L'affaire du collier de la reine : bijou disparu, résumé
L'affaire du collier de la reine est une escroquerie survenue entre 1784 et 1786, impliquant le vol d'une rivière de diamants, bijou disparu. Celui-ci était censé parvenir à Marie-Antoinette.
Résumé de l'affaire du collier de la reine - De 1784 à 1786, l'affaire du collier de la reine est une malversation fomentée par Jeanne de Valois-Saint-Rémy et plusieurs complices. Leur objectif était de dérober un collier de 2 842 carats, d'une valeur de près de 1,6 million de livres, puis de revendre les diamants. L'arnaque fut élaborée par le biais d'un entremetteur, le cardinal de Rohan, qui pensait agir pour le compte de la reine Marie-Antoinette. Cette dernière ne fut nullement impliquée, mais sa réputation pâtit du fait divers de ce bijou disparu.
Où et quand l'affaire du collier de la reine se déroule-t-elle ?
L'affaire du collier de la reine s'étend de 1784 jusqu'à 1786. Elle survient à la cour de France et s'avère être l'une des plus grandes escroqueries concernant la royauté. Dans un premier temps, l'achat de la rivière de diamants fit l'objet d'une transaction par voie officielle. Mais la reine Marie-Antoinette refusa le collier. La comtesse de La Motte entreprit alors un plan pour tirer profit de la vente. Louis XVI est mis au fait de l'affaire le 14 août 1785.
Quelle est l'histoire de ce collier ?
L'affaire du collier de la reine prend sa source en 1772 avec une commande de Louis XV. Ce dernier souhaite faire un cadeau à Madame du Barry. Il sollicite deux joailliers allemands de renom : Paul Bassenge et Charles Böhmer. Louis XV décède deux ans plus tard, tandis que Madame du Barry subit l'exil. Le collier, dit "en esclavage", est achevé en 1778. Il s'agit d'une pièce unique de 2 842 carats pour une valeur de 2 millions de livres, ensuite réduite à 1,6 million de livres. A titre indicatif, sa valeur actuelle serait de plus de 27 millions d'euros.
Leur travail terminé, les joailliers le proposent à Louis XVI pour Marie-Antoinette. Cette dernière refuse le présent, justifiant sa décision par d'autres dépenses prioritaires pour la Couronne. Par ailleurs, elle avance également qu'elle ne porte que rarement ce genre de parure. Charles Böhmer et Paul Bassenge se tournent alors vers d'autres cours, comme l'Angleterre, l'Espagne et le royaume des Deux-Siciles. En 1781, ils tentent à nouveau de convaincre la reine de France, en vain.
Quels sont les protagonistes de l'escroquerie ?
Afin de mieux appréhender l'affaire du collier de la reine et le rôle de chaque protagoniste, voici un récapitulatif des différents intervenants :
- Jeanne de Valois-Saint-Rémy : la comtesse de La Motte possède une ascendance noble, mais sa lignée est ruinée. Elle est considérée comme le cerveau de l'affaire. Elle a l'idée de l'escroquerie afin d'en tirer un profit financier.
- Nicolas de La Motte : le mari de Jeanne de Valois-Saint-Rémy est complice de son épouse. Après que les diamants aient été dessertis, il s'empare des plus belles pièces. Puis il les revend auprès de bijoutiers londoniens.
- Louis Marc Antoine Rétaux de Villette : amant de Jeanne de Valois-Saint-Rémy, il est le faussaire des lettres qui imitent la signature et l'écriture de la reine Marie-Antoinette. Un élément déterminant pour convaincre le cardinal de Rohan.
- Nicole Le Guay : la baronne d'Oliva est une courtisane qui vend ses services dans les jardins du Palais-Royal. Les époux de La Motte la sollicitent pour sa ressemblance avec Marie-Antoinette. Elle joue donc le rôle de la fausse reine qui rencontre le cardinal de Rohan.
- Le comte de Cagliostro : Joseph Balsamo est considéré comme un complice. Il contribue à convaincre le cardinal de Rohan lors d'une séance de spiritisme, où il invoque les esprits en vue de délivrer un oracle favorable au cardinal.
- Le cardinal Louis de Rohan-Guémené : grand aumônier de France, il est la cible des escrocs, car il souhaite regagner les faveurs de la reine. Il se porte alors caution pour la transaction de la rivière de diamants.
- La reine Marie-Antoinette : victime de l'affaire du collier de la reine, son image a servi à flouer le cardinal de Rohan. Cependant, il a été attesté que Marie-Antoinette ne fut impliquée en aucune manière. Pourtant, sa réputation est entachée lors du procès.
Comment s'est déroulée l'affaire du collier de la reine ?
L'affaire du collier de la reine s'appuie sur la possibilité d'effectuer cette transaction onéreuse par un entremetteur. Ce qui permettrait d'éviter un éventuel scandale dans un contexte économique et social compliqué pour la Couronne de France. Jeanne de Valois-Saint-Rémy élabore un stratagème pour flouer le cardinal de Rohan. Celui-ci souhaite regagner les faveurs de la reine et prend l'initiative d'être l'intermédiaire pour l'achat de la rivière de diamants.
Afin de le convaincre, la comtesse de La Motte sollicite Louis Marc Antoine Rétaux de Villette pour rédiger de fausses lettres, au nom de Marie-Antoinette. Cette correspondance, destinée à le mettre en confiance, octroie les pleins pouvoirs au cardinal pour procéder à la transaction. Grâce à sa ressemblance avec Marie-Antoinette, la courtisane Nicole Le Guay le rencontre en se faisant passer pour la reine. Enfin, le comte de Cagliostro parfait l'illusion avec une séance de spiritisme, où les esprits s'adressent au cardinal de Rohan.
Ce dernier sollicite Jeanne de Valois-Saint-Rémy pour chercher la rivière de diamants. Le collier en possession des escrocs, il est desserti en vue de revendre les plus beaux diamants à Londres. En parallèle, les joailliers allemands attendent la première traite qui ne vient pas. Alors que la comtesse de La Motte tente de gagner du temps, Charles Böhmer prend contact avec la femme de chambre de Marie-Antoinette, Madame Campan, qui met au fait la reine de l'affaire. Le roi découvre la supercherie le 14 août 1785, notamment grâce aux investigations du baron de Breteuil.
Comment s'est déroulé le procès de cette affaire ?
Le procès de l'affaire du collier de la reine a lieu le 22 mai 1786. Il se déroule devant 64 magistrats du parlement de Paris et est suivi de près par l'opinion publique. Cette comparution tient à l'initiative du cardinal de Rohan. Louis XVI lui a, en effet, laissé le choix entre le jugement du roi à huis clos et le procès public. Après 8 jours, ce dernier débouche sur les délibérés. Le cardinal de Rohan est acquitté de toutes les accusations. Il s'engage à rembourser une partie de la valeur du collier.
Jeanne de Valois-Saint-Rémy est condamnée à la prison à perpétuité après avoir été fouettée et marquée au fer rouge d'un "V" (pour voleuse). Nicolas de la Motte est condamné par contumace aux galères à perpétuité. Louis Marc Antoine Rétaux de Villette est banni et contraint de s'exiler à Venise. Nicole Le Guay est mise hors de cause. Après une incarcération à la Bastille, le comte de Cagliostro est expulsé de France. On l'aperçoit en Angleterre, en Suisse et en Italie.
En quoi cette affaire a-t-elle terni la popularité de Marie-Antoinette ?
Bien que Marie-Antoinette n'ait pas été impliquée dans l'affaire du collier de la reine, la principale intéressée a vu sa réputation entachée. La correspondance falsifiée sous-entendait un crime de lèse-majesté entre elle-même et le cardinal de Rohan. Par ailleurs, l'opinion publique n'est guère de son côté, car les magistrats et d'autres détracteurs évoquent sa propension à réaliser des dépenses excessives, notamment pour ses apparats, ses toilettes et ses bijoux.