d'Angillon, près de Bourges dans le département du Cher. Il est marqué par l'enfance enchanteresse que lui offrent ses parents, tous deux instituteurs, dans la campagne berrichonne. Pendant sept ans, il est l'élève de son père tandis que sa sœur cadette est sa compagne de jeux. Dans une lettre adressée à ses parents du 20 mars 1905, il écrit : la classe où entraient […] tout le soleil doux et tiède de cinq heures, toute la bonne odeur de la terre bêchée. A l'âge de 12 ans, il quitte la campagne à regrets pour poursuivre ses études à Paris. Pensionnaire au lycée Voltaire, il y reste trois ans et rafle de nombreux prix. Henri-Alban se rêve marin, afin de faire des voyages. Il convainc ses parents et intègre le lycée de Brest en septembre 1901 afin de préparer le concours d'entrée à l'école navale. Il y renonce finalement et passe son baccalauréat au lycée de Bourges, examen qu'il obtient sans mention, en juillet 1903. Alain-Fournier réalise ses études supérieures au lycée Lakanal, à Sceaux où il fait des études de lettres. Il fait la rencontre de Jacques Rivière, futur directeur de La Nouvelle Revue française, qui devient son meilleur ami et épouse sa sœur Isabelle en 1909. Au lycée Louis-le-Grand, il prépare le concours d'entrée à l'École normale supérieure.
Sa rencontre avec Yvonne et l'écriture de son premier livre
Le 1er juin 1905, le jour de l'Ascension, Alain-Fournier visite le Salon de la Nationale au Grand Palais. A la sortie, il croise le regard d'une belle jeune fille, élégante et élancée. Il la suit à distance jusqu'à chez elle, puis revient plusieurs fois sous ses fenêtres les jours qui suivent. Ils finissent par échanger quelques mots. Elle lui révèle son nom : elle s'appelle mademoiselle Yvonne de Quièvrecourt. Il note tous les détails de cette rencontre. Plus de cinq ans plus tard, il transpose ses notes dans son livre Le Grand Meaulnes. Il échoue à plusieurs reprises au concours d'entrée de l'Ecole Normale. Puis, en juillet 1907, il apprend qu'Yvonne est mariée depuis près d'un an. Entre 1907 et 1909, Alain-Fournier effectue son service militaire, période pendant laquelle il demeure hanté par le souvenir de son premier amour et où il écrit quelques poèmes et nouvelles (publiés après sa mort sous le titre Miracles).
A la fin de son service militaire, Alain-Fournier occupe un poste de rédacteur à Paris-Journal. En 1910, il entame la rédaction du Grand Meaulnes. Parallèlement, il devient secrétaire de Claude Casimir-Perier, fils de l'ancien président de la République. Il entame avec la femme de ce dernier, la célèbre actrice Madame Simone, de son vrai nom Pauline Benda, une liaison passionnée et mouvementée. Pendant l'été 1913, il revoit pour la dernière fois Yvonne à Rochefort, et lui remet une lettre écrite un an plus tôt. Son roman Le Grand Meaulnes paraît de juillet à novembre 1913 dans La Nouvelle Revue Française puis est publié en un livre relié. La presse est élogieuse et le roman manque de peu le prix Goncourt. Alain-Fournier entame la rédaction d'un nouveau roman : Colombe Blanchet. Finalement, en qualité de lieutenant de réserve, il est mobilisé en août 1914.
Sa mort sur le front : de sa disparition en 1914 à sa tombe en 1991
Henri-Alban quitte Simone, l'épouse de Claude Casimir-Perier, avec qui il était en vacances et rejoint à Mirande son régiment. Fin septembre 1914, Alain-Fournier, commandant de la 22ème compagnie, rejoint la 23ème avec ses soldats. Ils sont pris à revers à la lisière du bois de Saint-Remy et décimés par la mitraille. Une vingtaine d'hommes sont tués ou grièvement blessés, y compris Fournier, tandis que le reste du détachement réussit à se replier. Alain-Fournier est annoncé porté disparu au combat du 21 au 30 septembre. Il serait mort le 26 septembre 1914 à Vaux-lès-Palameix, dans la Meuse. Mort pour la France, Alain-Fournier a été nommé chevalier de la Légion d'honneur et décoré de la Croix de guerre avec palme, à titre posthume. La localisation de son corps demeure inconnue jusqu'en 1977, lorsque Michel Agrain étudie la localisation probable de l'écrivain et de ses compagnons lors de leur décès. En mai 1991, son corps ainsi que 20 de ses compagnons d'armes sont exhumés d'une fosse commune creusée par les allemands. Les corps sont identifiés et une tombe lui est attribuée dans la nécropole nationale de Saint-Rémy-la-Calonne. Son nom est inscrit sur les murs du Panthéon à Paris, aux côtés d'autres écrivains morts au champ d'honneur pendant la Première Guerre mondiale.
Son unique livre : Le Grand Meaulnes
L'ouvrage le plus connu d'Alain-Fournier et également son unique roman achevé est Le Grand Meaulnes. Publié dans un premier temps sous forme de feuilleton dans La Nouvelle Revue Française, un livre relié est publié dans la foulée chez Émile-Paul Frères. Le Grand Meaulnes est un roman en trois parties racontant l'histoire d'une déception amoureuse. L'action se situe en Sologne, dans la région natale d'Alain-Fournier. Le personnage principal, Augustin Meaulnes fait la rencontre d'Yvonne de Galais (inspirée d'Yvonne de Quièvrecourt) dans un domaine mystérieux où se déroule un fête étrange et joyeuse. Il tombe instantanément amoureux, mais les choses ne se passent pas idéalement pour les deux jeunes gens. Dans cette œuvre, Alain-Fournier offre à voir une poétisation du réel.
Cet ouvrage est difficile à rattacher à un courant ou mouvement littéraire particulier. On observe néanmoins une influence du romantisme, du symbolisme, mais aussi du naturalisme. Il est classé à la 9ème place des 100 meilleurs livres du XXème siècle d'après Le Monde. Le Grand Meaulnes est également l'œuvre littéraire française la plus traduite et lue dans le monde juste après Le Petit Prince de Saint-Exupéry. Il a fait l'objet de deux adaptations cinématographiques en 1967 puis en 2006.
Alain-Fournier : dates clés
- 3 octobre 1886 : Naissance d'Alain-Fournier
- Alain-Fournier, écrivain français, naît le 3 octobre 1886 dans le Cher. Après des études de lettres, il devient secrétaire de Claude Casimir-Périer, avant de rédiger son unique roman en 1913, le Grand Meaulnes. Lieutenant de réserve, il est mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, et meurt lors d'une mission de reconnaissance le 22 septembre 1914. Un recueil de plusieurs de ses poèmes, Miracles, est publié à titre posthume en 1924 par sa sœur Isabelle et son meilleur-ami et beau-frère, Jacques Rivière.
- 26 septembre 1914 : L'écrivain Alain-Fournier tué au front
- L'écrivain français Henri-Alban Fournier, dit Alain-Fournier, est tué au sud de Verdun alors qu'il vient d'avoir 28 ans. Le Grand Meaulnes, son premier et unique roman, paru en 1913, manqua d'une voix le Prix Goncourt. Il transpose dans ce livre sa rencontre avec la belle et mystérieuse Yvonne de Galais dont il était éperdument amoureux. En 1914, il commencera la rédaction d'un nouveau roman: Colombe Blanchet qui restera inachevé. Mobilisé dès les premiers jours de la Grande Guerre, il meurt dans les Hauts de la Meuse. Porté disparu avec 20 autres compagnons d'armes, il est jeté dans une fosse commune. Son corps est finalement identifié en 1991, soit 77 ans après sa disparition.