Paris haussmannien : transformations sous le Second Empire

Paris haussmannien : transformations sous le Second Empire Sous le Second Empire, l'empereur Napoléon III souhaite moderniser l'architecture de la capitale. Il fait alors appel au baron Haussmann.

Durant la seconde moitié du XIXe siècle, lors du Second Empire, Paris subit de nombreux travaux de rénovation, qui ont pour but de moderniser l'architecture de la capitale. D'abord président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte travaille à résoudre les principaux problèmes qui gangrènent Paris. Il constate en effet le manque d'hygiène, en l'absence de voirie et surtout de canalisation des eaux usées. Le trafic dans la capitale, avec l'apparition de la motorisation et des premières voitures automobiles, l'amène également à repenser l'organisation routière de la ville.

Si Napoléon III ébauche les premiers plans du Nouveau Paris lors de son mandat de président, l'application de cette refonte de la ville se concrétisera après son coup d'État et son sacre d'empereur, en 1852. Il fait alors appel à l'un de ses plus fidèles conseillers devenu préfet, le baron Haussmann, afin d'organiser les travaux et d'élaborer les plans de Paris, qui deviendra le Paris haussmannien. Malgré cela, ce projet sera vivement critiqué ; en particulier par les libéraux menés par Adolphe Thiers. Ces travaux s'étendront sur près de 27 ans, de 1853 à 1870.

Qu'est-ce que l'architecture haussmannienne ?

Paris haussmannien
Immeuble de style Haussmannien, à Paris. © Jonathan Stutz - stock.adobe.com

À Paris, l'architecture haussmannienne doit son intitulé au baron Haussmann, préfet de la Seine sous le règne de l'empereur Napoléon III. Son esthétique est très identifiable : les bâtiments haussmanniens sont construits en pierre de taille tandis que la toiture est composée en ardoise bleu-gris, élégante et surtout légère pour faciliter leur pose et alléger la charpente. Les immeubles forment des lignes de façade uniques pour créer un ensemble architectural et offrir plus d'espace aux nouveaux boulevards qui participent à la modernisation de la capitale. L'urbanisme parisien est transformé !

Par qui ont été menées les transformations ?

Louis Napoléon Bonaparte est à l'origine des transformations de la ville de Paris. Alors que la seconde moitié du XIXe siècle est en pleine révolution industrielle, l'empereur souhaite réguler la ville dont l'architecture diverge selon les quartiers et les arrondissements. Il sollicite l'aide du baron Haussmann pour participer à ce projet d'uniformisation de la capitale. Ces travaux menés par Napoléon III sont dirigés par l'État, autrement dit le Public, tandis que ce sont des entrepreneurs privés qui gèrent la mise en œuvre.

Pourquoi ce modèle de ville a-t-il été choisi ?

Paris haussmannien
Gravure sur bois de Napoléon III (1808-1873). © imageBROKER.com/SIPA

Napoléon III partait du constat que la France avait un besoin de modernisation, la capitale se devait d'être le fer de lance de la modernité du XIXe siècle. Paris avant Haussmann pâtissait de divers travaux disparates engagés d'abord par Henri IV puis par Napoléon Ier. Ces travaux visait exclusivement l'extension de la capitale et de ses ponts afin de faciliter le transport depuis la Seine. Globalement, la ville conservait une architecture héritée du Moyen Age : les ruelles étaient en effet étroites, perturbant énormément la circulation. De même, l'évacuation des déchets et des eaux était défaillante, ce qui posait de graves problèmes d'hygiène. Enfin, en l'absence des becs de gaz et d'infrastructures luminaires, le manque d'éclairage faisait s'accroître l'insécurité lorsque la nuit tombait.

Comment se sont déroulés les travaux haussmanniens ?

L'État propose le modèle de ville haussmannienne dès 1852, grâce aux plans réalisés par le baron Haussmann. En 1853, il acte l'expropriation des propriétaires habitant dans les terrains concernés par les rénovations. La plupart des quartiers de la capitale sont rasés progressivement, à l'exception du Marais, qui conserve une grande partie de ses infrastructures. La ville opère ainsi une grande percée et une grande croisée à Châtelet-Rivoli (1er arrondissement), où se concentrent les lieux de commerce, afin de favoriser la circulation et de désengorger la capitale. Plus de quarante mille maisons sont construites entre 1852 et 1870.

À partir de 1855, la grande trouée nord-sud et est-ouest favorise quant à elle la circulation des populations entre la périphérie et le centre-ville. Les logements sont assainis pour une meilleure qualité de l'air. Enfin, l'instauration du tout-à-l'égout et d'un réseau souterrain de circulation des eaux permet un accès simplifié à l'eau courante, tout en renforçant l'hygiène de vie. Parmi les grandes infrastructures, on retrouve la mise en valeur du Panthéon, désormais sublimé par la perspective de l'avenue des Gobelins, le boulevard Saint-Germain, le boulevard Sébastopol, la place Louis-Lépine ou encore la gare de Lyon construite pour l'occasion en 1855 et la gare du Nord, en 1865.

Quelles sont les conséquences de l'architecture haussmannienne ?

Grâce à l'architecture haussmannienne, Paris est devenue le symbole de l'esthétisme (grâce à ses façades et à ses balcons si particuliers) et de la modernité du XIXe siècle. La ville sera le décor privilégié de nombreux écrivains et peintres de l'époque, dont Maupassant et Zola, qui feront de cette modernisation le sujet principal de plusieurs de leurs romans. Monet peindra la célèbre toile "Train entrant en gare", qui représente la gare de Lyon. Paris inspire d'autres villes européennes, dont l'Angleterre avec sa rénovation de Londres. La qualité de vie est améliorée. Malgré tout, les détracteurs reprochent une certaine monotonie en raison de l'uniformisation des arrondissements. Jules Ferry critiquera quant à lui les dépenses faramineuses de ce projet dans un pamphlet. Également, les locaux estiment que ces modifications sont purement sécuritaires. Les réformes et la mise à disposition de chambres de bonne dans les nouveaux immeubles attirent des populations plus pauvres issues de la province, mal considérées à l'époque par les Parisiens.

XIXe siècle