Léon Tolstoï : biographie courte de l'auteur de "Guerre et Paix"
BIOGRAPHIE LEON TOLSTOI - Ecrivain russe, Léon Tolstoï est célèbre pour ses œuvres "Guerre et Paix" et "Anna Karénine". Empreint de profondes réflexions, ses livres dépeignent avec réalisme la société russe de la fin du XIXe siècle.
Biographie courte de Léon Tolstoï - Léon Tolstoï est né le 28 août 1828 au domaine de Iasnaïa-Poliana, près de Toula (Russie), au sein d'une ancienne famille appartenant à la noblesse russe. Il perd ses parents très tôt et est élevé par une tante. Bien que son parcours universitaire ne soit pas formidable, il s'intéresse à la littérature. Durant son adolescence, il découvre les œuvres de Jean-Jacques Rousseau et de Voltaire qui le confortent dans sa passion. Sa première nouvelle, Enfance, est publiée en 1852 et remporte un franc succès. Dans cette lignée autobiographique, il écrit Adolescence et Jeunesse. Engagé dans l'armée quelques années plus tôt et après avoir vécu les conflits du Caucase, il décide de la quitter en 1856 pour voyager en Europe. Lorsqu'il rejoint sa ville natale, il fonde une école où il dispense son enseignement. En 1862, il se marie avec Sophie Behrs, une jeune femme de seize ans sa cadette avec qui il aura treize enfants. Léon Tolstoï publie en 1869 l'un des romans majeurs de son oeuvre, Guerre et paix, qu'il consacre aux conflits napoléoniens. Son succès international sera encore renforcé par Anna Karénine qui paraît en 1877. Au lendemain de cette publication, Tolstoï décide de se convertir au christianisme. Il publie de nouvelles œuvres témoignant de ses considérations religieuses tardives (Résurrection, 1899). A travers ses livres mêlant réflexions philosophiques et morales, Tolstoï prône l'antimatérialisme et fait l'apologie de la non violence. Écrivain engagé, il prend également parti contre toutes les formes d'injustice, dénonce l'hypocrisie religieuse comme sociale, et se bat pour améliorer la condition des serfs. S'insurgeant contre l'attitude de l'Eglise orthodoxe qui se montre complaisante à l'égard de la guerre et de la peine de mort, l'écrivain sera excommunié en 1901. Léon Tolstoï écrit jusqu'en 1904 (Le Père Serge, Hadji Mourat). Il meurt d'une pneumonie le 20 novembre 1910 dans une gare de campagne à Astapovo en Russie.
Les livres de Léon Tolstoï
Après trois années de combats dans le Caucase, Léon Tolstoï, âgé d'une vingtaine d'années, décide de coucher sur papier ses souvenirs d'enfance. En 1852, il publie Enfance son premier roman. Fort de son succès, l'ouvrage est suivi de deux autres livres : Adolescence (1854), puis Jeunesse (1855). Toutefois, ses débuts prometteurs en tant qu'écrivain ne convainquent pas Léon Tolstoï d'abandonner sa carrière militaire. En 1854, il participe aux combats de Sébastopol. Particulièrement pénible et meurtrier cet épisode lui inspire les Récits de Sébastopol, un recueil de trois nouvelles dépeignant son expérience de la guerre. Dès lors, Tolstoï se consacre à l'écriture. En 1859, il publie Le Bonheur conjugal suivi des Cosaques (1863) et enfin de La Guerre et la Paix (1865-1869), une oeuvre retraçant avec un grand réalisme l'histoire de la Russie à l'époque de Napoléon Ier. Sa capacité à retranscrire avec justesse la vie du peuple russe à l'époque des tsars, lui vaut alors une renommée considérable.
Après cet immense succès, Tolstoï écrit quelques contes, de petits récits au style simple et populaire destinés à l'instruction primaire. Quelques années plus tard (1873-1877), il publie un autre grand roman, Anna Karénine, relatant l'histoire d'amour adultère et le destin tragique d'Anna, une jeune femme de la noblesse russe. Alors au sommet de sa gloire, les préoccupations religieuses et sociales de Tolstoï s'accentuent. En 1885, il compose La Mort d'Ivan Iliitch, suivi en 1889 de La Sonate à Kreutzer, Maître et Serviteur (1895) et enfin Le Diable publié à titre posthume en 1911. Riches d'analyses psychologiques et de réflexions morales, ses œuvres parviennent à sonder l'essence des êtres et des choses. En 1899, il publie Résurrection, un long roman condensant toute sa théorie sociale et philosophique. Jugé hostile à l'Église orthodoxe, ce livre lui vaudra d'être excommunié par un décret du Saint-Synode.
Guerre et Paix de Léon Tolstoï
Entre 1864 et 1869, Léon Tolstoï fait paraître son plus gros chef-d'oeuvre : Guerre et Paix. Publié sous forme de feuilleton dans le journal Le messager russe, le roman relate l'histoire du peuple russe au moment de l'invasion de la Russie par les troupes de Napoléon en 1812. Mettant en scène de très nombreux personnages, Tolstoï brosse le portrait historique et réaliste de toutes les classes sociales du pays durant cette époque critique de la vie nationale du pays. Empreint de nombreuses réflexions personnelles et philosophiques de l'auteur, l'ouvrage interroge sur la place de l'homme dans l'histoire et la violence dans la vie humaine, mais évoque également de nombreux sujets comme la question du servage et de la guerre. Dès sa parution, le roman soulève l'enthousiasme du public comme des critiques. Considéré comme un roman majeur de la littérature russe tant pour la richesse et le réalisme de ses détails que par les descriptions psychologiques de ses personnages, Guerre et Paix qui connaît un succès fulgurant consacre dès lors définitivement la gloire de Léon Tolstoï.
Anna Karénine de Léon Tolstoï
Durant l'année 1869, et malgré le succès de son ouvrage titanesque, Guerre et Paix, Léon Tolstoï traverse une crise existentielle. Habité par une sensation de vide, l'auteur songe à vivre une vie plus simple et à se rapprocher du peuple. Au début des années 1870, la lecture des textes d'Alexandre Pouchkine, ainsi qu'un fait divers tragique stimulent l'imagination de l'écrivain. En 1872, une jeune femme, du nom d'Anna Stépanovna, répudiée par son amant au profit d'une autre maîtresse, se suicide en se jetant sous les roues d'un train de marchandises. Inspiré par ce drame passionnel, Léon Tolstoï écrit son roman intitulé Anna Karénine. Publié en 1877, l'ouvrage raconte l'histoire d'Anna Karénine, une jeune femme de la haute société de Saint-Pétersbourg mariée à Alexis Karénin et mère d'un jeune garçon. Éprise du comte Vronski rencontré par hasard, elle succombe à la tentation et quitte mari et enfant pour suivre son amant. La fin tragique du récit qui traite du thème de l'adultère, évoque le rôle destructeur de la passion. Véritable fresque sociale de la Russie de la fin du XIXème siècle, l'oeuvre de Tolstoï porte un regard critique sur la noblesse russe de son époque, alors tiraillée entre modernisme et tradition. Juxtaposant les considérations philosophiques aux aventures romanesques, l'oeuvre de Tolstoï est couverte d'éloges dès sa publication. Connaissant un grand succès, elle marque également l'entrée triomphale de la littérature russe dans la culture européenne.
Léon Tolstoï : dates clés
- 28 août 1828 : Naissance de Tolstoï
- Léon Tolstoï voit le jour le 28 août 1828 près de la ville de Toula en Russie, dans le domaine de Iasnaïa-Poliana. Issu d'une ancienne famille appartenant à la noblesse russe, il est élevé par sa tante après la mort de sa parents lorsqu'il n'est qu'un enfant. Brillant écrivain réaliste, il est surtout connu pour ses chefs-d’œuvres : Guerre et paix (1865-1869) et Anna Karénine (1877).
- 20 novembre 1910 : Mort de Tolstoï
- L'écrivain russe Léon Tolstoï est retrouvé mort le 20 novembre 1910 à Astapovo dans une gare de campagne. Emprunt à une profonde crise spirituelle, Tolstoï avait renoncé à sa vie matérielle en quittant sa famille et sa maison de Poliana le 10 novembre. Il avait l'intention de rejoindre le Caucase en train. Mais la maladie l'empêche d'atteindre son but. Lors de ses funérailles, l'auteur de Guerre et Paix et Anna Karenine sera pleuré des milliers de russes.
- 21 novembre 1913 : La censure tsariste s'attaque aux manuscrits de Tolstoï
- Trois ans jour pour jour après la mort de l’écrivain, la censure tsariste décide de détruire les manuscrits de Tolstoï. Ce dernier avait toujours été en rupture avec la politique de son pays malgré son engagement militaire. Il avait notamment abandonné ses études après la lecture des œuvres de Jean-Jacques Rousseau. Mais surtout, il avait fortement condamné le pouvoir autocratique de son pays et le rôle de l’Eglise orthodoxe, ce qui lui avait valu l’excommunication.