Capitulation allemande : 8 mai 1945, signature de la victoire
La capitulation allemande du 8 mai 1945, acte de reddition militaire, marque la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et acte la fin du Troisième Reich mis en place par Adolf Hitler.
Résumé de la capitulation allemande - Débutée le 1er septembre 1939, la Seconde Guerre mondiale a duré près de six ans. Il faut en effet attendre le 8 mai 1945 pour que l'Allemagne nazie dépose les armes. Une capitulation (et non un armistice) qui intervient quelques jours après le suicide d'Adolf Hitler (30 avril). Cet acte de reddition militaire a lieu à Berlin, au cœur du Reich allemand, le 8 mai 1945 à 23h01 en Europe et 01h01, heure de Moscou. Cela explique que les Russes aient adopté la date du 9 mai 1945 pour le jour de la capitulation de l'Allemagne.
Quelles sont les causes de la capitulation allemande ?
Le 1er septembre 1939, les forces militaires allemandes envahissent la Pologne. Deux jours après, la Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l'Allemagne. Cela marque le début de la Seconde Guerre mondiale. Les débuts de cette guerre sont à l'avantage de l'Allemagne qui contraint la France à signer l'armistice le 22 juin 1940. Avec la Blitzkrieg ou guerre éclair, les Allemands entament ensuite un bras de fer avec les forces britanniques au cours de la bataille d'Angleterre, un conflit aérien de grande ampleur. Les Anglais sortent victorieux de cette opposition et Adolf Hitler, chancelier de l'Allemagne nazie, abandonne son projet d'envahir le Royaume-Uni. Un échec qui finira par conduire à la capitulation allemande.
Le 22 juin 1941, Adolf Hitler lance l'opération Barbarossa. L'objectif est d'envahir l'URSS pourtant alliée du Troisième Reich. L'opposition entre forces allemandes et soviétiques va se révéler particulièrement meurtrière. L'Armée rouge, d'abord en difficulté, reprend le dessus avant de lancer une offensive contre l'Allemagne. Celle-ci est alors prise en étau entre les forces alliées à l'Ouest et soviétiques à l'Est. Le 16 avril, l'Armée rouge est aux portes de Berlin, la capitale du Reich. La bataille finale de la Seconde Guerre mondiale débute. Le 30 avril, Adolf Hitler se suicide et lègue le pouvoir à l'amiral Karl Dönitz qui est nommé président et souhaite une capitulation partielle. Quelques jours plus tard, il est contraint de signer la capitulation de l'Allemagne.
Où et quand a été signée la capitulation allemande de 1945 ?
Il y a en réalité deux capitulations allemandes et trois dates retenues par l'histoire.
- Une première reddition est signée à 2h41 le 7 mai 1945 à Reims, au sein du Collège technique et moderne. Joseph Staline, secrétaire général du Parti communiste et dirigeant de l'URSS, n'est pas satisfait du déroulement de cette capitulation.
- C'est pourquoi une seconde capitulation est signée le lendemain, cette fois-ci à Berlin, la capitale allemande. Cette seconde capitulation est actée officiellement le 8 mai 1945, à 23h01, heure de Berlin. Cette date du 8 mai célèbre la fin de la guerre pour la France qui en a fait un jour férié de commémoration.
- En revanche, pour les Russes, c'est la date du 9 mai 1945 qui a été retenue, puisque la signature de la capitulation allemande à Berlin est intervenue le 9 mai à 01h01, heure de Moscou. Chaque année, un grand défilé militaire est organisé dans la capitale russe pour célébrer cet événement et rendre hommage aux millions de victimes de la guerre.
Pourquoi y a-t-il eu plusieurs capitulations de l'Allemagne ?
Dès sa nomination à la tête de l'Etat allemand, l'amiral Karl Dönitz, successeur testamentaire d'Hitler, a conscience qu'il va devoir négocier la fin de la guerre. Il charge rapidement Alfred Jodl de conduire les négociations avec le général américain Dwight D. Eisenhower, commandant en chef des forces alliées à l'Ouest. Alfred Jodl est, pour sa part, le chef d'état-major de la Wehrmacht, l'armée allemande. Le but est de négocier plutôt avec les Américains et Britanniques que les Soviétiques. Les Allemands craignent en effet particulièrement l'Armée rouge. Il faut dire que lors de l'invasion de l'URSS, les troupes nazies ont commis de nombreuses exactions et que l'armée soviétique a soif de vengeance. Karl Dönitz espère convaincre les alliés de s'unir contre l'URSS afin que les Allemands puissent continuer le combat sur ce seul front. Le général Eisenhower n'accepte pas ce marché et exige une capitulation sans condition. Celle-ci est actée le 7 mai à Reims, mais l'accord ne satisfait pas Joseph Staline. Celui-ci fustige le fait qu'aucun représentant du haut commandement de l'Armée rouge n'ait été présent et exige que la capitulation soit signée non pas en France, mais à Berlin, capitale de l'Allemagne nazie. C'est pourquoi une seconde cérémonie de capitulation va être organisée le 8 mai, cette fois-ci au cœur même du Troisième Reich. Une solution acceptée par les Alliés qui ne veulent pas froisser les Soviétiques et qui sont également désireux que cette capitulation soit actée non pas par Alfred Jodl, mais bien par Wilhelm Keitel, le chef du haut commandement de l'armée allemande.
Qui signe la capitulation de l'Allemagne en 1945 ?
Comme évoqué ci-dessus, la première capitulation allemande a été signée à Reims par le chef d'état-major de la Wehrmacht, Alfred Jodl. Du côté des Occidentaux, c'est le chef d'état-major du général Eisenhower, le général Bedell Smith, qui appose sa signature. Les Soviétiques sont, pour leur part, représentés par le général Ivan Sousloparov, commandant de la mission de liaison militaire. Ce point est important, car c'est l'une des raisons qui va pousser Joseph Staline à demander la signature d'une autre capitulation le lendemain même. Le dirigeant de l'Union soviétique estime en effet que cette capitulation ne peut pas être actée sans la présence d'un représentant du haut commandement des troupes de l'URSS.
La seconde capitulation va donc être signée le 8 mai à 23h01 (9 mai pour les Russes), mais cette fois à Berlin. Staline tenait en effet à ce que cet acte ne soit pas ratifié au cœur d'une zone occupée par les troupes occidentales alliées. C'est d'ailleurs au sein du quartier général des Soviétiques que la capitulation officielle va finalement être ratifiée. Cette fois, un haut responsable de l'Armée rouge est présent en la personne du maréchal Gueorgui Joukov. Le représentant en chef de l'armée allemande est le chef du haut commandement de la Wehrmacht, Wilhelm Keitel, accompagné du général Hans-Jürgen Stumpff et de l'amiral von Friedeburg. Du côté des Français, c'est le chef d'état-major du général de Gaulle, François Sevez, qui était présent lors de la première cérémonie du 7 mai. Changement de personnage le 8, puisque c'est le général Jean de Lattre de Tassigny qui appose sa signature au bas de ce document à l'immense portée historique, également paraphé par l'officier anglais Tedder et le général américain Spaatz. Néanmoins, la Seconde Guerre mondiale n'est pas encore terminée, puisque le conflit se poursuit avec le Japon.
Quelles sont les conséquences de la capitulation allemande ?
La conséquence immédiate de la capitulation de l'Allemagne nazie du 8 mai 1945 est de mettre un terme au conflit sur le sol européen. C'est la fin de plusieurs années de guerre et la fin de l'holocauste, l'extermination systématique des personnes juives conduite par les nazis. Cela ne signifie pas pour autant la fin des souffrances. Des millions de personnes ont été jetées sur les routes pour fuir le conflit. Des pays entiers ont été dévastés, des villes ont été détruites lors de bombardements intensifs menés par les Allemands, puis les Alliés. La ville de Londres a été bombardée à de nombreuses reprises par l'aviation allemande. Du côté français, plusieurs villes portuaires ont également été la cible de bombardements alliés en prévision du débarquement de Normandie. La ville allemande de Dresde a été particulièrement touchée en février 1945.
L'Europe est exsangue sur le plan économique et va devoir se tourner vers les Etats-Unis pour sa reconstruction. Si la guerre en Europe est terminée le 8 mai 1945, elle se poursuit dans le Pacifique où les Etats-Unis mènent un féroce combat contre le Japon. Les Américains vont jusqu'à utiliser une toute nouvelle arme, la bombe atomique. C'est ainsi que deux bombes vont détruire les villes japonaises d'Hiroshima (6 août) et de Nagasaki (9 août), le Japon signant la capitulation le 2 septembre et mettant fin officiellement à la Seconde Guerre mondiale.
La France fait partie du clan des vainqueurs, malgré l'armistice signé avec l'Allemagne en 1940 et le régime de coopération qui a suivi et que l'on nomme régime de Vichy. La résistance et l'action du général de Gaulle ont en effet permis de ne pas figurer au rang des nations vaincues. L'Allemagne est divisée en plusieurs secteurs que se partagent Américains, Anglais, Français et Russes. De nombreux pays passent sous la coupe de l'URSS dirigée par Staline, et la guerre froide opposant l'Ouest à l'Est ne va pas tarder à débuter, les accords de la conférence de Postdam (17 juillet-2 août) n'étant pas respectés.