Documents privés
Au-delà de toute la documentation officielle qu'ont pu conserver vos ancêtres, leurs effets personnels peuvent être également des sources d'information importantes.
Les lettres
Ce mode de communication était très répandu avant le téléphone et les personnes conservaient souvent toute leur correspondance. Les lettres peuvent vous apporter des informations intéressantes, notamment l'adresse de l'expéditeur et du destinataire. Elles peuvent également vous donner des indications sur la participation de certaines personnes à différents événements : mariage, enterrement, baptême, etc... Retenez que les dates et les lieux des événements mentionnés dans une lettre correspondent généralement à l'événement religieux et que les documents civils peuvent avoir été établis à un autre endroit et à une autre date. Si vous classez ces lettres, rangez-les par ordre chronologique et regroupez-les par expéditeur, ou éventuellement par événement.
Les carnets d'adresses
Comme les lettres, les carnets d'adresse vous permettent de retrouver certaines adresses. Ils peuvent également vous mettre sur la piste de personnes appartenant à votre lignée et dont vous ne connaissiez pas l'existence.
Les photos
Les plus anciennes photos datent de la seconde moitié du XIXe siècle. Si ce n'est pas souvent le cas pour les plus anciennes photos, d'autres peuvent comporter au dos des indications intéressantes : le nom de la ou des personnes y figurant, le lieu et la date. Il n'est pas toujours aisé d'identifier les personnes présentes sur les photos, mais certains éléments peuvent vous y aider.
Pour les photos de mariage, par exemple, la position des personnes était clairement établie et cela peut vous permettre d'identifier les personnes présentes sur un cliché. Vous pouvez également vous baser sur les ressemblances entre les personnes, tout en prenant en compte la période probable de la prise de la photo, afin de ne pas confondre un homme avec son grand-père ! Il faut pour cela vous référer aux éléments présents sur la photo, comme par exemple une voiture en arrière-plan. Il est néanmoins difficile d'avoir des certitudes sur l'identification d'une personne que l'on ne connaît pas sur une photo, sauf à se la faire confirmer par une personne l'ayant connue.
Truc : pour dater approximativement les photographies, vous pouvez vous référer à la position de la personne sur la photo. Les premières techniques exigeaient de la personne photographiée qu'elle reste immobile pendant un temps assez long, afin que l'image ait le temps d'être saisie par l'appareil et qu'elle ne soit pas floue. A cette époque, les gens utilisaient des subterfuges pour pouvoir rester immobiles assez longtemps : ils s'appuyaient sur une canne ou sur un guéridon. Plus la personne semble figée sur une photo et plus elle s'appuie sur quelque chose, plus la photographie est ancienne.
Les faire-part
Les faire-part sont apparus au XVIIIe siècle et étaient alors appelés "billets de part". Les faire-part de décès du XIXe siècle sont particulièrement intéressants car ils mentionnent les noms des personnes de la famille du défunt. Les faire-part en général peuvent du moins vous permettre de dater certains événements particuliers.
Le journal intime et le journal de famille
Nos ancêtres écrivaient parfois des journaux intimes sur lesquels ils relataient les événements de leur vie. Les hommes y reportaient souvent leurs comptes, les événements géopolitiques et météorologiques. Les femmes, à l'inverse, racontaient des choses plus personnelles concernant leurs activités et leur opinion sur les gens. Ces documents couvraient malheureusement rarement une longue tranche de vie.
Le journal de famille était écrit dans certaines familles notables alphabétisées du XVIe au XVIIIe siècle. Dans ce journal figuraient certaines dépenses relatives à des événements : la dot du mariage de la fille, les dépenses pour un enterrement, etc... Il relatait également les grands événements familiaux, tel que la mort des parents d'un homme ou la naissance de ses enfants. Ces documents sont intéressants car ils indiquent les noms, prénoms, dates de naissance et éventuellement de la mort des enfants. Le nom des parrains et marraines des enfants figuraient également sur ce document. Le journal de famille pouvait couvrir plusieurs générations, car il était souvent repris par un des fils à la mort de son père.
Les coupures de journaux
Les anciens journaux, ou les coupures de journaux, en particulier locaux, conservés dans les familles, ou dans des archives, peuvent être intéressants. Il y figurait souvent des avis concernant parfois les naissances, les baptêmes et les mariages, mais surtout les enterrements. Les rubriques nécrologiques figurent depuis le XIXe siècle dans les journaux quotidiens. Ces avis indiquaient le nom du défunt, le lieu et la date de sa mort et de son enterrement, ainsi que d'autres informations concernant cette personne. Pour les avis de décès antérieurs à 1950, les noms de toute la famille, même éloignée, pouvaient figurer dans le journal.
Les généalogies
Certains de vos ancêtres ont pu entamer des recherches généalogiques. Même succinctes, celles-ci peuvent vous être très utiles. Si cette généalogie ne comporte que quelques noms, recopiez-la néanmoins et conservez-la, elle pourra vous mener vers une branche de votre famille que vous ne connaissiez pas. Méfiez-vous malgré tout de ces informations et vérifiez-les, car certaines branches de la famille ont pu être volontairement omises, quand les relations étaient mauvaises ou pour préserver l'honneur de la famille.
Les cimetières et monuments aux morts
Les cimetières
Jusqu'au 18e siècle, les défunts étaient enterrés à l'intérieur des églises. Les personnes riches se faisaient construire un caveau, recouvert d'une dalle de pierre ou de marbre, sur laquelle étaient indiqués le nom du fondateur du caveau et le jour de son décès. Le reste de la population était enterrée dans une fosse, sous le chœur de l'église. Au 19e siècle, les morts étaient inhumés dans des cimetières à l'intérieur des villes. Puis, en raison des risques d'épidémie, les cimetières ont été déplacés à l'extérieur des villes.
Pour retrouver des traces de vos ancêtres, il vous faudra vous rendre dans les cimetières des villes dans lesquelles ils ont résidé, souvent dans leur partie la plus ancienne. Il faudra parfois nettoyer un petit peu la tombe d'un de vos ancêtres pour voir l'ensemble des indications y figurant. Notez que les personnes les plus pauvres devaient parfois être enterrées dans une fosse commune.
Les monuments aux morts
Le premier monument collectif date de 1821, mais ce n'est qu'à partir de 1870 qu'on a réellement commencé à édifier des monuments aux morts dans les communes et sur les principaux lieux de combat. Le nom d'une personne morte au combat figure toujours sur le monument aux morts de la ville où elle est née, ou encore sur le monument situé sur le lieu de la bataille. On indique le nom et les prénoms de la personne, ainsi que l'année de son décès. Certains monuments ont également été construits dans des pays étrangers, là où les conflits ont fait de nombreux morts dans les rangs français.
Interroger l'entourage
Si vos recherches peuvent commencer chez vous, vous serez vite limité et il vous faudra rapidement aller au contact de votre parentèle afin de recueillir de nouveaux documents et de nouvelles informations. Il est important de ne pas importuner ces personnes si vous souhaitez pouvoir encore faire appel à elles.
Prenez rendez-vous avec ces personnes, en commençant par celles que vous connaissez le mieux. Ces dernières pourront peut-être vous mettre en relation avec d'autres personnes de votre parentèle. Photocopiez tous les documents que l'on mettra à votre disposition, même si ceux-ci ne semblent pas présenter un grand intérêt, car ils pourront vous être utiles. Reportez ensuite toutes ces informations sur les fiches et notez également tous les renseignements que l'on aura pu vous transmettre à l'oral.
Il peut être plus pratique de vous munir d'un dictaphone pour enregistrer le témoignage de la personne que vous rencontrez. Cela vous permettra d'aller plus loin dans l'entretien, en perdant moins de temps à prendre des notes. Evitez par contre le camescope, qui peut impressionner la personne et la mettre mal à l'aise. Datez les notes que vous aurez prises et inscrivez dans un compte-rendu d'entretien à la fois les informations recueillies et les impressions que vous aurez eues lors de l'entretien. Notez les nouvelles questions que vous vous posez à la suite de cet entretien, au regard des nouveaux éléments dont vous disposez.
Posez des questions précises sur les personnes, les événements, les dates et les lieux, afin d'obtenir des réponses tout aussi précises. A la fin de l'entretien, demandez à la personne interrogée si elle connaît d'autres individus pouvant vous donner des informations sur votre histoire familiale. Si vous choisissez d'interroger la personne par le biais d'un courrier, soyez également très précis. Demandez lui de vous envoyer les copies de documents qu'elle possède.