Vase de Soissons : résumé de son histoire
Résumé du vase de Soissons - En 481 apr. J.-C., Clovis hérite du royaume de son père, Childéric Ier. Après avoir unifié les peuples francs, le monarque mérovingien se lance à la conquête de la Gaule. En 486, il défait le chef gallo-romain, Syagrius, à la bataille de Soissons. A la suite de leur victoire, les Francs pillent les églises de la région et emportent de nombreux objets de valeur. Peu après, l’évêque de Reims demande à Clovis de lui restituer un vase. Ce dernier accepte, transgressant au passage les traditions franques. L’un de ses hommes le défie en frappant le récipient, mais le monarque ravale sa colère. Un an plus tard, Clovis reconnaît le guerrier et lui brise le crâne de sa francisque (hache de guerre courte prisée des Francs). Il prononce alors ces paroles restées célèbres : "Ainsi as-tu fait au vase de Soissons". Ces mots traverseront le temps et seront notamment repris sous la Troisième République. Rapportée par Grégoire de Tours, près d’un siècle plus tard, l’histoire du vase de Soissons est toujours sujette à débats. Elle porte cependant une symbolique forte : le rapprochement entre l’Eglise catholique et Clovis, qui affirme son autorité sur les chefs francs.
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Dans quel contexte historique apparaît le vase de Soissons ?
En 476 apr. J.-C., l’Empire romain d’Occident disparaît et fait place à une mosaïque de royaumes barbares. A la mort de son père, Childéric Ier, vers 481, Clovis prend la tête des Francs saliens. Après avoir assis son autorité, il entreprend la conquête de la Gaule. En 486, âgé d’à peine 20 ans, le roi franc défait le chef gallo-romain Syagrius au cours de la bataille de Soissons. Cet affrontement marque la disparition des derniers vestiges du pouvoir romain en Gaule. L’anecdote du vase de Soissons nous est contée par Grégoire de Tours, un siècle plus tard, dans son ouvrage, l’Histoire des Francs. L’évêque et historien situe cet épisode en 486, juste après la bataille de Soissons. Clovis choisit alors la ville capturée comme nouvelle place forte de son royaume. Après leur victoire sur l’armée romaine, les troupes franques pillent les édifices religieux du domaine de Syagrius. Ils emportent avec eux un grand nombre d’objets précieux et d’ornements liturgiques, dont un magnifique vase "d’une incroyable beauté".
Quelle est l’histoire du vase de Soissons ?
Après les dégradations, l’évêque de Reims, saint Rémi, prie Clovis de lui restituer le vase liturgique. Le jeune roi des Francs, soucieux de lui plaire, selon Grégoire de Tours, accède à sa requête. Devant le butin rassemblé, Clovis demande à ses guerriers la permission de récupérer l’objet afin de le rendre à l’évêque. Sa démarche va alors à l’encontre de la coutume franque qui veut que les richesses soient attribuées par tirage au sort. Cependant, ses hommes acceptent volontiers la requête de leur monarque. Seul l’un d’entre eux s’y oppose et frappe le récipient de sa francisque, une hache de guerre courte prisée des Francs. Clovis avale l’affront et remet le vase cabossé à Rémi. Un an plus tard, tandis qu’il passe ses troupes en revue durant le champ de mars, Clovis reconnaît le guerrier. Bien décidé à lui faire payer son défi, il lui reproche sa tenue négligée. Il lui prend ensuite ses armes et les jette à terre. Le soldat franc se baisse alors pour les ramasser, mais Clovis lui fend le crâne d’un coup de sa francisque !
Pourquoi dit-on "Souviens-toi du vase de Soissons" ?
Au champ de mars, Clovis prononce en guise d’oraison funèbre du guerrier : "Ainsi as-tu fait au vase de Soissons". Ces paroles du roi mérovingien sont restées célèbres à travers l’histoire, surtout au cours des XIXe et XXe siècles. Sous la IIIe République, les manuels scolaires rapportent la formulation la plus fameuse : "Souviens-toi du vase de Soissons" ! A cette époque, le roman national, le récit valorisant la construction de la nation, prend une grande importance. Et Clovis, le premier roi franc converti au christianisme et petit-fils du légendaire Mérovée, y occupe une place centrale. C’est durant son règne que les frontières du royaume des Francs sont étendues à la majeure partie de la Gaule. On lui attribue aussi le choix de Paris comme capitale et l’on commémore ses victoires, notamment à la bataille de Tolbiac. Baptisé un 25 décembre, entre 496 et 511, on l’honore en tant que fondateur de la monarchie chrétienne. Enfin, on se rappelle l’anecdote du vase de Soissons, premier acte de son règne.
L’événement du vase de Soissons est-il vraiment arrivé ?
L’épisode du vase de Soissons reste aujourd’hui un sujet de débats parmi les historiens. Il est très difficile de démêler le vrai du faux à cause du manque d’informations détaillées sur l’époque mérovingienne. Les écrits de Grégoire de Tours, qui n’était pas contemporain de Clovis, sont la seule source de cette période. Les faits relatés par l’évêque dans l’Histoire des Francs, un siècle plus tard, ne peuvent donc pas être attestés avec certitude. Ils ont ainsi pu être déformés ou tordus pour servir les idées de son auteur et récupérés à des fins politiques. L’histoire du vase de Soissons a néanmoins une portée symbolique forte. Clovis s’éloigne des coutumes franques, centralise les pouvoirs et impose sa supériorité sur ses guerriers. Il démontre également, par une violence différée, qu’on ne bafoue pas impunément l’autorité du roi. En restituant le vase liturgique à Rémi, Clovis témoigne son respect envers les évêques et se rapproche de l’Eglise catholique. Avec son baptême à Reims, il rejette définitivement ses croyances païennes et s’assure du soutien des élites gallo-romaines !