Alberto Giacometti : biographie du sculpteur de "L'Homme qui marche"
BIOGRAPHIE ALBERTO GIACOMETTI - Sculpteur et peintre suisse, Alberto Giacometti est connu pour ses sculptures aux silhouettes filiformes et longilignes. Son oeuvre emblématique est "L'Homme qui marche".
Biographie courte d'Alberto Giacometti - Le peintre et sculpteur Alberto Giacometti est né le 10 octobre 1901 à Borgonovo en Suisse, dans le canton des Grisons. Fils aîné du peintre fauviste Giovanni Giacometti, il est le frère du sculpteur Diego Giacometti et de l'architecte Bruno Giacometti. Ses premières créations voient le jour dans la demeure familiale. Après avoir étudié à l'École des beaux-arts de Genève, Alberto Giacometti s'installe à Paris en 1922. Élève d'Antoine Bourdelle, il découvre la statuaire grecque, l'art africain et le cubisme. En 1930, il crée notamment son premier objet symbolique, la Boule suspendue. Exposant diverses œuvres aux côtés de celles de Joan Miró et de Jean Arp, Alberto Giacometti est officiellement intégré au mouvement surréaliste en 1931. Il illustre les livres de ses camarades Tristan Tzara, André Breton et René Crevel. En 1935, sa recherche sur la tête humaine et ses mystères lui vaut d'être exclu du surréalisme, bien qu'il reste proche du groupe. Il poursuit la production de silhouettes humaines, partageant ses ateliers avec son frère et complice de toujours, Diego, qui produit des sculptures d'animaux. En 1947, il expose à New York l'Homme qui marche, chez son ami le galeriste Pierre Matisse qui accueillera aussi, en 1948, sa première exposition personnelle d'après-guerre. Maître majeur de la sculpture moderne, il obtient le prix Carnegie en 1961, le Grand prix de sculpture de la Biennale de Venise en 1962, le prix Guggenheim en 1964 et le Grand prix international de 1965. Alberto Giacometti meurt le 11 janvier 1966 à Coire en Suisse à l'âge de 64 ans.
Les dessins et les peintures d'Alberto Giacometti
Alberto Giacometti est initié à la peinture dès sa plus tendre enfance. Son père, Giovanni, lui-même peintre le pousse à pratiquer le dessin. À l'âge de 12 ans, le jeune Alberto réalise sa première peinture, Nature morte aux pommes, puis réalise plusieurs portraits des membres de sa famille. En 1921, il réalise son premier autoportrait, très imprégné du style néo-impressionniste de son père. Arrivé à Paris l'année suivante, il intègre officiellement le mouvement surréaliste en 1931. Toutefois en 1935, et après avoir participé à des expositions surréalistes, Giacometti s'éloigne du mouvement. Désireux de capter l'essence même de la figure humaine, l'artiste recommence à travailler à partir de modèles, ce qui lui vaut d'être rejeté par les surréalistes. En 1937, il peint ainsi la Pomme sur le buffet et La Mère de l'artiste, tableau dans lequel il représente sa propre mère, Annetta Giacometti. Les modèles favoris de ses nombreux portraits sont en effet pour la plupart des membres de son entourage, comme sa mère (The Artist's Mother, 1950), son frère Diego (Diego in a Plaid Shirt, 1954) et enfin sa femme Annette Arm (Annette dans le studio, 1954, Annette, 1962).
Les sculptures d'Alberto Giacometti
Alberto Giacometti réalise sa première sculpture, le buste de son frère Diego, durant les années 1913 et 1914. Élève d'Antoine Bourdelle à l'Académie de la Grande Chaumière à Paris en 1922, il découvre l'art grec et africain ainsi que le style cubiste. A partir de ces influences, il réalise les premières sculptures de sa carrière : Torse, 1926, Femme cuillère, 1927, Composition cubiste. Homme, 1927. Puis, Giacometti qui fréquente des artistes comme André Masson et Jean Cocteau, se rapproche du mouvement d'André Breton. Dès lors, il réalise une série de sculptures surréalistes : Femme couchée qui rêve, 1929, Boule suspendue, 1930-1931, L'Objet invisible (1934) et explore les thèmes caractéristiques de son époque tels que l'onirisme, l'incertitude et la violence. Mais en 1935, son retour à l'Art figuratif marque sa rupture avec le mouvement surréaliste. Giacometti se tourne vers la sculpture de figures humaines. Ses œuvres, Le Nez, 1947, La Cage, 1950 témoignent de ses préoccupations principales à savoir la représentation de l'espace, la relation de la figure à l'espace ainsi que celle des figures entre elles. Toutefois, ce sont ses sculptures de silhouettes humaines filiformes réalisées en bronze qui valent à l'artiste sa renommée internationale. Inscrite dans l'imaginaire collectif, ses œuvres, L'Homme qui chavire, 1950, Femme debout, 1953, L'homme qui marche, 1960, sont désormais emblématiques de son art.
"L'Homme qui marche" d'Alberto Giacometti
En 1960 et après une première version créée en 1947, Alberto Giacometti réalise son oeuvre la plus célèbre nommée L'Homme qui marche I. Créée dans son minuscule atelier du XIVe arrondissement de Paris, cette sculpture de bronze monumentale représente une silhouette masculine fantomatique et filiforme. Nu et décharné, le corps du personnage est réduit à l'essentiel, conformément au souhait de Giacometti dont la volonté était de créer une oeuvre universelle et sans époque. Légèrement inclinée, la silhouette est représentée en mouvement. Les yeux fixes et déterminés, la démarche assurée, l'homme semble avancer vers son destin, malgré ses pieds ancrés dans le sol qui illustrent la difficulté de l'individu de s'arracher de sa condition. Dynamique et réaliste dans sa façon de reproduire le mouvement, cette sculpture de Giacometti est considérée comme un chef-d'oeuvre de l'art moderne. Connaissant un succès fulgurant, elle d'ailleurs devenue la sculpture la plus chère jamais vendue aux enchères en 2015 en atteignant un prix record de 141,28 millions de dollars.