Premier Empire : le régime autoritaire de Napoléon Ier
Le Premier Empire est un régime impérial mis en place par Napoléon Bonaparte en France en 1804. Il s'achève en 1815 avec la Restauration. Résumé.
Résumé du Premier Empire - Fondé par Napoléon Bonaparte le 18 mai 1804, le Premier Empire aspire à réunifier le pays très fracturé et divisé par dix ans de révolutions et de guerres civiles. Ce système politique et gouvernemental vise à la fois à reprendre les grands principes de la Première République, tout en lui insufflant une veine autocratique en la personne de l'Empereur.
Considéré comme une usurpation aux yeux des puissances monarchiques d'Europe, le Premier Empire sera entaché par de très nombreuses guerres dont la France sortira majoritairement vainqueur. Le Premier Empire est à l'origine de nombreuses institutions encore effectives de nos jours. Il s'achève par la défaite de Napoléon à Waterloo, le 20 novembre 1815.
Comment est-on passé de la Première République au Premier Empire ?
Suite au coup d'Etat du 18 brumaire (9 novembre 1799), Napoléon Bonaparte crée le Consulat et devient Premier consul. La Première République va être sauvegardée pendant les cinq années qui suivent le coup d'Etat. Le 2 août 1802, Bonaparte est nommé consul à vie par plébiscite. Soutenu très majoritairement par le peuple français, le Premier Empire est proclamé par sénatus-consulte le 18 mai 1804 et Napoléon est nommé empereur. Il devient officiellement Napoléon Ier lors de son sacre à Notre-Dame, le 2 décembre 1804.
Quel rôle a joué Napoléon Ier dans le Premier Empire ?
Napoléon Ier doit composer principalement avec deux contraintes : restaurer l'unité du pays après dix années d'instabilité politique et étendre l'Empire napoléonien. Il officie d'abord à la restauration de la suprématie française en Europe tout en protégeant le pays des invasions étrangères, conséquences premières de la Révolution de 1791. Grâce à son génie militaire, il met en déroute les Alliés lors de nombreuses batailles. Créé par et pour Napoléon, le Premier Empire chute donc avec lui lors de la défaite de Waterloo, le 22 juin 1815.
Qu'est-ce que le Grand Empire ?
En 1811, le Premier Empire est à son apogée. Les historiens, comme Jean Tulard, nomment cette période celle du "Grand Empire". La France compte alors 130 départements et près de 45 millions de sujets. L'économie du pays est redressée et de nombreuses institutions encore présentes de nos jours sont créées (les préfectures, les grandes écoles, les universités, les lycées, le baccalauréat…). L'armée napoléonienne occupe les principales puissances européennes, dont l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.
Que se passe-t-il pendant la Première Restauration ?
Napoléon Ier est contraint d'abdiquer le 6 avril 1814 face aux armées coalisées. Le frère de Louis XVI, Louis XVIII, est alors appelé à reprendre le trône pour restaurer la paix avec les monarchies européennes : c'est la Première Restauration. La France retrouve les principales bases de l'Ancien Régime. Par exemple, la religion catholique redevient la religion d'Etat et le clergé recouvre sa puissance d'avant 1789, tandis que la séparation entre l'Eglise et l'Etat est abolie. Le drapeau tricolore, symbole de la République, est supprimé et l'armée est démantelée. Néanmoins, l'empereur s'échappe de l'île d'Elbe et revient en France le 1er mars 1815 pour retrouver son trône, entraînant la fin de la Première restauration.
Quelles sont les conséquences de la fin du Premier Empire ?
Le Premier Empire s'achève le 22 juin 1815, suite à la défaite de l'Empire français à Waterloo. Face à cette nouvelle défaite, les maréchaux forcent Napoléon Ier à abdiquer. Celui-ci est contraint de s'exiler sur l'île de Sainte-Hélène. Le 20 novembre 1815, le second traité de Paris est signé. Ce traité restaure la paix entre les nations européennes, mais la France doit céder de nombreux territoires, dont 58 départements, aux puissances coalisées. La Deuxième Restauration remet au pouvoir la dynastie des Bourbons et la France renoue avec l'Ancien Régime, qui perdurera jusqu'en 1830.
Les dates clés du Premier Empire
- 2 août 1802 - Napoléon devient consul à vie
- Après son coup d'Etat du 9 novembre 1799, le général Napoléon Bonaparte veut réformer drastiquement les institutions de la Première République. Il crée ainsi le Consulat et devient Premier consul, en s'inspirant du modèle antique romain. Acquérant une grande notoriété populaire, Napoléon est reconduit consul pour 10 ans. Le 4 août 1802, après avoir modifié la Constitution, il est nommé consul à vie après un plébiscite.
- 21 mars 1804 - Publication du Code civil
- Promulgué par Napoléon le 21 mars 1804, le Code civil vise à uniformiser les lois et les règles de vie des Français dans l'ensemble du territoire. Pour la première fois en France, tous les Français obéissent aux mêmes lois régies par l'Etat. Ce Code civil proclame en outre l'égalité, la laïcité et la défense de la propriété privée, qui étaient les principales exigences de la Révolution française.
- 18 mai 1804 - Sacre de Napoléon
- Un sénatus-consulte établit l'Empire et promulgue la Constitution de l'an XII. Napoléon Bonaparte échange son titre de Premier Consul contre celui d'Empereur. C'est la récompense que lui accordent les Français pour avoir rétabli la paix sans sacrifier les conquêtes de la Révolution. Il sera sacré par le pape Pie VII, à Notre-Dame de Paris, le 2 décembre.
- 25 juin 1804 - Fin de la chouannerie
- Georges Cadoudal, le chef de chouannerie, refuse la grâce de Napoléon et est guillotiné place de Grève à Paris, après avoir prononcé la devise des insurgés vendéens : "Mourons pour notre Dieu et notre Roi". Après s'être soumis aux républicains en 1796, il tenta de nouveaux soulèvements royalistes à partir de 1800. Ses descendants seront anoblis par Louis XVIII.
- 2 décembre 1804 - Bonaparte devient empereur des Français
- Etant parvenu à restaurer l'unité du pays et à le redresser économiquement, Napoléon Bonaparte jouit d'une forte popularité. En l'absence d'une réelle opposition au Sénat et à l'Assemblée, il instaure le Premier Empire avec le soutien du peuple. Il est sacré empereur des Français le 2 décembre 1804 par le Pape Pie VII en la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Il devient à cet effet Napoléon Ier.
- 15 octobre 1805 - Bataille d'Ulm
- Pendant la campagne d'Allemagne, les troupes napoléoniennes s'emparent du village bavarois de Michelsberg. Situé au-dessus de la ville d'Ulm, la bourgade est un point stratégique car elle permet de prendre la ville d'assaut. Les 40 000 soldats autrichiens du général Mack, retranché à Ulm, devront se rendre et capituler le 20 octobre.
- 20 octobre 1805 - La reddition d'Ulm
- L'armée autrichienne du général Mack capitule à Ulm (Allemagne), face aux troupes françaises de l'empereur Napoléon Ier. Cela constitue la première grande victoire de la campagne d'Autriche : une ville entière et toute sa garnison sont capturées, donnant une position stratégique. L'empereur continuera ses conquêtes européennes jusqu'à la défaite de Leipzig (Allemagne) en 1913.
- 21 octobre 1805 - Bataille navale de Trafalgar
- Après la rupture du traité de paix d'Amiens, Napoléon Ier souhaite envahir les îles britanniques. Le 21 octobre 1805, la bataille navale de Trafalgar oppose la flotte franco-espagnole à la flotte britannique. Malgré une supériorité numérique, la France est défaite face à la suprématie anglaise et la stratégie de l'amiral britannique Horatio Nelson.
- 14 novembre 1805 - Napoléon entre dans Vienne
- La grande armée conduite par le général Masséna entre dans la capitale autrichienne. Napoléon trouve la ville désertée par son souverain. L'empereur François II de Habsbourg est parti se réfugier auprès de son allié, le tsar Alexandre de Russie.
- 2 décembre 1805 - Victoire d'Austerlitz
- Le 2 décembre 1805, l'Empire de France remporte la bataille d'Austerlitz, qui l'opposait à l'Empire d'Autriche et l'Empire de Russie. Cette victoire décisive met fin à la Troisième Coalition et permet à la France d'affaiblir considérablement les armées coalisées.
- 26 décembre 1805 - Signature de la paix de Presbourg
- Après la bataille d'Austerlitz, un traité de paix est signé à Presbourg, ayant principalement pour conséquence de dissoudre le Saint-Empire romain germanique et de créer la Confédération du Rhin. Une trêve est déclarée entre les trois empires, tandis que l'Empire français étend son territoire.
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30 décembre 1805 - Napoléon change de nom
- Face à une succession de victoires françaises, le Tribunat propose de renommer Napoléon Ier. Le 30 décembre 1805, celui-ci devient alors Napoléon Ier, dit le Grand. Ce surnom fait écho à Alexandre le Grand, qui avait conquis l'Asie grâce à son génie militaire. Ce changement de nom assoit l'autorité de l'Empereur dans l'ensemble de l'Europe.
- 14 octobre 1806 - Victoire de Iéna
- Le 14 octobre 1806, l'armée napoléonienne obtient une victoire écrasante lors de la bataille de Iéna. Face à une disproportion des forces en présence (60 000 soldats coalisés contre 40 000 Français), Napoléon Ier use du surplomb du terrain pour dominer l'ennemi. La Prusse est mise en déroute et doit fuir, ce qui permet à l'Empereur français de s'emparer de Berlin moins d'un mois après sans rencontrer de réelle opposition.
- 21 novembre 1806 - Napoléon établit le blocus continental
- Par l’intermédiaire du Décret de Berlin, Napoléon décide d’établir un blocus continental à l’encontre de l’Angleterre. Il s’agit d’asphyxier l’île, en l’empêchant d’exporter ses marchandises. Ce traité fait suite à la rupture de paix attribuée aux Anglais, et qui a abouti à la bataille de Trafalgar et à la perte de colonies.
- 8 février 1807 - Bataille d'Eylau
- L'empereur Napoléon Ier affronte les Russes et les Prussiens près de Königsberg, en Prusse Orientale. Sur le champ de bataille, la Grande Armée emmenée par Davout, Soult, Augereau, Murat et Ney compte 55 000 hommes épuisés par onze jours de marche dans la neige. Face à eux, 60 000 russes et prussiens sous les ordres de Bennigsen, Bagration et Barclay de Tolly. Des deux côtés, les pertes sont considérables. Fait unique dans les batailles de l'Empire, l'empereur restera huit jours sur place pour évacuer les morts et les blessés. Il refusera qu'un "Te Deum" soit chanté pour la victoire et écrira, le 12, "un père qui perd ses enfants ne goûte aucun charme à la victoire."
- 7 juillet 1807 - Traité de Tilsit
- Le 7 juillet 1807, le traité de Tilsit, signé entre Napoléon Ier et le tsar Alexandre Ier, officialise une trêve entre la Russie et la France. Craignant que l'armée napoléonienne, venant de conquérir la Prusse, ne poursuive son ascension en Russie insuffisamment préparée, le Tsar négocie des territoires et la France obtient l'occupation de Hanovre et la principauté de Bayreuth.
- 17 septembre 1807 - Création de la Cour des comptes
- Afin de remplacer les douze "Chambres des Comptes" de l'Ancien Régime mais surtout la "Commission de la comptabilité nationale" mise en place pendant la révolution et discréditée par les scandales, Napoléon Ier, grand réformateur de la fonction publique, crée cette nouvelle administration. Sa mission est de vérifier les comptes sans étudier la légalité des dépenses. Toujours en vigueur à l'heure actuelle, la Cour des comptes, dont le rapport annuel pointe du doigt les dérives financières des administrations et des entreprises publiques, exerce un contrôle externe sur les opérations budgétaires, comptables et financières de l'Etat.
- 30 novembre 1807 - Lisbonne capitule face à Napoléon
- La Grande Armée de Napoléon, commandée par les généraux Junot, Dupont et Moncey, entre dans Lisbonne avec 25 000 hommes. Ils trouvent la capitale abandonnée. La veille, le roi du Portugal Dom Jão Ier et sa cour ont fui vers le Brésil. Pour l'empereur, la conquête du Portugal est indispensable, car le pays est le plus fidèle allié de l'Angleterre.
- 17 décembre 1807 - Le décret de Milan renforce le blocus
- Napoléon décide de renforcer le blocus continental et d’améliorer son efficacité. Mais pour que celui-ci soit vraiment valable, il faut que l’Empire contrôle la majorité des côtes. Napoléon se lancera donc dans de nouvelles campagnes militaires pour s’en assurer la maîtrise. Par ailleurs, ce blocus aura pour effet la réorganisation de l’économie continentale, ce qui profitera notamment à la France.
- 2 mai 1808 - Madrid se révolte contre les Français
- Le 2 mai 1808, le peuple de Madrilène se rebelle contre l'armée française, qui occupe l'ensemble de l'Espagne. Cet événement s'étend à l'ensemble du pays. La guerre d'indépendance espagnole est enclenchée, opposant le peuple espagnol, aidé des Britanniques, à l'armée napoléonienne.
- 22 juillet 1808 - Les Français chassés d'Espagne
- Le 22 juillet 1808, l'armée napoléonienne essuie un premier échec important en près de trois ans de guerres. Les Espagnols parviennent à chasser les Français grâce à leur victoire à la bataille de Bailén. Cet événement revigore les puissances coalisées, qui croyaient jusqu'alors l'armée française invincible.
- 4 décembre 1808 - Reddition de Madrid
- Après la brillante victoire de Somosierra le 30 novembre, Napoléon poursuit sa percée vers le Sud et entre dans Madrid. La capitale espagnole se rend. Les Espagnols recouvreront leur indépendance grâce à leur alliance avec l'Angleterre et le Portugal en 1814.
- 22 avril 1809 - La bataille d'Eckmühl
- Les troupes de Napoléon Ier gagnent les Autrichiens, commandés par l'archiduc Charles, à Eckmühl (Bavière). Le maréchal Louis Nicolas Davout, qui s'est illustré lors de cette bataille, deviendra prince d'Eckmühl. Contrainte de s'intégrer au système napoléonien après la paix de Vienne en 1809, l'Autriche s'allie aux autres puissances européennes contre Napoléon Ier en 1813. Il sera vaincu à Waterloo (Belgique) en 1815.
- 17 mai 1809 - Les États pontificaux annexés à l’Empire
- Quelques années auparavant, Napoléon Bonaparte avait rendu la quasi-totalité des États pontificaux au pape Pie VII. Mais ce dernier n’est pas très ouvert à la politique de l’Empire, en conséquence de quoi Napoléon décide d’annexer tous les territoires pontificaux. Pie VII réplique en excommuniant l’empereur français le 10 juin, mais est arrêté début juillet. De son côté, Napoléon organise les nouveaux départements de Rome et du Trasimène.
- 6 juillet 1809 - Bataille de Wagram
- Le 6 juillet 1809, la France remporte une nouvelle victoire contre les puissances coalisées avec la bataille de Wagram, au nord-est de Vienne. L'armée autrichienne est défaite et humiliée, ce qui met un terme à la Cinquième Coalition. Un armistice est alors signé et la France s'empare de nombreux territoires autrichiens.
- 14 octobre 1809 - Le traité de Schönbrunn donne naissance aux Provinces Illyriennes
- Après la défaite Autrichienne lors de la bataille de Wagram, les territoires couvrant une moitié de la Croatie sont cédés à la France et deviennent les Provinces Illyriennes. La réorganisation napoléonienne du pouvoir et l’apport et la diffusion du concept de nation font naître une nouvelle période pour les descendants de Tomislav : l’affirmation d’une identité croate forte. Des mesures sont notamment prises pour formaliser et institutionnaliser la langue croate.
- 15 décembre 1809 - Napoléon divorce d'avec Joséphine
- Le 15 décembre 1809, Napoléon divorce d'avec Joséphine de Beauharnais, sa première épouse. La raison principale invoquée est l'impossibilité pour Joséphine de pouvoir assurer une descendance à l'Empereur. Pour préserver la pérennité de l'Empire, Napoléon exerce donc son droit de divorce, autorisé depuis 1804 grâce au Code civil qu'il a lui-même créé.
- 1er avril 1810 - Napoléon Ier épouse Marie-Louise d'Autriche
- Le 1er avril 1810, Napoléon Ier épouse Marie-Louise d'Autriche. Outre l'assurance d'offrir au Premier Empire un héritier, ce mariage consolide également la paix avec l'Autriche, Marie-Louise d'Autriche étant la fille aînée de l'empereur François Ier d'Autriche. Ce mariage vient sceller le traité entre la France et l'Autriche, et renforce l'armée napoléonienne grâce au concours de l'armée autrichienne.
- 3 décembre 1810 - Les Anglais prennent les îles françaises
- Suite à la victoire de Grand Port en août contre la France, les troupes du lieutenant-colonel Keating s'emparent des îles de la Réunion et de Maurice. Aux Antilles, la Guadeloupe est elle aussi occupée par les Britanniques. Après les guerres napoléoniennes, en 1815, la Réunion et la Guadeloupe seront rendues à la France ; l'île Maurice restera anglaise.
- 20 mars 1811 - Naissance de l'héritier de Napoléon
- Le 20 mars 1811, Marie-Louise d'Autriche donne naissance à Napoléon François Bonaparte, surnommé "l'Aiglon" à titre posthume. Cette naissance offre enfin au Premier Empire un héritier légitime, qui pourra dès lors succéder à l'Empereur le jour de sa mort.
- 24 juin 1812 - Le début de la campagne de Russie
- Dès 1811, les relations diplomatiques entre l'Empire de France et l'Empire de Russie sont très tendues, en raison de la concurrence économique amplifiée par le traité de Tilsit du 7 juillet 1807. La guerre entre les deux empires est déclarée lorsque Napoléon Ier entame la campagne de Russie, le 24 juin 1812.
- 7 septembre 1812 - Bataille de la Moskova
- C'est la seule véritable bataille livrée par Napoléon à la tête d'une grande Armée forte de 600 000 soldats pendant la campagne de Russie. Les généraux russes avaient préféré faire le vide devant l'avancée française, en adoptant la politique de la terre brûlée. Victorieux sur la Moskova, Napoléon entre dans un Moscou vidé de ses habitants et ravagé par des incendies. La retraite des Français, ordonnée le 19 octobre suivant, tourne rapidement au désastre, en raison d'un hiver précoce et particulièrement rigoureux. Les soldats de la Grande Armée, privés de ravitaillement, harcelés par les cosaques et les partisans, périssent par centaines de milliers au cours d'une déroute dont le passage de la Bérézina (26-29 novembre) constitue l'épisode le plus tragique. Le 30 décembre, l'armée, réduite à environ 50 000 hommes, repasse le Niémen.
- 14 septembre 1812 - Napoléon entre dans Moscou
- Après une succession de victoires qui consacrent la suprématie de l'armée napoléonienne, Napoléon entre dans Moscou le 14 septembre 1812. Il s'empare de la capitale sans livrer combat. Moscou, alors dévorée par un incendie qui favorise l'ascension des soldats français, finit par capituler et est placée sous occupation française.
- 23 octobre 1812 - Le général Mallet rate son Coup d'Etat
- A quatre heures du matin, Mallet informe le commandant de la caserne Popincourt à Paris de la mort de l'Empereur. Le général aristocrate profite de l'interminable campagne de Russie et de la difficulté de communication avec la Grande armée pour évincer Napoléon Ier du trône. Dans la matinée, il forme un gouvernement provisoire et annonce la fin de la guerre. A 9 heures du matin, il est le maître de la capitale. A midi, le préfet de police de Paris, Dubois, est tenu informé du complot et arrête Mallet. Ce dernier sera fusillé le 29 octobre, avec treize autres conspirateurs.
- 26 novembre 1812 - Désastre de la Bérézina
- Le 26 novembre 1812, Napoléon et son armée remportent la bataille de la Bérézina contre l'armée russe. Mais en raison de conditions climatiques extrêmes, les soldats français sont anéantis et Napoléon Ier est contraint de se replier. Sur près de 100 000 hommes, seuls quelques milliers survivront. C'est un désastre qui marquera durablement l'imaginaire français, au point que le terme de "Bérézina" est entré dans le langage courant.
- 8 octobre 1813 - Les Anglais s'emparent de l'Aquitaine
- Le général anglais Wellington envahit Bayonne et le sud de la France après avoir franchi les Pyrénées. Les troupes anglaises sont accueillies en libérateurs dans tout le Sud-ouest. Wellington fera une entrée triomphale dans Toulouse au mois d'avril. Depuis le mois de janvier 1812, il menait sa troisième offensive en Espagne pour chasser du trône le roi Joseph, frère de Napoléon, et repousser les troupes françaises au-delà des Pyrénées.
- 19 octobre 1813 - Fin de la bataille des Nations
- Le 19 octobre 1813, la France perd la bataille des Nations. Très affaiblie après la campagne de Russie, où la France a perdu près de 400 000 soldats, l'armée napoléonienne ne parvient pas à s'imposer sur le champ de bataille contre la Sixième Coalition. Napoléon est contraint d'abandonner la Prusse.
- 11 janvier 1814 - Murat trahit Napoléon
- Le maréchal de France et roi de Naples Joachim Murat signe un traité d'alliance avec l'Autriche et décide d'occuper l'Italie centrale. Cet accord lui garantit son royaume, mais lui impose de fournir 30 000 hommes aux forces alliées. Murat, déçu que l'empereur ne lui ait pas accordé l'intégralité du royaume d'Italie, l'abandonne et se rallie à ses ennemis.
- 6 avril 1814 - Napoléon Ier abdique
- Après plusieurs mois d'affrontements avec la Campagne de France, les puissances coalisées finissent par atteindre Paris le 31 mars 1814. Le 6 avril 1814, Napoléon Ier est contraint par les Alliés d'abdiquer au profit de la Restauration et de s'exiler. Louis XVIII écarte Napoléon II et reprend le trône de France.
- 4 mai 1814 - Napoléon 1er débarque sur l'île d'Elbe
- Déchu par le Sénat, Napoléon Bonaparte est forcé de s'exiler. Le 4 mai 1814, il débarque sur l'île d'Elbe. On lui refuse également de revoir sa femme et son fils, désormais entre les mains des Autrichiens. Le gouvernement royaliste prévoit également de le déporter en océan Atlantique Sud. Il restera sur l'île d'Elbe durant un peu moins d'un an.
- 1er novembre 1814 - Début du congrès de Vienne
- La France, l'Autriche, la Prusse et l'Angleterre se réunissent en Autriche afin de statuer sur le nouvel équilibre européen. Napoléon Ier ayant été évincé, il faut désormais régler le sort des territoires conquis par l'Empereur et établir une paix durable. L'acte final du congrès sera signé le 9 juin 1815.
- 1er mars 1815 - Napoléon regagne la France
- Menacé par le gouvernement royaliste et sans nouvelles de sa femme et de son fils, Napoléon entreprend de revenir en France pour reprendre le pouvoir. Le 1er mars 1815, il débarque sur le territoire français, à Golf-Juan, et entame sa route jusqu'à la capitale, accompagné de ses soutiens.
- 5 mars 1815 - Arrivée triomphante de Napoléon à Grenoble
- Le 5 mars 1815, Napoléon fait une arrivée triomphante à Grenoble, où il est accueilli en grande pompe par les habitants. Les armées envoyées pour l'arrêter le rejoignent au contraire et lui jurent fidélité, tandis que de nouvelles recrues viennent grossir ses rangs pour l'accompagner jusqu'à Paris. Les Grenoblois réclament la fin de la Restauration et le retour de l'Empereur au pouvoir, au cri de "Vive l'Empereur".
- 22 avril 1815 - Napoléon promulgue l'Acte additionnel aux constitutions de l'Empire
- Le 22 avril 1815, Napoléon promulgue l'Acte additionnel aux constitutions de l'Empire, rédigé par Benjamin Constant à sa demande. Ce document vient renforcer les institutions de l'Empire et offre une plus grande démocratie et une meilleure représentation nationale, avec l'élection de la Chambre des représentants et le retour du référendum qui avait été aboli par la monarchie.
- 18 juin 1815 - "Waterloo, morne plaine..."
- Tristement rendue célèbre par les vers des Châtiments de Victor Hugo, la bataille de Waterloo, qui opposait la France à l'armée des Alliés, a pour conséquence de mettre un terme définitif au Premier Empire. Le 18 juin 1815, l'armée de Napoléon est anéantie et l'Empereur est contraint de s'exiler. En dépit d'un soutien national sans précédent, les monarchies d'Europe ont mis un terme au règne de Napoléon Ier et imposent la Seconde Restauration.
- 3 octobre 1815 - Murat fusillé
- Joachim Murat, maréchal de France et roi de Naples à partir de 1808, est arrêté et fusillé à Pizzo. Ami très proche de Napoléon Ier, il a participé à toutes ses campagnes. Mais, après la défaite de Waterloo, Napoléon Ier a abdiqué le 22 juin 1815. C'est en tentant de reconquérir son royaume de Naples, non reconnu par le traité de Vienne signé le 9 juin 1815, que Murat est arrêté et condamné par le roi Ferdinand, qui vient d'être restauré.
- 15 octobre 1815 - Napoléon débarque à Sainte-Hélène
- Napoléon est déchu et contraint d'abdiquer une seconde fois. Il tente d'abord de trouver asile en Angleterre. Le gouvernement britannique le lui refuse. Le 15 octobre 1815, Napoléon débarque sur l'île de Sainte-Hélène, où il y mourra en exil le 5 mai 1821.
- 20 novembre 1815 - Signature du second traité de Paris
- Après la défaite de Napoléon à Waterloo, le second traité de Paris est signé le 20 novembre 1815, entre les puissances alliées et la France. Louis XVIII est réinstallé sur le trône, tandis que le pays est contraint de céder 58 départements, et est affaibli économiquement. La Seconde Restauration est prononcée, et la France retrouve pour la deuxième fois en deux ans son fonctionnement d'Ancien Régime.