Bataille d'Essling : défaite de Napoléon face à l'Autriche

Bataille d'Essling : défaite de Napoléon face à l'Autriche La bataille d'Essling, ou bataille d'Aspern, oppose les troupes de Napoléon aux Autrichiens. Napoléon ayant des difficultés face à l'Espagne, l'Autriche en profite pour venger la défaite d'Austerlitz.

Résumé de la bataille d'Essling - La bataille d'Essling, aussi connue sous le nom de bataille d'Aspern, se tient du 20 au 22 mai 1809. Après un premier assaut contre les forces françaises en Bavière, qui s'avère être une défaite, l'Autriche doit se replier vers Ratisbonne. Napoléon pourchasse ses ennemis et entre à Vienne, qui tombe rapidement sous l'assaut français. L'armée autrichienne, basée au nord, sur la rive gauche du Danube, résiste et entame une attaque redoutable. Elle bloque les accès.

Napoléon a le choix de passer par deux îles. Son premier choix, Schwarzlackenau, se révèle être une erreur. Il va alors installer ses troupes sur l'île de Lobau, base parfaite pour passer sur la rive gauche. Il passe à l'attaque le 21 mai. Les avant-postes autrichiens se replient, ruse de l'archiduc pour faire passer une grande partie de l'armée française. Celle-ci se retrouve dans le village d'Aspern. Une bataille s'y déroule, avant de se déplacer vers Essling. Les forces autrichiennes font bloc et obligent les troupes napoléoniennes à se replier.

Quels sont le théâtre et la date de la bataille d'Essling ?

Essling se trouve à l'est de la capitale autrichienne, à une dizaine de kilomètres. Le lieu est situé sur la rive gauche du Danube, non loin de Wagram. C'est aujourd'hui un quartier de Vienne. Le village est bâti sur une vaste étendue plane et marécageuse. En mai 1809, les fortes pluies et la fonte des neiges créent des conditions difficiles pour les déplacements. Le Danube est alors très puissant et large. Le bourg est jusqu'en mai 1809 peu connu. Il sera le lieu de la bataille du même nom, qui se déroulera du 20 au 22 mai.

Pourquoi cette bataille a-t-elle eu lieu ?

L'année 1809 est difficile pour Napoléon. Il se trouve empêtré dans une guerre sans fin avec l'Espagne et connaît des revers terribles (guérilla de la population espagnole contre les Français, manque d'équipement des troupes, difficultés à battre les Britanniques…). L'Angleterre va alors encourager l'Autriche à prendre sa revanche sur sa défaite à Austerlitz, qui eut lieu en décembre 1805. La vengeance n'est pas le seul argument de cette bataille. L'Autriche veut également récupérer les territoires qu'elle a perdus à la suite de la signature du traité de Presbourg : Vénétie, Istrie, Souabe entre autres. La France est également fragilisée par une mésentente avec son alliée, la Russie. Celle-ci refuse de menacer l'Autriche en cas d'agressivité. Et cela même si l'empereur français avait proposé de rétrocéder les principautés danubiennes à Alexandre 1er. C'est donc un moment idéal selon les Autrichiens pour fragiliser encore plus la domination de Napoléon. Ils vont décider d'attaquer.

Qui participe à la bataille d'Essling ?

portrait Napoléon Ier
Portrait de Napoléon Ier © buschmen/123RF

La bataille d'Essling voit passer plus de 30 000 Français et 90 000 Autrichiens. Les Français sont dirigés par Napoléon Ier. Les Autrichiens par l'archiduc Charles-Louis d'Autriche. C'est principalement le 4e corps du maréchal Masséna qui compose les troupes françaises, auxquelles s'ajoutent la cavalerie de la garde du maréchal Bessières et le 2e corps du maréchal Lannes. Côté autrichien, on trouve les corps de Bellegarde, Hohenzollern, Rosenberg, Hiller et la cavalerie du Liechtenstein.

Comment s'est déroulée la bataille d'Essling ?

maréchal Lannes bataille Essling
Le maréchal Lannes blessé lors de la bataille d'Essling © MARY EVANS/SIPA (publiée le 06/03/2023)

Le conflit commence en avril avec plusieurs batailles entre Français et Autrichiens (Tengen le 19 avril, Abensberg le 20, Eckmühl le 22). Les Autrichiens sont obligés de se replier. Napoléon les pourchasse et atteint Vienne le 12 mai. La capitale capitule le lendemain, mais l'Autriche refuse la paix et se replie par-delà le Danube. L'archiduc fait détruire tous les ponts, bloquant l'ennemi, qui doit construire des ponts de fortune pour atteindre l'autre rive. Le 20 mai, Aspern et Essling sont atteints. Le fleuve, en crue, va être un allié de taille pour les forces autrichiennes. Celles-ci jettent à l'eau différents objets pour fragiliser les constructions françaises

Le 21 mai, l'armée autrichienne, sous les ordres de Johann von Hiller, Heinrich-Johann de Bellegarde et Friedrich Franz Xaver von Hohenzollern-Hechingen, attaque Aspern tenue par Masséna. Les positions françaises sont écrasées. Napoléon envoie alors sa cavalerie. Des affrontements similaires se déroulent à Essling. Le 22 mai, les combats continuent. A Aspern, les Autrichiens prennent le dessus. A Essling, c'est le contraire. Napoléon contre-attaque et envoie les troupes de Lannes. Le maréchal Lannes est blessé aux jambes. La victoire française semble assurée. Mais les ponts mis en place par les troupes napoléoniennes cèdent. L'armée française est alors acculée, sans renforts possibles. Les troupes, sous les bombardements autrichiens, se replient. Les belligérants sont épuisés. Les pertes sont énormes. 

Qui a gagné la bataille d'Essling ?

L'Autriche considère avoir gagné. La France prend cette défaite comme un échec provisoire. L'opération, qui se résumait à un simple franchissement, est devenue une bataille. Et même si la résistance des Français a été soutenue, l'échec est net. Le grand nombre de morts et le retrait des troupes napoléoniennes ont marqué les esprits. On considère qu'Essling est le premier échec personnel de Napoléon. Pour ce qui concerne l'Autriche, la victoire n'est pas complète, mais Charles-Louis d'Autriche la revendique.

Quelles sont les conséquences de la bataille d'Essling ?

La bataille d'Essling est principalement connue pour ses pertes humaines considérables. Ainsi, plus de 10 000 hommes ont succombé (près de 30 % des participants). On compte 6 000 morts, 18 000 blessés et 2 500 prisonniers français. Côté autrichien, 4 500 morts, 16 500 blessés et 1 000 prisonniers sont à déplorer. Le maréchal Lannes est à compter parmi ces victimes. Proche de Napoléon, il mourra dix jours plus tard d'une blessure à la jambe causée par un boulet de canon autrichien le 22 mai. 

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