Alphonse Daudet : biographie de l'auteur des Lettres de mon moulin
BIOGRAPHIE ALPHONSE DAUDET - Écrivain et dramaturge français, Alphonse Daudet était très attaché à sa Provence natale dont il s'inspirait pour l'écriture de ses œuvres, dont les Lettres de mon moulin ou le Petit chose.
Biographie courte d'Alphonse Daudet - Né à Nîmes le 13 mai 1840, Alphonse Daudet grandit en Provence. Il rejoint Alès et devient maître d'étude afin de subvenir aux besoins de sa famille, suite à la ruine de son père. Cette période de sa vie l'inspirera pour l'écriture de son premier roman, Le Petit chose (1868). Il se rend par la suite à Paris et trouve rapidement une certaine popularité littéraire. Devenu journaliste, Daudet publie un recueil de poèmes Les Amoureuses. C'est également à cette époque que l'écrivain contracte la syphilis, une maladie qu'il subira le reste de sa vie. En 1862, Daudet publie la première de ses 17 pièces de théâtre, La Dernière Idole. Deux ans plus tard, il effectue plusieurs séjours en Provence. Il s'inspire de la région de son enfance pour écrire ses contes et découvre le moulin Saint-Pierre dans les Bouches-du-Rhône qui le pousse à écrire les fameuses Lettres de mon moulin (1866) dont certaines histoires sont devenues célèbres. Également issu de ce recueil, le drame L'Arlésienne est présenté au public en 1872. Bien que ses publications ne perçoivent pas le succès escompté Daudet poursuit son travail d'écriture. Après son mariage avec Julie Allard en 1867, il publie des romans parmi lesquels, la trilogie Tartarin de Tarascon (1872-1890) qui lui apportent enfin un certain succès. Durant la fin de sa vie en 1896, Alphonse Daudet est chargé par Edmond Goncourt, inventeur de l'Académie Goncourt de fonder un groupe littéraire décernant chaque année un prix à un ouvrage écrit en prose. La première académie se réunit le 21 décembre et attribue le Goncourt à John-Antoine Nau pour "La force ennemie". Alphonse Daudet décède le 16 décembre 1897 à Paris d'une maladie incurable de la moelle épinière, une complication liée à la syphilis dont il était atteint. Il était âgé de 57 ans.
Les livres d'Alphonse Daudet
Après l'écriture du Petit Chose en 1868, Alphonse Daudet se lance dans l'écriture des Lettres de mon moulin (1866), recueil de nouvelles dont les contes tels que La Chèvre de monsieur Seguin, Le Curé de Cucugnan ou encore Les Trois Messes basses deviendront célèbres. En 1874, il aborde pour la première fois le roman de moeurs avec Fromont jeune et Risler aîné, suivi de Jack (1876), Le Nabab (1877), et Les Rois en exil (1879). Dans ses contes fantaisistes et ses romans de mœurs contemporaines, Alphonse Daudet montre toujours un certain réalisme. Parallèlement, il compose des pièces pour le théâtre telles que Les Absents (1864), L'Œillet blanc (1865) ou encore Lise Tavernier et L'Arlésienne (1872). Toutefois, ces dernières ne connaissent pas un grand succès et c'est grâce à sa série de trois romans intitulée Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, dont le premier est publié en 1872, ainsi qu'à son recueil de nouvelles Les contes du lundi l'année suivante, que Daudet connaîtra enfin le succès populaire et l'aisance matérielle.
Les "Lettres de mon moulin" d'Alphonse Daudet
En 1865, et après avoir travaillé 6 ans comme secrétaire du Duc de Morny, Alphonse Daudet fait la rencontre de Paul Arène, un poète et écrivain provençal. L'année suivante, tous deux débutent ensemble l'écriture des premières nouvelles des "Lettres de mon moulin". Intitulées Chroniques Provençales, ces dernières sont alors publiées sous forme de feuilleton dans le journal l'Événement avant d'être regroupées en 1869 dans le célèbre recueil "Lettres de mon moulin". Inspirées de ses voyages en Provence, l'oeuvre semble faire référence au moulin de Saint-Pierre (Bouches du Rhône) au pied duquel l'auteur se rendait semble-il de temps à autre pour trouver l'inspiration. Se présentant comme un recueil de nouvelles très diverses les "Lettres de mon moulin" contiennent aussi bien des contes, que des impressions, et des balades. Offrant un tableau très valorisant de la Provence de son enfance dont il souhaite transmettre le charme à ses amis parisiens, Alphonse Daudet allie la fantaisie et le réalisme à ses talents de conteur. Sous des airs de simples contes, certaines de ces nouvelles sont devenues célèbres comme Les Trois Messes basses, La Chèvre de monsieur Seguin ou encore l'homme au cerveau d'or. Elles transmettent une véritable morale visant à ouvrir les yeux du lecteur sur le monde qui l'entoure.
Le "Petit chose" d'Alphonse Daudet
En 1855, Alphonse Daudet fait face aux difficultés financières de sa famille et doit renoncer à poursuivre ses études. Débute alors pour lui une période compliquée de sa vie durant laquelle il devient maître d'étude dans un collège à Alès afin de pouvoir gagner sa vie. Son séjour dans l'établissement, marqué par un amour malheureux et une tentative de suicide, s'achèvera par son renvoi et son arrivée à Paris. Cette adolescence pénible lui inspire son roman intitulé "Le Petit Chose" qui est publié en 1868. Largement autobiographique, l'ouvrage s'inspire des souvenirs de la jeunesse douloureuse de l'auteur et de son passage en tant que maître d'étude. L'histoire est celle d'un petit provincial pauvre et fragile, humilié par ses camarades de classe et surnommé "Petit Chose" par ses professeurs qui ne se remémorent jamais son nom. Écrit sans ressentiment ni amertume, cet ouvrage qui retrace le passage d'une enfance difficile illustre la grande tendresse de Daudet à l'égard des déshérités et des malchanceux de la vie.