Insurrection de Varsovie : contre l'Allemagne nazie en 1944
L'insurrection de Varsovie en 1944 est un fait marquant de la Seconde Guerre mondiale. En Pologne, un musée est consacré à cet acte de résistance contre l'Allemagne nazie.
Résumé de l'insurrection de Varsovie - Du 1er août au 2 octobre 1944, la Pologne est le théâtre d'un acte de résistance hors du commun de sa population contre l'Allemagne nazie. Par son contexte et par son ampleur, l'insurrection de Varsovie s'inscrit parmi les événements importants de la Seconde Guerre mondiale. Un musée permet aujourd'hui de se replonger dans les coulisses de cette leçon de résistance donnée par les habitants de Varsovie à toute l'Europe. Etendue sur deux mois, l'insurrection de Varsovie s'achève avec un bilan humain sanglant, et une ville presque entièrement détruite.
Dans quel contexte l'insurrection de Varsovie explose-t-elle ?
L'insurrection de Varsovie éclate le 1er août 1944, à Varsovie, la capitale de la Pologne. A l'époque, la Pologne est alors occupée par l'Allemagne nazie. Dans un contexte de Seconde Guerre mondiale, l'insurrection de Varsovie oppose la résistance polonaise aux forces armées du IIIe Reich allemand. Les premiers, regroupés sous l'égide de l'Armia Krajowa (AK — l'armée polonaise de l'intérieur), œuvrent à la mise en place du plan "Tempête" (ou "Opération Tempête", ou "Action Tempête"). Il s'agit, concrètement, d'organiser tout un ensemble de soulèvements afin de reprendre le contrôle des territoires polonais occupés par les Allemands. A l'aube de l'insurrection de Varsovie, les forces allemandes sont confrontées à l'avancée de l'Armée rouge et la résistance polonaise entend bien profiter de cette situation pour renverser l'armée d'Adolf Hitler. Il s'agit, aussi, de restaurer la souveraineté de la Pologne avant l'arrivée de l'Armée rouge sur le sol polonais, et permettre au gouvernement polonais en exil de conserver sa légitimité politique.
Comment s'est déroulée l'insurrection de Varsovie ?
L'insurrection de Varsovie débute le 1er août 1944 en fin d'après-midi. Vers 17 h, une bombe explose dans le quartier général de la Gestapo. La première partie de l'insurrection se résume quasi essentiellement à des combats urbains. Avec environ 50 000 hommes du côté de l'AK contre, au départ, 16 000 soldats allemands, le rapport de force est déséquilibré. Les Allemands sont néanmoins beaucoup mieux armés que leurs opposants. Ils sont, aussi et surtout, informés des intentions des résistants polonais bien avant le début de l'insurrection, et ont eu tout le loisir d'organiser leur défense. Dans les rues de Varsovie, les hommes de l'AK peuvent néanmoins compter sur le soutien des habitants qui érigent des barricades.
Face aux avancées des Polonais, le régime nazi décide dès le 4 août l'envoi de renforts. Le lendemain, les nazis reprennent l'ancien ghetto de Varsovie et commettent le massacre de Wola. En moins d'une semaine, entre 40 000 et 100 000 civils polonais sont sauvagement exécutés. Il s'agit alors, pour le IIIe Reich, de terroriser la population pour mettre un terme à l'insurrection. En dépit de cet acte de cruauté, l'insurrection de Varsovie se poursuit. Elle est animée par les bombardements aériens allemands tandis que les insurgés privilégient les déplacements via les égouts pour maintenir le lien entre leurs différentes unités. Au début du mois de septembre, l'Armée rouge poursuit son avancée vers Varsovie. Pour autant, les insurgés ne reçoivent pas le soutien escompté de leurs alliés et les troupes allemandes continuent la répression de l'insurrection. Le 2 octobre, conscients qu'ils ne pourront pas compter sur l'aide de l'armée soviétique pour remporter la bataille, les insurgés capitulent.
Pourquoi les Russes n'interviennent-ils pas ?
La capitulation des insurgés laisse un goût amer aux Polonais, qui ont le sentiment d'avoir été abandonnés par l'armée soviétique, pourtant installée aux portes de Varsovie. Sur le terrain, une première explication est avancée pour justifier la non-intervention des Russes dans l'insurrection de Varsovie. Au moment où se déroule cet événement, les troupes russes sont épuisées. Dans les semaines qui précèdent l'insurrection de Varsovie, les Soviétiques viennent en effet de réaliser une spectaculaire, mais éprouvante avancée en Biélorussie, puis en Pologne orientale. A proximité de la ville, l'armée rouge subit ensuite une défaite cuisante face au général allemand Model, qui l'invite à ne pas s'aventurer trop rapidement dans de nouveaux combats. En coulisses, Staline voit plutôt d'un bon œil la répression de l'insurrection par les forces allemandes. Le révolutionnaire bolchevik redoute d'avoir à gérer un soulèvement incontrôlable, qui pourrait contrarier sa volonté d'imposer le communisme à Varsovie et en Pologne.
Combien de morts a fait l'insurrection dans la capitale polonaise ?
Le bilan humain fait partie des éléments qui font de l'insurrection de Varsovie un fait marquant de la Seconde Guerre mondiale. Selon les historiens, près de 18 000 soldats sont tués côté polonais, et 25 000 autres blessés. Côté allemand, on dénombre environ 17 000 soldats morts au combat, et 9 000 blessés. Les chiffres les plus évocateurs sont néanmoins à regarder du côté des pertes civiles. Au total, entre 160 000 et 180 000 civils polonais sont tués.
L'insurrection de Varsovie renvoie-t-elle à l'insurrection du ghetto de Varsovie ?
Bien que les deux événements se déroulent au même endroit, à Varsovie, en Pologne, l'insurrection de Varsovie de 1944 est distincte de l'insurrection du ghetto de Varsovie de 1943. Le contexte, le déroulement des faits, le bilan humain diffèrent d'un événement à l'autre. Les deux ont néanmoins en commun de mettre en lumière le lourd tribut apporté par la Pologne à la Seconde Guerre mondiale et dans la lutte contre le nazisme d'Adolf Hitler.
Aussi appelée "soulèvement du ghetto de Varsovie", l'insurrection du ghetto de Varsovie de 1943 désigne la révolte armée menée par la population juive contre les forces allemandes, entre le 19 avril et le 16 mai 1943. Un an plus tôt, les Allemands débutent puis accélèrent la déportation des Juifs vers le camp d'extermination de Treblinka (à proximité de Varsovie). Les déportations, alors massives, font apparaître une résistance juive armée au sein du ghetto, encadrée par l'Organisation juive de combat (ZOB) et l'Union militaire juive (ZZW). Au début de l'année 1943, de premiers combats paralysent le ghetto et obligent les Allemands à suspendre les déportations. L'ordre est alors donné, dès le mois de février 1943, de procéder à la destruction complète du ghetto.
Le 19 avril 1943, les forces SS accompagnées de la police allemande pénètrent dans le ghetto, lourdement équipées, et avec la volonté affichée d'exécuter le plan en quelques jours seulement. Sur place, la résistance juive est plus forte que prévu, et les combats se poursuivent. Il faut attendre le 16 mai 1943 pour que le soulèvement soit définitivement écrasé. On dénombre, au total, environ 13 000 morts dans le rang des Juifs. Les survivants, un peu moins de 60 000, seront quant à eux déportés vers les camps d'extermination ou de concentration voisins. Au lendemain de l'insurrection, le soulèvement du ghetto de Varsovie de 1943 devient l'un des symboles de la résistance juive pendant la Shoah.
Qu'est-ce que l'insurrection de Varsovie en 1830 ?
Autre événement à ne pas confondre avec celui de 1944, l'insurrection de Varsovie de 1830 désigne le soulèvement du royaume de Pologne contre le tsar Nicolas Ier au début du XIXe siècle. Aussi appelé " insurrection de novembre ", l'événement oppose l'armée russe à l'armée du royaume. Après huit mois de combats, l'insurrection se conclut par la défaite des Polonais et par une perte de l'autonomie du royaume de Pologne au profit de l'Empire russe. Confrontés à une violente répression russe, des milliers de Polonais font le choix de l'exil à travers ce qu'on a baptisé la "Grande Emigration".