Concile de Constance : la fin du "grand schisme d'Occident"
Le concile de Constance est un concile œcuménique qui met un terme au grand schisme d'Occident, où l'Eglise catholique avait trois papes à sa tête.
Résumé du concile de Constance - De 1414 à 1418, le concile de Constance a pour principal objectif d’unifier l’Eglise catholique avec un dirigeant unique. Pendant cette période, elle compte trois papes, respectivement issus des légitimités pisane, romaine et avignonnaise. On doit la convocation du 16e concile œcuménique à Sigismond Ier, empereur d’Allemagne. Afin de garantir l’équité des élections, cette instance possède un mode de scrutin spécifique. On occulte le vote par tête pour le vote par nation.
Quatre pays sont ainsi représentés lors du concile de Constance : l’Angleterre, la France, l’Allemagne et l’Italie. A cela s’ajoute une voix supplémentaire pour le collège des cardinaux. Au terme de 45 sessions, ce concile met fin au grand schisme d’Occident et assure l’indépendance des Pères conciliaires. Les papes Jean XXIII, Benoît XIII et Grégoire XII sont arrêtés, déposés ou en fuite. Martin V devient le 206e pape de l’Eglise catholique en 1417.
Quel est le contexte du concile de Constance ?
Le concile de Constance, 16e concile général ou œcuménique, a eu lieu à Constance, en Allemagne. Il s’est déroulé entre le 5 novembre 1414 et le 22 avril 1418. Durant cet intervalle de temps, près de 45 sessions ont été organisées. Cet événement survient pour mettre fin au grand schisme d’Occident. A cette période, on comptait trois papes à la tête de l’Eglise catholique. Au XVe siècle, les dissensions politiques et religieuses sont alors à leur apogée.
Qui a convoqué le concile de Constance ?
En 1414, ce n’est autre que l’empereur d’Allemagne, Sigismond Ier, qui convoque le concile de Constance. L’idée de ce rassemblement est, entre autres, de restaurer la crédibilité du Saint-Siège. Il l’impose à Jean XXIII, considéré comme un antipape. Pour rappel, ce statut historique signifie qu’un individu occupe les fonctions à titre illégitime. L’Eglise catholique ne le reconnaît pas en tant que successeur de Saint-Pierre. Le concile de Constance est présidé par le cardinal Jean de Brogny.
Quelle était la procédure de vote ?
Contrairement à de précédents conciles, le concile de Constance change son mode de scrutin. Cette décision s’explique par les réticences de Jean XXIII à y prendre part. Sigismond Ier prend alors l’initiative de changer le vote par tête pour le vote par nation. On distingue quatre pays participants : la France, l’Allemagne, l’Italie, ainsi que l’Angleterre. Une cinquième voix est octroyée au collège des cardinaux.
Que décrète le concile ?
Au terme de ces 4 années de débat et de près de 45 sessions, le concile de Constance débouche sur la condamnation des réformateurs pour hérésie. Jérôme de Prague et Jan Hus sont condamnés à brûler vifs sur le bûcher. Quant à John Wyclif, traducteur et écrivain anglais, sa condamnation se fait uniquement à titre posthume. Au cours de cette période, Jean XXIII s’enfuit en 1415. La même année, Grégoire XII démissionne, tandis que Benoît XIII est déposé. En 1417, Martin V devient le 206e pape de l’Eglise catholique.
Quelles en sont les conséquences ?
La principale conséquence du concile de Constance est de mettre fin au grand schisme d’Occident. Pour rappel, ce dernier induisait trois papes (légitimités romaine, pisane et avignonnaise) à la tête de l’Eglise catholique. Edicté le 30 octobre 1417, le décret Frequens impose une nouvelle tenue périodique d’un concile. Ce qui garantit l’indépendance des Pères conciliaires face au pape. Le concile suivant était prévu en 1423, mais est rapidement dissous. Le prochain rassemblement est prévu pour 1430.
A noter que le concile de Constance est à l’origine du concile de Bâle. Ce dernier se déroule de 1431 à 1449. Eugène IV succède alors à Martin V. De nombreuses dissensions en découlent. On observe aussi un schisme conciliaire. Au terme de plus de 18 ans de débat, le concile de Bâle finit par soutenir le conciliarisme. Cette notion induit que le concile œcuménique bénéficie de l’autorité suprême. Il est donc supérieur au pape en matière de hiérarchie. Certains théologiens avancent que l’Eglise est organisée sur la base d’une forme aristocratique et non monarchique. Par la suite, le conciliarisme est rejeté par les conciles Vatican I (1870) et Vatican II (1965).