Bataille de Wagram : 1809, fin de la 5e coalition, victoire de Napoléon
En 1809, la bataille de Wagram opposant l'Empire français à l'Empire d'Autriche s'achève par une victoire de Napoléon Ier. Cette issue conforte la France et met fin à la Cinquième Coalition.
Résumé de la bataille de Wagram - Après la Révolution française et la décapitation de Marie-Antoinette, fille de l’empereur François Ier d’Autriche, les différentes monarchies européennes déclarent la guerre à la France. Ces monarchies s’allient et forment des coalitions, en vue de réinstaurer la Monarchie française. La bataille de Wagram, qui s’est déroulée entre le 5 et le 6 juillet 1809 durant la guerre de la Cinquième Coalition, oppose l’Empire français à l’Empire d’Autriche près de Vienne. Avec la victoire de Napoléon Ier, les Autrichiens sont totalement décimés et contraints de demander l’armistice. Cette victoire signe alors la fin de la Cinquième Coalition.
Quelles sont les causes de la bataille de Wagram ?
Opposées à l’instauration d’une République et surtout profondément choquées par la décapitation du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette, les principales monarchies européennes s’engagent derrière l’Autriche pour déclarer la guerre à la France. Les alliances de ces différentes monarchies sont nommées "Coalition", donnant également le nom de ces guerres, appelées "Guerre des Coalitions". La guerre de la Cinquième Coalition oppose l’Empire d’Autriche et le Royaume-Uni à l’Empire français et à la Bavière. La bataille d'Austerlitz de 1805 avait mis en échec l’empereur François II d’Autriche, contraint de ratifier le traité de Presbourg pour une paix avec la France en échange d’énormes concessions très coûteuses et humiliantes pour l’Empire autrichien. En 1808, l’accession de l’archiduc Charles Louis d’Autriche-Teschen au poste de commandant suprême des armées relance les hostilités avec la France. Pendant plusieurs mois, l’Empire va chercher des alliés européens. La guerre est de nouveau engagée contre la France dès septembre 1809. La Cinquième Coalition est formée à la même période, avec l’Autriche et le Royaume-Uni ainsi que d’autres petits royaumes alliés s’opposant à l’Empire français.
En mars 1809, l’armée autrichienne entre en Bavière et en Italie. L'attaque a lieu plus tôt que ne l’avait anticipé Napoléon Ier et Munich est occupée en avril. D’abord affaiblie en raison des mauvaises manœuvres du commandant Berthier, la France finit par repousser les Autrichiens jusqu'à Vienne grâce à l’arrivée de Napoléon et de renforts d’unités de cavalerie. Le conflit s'enlise à proximité de la capitale autrichienne, les troupes françaises rencontrant des difficultés à traverser le Danube. Le 5 juillet 1909, les Français ont traversé le fleuve et les deux armées se font face.
Qui sont les protagonistes de la bataille de Wagram ?
La bataille de Wagram confronte plusieurs belligérants. L’Empire français compte ainsi près de 164 000 soldats et 433 canons. Ces contingents sont sous le commandement de Napoléon Ier en personne, dont les faits d’armes en tant que général en font l’un des plus grands stratèges et commandants de l’Histoire. Ces armées s’opposent à celles de l’Empire autrichien, en infériorité numérique lors de la bataille. L’Empire d’Autriche se compose en effet de 128 200 soldats et 415 canons, sous le commandement de l’archiduc Charles Louis d’Autriche-Teschen. Celui-ci, alors nommé commandant suprême des armées, était le seul capable de pouvoir tenir tête à Napoléon en raison de son esprit stratège et de ses qualités reconnues de général des armées. Les deux principales puissances ne sont pas accompagnées de leurs alliés : l’attaque anticipée de l’Autriche ne permet pas aux alliés de l’Empire français de s’organiser, tandis que le Royaume-Uni, déjà occupé en Espagne, ne peut pas envoyer de renforts à l’Autriche.
Comment s’est déroulée la bataille de Wagram ?
La bataille de Wagram débute le 5 juillet 1809 et s’étend sur deux jours. Les plaines de Marchfeld furent le théâtre principal des affrontements, au nord du Danube. L’archiduc Charles et ses armées connaissaient parfaitement ce terrain : il était dédié aux entraînements de l’armée autrichienne. Le commandant autrichien adopte alors une stratégie défensive en déployant ses troupes le long de la rivière Wagram, près du versant sud et de l’autre côté de la rivière Russbach. Le but est de ralentir voire de circonscrire de potentielles charges de la garde impériale qui avaient déjà affaibli les troupes autrichiennes lors de la bataille de Landshut quelques mois auparavant. Le terrain en plaine offre de vastes étendues qui sont un avantage tactique aux canons autrichiens. L’autre difficulté pour l’armée française est de franchir le Danube, alors que les pontons créent des goulots d’étranglement rendant vulnérables les différents contingents de l’armée impériale. Napoléon décide de mener une contre-offensive française pour faire diversion en attirant les troupes autrichiennes au nord de Lobau avec une petite division. Il en profite pour attaquer par l’Est via le Danube et finit par encercler l’armée autrichienne. Le premier jour, l’armée autrichienne est repoussée bien qu’elle tente plusieurs contre-offensives. La bataille se poursuit dans la nuit, et est ponctuée d’affrontements de rues nocturnes où la visibilité réduite conduit à de nombreux tirs amis. La deuxième journée est marquée par des affrontements de rues dans les différents villages avoisinants Wagram : Aderklaa, Aspern et Essling. Ces affrontements donnent l’avantage aux Autrichiens, mieux organisés et préparés à ce genre de stratégies en terrain clos. Napoléon choisit donc de lancer une grande offensive de pilonnage avec ses batteries de canons, tout en offrant une retraite à ses contingents dispersés dans les villages. A 14 heures, le général Macdonald, allié de Napoléon, s’enfonce dans la plaine et parvient à faire battre en retraite les dernières troupes de l’archiduc avant qu’elles ne puissent opérer une contre-offensive. L’archiduc Charles est contraint de s’enfuir et de concéder la victoire. Les armées de Napoléon, épuisées, ne poursuivent pas les dernières forces autrichiennes.
Combien de morts y a-t-il eus durant la bataille de Wagram ?
La bataille de Wagram est l’une des batailles les plus sanglantes des guerres napoléoniennes. Il s’agit alors, en 1809, de la bataille la plus meurtrière de l’ensemble des guerres des Coalitions. Du côté de l’Empire français, on dénombre près de 18 000 morts et près de 15 000 personnes blessées ou disparues. Chez les Autrichiens, on estime les pertes à près de 41 000 hommes, dont 32 000 personnes tuées. S’ajoutent à ce bilan près de 7 500 prisonniers de l’armée napoléonienne. Au total, près de 75 000 personnes tous camps confondus ont péri, ont été blessées ou portées disparues durant la bataille. Ce bilan occulte les victimes civiles, dont le chiffre n’a jamais pu être établi. Il faudra attendre les batailles de Leipzig et de la Moskova pour égaler ou dépasser le bilan extrêmement lourd de cette bataille. Si cette bataille est une victoire française, elle reste néanmoins coûteuse et signe le déclin progressif de l’efficacité de la stratégie napoléonienne. Les adversaires de Napoléon ont fini par appréhender et maîtriser ses tactiques et deviennent de plus en plus retors.
Qui a gagné la bataille de Wagram ?
Même si la France est victorieuse à l’issue de la bataille de Wagram, la réalité s’avère plus complexe et plus nuancée. En effet, Wagram fut la première bataille à l’issue de laquelle l’empereur Napoléon Ier n’obtint pas une vraie victoire décisive. Les pertes extrêmement importantes du côté français ont affaibli considérablement l’armée napoléonienne ainsi que leur moral. Malgré tout, l’Empire autrichien a commis de nombreuses erreurs qui ont joué en faveur des armées impériales. D’abord, les historiens et commentateurs ont reproché à l’archiduc Charles une trop grande impatience et un caractère impulsif. Si cela a pu fonctionner lors du premier jour, en prenant de court Napoléon Ier, ses impulsivités ont été regrettables par la suite. Certaines stratégies précipitées et irréfléchies ont conduit à diviser les blocs de l’armée autrichienne, la rendant plus vulnérable aux offensives françaises. Son impatience n’a pas permis l’arrivée des renforts de son frère, ce qui aurait pu conduire à la défaite française. Napoléon Ier s’attendait précisément à ce que l’archiduc patiente avant de lancer les hostilités afin de gagner du temps, ce qui l’a justement surpris lors du premier jour de la bataille. Cette erreur, sans doute la plus fatale, a eu raison de l’armée autrichienne, contrainte de battre en retraite dès le deuxième jour. On peut prêter ces erreurs à la jeunesse de l’archiduc d’Autriche, qui cherchait à se faire une réputation et voulait démontrer qu’il était capable de renverser seul l’armée de Napoléon.
Quelles sont les conséquences de la bataille de Wagram ?
A l’issue de la bataille de Wagram, les forces autrichiennes et françaises sont épuisées physiquement et moralement. L’archiduc Charles, qu’on considérait comme le sauveur de l’Autriche, voit sa réputation ruinée et sa légitimité contestée. Chez les Français, on découvre pour la première fois que l’armée napoléonienne n’est pas aussi implacable qu’elle le laissait entendre. Elle essuie de très lourdes pertes qui réduisent le prestige de l’Empereur français, qui jusque-là enchaînait des victoires écrasantes et décisives. Mais l’Autriche, considérablement affaiblie, est obligée d’abandonner, laissant le Royaume-Uni seul face à la France. C'est la fin de la Cinquième Coalition. Des pourparlers sont alors engagés entre l’Autriche et la France. Ils se traduisent par le traité de Schönbrunn, le 14 octobre 1809, qui met fin à la guerre de la Cinquième Coalition. Ce traité impose de dures conditions de paix : Napoléon est reconnu comme roi d’Espagne, tous les territoires conquis par l’armée française doivent être cédés à l’Empire. Plus humiliant sans doute : l’Autriche est contrainte de trahir le Royaume-Uni et de rejoindre le blocus continental en devenant un allié de la France, pays qui a tué froidement son ancienne archiduchesse Marie-Antoinette. Pour sceller cette alliance, l’empereur d’Autriche François Ier offre en mariage sa fille Marie-Louise d’Autriche à Napoléon Ier. Ce mariage diplomatique est une pression supplémentaire à l’Autriche, qui verrait l’archiduchesse Marie-Louise menacée en cas de non-respect du traité. Quelques années plus tard, c’est le début de la Guerre de la Sixième Coalition, opposant entre autres l’Empire français à l’Empire d’Autriche.
Les dates clés de la bataille de Wagram
- 6 juillet 1809 — Bataille de Wagram
- La bataille de Wagram prend fin après deux jours d’intenses combats à quelques kilomètres de la Bavière. L’Empire français parvient à faire battre en retraite les armées de l’Empire autrichien. Cette bataille met fin à la guerre de la Cinquième Coalition.
- 14 octobre 1809 — Le traité de Schönbrunn donne naissance aux Provinces illyriennes
- Avec le traité de Schönbrunn qui signe la paix entre l’Autriche et la France, Napoléon Ier réclame des contreparties. Il demande la proclamation des Provinces illyriennes, le fruit d’une réorganisation des territoires qui couvrent une partie de la Croatie et qui étaient des territoires conquis par l’armée napoléonienne.