Bataille de Muret : défaite des cathares en 1213

Bataille de Muret : défaite des cathares en 1213 En 1213, la bataille de Muret est l'un des plus importants affrontements de la croisade des Albigeois, opposant les croisés au comté de Toulouse et ses alliés.

Résumé de la bataille de Muret - La bataille de Muret survient le 12 septembre 1213. Elle s'inscrit dans la croisade des Albigeois pour endiguer l'hérésie, en particulier le mouvement cathare. Elle constitue également un point central dans la conquête des territoires du sud de la France. Les alliances ne se font pas par conviction religieuse, mais par intérêts politiques et par velléités territoriales. Bien qu'en infériorité numérique, les croisés remportent la victoire face aux armées ennemies. Pierre II d'Aragon y perd la vie.

Dans quel contexte se déroule la bataille de Muret ?

Le 12 septembre 1213, la bataille de Muret a lieu sur la plaine de Muret, en Haute-Garonne. Elle survient dans le contexte de la croisade des Albigeois. Proclamée par l'Eglise catholique, cette croisade est avancée pour endiguer l'hérésie cathare. Ce courant religieux d'origine chrétienne prend de l'ampleur. Rome craint d'être supplanté dans les années à venir et de perdre sa puissance. La bataille de Muret se produit dans la continuité des sièges de Béziers et de Carcassonne, en 1209.

Qu'est-ce que la croisade des Albigeois ?

La croisade des Albigeois est menée par l'Eglise catholique de 1209 à 1229. Elle oppose les Croisés (Royaume de France, Etats pontificaux, ou encore le Duché d'Autriche) aux cathares et leurs alliés (notamment le Comté de Toulouse, la Couronne d'Aragon et le Comté d'Astarac). Elle se déroule essentiellement dans le sud de la France, plus précisément dans le Languedoc. Au vu des dissensions et des prétextes avancés pour engager l'affrontement, cet épisode historique est davantage considéré comme une conquête des territoires. Pour rappel, le catharisme présente aussi des origines chrétiennes. Contrairement au catholicisme, les partisans tenaient à une vie fondée sur la bienveillance et le développement spirituel, délaissant les richesses matérielles. Les cathares ne reconnaissent pas les sacrements catholiques, ainsi que la notion de propriété privée. Quant au valdéisme, il réfutait également les dérives et la corruption de l'Eglise catholique. A la fin de la Croisade, le Languedoc appartient désormais au roi de France.

Qui participe à la bataille de Muret ?

Simon de Montfort
Simon de Montfort © MARY EVANS/SIPA (publiée le 13/03/2023)

La bataille de Muret voit ainsi s'opposer les croisés à plusieurs factions belligérantes : les comtés de Toulouse, de Comminges et de Foix, la couronne d'Aragon. A la tête des croisés, on retrouve Simon de Montfort. Il a pour alliés Guillaume III, Alain de Roucy et Bouchard de Marly. Ils se confrontent à Pierre le Catholique (ou Pierre II), Raymond VI, Raymond-Roger et Bernard IV. Les croisés comptent environ 1 000 à 2 000 hommes dans leur rang. Quant à leurs ennemis, leurs armées se composent de 5 000 à 22 000 hommes.

Comment s'est-elle déroulée ?

Avec une telle supériorité numérique, Pierre II d'Aragon refuse d'assiéger complètement la ville de Muret, protégée par une trentaine d'hommes de Simon IV de Montfort. Pierre II écarte toute négociation et pousse Simon de Montfort au combat. La stratégie de ce dernier tient à imiter un mouvement de fuite avant de prendre à revers les troupes toulousaines, totalement prises au dépourvu. L'attaque par le flanc est concluante. Les croisés parviennent à percer la première ligne de défense, puis à atteindre la seconde. Surnommé le tueur des Maures après sa victoire de Las Navas de Tolosa, Pierre II d'Aragon perd la vie lors de la bataille de Muret, alors tué par Alain de Renty. Son armée est mise en déroute. Raymond VI de Toulouse, voyant la défaite arriver, a fui en urgence avec une partie de ses hommes.

Qui a gagné ?

Contre toute attente, la bataille de Muret se solde par une victoire des croisés et, par conséquent, la défaite des cathares et de leurs alliés, pourtant bien plus nombreux. On estime que les croisés ont perdu moins de 10 soldats, tandis que le camp adverse déplore 5 000 à 10 000 morts et blessés. Beaucoup d'entre eux auraient été noyés. Les historiens considèrent que la témérité de Pierre II d'Aragon et de multiples erreurs stratégiques, comme en terme de coordination des troupes, sont à l'origine de cette issue.

Quelles sont les conséquences de la bataille ?

Au terme de la bataille de Muret, Jacques, le fils de Pierre II d'Aragon, est fait prisonnier par les croisés alors qu'il est encore enfant. A la demande du pape, il est cependant libéré et placé sous la tutelle des Templiers. Cette défaite de la couronne d'Aragon permet le renforcement de la monarchie capétienne. Raymond VI de Toulouse, alors comte, est contraint de partir en Angleterre pour rencontrer Jean sans Terre. La bataille de Muret marque un tournant dans la croisade des Albigeois, car les forces toulousaines sont pratiquement réduites à néant.  

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