FFI : Forces françaises de l'Intérieur de la Seconde Guerre mondiale
Regroupant diverses formations militaires de la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale, les FFI, ou Forces françaises de l'Intérieur, sont dirigées depuis Londres par le général Kœnig.
Définition des FFI - L'histoire des FFI en tant que formation militaire officielle ne dure que quelques mois, de février à août 1944. En effet, les Forces françaises de l'Intérieur sont nées d'un regroupement de plusieurs organisations existantes, puis ont été intégrées en partie à l'armée régulière. Elles jouèrent un rôle majeur lors de la préparation du débarquement du 6 juin 1944 et à la libération de la France, grâce à la connaissance précise du terrain qu'elles ont pu apporter aux troupes alliées. C'est d'ailleurs dans ce but que le général de Gaulle ordonna leur création en rassemblant les mouvements qui résistaient à l'occupation allemande. Célèbres pour leurs opérations de sabotage, les FFI exécutèrent notamment le plan Vert pour empêcher les déplacements ennemis en attaquant les voies ferrées, le plan Bleu en ciblant les installations électriques et le plan Violet en mettant les lignes téléphoniques hors service. Les FFI sont dissoutes par de Gaulle fin août 1944.
Qui est à l'origine de la création des FFI ?
Les Forces françaises de l'Intérieur sont une organisation armée formée par le CFLN (Comité français de libération nationale) sur ordre du général de Gaulle, le 1er février 1944. Leur objectif principal est de préparer le débarquement des Alliés en Normandie. Pour coordonner leurs actions, sont nommés des chefs départementaux et régionaux. L'autorité suprême est le général Pierre Kœnig, état-major agissant depuis la Grande-Bretagne lors de la Seconde Guerre mondiale, et qui s'était déjà illustré au cours de la première. Kœnig prend rapidement la tête des FFI en mai 1944, après l'arrestation de leur premier commandant, le général Dejussieu-Pontcarral. L'organe suprême de commandement des FFI est le COMAC (Comité d'action militaire). Autre pierre angulaire de la création des FFI : Jacques Bingen, qui travaille auprès de De Gaulle depuis 1940 en tant que chef des services de la marine marchande de la France libre à Londres. Il est l'instigateur de la fusion des différents groupes de résistance qui formeront les FFI.
Quel est le symbole des FFI ?
Symbole aujourd'hui indissociable de la Seconde Guerre mondiale et de la Résistance, la croix de Lorraine est d'abord appelée la croix d'Anjou. Cette croix reconnaissable par sa double traverse orne en effet un reliquaire rapporté de croisade au XIIIe siècle et contenant des morceaux de la croix sur laquelle le Christ fut crucifié. Louis Ier d'Anjou vénérait tellement ce reliquaire qu'il fit ajouter cette croix à sa bannière. Un jeu d'alliances conduit ensuite la croix à figurer sur les drapeaux de Lorraine, dont elle devient l'emblème à la fin du XVe siècle après les éminentes batailles menées par René II contre Charles le Téméraire. Sur une idée de l'amiral Georges Thierry d'Argenlieu, le général de Gaulle adopte ce symbole pour incarner la Résistance en 1940, afin d'avoir une croix à opposer à la croix gammée des nazis. A partir de ce moment, elle est représentée sur de nombreux insignes, pavillons, monuments associés aux FFL (Forces Françaises Libres) et FFI.
Quelles organisations ont fait partie des FFI ?
La création des FFI avait notamment pour but de coordonner et hiérarchiser les forces existantes de la Résistance sur le sol français. Elle est donc la fusion de plusieurs groupes majeurs :
- L'Armée secrète : fondée en automne 1942, l'Armée secrète est elle-même un regroupement de plusieurs mouvements que sont Combat, Franc-Tireur et Libération-Sud. Dirigée par le général Charles Delestraint, elle est essentiellement d'obédience gaulliste.
- L'Organisation de résistance de l'Armée : créée au début de l'année 1943 par le général Aubert Frère, elle a pris la suite de l'Armée d'armistice après l'invasion de la zone sud. Son allégeance va à Henri Giraud.
- Les Francs-tireurs et partisans : ce groupe créé en 1942 par le Front national (groupe de résistance en zone nord) est une branche du Parti communiste qui obéit au comité militaire dirigé par Charles Tillon. Union de maquisards, ces derniers conservèrent un esprit d'indépendance prononcé, même après la création des FFI.
L'orientation politique différente de ces groupes rendit quelque peu difficile la reconnaissance des différentes autorités sur les FFI, et leur fusion prit plusieurs semaines.
Quelles sont les batailles dans lesquelles les FFI se sont illustrés ?
Les Forces françaises de l'Intérieur sont intimement associées au débarquement de Normandie du 6 juin 1944. En effet, elles ont contribué à sa préparation en fournissant des renseignements de terrain et en rendant aussi difficile que possible la réaction allemande par diverses actions de sabotage : ce sont les plans Vert, Bleu et Violet, destinés à couper les communications téléphoniques, ferroviaires et autres. L'arrivée des renforts sur le front de Normandie est ainsi largement ralentie. Les FFI contribuent également à reprendre des villes importantes, comme Marseille le 21 août 1944, Grenoble le 22 août, Valence le 23 août ou encore Nice à la toute fin du mois. Egalement présentes lors des prises de Cherbourg ou de la bataille du mont Gargan en juillet 1944, les FFI ont contribué à la libération de l'ensemble du territoire, en lançant des insurrections comme à Nice, ou en tenant le maquis comme dans le Vercors, où s'illustre le colonel Guingouin à la tête d'un groupe de Francs-tireurs et partisans face à une force ennemie lourde.
Quel rôle ont joué les FFI au sein de la Résistance française ?
Au sein des FFI, certains groupes de résistants se sont particulièrement illustrés et incarnent l'importance du rôle des FFI au cours de la libération du sol français. Fondée en 1940, l'OCM (Organisation Civile et Militaire) fut l'un des mouvements majeurs qui agissaient en zone occupée. Avec d'autres mouvements tels que des partis politiques et des syndicats, il créa le CNR (Conseil National de la Résistance) en mai 1943. Son fondateur Jacques Arthuys, journaliste et économiste, se démarqua par ses écrits mobilisateurs, tandis qu'Alfred Touny, son successeur, fut un recruteur efficace et particulièrement engagé dans le renseignement. Quant à Jacques Piette, à la tête de l'OCM après l'exécution d'Alfred Touny, il eut un rôle majeur dans l'édification des fortifications côtières de la Manche.
Les dates clés des FFI
- 6 juin 1944 - Le débarquement de Normandie
- Le débarquement de Normandie est une opération à l'envergure exceptionnelle menée par les Alliés en étroite collaboration avec les FFI et portant le nom de code "Overlord". Britanniques, Américains et Canadiens représentent les principales nations engagées dans l'opération et débarquent sur les plages d'Omaha Beach, Utah Beach, Juno Beach ou encore Sword Beach. A terme, près d'un million et demi d'Alliés auront débarqué, faisant capituler l'Allemagne en 1945.
- 30 juin 1944 - Prise de Cherbourg
- Dans la continuité du débarquement en Normandie, les Américains parviennent à reprendre la ville de Cherbourg le 30 juin 1944. Cette libération est capitale pour la suite, car le port donne accès à toute la partie ouest du territoire. En outre, il s'agit d'un port en eau profonde, capable donc d'accueillir des navires au tonnage important. Les Américains rencontrent une résistance allemande acharnée, qui se rend après avoir mis toutes les installations portuaires hors service.
- Juillet 1944 - Bataille du mont Gargan
- Du 18 au 24 juillet 1944, la bataille du mont Gargan, qui opposa les troupes allemandes de la brigade Jesser aux forces maquisardes du colonel Georges Guingouin, fut l'une des plus sanglantes du maquis du Limousin. Les maquisards cherchaient à récupérer d'importantes quantités de matériel qui venait d'être parachuté. Malgré leurs 38 morts et 54 blessés, les maquisards ralentissent efficacement l'avancée de 4 800 Allemands avant de libérer Limoges en août 1944 grâce au matériel récupéré, l'armée allemande n'étant pas parvenue à défaire durablement le maquis.
- Août 1944 - Libération de Nice
- La ville de Nice fut libérée le 28 août 1944, au prix de 32 morts et 280 blessés. L'insurrection, spontanée, fut lancée à l'initiative des FFI, qui décidèrent de se soulever en sachant pertinemment que les parachutistes américains les plus proches se trouvaient vers Grasse et Vence. Les renforts alliés n'arrivèrent ainsi que le 29 août pour chasser définitivement l'occupant, qui s'enfuit non sans faire préalablement sauter le port et le phare de la ville.