Guerre civile espagnole : résumé d'un conflit majeur
De 1936 à 1939, l'Espagne connaît une guerre civile opposant les nationalistes, menés par Franco, aux républicains. Le résumé de la guerre civile espagnole.
Résumé : La guerre d'Espagne est une guerre civile opposant le gouvernement espagnol à une insurrection nationaliste menée par le général Franco, du 17 juillet 1936 au 1ᵉʳ avril 1939. Après avoir connu une période de dictature, puis la mise en place de la Seconde République, l'Espagne est en proie à de graves troubles sociaux, économiques et politiques. En février 1936, le Front Populaire espagnol gagne les élections, ce qui fait réagir les militaires, épaulés par les monarchistes et l'extrême droite. Résolus à renverser le gouvernement de gauche, ces derniers tentent un coup d'État en juillet 1936, qui échoue.
De son côté, le camp républicain, constitué notamment de socialistes et de communistes, s'arme contre la menace fasciste que représentent les militaires. Débute alors la guerre civile espagnole opposant nationalistes et républicains. Les deux camps se livrent à des exactions. Les nationalistes, commandés par le général Franco, et soutenus par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, éliminent progressivement la résistance républicaine. En résumé, les nationalistes remportent la guerre civile en 1939, entraînant la mise en place de la dictature franquiste.
Quelles sont les causes de la guerre civile en Espagne ?
En 1923, Miguel Primo de Rivera, capitaine général à Valence, réalise un coup d'État. Pendant 7 ans, il est à la tête de l'Espagne, qui est alors soumise à un régime dictatorial. Suite à la crise de 1929, l'Espagne entre dans une période d'instabilité économique et sociale. Primo de Rivera perd peu à peu ses soutiens. En 1930, il est destitué par le roi d'Espagne, Alphonse XIII. Le roi tente de mettre en place un régime constitutionnel, mais le sentiment antimonarchique demeure. En avril 1931, les socialistes et les républicains décrètent la fin de la monarchie et l'avènement de la Seconde République. Commence alors le "bienio negro", une période d'instabilité politique marquée par le mécontentement des courants anarchistes et radicaux. Un grand fossé se creuse au sein de la population : à droite, on craint l'arrivée des communistes au pouvoir, tandis qu'à gauche, on redoute l'arrivée du fascisme.
En février 1936, après des élections, c'est le début du "Frente Popular" (Front Populaire espagnol), une coalition de gauche qui arrive au pouvoir. Des généraux comme Mola, Sanjurjo, Goded et Franco conspirent pour renverser ce nouveau gouvernement. Les 17 et 18 juillet, ils lancent une insurrection et marchent sur Madrid. Le gouvernement décide alors d'armer la population pour s'opposer aux militaires. À gauche comme à droite, les Espagnols s'organisent en milices. Le coup d'État est un échec puisque seulement un tiers de la population se rallie aux nationalistes. Pendant ce temps, les ouvriers armés saisissent les entreprises et collectivisent les terres : c'est la révolution sociale espagnole.
Comment se déroule la guerre civile espagnole ?
Mécontents de l'arrivée du Front populaire au pouvoir, les militaires préparent un "pronunciamiento" (insurrection militaire) pour renverser le gouvernement. Le 17 juillet 1936, suite à leur complot, les militaires tentent de prendre le contrôle du pays. Néanmoins, le coup d'État échoue, à cause du manque d'adhésion de la population. De plus, des milices ouvrières armées s'opposent aux militaires, et certaines déclenchent une révolution sociale.
En juillet 1936, à l'aube des combats, les belligérants sont divisés en deux camps : les nationalistes et les républicains, dont les armées comptent chacune environ 500 000 hommes. Cependant, le rapport de forces est en faveur des nationalistes.
Composé de conservateurs, de monarchistes et de formations fascisantes comme la Phalange espagnole, le camp nationaliste est dirigé par le général Francisco Franco. L'armée nationaliste bénéficie du soutien de l'Italie fasciste et de l'Allemagne nazie. Bien équipée, elle est encadrée par des officiers expérimentés.
Le camp des républicains est quant à lui composé de laïcs, de socialistes, de communistes ou encore d'anarchistes. L'armée espagnole est désorganisée, suite à la formation des milices. En octobre, l'Armée populaire de la République espagnole est créée. Elle bénéficie du soutien de l'Union soviétique et des brigades internationales. Cependant, elle reste moins bien encadrée et équipée que l'armée nationaliste.
Les combats de la guerre d'Espagne commencent lorsque l'armée de Franco traverse le détroit de Gibraltar et rejoint celle de Mola. Le conflit alterne guerre de position et offensives. En novembre 1936, les nationalistes ne parviennent pas à prendre Madrid, qui reste aux mains des républicains. Les troupes franquistes éliminent alors progressivement les poches de résistance, jusqu'à la conquête totale du territoire, en 1939.
La guerre est marquée par des massacres et des exécutions dans les deux camps. En zone nationaliste, les sympathisants et les militants de gauche sont traqués et exécutés. Dans les zones contrôlées par les républicains, la répression exercée par les milices syndicales frappe les politiciens de droite, les religieux, voire les familles aisées. Des dizaines de milliers de personnes sont ainsi exécutées dans les deux camps.
Qu'appelle-t-on la "bataille de Madrid" ?
La bataille de Madrid est un ensemble de combats, qui se sont déroulés entre le 8 et le 24 novembre 1936 dans la province et la ville de Madrid. Le 8 novembre, 20 000 nationalistes commandés par Emilio Mola attaquent la capitale espagnole à plusieurs endroits, mais ils sont repoussés par les républicains. Ceux-ci lancent des contre-attaques infructueuses dans les jours suivants. Le 19 novembre, les nationalistes ne parviennent pas à aller plus loin que le quartier de la cité universitaire. Franco décide alors de bombarder Madrid. Les deux camps étant épuisés, le front se stabilise. Les nationalistes se concentrent alors sur d'autres fronts, notamment au nord du pays. Il faut attendre le 28 mars 1939 pour que les nationalistes parviennent à prendre la ville.
Quel rôle jouent les femmes pendant la guerre d'Espagne ?
De nombreuses femmes s'engagent dans le camp républicain. Dans la plupart des milices, elles sont autorisées à porter des armes et à se battre sur le front. Les femmes se mobilisent aussi comme infirmières, et apportent un soutien logistique. Les républicains appellent les femmes de toute l'Europe à se porter volontaires, à condition qu'elles soient spécialisées. Ainsi, des infirmières étrangères rejoignent les brigades internationales. De nombreuses femmes accompagnent aussi leurs maris volontaires en Espagne.
Quelles sont les interventions étrangères dans la guerre civile espagnole ?
Durant la guerre civile espagnole, les nationalistes bénéficient de l'aide de l'Allemagne nazie, avec la légion Condor (17 000 hommes), et de l'Italie fasciste, avec le corps des troupes volontaires (75 000 hommes). Le Portugal envoie également une légion combattre en Espagne, aux côtés des franquistes. Le camp républicain reçoit le soutien de l'Union soviétique, au nom de la lutte contre le fascisme. Les Soviétiques envoient du matériel et des conseillers militaires. Les républicains sont aussi rejoints par les brigades internationales. Celles-ci sont constituées de socialistes, de communistes, de marxistes et d'antifascistes venus de nombreux pays (France, Italie, Allemagne, Etats-Unis, Pologne…). La France et le Royaume-Uni appliquent une politique de non-intervention : officiellement, il est interdit d'envoyer des armes en Espagne. Toutefois, les deux pays font parvenir secrètement du matériel aux républicains.
Quelles personnalités ont participé à la guerre d'Espagne ?
Certaines personnalités ont participé à la guerre d'Espagne, comme André Malraux, qui combat aux côtés des républicains. De 1936 à 1937, André Malraux est à la tête de l'Escadrille España. Au cours de cette période, il rencontre l'écrivain américain Ernest Hemingway, également engagé dans le camp républicain. Ce dernier évoque la guerre d'Espagne dans son célèbre roman Pour qui sonne le glas (1940). L'écrivain britannique George Orwell arrive en Espagne en 1936, où il combat dans les milices du POUM (Parti ouvrier d'unification marxiste). Blessé, il rentre au Royaume-Uni en 1937 et rédige Hommage à la Catalogne, publié en 1938.
Qui a gagné la guerre civile espagnole ?
Ce sont les nationalistes, commandés par Francisco Franco, qui ont gagné la guerre civile espagnole. Après l'échec de la prise de Madrid en 1936, les nationalistes ont supprimé les poches de résistance républicaine présentes au nord et à l'est de l'Espagne. Début 1939, les nationalistes prennent le contrôle de la Catalogne. Fin mars, Madrid tombe aux mains des troupes franquistes. Le 1er avril, Franco annonce la victoire des nationalistes, et met en place une dictature qui durera jusqu'en 1976.
Quelles sont les conséquences de cette guerre ?
La guerre d'Espagne a fait environ 500 000 victimes, ce qui inclut les militaires et les civils. Dans le camp républicain, le bilan est d'environ 110 000 morts, 90 000 chez les nationalistes. La guerre civile jette aussi de nombreux réfugiés et exilés sur les routes. Environ 300 000 personnes fuient vers la France, le Royaume-Uni, le Mexique et l'Union soviétique. En 1939, les républicains, fuyant la Catalogne après la chute de Barcelone, arrivent massivement en France. Cet exode est appelé "la Retirada" (la retraite).
Comment analyser Guernica, l'œuvre de Pablo Picasso ?
En 1937, Pablo Picasso réalise Guernica, l'une de ses œuvres d'art les plus célèbres et un symbole de la guerre civile. Cette peinture représente le bombardement de la ville de Guernica par l'aviation allemande, qui eut lieu le 26 avril 1937. Inspiré par le Tres de Mayo de Goya, le Massacre des Innocents de Poussin et l'Apocalypse de Saint-Sever, Picasso représente dans un style cubiste un cheval, un taureau, un soldat mort et des femmes victimes du bombardement. À travers cette scène de violence, de mort et de douleur, Picasso dénonce le fascisme et affirme son dégoût de la guerre.
les dates clés de la Guerre civile espagnole
- 12 avril 1931 - Triomphe des républicains espagnols aux élections municipales
- Le 12 avril 1931 se déroulent, en Espagne, les premières élections municipales organisées de manière démocratique, survenant après 8 ans de dictature. À l'époque, le pays est sous la monarchie du roi Alphonse XIII, cependant le résultat du scrutin est un triomphe pour les républicains. Deux jours après les élections, le roi décide de s'exiler. C'est ainsi que la Seconde République espagnole est née. S'en est suivi une période de confusion, menant à la guerre civile.
- 14 avril 1931 - Proclamation de la République espagnole
- Les républicains, grands vainqueurs des élections régionales du 12 avril, proclament la République. Le roi, Alphonse XIII, abdique et quitte l'Espagne avec les honneurs militaires. Il choisit de s'exiler en France avec sa famille. Une constitution démocratique entrera en vigueur lorsque la gauche remportera les élections au mois de Juin.
- 14 avril 1931 - Proclamation de la Seconde République Espagnole
- La Seconde République espagnole est proclamée le 14 avril 1931, à la suite des élections municipales en faveur des républicains. Le roi fuit alors Madrid, ce qui permet à la gauche espagnole de former un gouvernement provisoire. Niceto Alcalá-Zamora prend la présidence de la République et entreprend une réforme agraire. Cependant, la guerre civile rattrape la Seconde République, l'Espagne tombe alors aux mains du dictateur Franco.
- 29 octobre 1933 - Naissance de la Phalange espagnole
- Fils de Miguel Primo de Rivera, José Antonio Primo de Rivera fonde la Phalange. Cette organisation fascisante prône la constitution d'un Etat nationaliste. Elle luttera en faveur du général Franco lors de la guerre civile espagnole. Son fondateur sera exécuté à la fin de l'année 1936. Peu de temps après, Franco unifiera les différents partis politiques qui l'ont soutenu, dont celui de la Phalange.
- 29 décembre 1934 - Lorca met en scène Yerma
- Le poète et dramaturge espagnol Federico García Lorca met en scène une pièce de théâtre intitulée Yerma. Celle-ci raconte l'histoire d'une jeune paysanne qui souhaite avoir des enfants, contre la volonté de son mari. Écrite en 1934, cette œuvre fait partie d'une trilogie, avec Noces de sang (1933) et La Maison de Bernarda Alba (1936). Pour l'interprétation, il fait appel aux comédiens Margarita Xirgú, Enrique Diosdado, Ricardo Merino, Pilar Muñoz, Carmen Collado, Pedro López Lagar et Eloísa Vigo.
- 16 février 1936 - Le Front populaire gagne les élections en Espagne
- Une coalition de gauche appelée "El Frente Popular", constituée de républicains, de socialistes, de militants du Parti ouvrier d'unification marxiste (POUM) et de communistes, remporte les élections en Espagne contre le Front national (droite) et le centre. Le républicain Manuel Azaña se charge de former le nouveau gouvernement, et envoie le général Franco en exil forcé aux Canaries. Les heurts entre républicains et nationalistes feront bientôt basculer l'Espagne dans la guerre civile.
- 13 juillet 1936 - Calvo Sotelo est assassiné
- Le député monarchiste José Calvo Sotelo est assassiné à Madrid par des officiers républicains. Bien qu'une conspiration ait déjà été engagée depuis quelques années par les généraux Sanjurjo et Mola, cet événement en sera le véritable élément déclencheur. Méfiant à juste titre, le gouvernement légal avait en effet écarté ces responsables militaires du pays. Sanjurjo était en exil au Portugal, Mola était à Pampelune et Franco aux Canaries. Par ailleurs, la mort du monarchiste n'est pas anodine dans la décision de Franco de participer au soulèvement. Dès lors, les trois généraux s'allient pour renverser les républicains au pouvoir, mais ces derniers résistent. Le putsch n'est pas un véritable succès et la guerre civile éclatera peu de temps après.
- 18 juillet 1936 - Début de la guerre civile espagnole
- Menés par l'ancien chef d'état-major de l'armée, le général Francisco Franco Bahamonde, les militaires de la garnison de Melilla se soulèvent contre le gouvernement du Front Populaire (gauche). Grâce à l'appui des généraux Mola et Sanjurjo, le mouvement d'insurrection des militaires s'étend bientôt à toute l'Espagne et la guerre civile éclate. Après trois ans de ravages, elle aboutira à la défaite des républicains et à l'instauration de la dictature de Franco, le Caudillo, pendant 36 ans.
- 1er août 1936 - Léon Blum soumet un pacte de non-intervention dans la guerre d'Espagne
- Alors que la guerre d'Espagne vient d'éclater, le président du Conseil français, Léon Blum, accepte d'apporter son soutien aux républicains espagnols. Néanmoins, la droite, l'extrême droite et les radicaux français s'opposent à toute intervention. De plus, le Royaume-Uni, principal allié de la France, ne souhaite pas soutenir les communistes espagnols et préfère ménager Hitler, soutien des nationalistes. Léon Blum propose alors un pacte de non-intervention : les pays signataires s'engagent à ne pas livrer de matériel à l'Espagne.
- 14 août 1936 - Les franquistes s'emparent de Badajoz
- L'armée nationaliste franquiste envahit la ville de Badajoz, massacrant au passage quelques milliers de prisonniers. Cette intervention militaire permet aux forces nationalistes du sud et du nord de faire bloc et de renforcer leur puissance. Le but principal du général est alors de prendre Madrid, la capitale espagnole, afin de renverser définitivement le gouvernement du Front populaire. Mais le projet va se heurter au siège de l'Alcazar de Tolède, mené par les républicains contre les nationalistes.
- 19 août 1936 - García Lorca est fusillé
- Antifasciste de la première heure, le poète et dramaturge Federico García Lorca soutient les républicains lorsque la guerre d'Espagne éclate. Il quitte Madrid pour Grenade, où il s'installe chez son ami Luis Rosales. Le 16 août 1936, les nationalistes, qui connaissent les positions politiques du poète, procèdent à son arrestation. Le 19 août, Federico García Lorca est fusillé près du village d'Alfacar, en Andalousie.
- 27 septembre 1936 - Fin du siège de l'Alcazar de Tolède
- Depuis le 22 juillet, les nationalistes de Tolède, retranchés dans l'Alcazar, résistaient aux troupes républicaines armées. Alors qu'il envisageait une offensive sur Madrid, le général Franco et son armée décident finalement de se rendre à Tolède, afin de soutenir les rebelles assiégés. Après deux mois de résistance et la destruction d'une grande partie de la forteresse, les républicains sont mis en déroute et décident de rejoindre Madrid pour renforcer sa défense. Les rebelles nationalistes, quant à eux, sont libérés de leur retranchement. Cette victoire de Franco contribuera certainement à sa reconnaissance officielle par l'Italie et l'Allemagne.
- 1er octobre 1936 - Franco s'autoproclame caudillo
- Le général Franco, chef des nationalistes rebelles espagnols, est proclamé "generalissimo" et chef d'Etat à Burgos. Il prend alors le nom de Caudillo en souvenir des chevaliers espagnols qui ont repoussé les Arabes hors d'Espagne au Moyen Age. Franco vaincra les républicains trois ans plus tard, en 1939, au terme d'une sanglante Guerre civile. Il gouvernera l'Espagne en dictateur, jusqu'à sa mort en 1975.
- 6 novembre 1936 - Le gouvernement légal espagnol fuit à Valence
- Sous le pouvoir de Largo Caballero, le gouvernement de Madrid décide de se réfugier à Valence. Laissée sous la protection du général Miaja, la capitale doit faire face à l'offensive menée contre elle par l'armée franquiste. Toutefois, retardée par le siège de l'Alcazar de Tolède, cette dernière laissa le temps aux républicains de s'organiser et aux Brigades internationales d'intervenir. Ainsi, l'intervention militaire nationaliste n'aboutira pas immédiatement. C'est après 28 mois de résistance que Madrid sera contrainte à la reddition.
- 20 novembre 1936 - Mort de José Primo de Rivera
- Fondateur du mouvement fasciste de la Phalange espagnole (1933), Primo de Rivera est exécuté par le gouvernement populaire. Il est le fils du dictateur espagnol Miguel Primo de Rivera, au pouvoir de 1923 à 1930. Son organisation fut interdite par le Front Populaire dès la victoire de ce dernier aux élections. Rivera prit part à l'insurrection nationaliste de juillet et fut arrêté le 6. Sommairement jugé puis fusillé, il sera élevé au rang de martyr par les franquistes.
- 18 mars 1937 - Les Italiens sont repoussés par les Brigades internationales en Espagne
- Venues au secours des républicains au début de la guerre civile espagnole, les Brigades internationales mettent en déroute les forces italiennes fascistes, alliées à Franco. Ces dernières tentèrent de prendre Guadalajara dans le but de diviser le territoire républicain. Depuis des mois, Franco cherche en effet à s'emparer des alentours de Madrid afin d'affaiblir la capitale. La défaite nationaliste de Guadalajara permettra aux troupes républicaines d'acquérir une certaine assurance et de prendre Teruel au début de l'année suivante. Mais les pertes humaines sont et seront particulièrement lourdes dans les deux camps.
- 19 avril 1937 - Franco unifie les partis politiques nationalistes
- En 1937, le mouvement antirépublicain est constitué de diverses sensibilités : Phalange, monarchistes, carlistes, CEDA (confédération espagnole des droites autonomes), etc. Pour renforcer son pouvoir, Francisco Franco crée un parti unique, le "Falange Española Tradicionalista y de las Juntas de Ofensiva Nacional-Sindicalista" (PET y de las JONS). Les autres formations politiques sont dissoutes. Il met alors en place une dictature d'inspiration fasciste. Le parti unique sera dissous en 1977.
- 26 avril 1937 - Bombardement de Guernica
- Un après-midi de marché, la petite ville de Guernica (Pays basque espagnol) est bombardée pendant 3 heures par l'aviation allemande, faisant plus de 1 600 victimes. Hitler, allié du général Franco dans la Guerre civile d'Espagne, veut terroriser la population civile. La même année, Pablo Picasso peindra sur le thème de Guernica l'œuvre la plus dramatique de sa carrière.
- 1937 - Picasso réalise Guernica, un tableau qui exprime sa révolte face à la guerre
- Installé à Paris, le peintre espagnol Pablo Picasso apprend le bombardement de la ville basque de Guernica, le 26 avril 1937. Révolté par cet acte de guerre, Picasso peint du 1er mai au 4 juin une toile représentant l'horreur du bombardement. Cette peinture de style cubiste deviendra l'une des plus célèbres de Picasso. D'abord conservée au MoMA de New York, elle ne sera exposée en Espagne qu'à partir de 1981, après la mort de Franco.
- Mai 1937 - Nouveau gouvernement républicain espagnol
- Largo Caballero, jusqu'alors président républicain, est remplacé par le socialiste Juan Negrín. Une politique est mise en place contre les révolutionnaires nationalistes pour endiguer la guerre civile espagnole. Aidé par les communistes, le gouvernement exécute aussi bien les phalangistes que les trotskistes (POUM). Ce nouveau gouvernement prendra place à Barcelone, mais souffrira quelque peu de ses dissensions internes.
- 19 juin 1937 - Bilbao tombe aux mains des franquistes
- Depuis le mois de mars, l'armée de Franco, sous le commandement du général Mola, investit le nord de l'Espagne. Après avoir traversé le Pays basque, au cœur duquel eut lieu le terrible bombardement de la ville de Guernica, les nationalistes atteignent la ville de Bilbao (Pays basque, nord de l'Espagne). Il ne leur faut guère de temps pour s'en emparer. Par la suite, ce seront Santander et les Asturies qui tomberont sous la houlette franquiste.
- 9 janvier 1938 - Offensive républicaine sur Teruel, en Espagne
- Pour contrecarrer l'avance nationaliste au nord de l'Espagne, les troupes républicaines lancent une offensive victorieuse contre Teruel. La guerre civile espagnole fait rage depuis 1936, opposant les républicains aux nationalistes (Franco). Le gouvernement légal (républicain) ne jouira pas longtemps de cette victoire. Sous les bombes, les troupes seront contraintes d'abandonner la ville aux franquistes le 22 février, avec des pertes humaines considérables.
- 15 avril 1938 - Le territoire républicain est divisé par les franquistes
- Les troupes franquistes sont parvenues à atteindre la mer Méditerranée et séparent la Catalogne de la Castille, et notamment de Valence. Le terrain est ainsi préparé pour la terrible offensive franquiste menée contre Barcelone. Malgré la forte résistance républicaine le long du fleuve de l'Ebre, la Catalogne sera envahie et sa capitale tombera le 26 janvier 1939. Ce sera ensuite Madrid qui sera prise le 28 mars 1939, mettant fin à la guerre civile espagnole et marquant le début de la dictature franquiste.
- 26 janvier 1939 - Barcelone tombe aux mains des franquistes
- Les troupes nationalistes commandées par le général Yagüe y Solchaga s'emparent de la capitale catalane. Les républicains se réfugient vers la France et près de 500 000 personnes affluent à la frontière. Bientôt Madrid et Valence tomberont à leur tour. La Guerre civile espagnole prendra fin en avril.
- 27 février 1939 - La France reconnaît le régime franquiste
- Suite au rapport du chargé de mission auprès des nationalistes espagnols Léon Bérard, la Chambre des députés reconnaît le gouvernement espagnol formé à Burgos par le général Franco. La guerre civile n'est pas encore terminée. Le maréchal Pétain est nommé ambassadeur de France auprès du gouvernement franquiste.
- 5 mars 1939 - Le gouvernement républicain de Negrín est renversé
- Une junte organisée à Madrid par le général Miaja s'empare du pouvoir républicain et s'oppose aux communistes. Jusqu'alors, ces derniers avaient combattu dans la résistance de Negrín. Le nouveau gouvernement souhaite mettre fin à cette résistance et privilégier les négociations avec Franco concernant la reddition de la capitale espagnole. Madrid sera envahie sans violence le 28 mars.
- 28 mars 1939 - Reddition des républicains à Madrid
- La 1re armée nationaliste du général Franco entre dans la capitale espagnole. À midi les militaires occupent les bâtiments officiels. Les républicains vaincus, se rendent ou prennent la fuite. La chute de Madrid marque la fin de la guerre civile espagnole qui sévit depuis 1936 entre républicains et nationalistes. La dictature de Francisco Franco Bahamonde, dit Franco, durera jusqu'en 1976.