Bataille de Koursk : résumé de la grande bataille de chars

Bataille de Koursk : résumé de la grande bataille de chars S'inscrivant dans le cadre de l'opération Citadelle, la bataille de Koursk de 1943 entre Russes et Allemands repose avant tout sur le combat de chars et se solde par une défaite allemande.

Résumé de la bataille de Koursk - Après leur échec à Stalingrad, les Allemands perdent régulièrement du terrain sur le front de l'est. C'est pourquoi ils mettent en place l'opération Citadelle (Zitadelle en allemand), qui vise à prendre les Russes par surprise dans le secteur de Koursk. La ville prête son nom à la bataille de Koursk qui débute le 5 juillet 1943. L'objectif : surprendre et encercler les Russes à l'aide de 900 000 hommes, 2 700 chars et canons d'assaut mobiles. La bataille de Koursk se solde par un nouvel échec qui marque le début de l'avancée des Russes vers l'Ouest. Les pertes sont considérables pour les Allemands, aussi bien au niveau humain que matériel. Ils n'ont plus les moyens de faire face à l'armée soviétique.

Quelles sont les causes de la bataille de Koursk ?

La bataille de Koursk oppose les Allemands aux Russes, deux nations qui ne sont plus alliées depuis que la première a envahi la seconde par surprise en juin 1941, lors de l'opération Barbarossa. Pourtant, les forces allemandes et soviétiques s'étaient associées au début de la Seconde Guerre mondiale, notamment pour envahir la Pologne. Ce renversement de situation conduit les Russes à devoir se défendre. En février 1943, ils infligent déjà une sévère défaite aux Allemands lors de la bataille de Stalingrad, dont l'impact psychologique et symbolique représente un tournant majeur de la Deuxième Guerre mondiale. Depuis cette bataille, les forces allemandes ne cessent de reculer sur le front de l'est. Pour reprendre le dessus et redonner confiance à ses alliés de l'est, notamment la Hongrie, la Roumanie et l'Italie, Hitler cherche à faire un coup d'éclat. Pour l'Allemagne, c'est le bon moment : son armée dispose de nouveaux chars Tigre et Panther. L'URSS semble affaiblie après deux ans de guerre et la ville de Koursk représente un saillant (avancée russe qui enfonce la ligne de front) à exploiter. De leur côté, les bolchéviques disposent d'un système d'écoute performant qui leur permet de connaître les intentions d'Hitler. Ainsi, ils peuvent anticiper l'attaque par la construction de huit lignes de défense sur 300 km comprenant mines, pièces d'artillerie, lance-roquettes et chars. Le tout est soigneusement dissimulé. En outre, des renforts sont placés non loin à l'arrière.

Comment la bataille s'est-elle déroulée ?

Après avoir été pensée par Hitler pendant quatre mois et plusieurs fois repoussée, l'opération Citadelle a finalement lieu du 5 au 13 juillet 1943. Elle se déroule près de Koursk, une ville de l'ouest de l'URSS, où la présence russe forme un immense saillant sur la ligne de front. Les Allemands planifient d'attaquer en tenaille et d'encercler le saillant. Ils doivent donc attaquer depuis le nord et le sud à la fois. L'attaque est anticipée, contrairement au concept de Blitzkrieg qui avait guidé les nazis jusqu'à présent. Ayant connaissance de l'attaque, les Russes décident d'attendre que les Allemands s'épuisent sur les pièges qu'ils ont préparés. Staline choisit de miser sur une stratégie défensive en préparant aux Allemands un terrain semé d'obstacles. Après des combats préliminaires le 5 juillet, la bataille fait rage dans le ciel entre la Luftwaffe et l'armée de l'air soviétique. Si les forces allemandes avancent plus ou moins dans le sud, côté nord l'armée ne progresse presque pas et tombe sur des mines. L'opération citadelle atteint son apogée le 12 juillet dans la bataille de Prokhorovka. C'est là que les meilleurs blindés allemands et russes s'affrontent dans un combat particulièrement rude au terme duquel les Allemands n'atteignent pas leur objectif, prendre le nœud ferroviaire de la ville. Les velléités belliqueuses d'Hitler sont alors interrompues par un événement majeur : le débarquement de Sicile le 10 juillet 1943. La défense italienne ne pouvant se passer du soutien allemand, Hitler décide de mettre fin à l'opération Citadelle.

Quelle a été la place des tanks lors de la bataille de Koursk ?

tank russe t34 bataille de Koursk
Tank russe T-34 utilisé pendant la bataille de Koursk © haritonoff/123RF

La bataille de Koursk reste dans les mémoires comme la plus grande bataille de chars de l'histoire. En effet, on compte du côté allemand pas moins de 50 divisions dont 19 blindées (et 20 en réserve) et 2 700 chars. Il s'agit essentiellement de tanks de type Tigre et Panther, ce dernier étant considéré comme le meilleur tank de toute la Seconde Guerre mondiale. Les modèles qui servent sur la bataille de Koursk comptent parmi les premiers produits. Blindage incliné et canon principal de 75 mm à longue portée en font une arme redoutable. Le Tigre n'effrayait pas moins avec son canon de 88 mm, mais il subissait des pannes de moteur récurrentes. Du côté russe, les chars engagés contre la Panzerwaffe ("arme blindée") sont des tanks T-34. Ils se caractérisent par un certain équilibre entre puissance de feu, mobilité et protection. Facile à construire et à entretenir, le char principal de l'Armée rouge fut produit en masse. Lors de la bataille de Koursk, les hommes s'affrontent ainsi aux commandes des meilleurs équipements du moment. Après l'opération Citadelle, ce tank connut cependant une évolution majeure et le canon de 85 mm contribua à son nouveau nom : le T-34-85.

Avec un total de près de 6 000 chars, l'ampleur de la bataille de Koursk fut immense. Il ne faut cependant pas sous-estimer l'importance de la bataille aérienne, qui fut également l'une des plus grandes, avec près de 4 000 avions engagés. La bataille de Koursk est la dernière offensive de taille que les Allemands lancent sur le front de l'est.

Combien de morts a fait la bataille de Koursk ?

La bataille de Koursk a engagé beaucoup d'hommes, beaucoup de matériel et causé de lourdes pertes. En moyenne, les Soviétiques ont perdu cinq à six fois plus de soldats et d'équipements que l'armée allemande. Les Russes déplorent ainsi environ 255 000 morts contre 60 000 du côté allemand, les premiers ayant rassemblé pour l'occasion près de deux millions d'hommes, tandis que les seconds sont seulement 900 000. Le nombre de blessés n'est pas non plus à négliger, environ 600 000 côté russe, contre 200 000 du côté de l'armée allemande.

Le nombre d'avions au départ est à peu près équivalent chez les deux forces en présence : environ 2 000 chez les Allemands comme chez les Russes. Sur leurs 2 700 chars de combat, les Allemands en perdirent 980. Les tanks perdus dépassent le chiffre de 2 500 pour les Soviétiques qui en avaient engagé plus de 3 000. Les conséquences sont cependant moins pénalisantes pour les Russes, qui peuvent plus facilement reconstituer leur armée de char que les Allemands. La bataille de Koursk se caractérise donc par des pertes humaines comme matérielles immenses.

Qui a gagné la bataille de Koursk ?

Le bilan des pertes est bien plus lourd chez les Russes que chez les Allemands. Cependant, ce sont bien les Soviétiques qui sortent vainqueurs de la bataille de Koursk. La raison principale de cette victoire est à rechercher dans la grande préparation des Russes à l'attaque. Leur système d'espionnage a en effet fait perdre aux Allemands l'avantage de la surprise. Les mines ont notamment fait d'importants dégâts contre les chars. La pluie a rendu le terrain plus difficilement praticable à la Panzerwaffe. Barbelés et fortifications ont entravé l'avancée de l'infanterie. L'aviation russe s'est en outre bien défendue face à la Luftwaffe. L'Armée rouge a été capable d'envoyer des troupes fraîches lorsque le besoin s'en faisait sentir. Les Allemands n'ont pas pu appliquer leur concept de Blitzkrieg habituellement si efficace. L'infanterie russe a également progressé depuis la bataille de Stalingrad : elle tient mieux ses positions et les divisions parviennent à mieux se couvrir mutuellement, ce qui permet l'envoi de renforts.

Quelles sont les conséquences de la bataille de Koursk ?

Les forces allemandes battent en retraite à la mi-juillet. Un fait que la propagande évite naturellement de mettre en avant. A l'inverse, les Russes vainqueurs s'engagent presque sans attendre dans la bataille du Dniepr, une étape importante dans la libération de Kiev. En battant les panzers allemands, les Russes ont prouvé que les chars allemands ne sont pas aussi invincibles que leur réputation le laisse croire. L'impact psychologique de la bataille de Koursk est tout aussi important que la victoire sur le terrain. C'est aussi ce qui permet aux Soviétiques d'enchaîner avec la libération de Kiev, puis avec toutes leurs grandes avancées, jusqu'à la prise de Berlin en mai 1945. La bataille de Koursk marque donc un tournant majeur. Après la bataille de Stalingrad, celle de Koursk a achevé de rendre très préoccupantes les pertes allemandes. Berlin ne peut plus lancer d'opérations offensives d'envergure, mais seulement mettre à profit des points défensifs. Il est généralement considéré que les débarquements des Alliés en Sicile, puis en Normandie et en Provence ont permis d'accélérer le déclin de la position allemande. Cependant la majeure partie du travail a été assurée par les Russes grâce à leur victoire contre l'opération Citadelle. L'Allemagne se révèle en effet incapable de se remettre des pertes subies. La bataille de Koursk est ainsi aussi importante par les forces en présence, son déroulement et ses conséquences. Elle prouve l'évolution de l'armée russe et ouvre la voie aux libérations majeures qui vont suivre.

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