Bataille de Crécy : 1346, la chevalerie française écrasée
La bataille de Crécy s'est déroulée lors de la guerre de Cent Ans, en 1346. L'Angleterre est victorieuse grâce à l'efficacité de ses archers, tandis que la France connaît un échec cuisant avec ses chevaliers.
Résumé de la bataille de Crécy - En 1346, le roi d’Angleterre, Edouard III, entreprend de débarquer en France pour gagner des territoires et consolider son influence sur le comté de Flandre. Il livre bataille contre l’armée française, dirigée par le roi Philippe VI de Valois, à Crécy-en-Ponthieu. Le combat tourne vite à l’avantage des Anglais. La cavalerie française attaque de manière désordonnée et les archers anglais se révèlent particulièrement efficaces, avec leurs arcs longs. La bataille de Crécy se déroule au début de la guerre de Cent Ans. Elle provoque une crise profonde en France, avec la perte de nombreux nobles français.
Quelles sont les causes de la bataille de Crécy ?
La bataille de Crécy se déroule dans le contexte de la guerre de Cent Ans, qui a opposé pendant plusieurs décennies les royaumes de France et d’Angleterre. Les origines de la guerre remontent au début du XIVe siècle. La France et l’Angleterre se disputent plusieurs territoires et droits de navigation. Les tensions sont vives entre les Capétiens français et les Plantagenêt pour le contrôle du duché de Guyenne. Le conflit débute réellement en raison des prétentions anglaises à la succession du trône de France. Il devient un véritable enjeu, après la mort de Charles IV, dernier fils du roi Philippe IV le Bel. Sans héritier masculin direct, le pouvoir revient à Philippe VI de Valois, neveu de la fille du dernier roi de France. Cependant, cette dernière épouse le roi d’Angleterre Edouard II et lui donne un fils, le futur Edouard III. Quand celui-ci succède à son père, il revendique le trône de France et défie Philippe VI. Un conflit durable s’installe alors entre les Anglais et les Valois.
Les enjeux de la bataille de Crécy sont le contrôle de territoires français proche de la Manche. Edouard III débarque avec ses troupes, afin de protéger les intérêts économiques de l’Angleterre et ses relations commerciales avec la Flandre. Il évite tout assaut en direction de Paris, mais le roi de France vient lui barrer la route avec sa cavalerie. Une bataille se déroule en août 1346 à Crécy-en-Ponthieu. C'est la première grande bataille de la guerre de Cent Ans, et une éclatante victoire pour les Anglais.
Où et quand la bataille de Crécy a-t-elle eu lieu ?
La bataille de Crécy est la première grande bataille de la guerre de Cent Ans. Le roi d’Angleterre, Edouard III, a entrepris une campagne militaire en Normandie et Bretagne. Il cherche à gagner du pouvoir territorial sur les bords de la Manche. Son but ? Favoriser les échanges commerciaux maritimes de l’Angleterre, notamment avec le comté de Flandre, premier acquéreur des laines anglaises. Il rencontre peu de résistance et tente de regagner le Nord, mais les troupes du roi de France de Philippe VI viennent l’affronter. La bataille entre les deux armées se déroule à Crécy-en-Ponthieu (Somme) le 26 août 1346. La cavalerie de France, indisciplinée et têtue, se lance à découvert face à l’infanterie anglaise. Elle souffre devant l’efficacité des archers anglais. Les Français se font massacrer et le roi se lance dans une fuite solitaire, pour sauver sa vie.
Comment s’est déroulée la bataille de Crécy ?
Le roi d’Angleterre, Edouard III, débarque en France dans le Cotentin le 12 juillet 1346. Avec son armée composée de milliers de soldats, il s’empare de plusieurs territoires. Les Anglais en Normandie rencontrent peu de résistance. Edouard III tente alors de regagner le Nord pour rejoindre ses alliés flamands. Il doit d’abord franchir les obstacles que constituent la Seine et la Somme. Il continue son offensive et réussit à traverser la Seine, en fuyant devant les troupes de Philippe VI. Les combats dans la Somme se font plus intenses et le roi d’Angleterre voit se profiler une bataille inévitable avec l’armée française.
Le 25 août, Edouard III s’installe sur les hauteurs du plateau de Crécy-en-Ponthieu, en Picardie. Il envoie ses barons en reconnaissance pour examiner le terrain et décide de s’installer à Crécy. Il a l’avantage du choix du lieu de la bataille. Il peut également organiser la préparation de son armée. Pendant ce temps, Philippe VI fait route vers les Anglais. L’armée française risquant de s’épuiser en cheminant toute la journée, il ordonne une pause. Mais l’indiscipline règne dans l’armée, notamment du côté de la cavalerie. Les ordres ne sont pas exécutés et les soldats continuent leur chevauchée. Ils arrivent à Crécy à la tombée de la nuit. Le regroupement des armées françaises se révèle chaotique. Les soldats sont épuisés et le désordre règne. Par contraste, l’armée anglaise est reposée et en place pour livrer bataille. Dès le départ, le combat paraît désavantageux pour les Français, malgré une armée composée de plusieurs milliers de cavaliers et fantassins.
Pourquoi les Français ont perdu la bataille de Crécy ?
Les Anglais sont victorieux de la bataille de Crécy. Les arbalétriers génois souffrent devant les archers anglais. Leurs armes sont moins efficaces, en raison de la pluie, qui a humidifié leurs cordes en cheveux. Les archers anglais s'en sortent mieux, avec leurs arcs traditionnels gallois très longs, en corde de chanvre. Plus rustique, ce type de corde se consolide lorsqu'il est confronté à l'humidité. Les Génois, épuisés et en difficulté, se replient. Philippe VI, croyant à une trahison, ordonne à sa cavalerie de les tuer. Les cavaliers français chargent ensuite les Anglais, mais se heurtent aux pièges positionnés et aux flèches meurtrières des archers. Les assauts de la cavalerie française sont chaotiques et inefficaces, malgré une quinzaine de charges. Chevaux et cavaliers gisent à terre. Philippe VI, blessé par un projectile, se décide à quitter le champ de bataille et à fuir.
Qui étaient les combattants de la bataille de Crécy ?
Le roi d’Angleterre, Edouard III, possède une armée d’environ 10 000 soldats. L’armée anglaise est partagée en trois bataillons. Les deux premiers sont positionnés en avant, commandés par le Prince Noir (fils aîné d'Édouard III) et les comtes d’Arundel et de Northampton. Des pieux sont installés pour que les cavaliers français s’empalent dessus. Le roi dirige le troisième bataillon. La plupart des soldats sont des archers bien entraînés. Côté français, le nombre d’hommes est plus élevé avec une armée composée de 25 000 à 50 000 soldats. Les sources diffèrent quant aux forces en présence. Philippe VI a misé sur l’emploi d’arbalétriers génois, postés à l’avant pour contrer les archers anglais. Deux lignes de cavaliers et le reste de l’armée se positionnent dans le désordre à l’arrière.
Combien y a-t-il eu de morts durant la bataille de Crécy ?
Le nombre de morts pourrait s’élever à environ 4 000 morts côté français et seulement quelques centaines de soldats tués pour les Anglais. De nombreux chevaliers de la noblesse française ont péri durant la bataille, le Roi de France est blessé. 1 542 chevaliers sont tombés. Ce constat démontre la faiblesse tactique de la cavalerie française, qui après cette défaite mémorable, traverse une crise intense. Parmi les nobles célèbres qui ont été tués au cours de la bataille de Crécy, on peut citer Jean Ier de Luxembourg, roi de Bohême et comte de Luxembourg. Le duc d’Alençon, frère du roi, décède également lors d’une charge de chevalerie. 2 300 Génois périrent dans la bataille, leurs arbalètes s’étant montrées incapables de résister aux archers anglais. Le nombre de fantassins français tués pendant la bataille de Crécy reste inconnu. La nouvelle de cette défaite historique s’étend rapidement sur le territoire français. Le massacre de la cavalerie française, considérée comme un corps d’armée d’élite, porte un grave coup au moral des Français.
Quelles sont les conséquences de la bataille de Crécy ?
La bataille de Crécy a provoqué un choc profond chez les Français, en raison de l'anéantissement de la chevalerie. La noblesse française a failli, ce qui met la royauté en position de faiblesse. C’est tout le système féodal qui est ainsi remis en cause. La faiblesse et le manque de discipline de la chevalerie sont pointés du doigt. L’intérêt de l’Etat n’a pas prévalu face aux velléités personnelles des seigneurs. Philippe VI ne risque plus son armée en s’opposant à Edouard III. Ce dernier peut alors continuer sa campagne militaire, en rencontrant peu de résistance.
Enhardi par sa victoire à Crécy, Edouard III s’engage en direction de Calais. Les combats sont plus rudes que prévu. Le roi d’Angleterre met onze mois avant de vaincre et de prendre Calais. Durant les sièges de Calais, la situation en Angleterre est périlleuse. David II d’Ecosse envahit l’Angleterre par le nord, selon les termes de l’Auld Alliance, une vieille alliance entre les royaumes d’Ecosse, de France et de Norvège. Cette invasion aboutit à un échec face à la résistance anglaise. Philippe VI est discrédité après l’invasion de Calais et laisse le pouvoir à son fils, Jean, duc de Normandie et connu sous le nom de Jean II le Bon. Philippe VI meurt le 22 août 1350. La guerre de Cent Ans va durer des décennies, les Anglais qui dominent le conflit, seront confrontés à plusieurs échecs majeurs avec l'arrivée de Jeanne d'Arc. La guerre prend fin en 1453, à Castillon, avec la victoire des Français, qui ont regagné leur territoire.
Les dates clés de la bataille de Crécy
- 24 mai 1337 — Début de la guerre de Cent Ans
- En 1337, le roi d’Angleterre, Edouard III, conteste l’autorité du roi de France, Philippe VI. Il revendique le duché de Guyenne, ainsi que le trône de France. Il est de fait le petit-fils de Philippe le Bel par sa mère. Le conflit débute entre les deux souverains.
- 26 août 1346 — Défaite des Français à Crécy
- Edouard III débarque en France et s’oppose aux Français lors d’une célèbre bataille, qui se déroule à Crécy-en-Ponthieu (Picardie). La cavalerie et l’infanterie française sont massacrées par les archers anglais, lors d’une confrontation sanglante.
- 4 septembre 1346 — Début du siège de Calais
- Après sa victoire à Crécy et la fuite du roi de France Philippe VI, Edouard III continue sa campagne militaire. Il arrive à Calais le 4 septembre 1346. Le siège va durer 11 mois, jusqu’à la capitulation de la ville.
- 17 octobre 1346 — David II d’Ecosse envahit l’Angleterre
- Le 17 octobre 1346, David II d’Ecosse envahit l’Angleterre, se référant au traité de l’Auld Alliance, qui fait de l’Ecosse et la France des alliés militaires. Les troupes écossaises passent la frontière par le nord de l’Angleterre, mais sont stoppées lors de la bataille de Neville’s Cross. Le roi d’Ecosse est capturé et emprisonné pendant 11 ans.
- 3 août 1347 — Calais se rend au roi d’Angleterre
- Après 11 mois de siège mené par les Anglais, la ville de Calais capitule et se rend au roi d’Angleterre, Edouard III. Les combattants français souffrent de la faim et restent isolés, sans renforts. Calais restera sous domination britannique pendant environ 200 ans.
- 17 juillet 1453 — La fin de la guerre de Cent Ans
- La fin de la guerre de Cent Ans suit la défaite des Anglais dans le village girondin de Castillon. Le roi Charles VII ressort victorieux, en ayant tué l’un des chefs anglais, John Talbot. Les Français regagnent leur territoire conquis, y compris la Guyenne et l’Aquitaine. Les Anglais renoncent au trône de France.