Fuite de Varennes : qui a vraiment reconnu Louis XVI ?
La célèbre fuite de Varennes est un événement clé de la Révolution française. Connaissez-vous la petite histoire derrière la grande, celle qui a mené à l'arrestation rocambolesque de Louis XVI ?
Qu'est ce que la fuite de Varennes ? Le résumé
La fuite de Varennes, également connue sous le nom de fuite royale, était une tentative infructueuse du roi Louis XVI et de sa famille pour s'échapper de Paris en juin 1791. La Révolution française était bien avancée à ce stade, et le roi avait été contraint d'accepter de nombreuses réformes démocratiques qui limitaient son pouvoir. Louis XVI espérait échapper à la pression révolutionnaire et trouver refuge en Autriche, où il pourrait peut-être réorganiser ses forces et lancer une contre-révolution. Le plan visait donc à conduire la famille royale jusqu'à Montmédy, une ville fortifiée proche de la frontière avec l'Empire d'Autriche, où une armée loyale à la monarchie française était supposée les escorter et les mettre en sécurité. Ce plan était organisé par des partisans de la monarchie, notamment le marquis de Bouillé, qui avait la responsabilité de rassembler les troupes nécessaires pour assurer la sécurité de la famille royale lors de son voyage. Louis XVI et sa famille ont donc voyagé sous de fausses identités et ont été accompagnés de plusieurs personnes qui devaient les protéger et les aider dans leur voyage. Parmi ces personnes figuraient des gardes suisses, des serviteurs et des membres de la noblesse qui avaient choisi de soutenir la monarchie.
Quel était le parcours du roi lors de la fuite de Varennes ?
Malgré un plan bien ficelé, l'itinéraire de la famille royale se révéla semé d'embûches :
- Le 20 juin 1791, à 21 heures, le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette, quittèrent le palais des Tuileries, situé au centre de Paris, et se dirigèrent vers la place du Carrousel, où les attendaient une berline et une calèche. A bord de la berline, le roi Louis XVI, déguisé en valet de chambre, était accompagné de son beau-frère, le comte de Provence, déguisé en officier suisse. La reine Marie-Antoinette, elle, était dans la calèche avec ses enfants, sa belle-sœur Elisabeth et sa dame d'honneur.
- Le groupe prit la route de Bondy, une petite ville située à l'est de Paris, où ils espéraient trouver des chevaux frais pour poursuivre leur voyage. Cependant, les chevaux ne furent pas au rendez-vous, ce qui obligea le groupe à faire une pause de plusieurs heures dans une maison isolée.
- Le 21 juin 1791, à l'aube, le groupe repartit en direction de Châlons-sur-Marne, une ville située à environ 200 km à l'est de Paris. Ils passèrent par La Ferté-sous-Jouarre, Epernay et Châlons-en-Champagne, où ils furent arrêtés par des gardes nationaux qui les soupçonnèrent d'être des espions étrangers. Cependant, le groupe parvint à convaincre les gardes de les laisser repartir.
- Le groupe arriva à Sainte-Menehould, une petite ville située à environ 50 km de la frontière, vers 23 heures. Ils furent reconnus et rattrapés à Varennes, située à environ 250 km à l'est de Paris, et à environ 50 km au nord de Verdun.
- Le roi Louis XVI, la reine Marie-Antoinette et leurs enfants furent ramenés à Paris sous bonne escorte.
Qui a reconnu Louis XVI lors de la fuite de Varennes ? L'histoire de Jean-Baptiste Drouet
Maître de poste à Sainte-Menehould, il avait été informé de la fuite royale et avait été chargé de surveiller les routes menant à la frontière. A 20 heures, il aperçoit l'escorte royale et malgré l'heure, ils semblaient pressés de remplacer les chevaux fatigués et de reprendre la route. Selon la légende, le maître de poste aurait reconnu le roi d'après l'effigie d'un assignat de 50 livres. De suite informé, le conseil municipal de Sainte-Menehould se réunit et désigne Drouet, un cavalier aguerri, pour les rattraper. Au grand galop, il prend un chemin de traverse, ce qui lui permet de devancer la berline à l'étape suivante, Varennes-en-Argonne. Il alerte alors les habitants et le procureur de la commune, l'épicier Sauce. Lorsque la famille royale arrive, elle est arrêtée et ensuite gardée prisonnière dans la maison de l'épicier. Le 23 juin au matin, le roi et sa famille sont ramenés à Paris sous haute surveillance.