Variant BA.5 du Covid : quels sont ses symptômes ?
VARIANT BA.5. BA.5 est un sous-variant d'Omicron devenu majoritaire en France au cours de l'année 2022. Quels sont ses symptômes?
Le 25 novembre 2021, un nouveau variant de Covid-19 était détecté en Afrique du Sud et recevait le nom d'Omicron. Ce variant s'est depuis décliné en plusieurs sous-variants : BA.2, BA.3, BA. 4 et BA.5. Ce dernier a bientôt éclipsé les autres. En France, le sous-variant BA.5 est devenu majoritaire dans les contaminations aux alentours de juin 2022, alimentant une septième vague épidémique, et ce malgré une campagne de vaccination efficace et largement suivie par les Français. Et pour cause, BA.5 présentait l'inconvénient de mieux résister aux vaccins alors sur le marché que ses prédécesseurs.
D'où vient ce sous-variant retors ? Augmente-t-il les chances de réinfection au Covid-19 ? Quels sont ses symptômes ? Est-il dangereux ? Quelle efficacité conservent les vaccin contre BA.5 ? Tout ce qu'il faut savoir.
BA.5 augmente-t-il les chances de réinfection ?
Avec BA.5, difficile de se reposer sur le bouclier de l'immunité : une infection par Omicron confère "peu d'immunité résiduelle", expliquait au média Atlantico Antoine Flahault, médecin épidémiologiste et directeur de l'Institut en santé globale de l'université de Genève, en juillet 2022. C'est-à-dire qu'un patient guéri d'Omicron conserve peu d'anticorps dans son système immunitaires susceptibles d'empêcher une nouvelle infection. Ainsi, de nombreuses personnes ont pu être infectées plusieurs fois par le variant Omicron du Covid-19.
À quoi correspondent les variants BA.4 et BA.5 du Covid ?
BA.4, BA.5… Des appellations dignes d'un formulaire administratif à remplir. Pourtant, il s'agit bien d'un des nombreux noms de la maladie du coronavirus. En réalité, les variants BA.4 et BA.5 sont des sous-variants du variant Omicron, qui s'est imposé en France dans le courant de l'année 2022, comme l'ont indiqué les scientifiques. Leur nom est issu d'une des nomenclatures du Covid, la nomenclature Pango, BA.5 étant en réalité un alias de B.1.1.529.5, soit un des descendants d'Omicron (B.1.1.529, alias BA.1).
Concrètement, les variants BA.4 et BA.5 sont issus d'une mutation du virus sur certains aspects, sans qu'une différence réellement significative par rapport au variant Omicron d'origine ne soit détectée. C'est une mutation de mutation. Un des aspects de ces sous-variants est le retour de la mutation L452R, présente dans le variant Delta, mais qui ne l'était pas dans les premiers sous-variants d'Omicron. Un détail qui a pu faire craindre l'arrivée d'un variant recombinant surpuissant voire d'un "Deltacron". Mais cette mutation est désormais commune à de nombreux variants du Covid. L452R est notamment associée à une transmissibilité encore accrue du virus, lui permettant de mieux s'accrocher aux cellules pour se répandre plus facilement. Les variants BA.4 et BA.5 ont été classés dans les "variants d'intérêts" par l'Organisation mondiale pour la santé (OMS).
Quelle est l'origine des variants BA.4 et BA.5 ?
C'est bien loin de l'Hexagone que les sous-variant BA.4 et BA.5 trouvent leur origine. Ils ont en effet été détectés pour la première fois en Afrique du Sud. La date de leur identification est encore en débat : janvier/février 2022 selon Pango et l'ECDC, en avril 2022 selon Santé Publique France. L'OMS commence à y faire référence dans ses bulletins au milieu du mois d'avril 2022. De fait, rien ne permet d'affirmer qu'ils sont apparus en Afrique du Sud. Ce n'est que grâce aux séquençages réalisés par les scientifiques locaux qu'ils ont pu être isolés, sans pour autant offrir un éclairage sur leur origine exacte. Ils se sont ensuite diffusés au Portugal, puis dans le reste de l'Europe.
Quels sont les symptômes des variants BA.4 et BA.5 ?
C'est la grande question depuis l'apparition de la pandémie de Covid-19 : comment savoir si on a contracté ou non le virus ? Dans un rapport de Santé publique France publié à la mi-juin 2022, des symptômes des sous-variants BA.4 et BA.5 du Covid ont été en partie détaillés et distingués des variantes antérieures du virus. Cette analyse, menée à l'aide d'un questionnaire auprès de 73 cas d'infection par le variant BA.4 (67 cas confirmés et 6 cas possibles) et 228 cas d'infection par le variant BA.5 (210 cas confirmés et 18 cas possibles), a établi que "les signes cliniques les plus fréquents étaient asthénie/fatigue (75,7%), toux (58,3%), fièvre (58,3%), céphalées (52,1%) et écoulement nasal (50,7%)".
"Les cas de BA.4 et BA.5 présentaient plus fréquemment que les cas de BA.1 un écoulement nasal" écrit encore l'agence de santé publique, mais aussi des "nausées/vomissements", parfois une diarrhée, une agueusie (perte du goût) et une anosmie (perte de l'odorat). Des symptômes du Covid bien connus, pourtant moins fréquents depuis l'apparition d'Omicron. "La durée médiane des signes était de sept jours [...], soit plus longue que pour les cas de BA.1 (quatre jours)", signalait aussi Santé Publique France.
Voici la liste des symptômes les plus fréquents des sous-variants BA.4 et BA.5 du Covid, établis par Santé publique France (à partir de 288 cas renseignés) :
- Asthénie/fatigue : 75,7% (contre 56,2% pour le sous-variant BA.1)
- Toux : 58,3% (contre 50,9%)
- Fièvre : 58,3% (contre 47,7%)
- Céphalées (maux de tête) : 52,1% (contre 43,1%)
- Écoulement nasal : 50,7% (contre 26,3%)
- Myalgie (douleurs musculaires) : 41,0% (contre 38,1%)
- Maux de gorge : 39,6% (contre 31,3%)
- Nausée/Vomissements : 18,4% (contre 7,1%)
- Sensation de fièvre : 18,1% (contre 12,5%)
- Ageusie : 17,0% (contre 8,9%)
- Anosmie : 16,7% (contre 8,2%)
- Essoufflement : 15,3% (contre 8,5%)
- Diarrhée : 15,3% (contre 6,0%)
- Dyspnée : 7,6% (contre 2,5%)
- Rhume : 1,0% (contre 0,4%)
- Vertiges : 0,7% (contre 0,4%)
Les variants BA.4 et BA.5 sont-ils plus contagieux ?
Les sous-variant BA.4 et BA.5 contiennent la mutation L452R du Covid-19, déjà présente sur le variant Delta, et qui était à l'origine de la forte contagiosité de ce dernier. Cette forte contagiosité peut s'expliquer de plusieurs manières : les symptômes durant plus longtemps (sept à dix jours) qu'avec d'autres variants, les personnes contaminées restent plus longtemps contagieuses, donc ont le temps de transmettre le virus à davantage de personnes. Pour sa part, Santé publique France citait une étude suggérant que "l'avantage compétitif de BA.5 par rapport au BA.2 n'est pas dû à une charge virale plus élevée" mais plus probablement à "une affinité accrue pour son récepteur et/ou un échappement immunitaire".
Quelle dangerosité pour les variants BA.4 et BA.5 ?
Si les deux sous-variants BA.4 et BA.5 ont d'abord inquiété par leur forte contagiosité, il est finalement apparu qu'ils ne causaient pas davantage de formes graves que les variants précédents, ces formes graves touchant principalement les personnes à risques, comme depuis le début de la pandémie. Les bilans menés quelques mois après l'apparition de ces sous-variant ne montraient pas un taux de létalité en hausse. Santé publique France cite par exemple une étude menée en Afrique du Sud et publiée en septembre 2022, qui relève un taux de létalité de 7,1% pour BA.4 et BA.5, contre 10,9% pour les variants BA.1 et BA.2.
Pour rappel, l'émergence d'Omicron fin 2021 avait coïncidé avec une diminution importante du taux d'hospitalisation par rapport aux autres variants, notamment au variant Delta. Mais SPF prévenait alors : "Cette sévérité moindre est portée en partie par l'immunité préexistante dans la population, qui reste protectrice contre les formes sévères. Une étude d'avril 2022 menée aux États-Unis (voir l'étude publiée dans The Lancet - NDLR) a estimé des risques d'hospitalisation et de décès presque identiques entre la vague Omicron et les vagues précédentes, concluant à une "sévérité intrinsèque d'Omicron similaire aux variants précédents."
Quelle efficacité des vaccins face aux variants BA.4 et BA.5 ?
L'apparition des sous-variants BA.4 et BA.5 a questionné l'efficacité des vaccins. Ces nouvelles formes du Covid semblaient en effet mieux résister aux anticorps générés par la vaccination. C'est pourquoi les laboratoires ont travaillé à des vaccins adaptés à ces nouveaux sous-variants. Le 22 septembre 2022, l'HAS a autorisé la mise sur le marché d'un nouveau vaccin Pfizer luttant mieux contre BA.4 et BA.5. Son utilisation en France a été ouverte aux personnes à risque en dose de rappel.