Colonisation française : Amérique, Afrique, Asie, conquêtes de la France

Colonisation française : Amérique, Afrique, Asie, conquêtes de la France Dès le XVIe siècle, la France se lance dans la création de son empire colonial. D'abord en Amérique, puis dans les Antilles, les territoires conquis sont difficiles à conserver. La France repart en conquête au XIXe siècle, cette fois en Afrique et en Asie...

Résumé de la colonisation française - Après la découverte de l'Amérique et de la route des Indes, la France se lance dans la conquête de nouveaux territoires. Elle façonne ainsi progressivement son premier empire colonial qui, toutefois, ne survivra pas longtemps aux conflits franco-britanniques. Ce n'est qu'à partir de la IIIe République que la France forme un second empire colonial. Elle est alors propulsée parmi les premières grandes puissances coloniales européennes. Tout comme ses voisins européens, la France a entrevu dans la colonisation les possibilités d'enrichissement, de puissance et de prestige qu'elle pouvait offrir. Mais la colonisation repose surtout sur des motivations et des principes qui, au fil des années, auront du mal à s'harmoniser avec l'évolution des pensées.

Comment se constitue le premier empire colonial français ?

Au milieu du XVIe siècle, la France suit l'exemple de ses voisins espagnols et portugais en se lançant dans la conquête de l'Amérique du Nord. C'est François Ier qui fournit à l'explorateur italien Giovanni da Verrazzano les moyens nécessaires à une première expédition, mais ce voyage se résume à une simple exploration des lieux. Il faut attendre les expéditions de Jacques Cartier, à partir de 1534, pour voir apparaître une réelle volonté de colonisation des terres. Après quelques vaines tentatives, c'est finalement Samuel de Champlain qui prend pied au Canada en fondant la colonie de Québec, en 1608.

Fort de cette première réussite, la France étend ses possessions sur les territoires alentours. C'est ainsi que la Louisiane lui revient en 1682, grâce à Cavelier de la Salle. Pendant ce temps, le pays prend progressivement le pas sur l'Espagne et le Portugal, qui connaissent une certaine régression. Les Antilles sont une cible parfaite pour installer de nouveaux comptoirs. Le commerce étant l'une des principales motivations de l'expansion territoriale du pays, les Français tentent aussi de prendre pied en Indes et dans les environs de l'Océan indien. Après Madagascar, les colons, avec l'aide de Compagnies françaises à charte, telles que celle des Indes orientales, fondent divers comptoirs, dont ceux de Pondichéry et Chandernagor.

Comment la France perd ses premières colonies ?

L'avancée française finit toutefois par susciter la méfiance des Britanniques, qui ont les mêmes objectifs d'expansion. Supérieurs en nombre et bénéficiant d'une avance territoriale plus importante, ces derniers enlèvent à la France la majorité de ses colonies, notamment lors de la signature du traité d'Utrecht, en 1713 et surtout lors du traité de Paris, en 1763, qui met fin à la guerre de Sept Ans. Lorsque la Louisiane est vendue par Napoléon Bonaparte aux Etats-Unis en 1803, le premier empire colonial français ne compte plus que Saint-Pierre-et-Miquelon, une partie de Saint-Domingue, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et quelques comptoirs en Afrique de l'Ouest et en Inde.

Pourquoi la France se crée un second empire colonial ?

Au début du XIXe siècle, la certitude qu'un empire plus étendu est synonyme de puissance ressurgit peu à peu dans l'esprit des grands noms du pays. Alors que les troupes françaises se sont déjà installées en 1830 en Algérie sous Louis-Philippe, Napoléon III porte aussi son attention sur le Sénégal, la Cochinchine, le Cambodge et la Nouvelle-Calédonie. Les problèmes que rencontre la France en Europe finissent toutefois par placer la colonisation au second plan. C'est seulement au cours de la IIIe République que le colonialisme prend une ampleur considérable. Plusieurs facteurs peuvent expliquer le phénomène. Tout d'abord, la France sort d'un conflit désastreux contre la Prusse, durant lequel elle perd l'Alsace et la Lorraine. L'expansion coloniale apparaît alors pour certains politiques comme un moyen de redorer le blason français. À cela s'ajoutent les bénéfices commerciaux que peut tirer la France d'un empire colonial étendu. Enfin, et surtout, certains, convaincus de la supériorité de la civilisation occidentale et dans une démarche progressiste, pensent que l'un des devoirs moraux de la France consiste à apporter la civilisation dans les territoires outre-mer.

Encore sous l'effet de la rancœur née des conflits franco-prussiens, l'opinion publique n'est pas tout de suite impliquée dans la question coloniale. D'ailleurs, il y a et y aura toujours très peu d'émigration spontanée de la part des Français vers l'extérieur. Il faut attendre la crise de Fachoda, en 1898, pour voir s'éveiller leur intérêt. Les partisans de la colonisation sont toutefois confrontés aux réticences de certains nationalistes qui aspirent davantage à la revanche qu'à l'expansion, ou de certains socialistes qui dénoncent l'exploitation des populations colonisées. Mais ces premières difficultés n'empêchent pas la France de se lancer dans une politique coloniale. Chacun se réjouit également de l'arrivée sur le marché de nouveaux produits à prix réduits issus des colonies.  Enfin, l'idée que la France puisse multiplier ses forces militaires grâce à ses possessions coloniales rassure la population. C'est d'ailleurs sur ce point que s'appuiera le général De Gaulle lors de la Seconde Guerre mondiale pour redonner l'espoir aux Français.

Quelles sont les colonies françaises conquises du XIXème siècle ?

  • La politique coloniale vise dans un premier temps le Maghreb, où l'Algérie est occupée par les Français depuis la Monarchie de Juillet. Il s'agit alors de protéger le territoire déjà conquis en étendant l'influence française aux pays voisins. En 1881, la Tunisie passe ainsi sous protectorat français, mais il faudra attendre 1912 pour que le Maroc s'y conforme à son tour.
  • La France, sous l'impulsion de Jules Ferry, convoite également l'Indochine. Déjà maîtresse de la Cochinchine depuis le Second Empire, elle parvient à placer l'Annam sous protectorat puis, au prix d'une guerre contre la Chine de 1883 à 1885, à dominer le Tonkin.
  • Enfin, l'Afrique noire n'échappe pas non plus à l'intérêt des Français. Dès 1895 est créée une fédération de pays africains sous le nom d'Afrique-Occidentale française. Elle regroupe alors le Sénégal, le Soudan français (futur Mali), la Guinée et la Côte d'Ivoire. Poursuivant ses progressions sur le continent, la France mettra ensuite en place l'A-EF, Afrique Équatoriale française, en 1910, qui rassemblera alors le Tchad, le Congo, le Gabon et l'Oubangui-Chari.

Comment la France entame sa décolonisation ?

À l'orée du XXe siècle, la France est le second plus grand empire colonial, juste derrière l'Angleterre. Mais le pays semble éprouver des difficultés à renforcer ses territoires et présente quelques défaillances administratives. Bien qu' "assimilés", les citoyens de l'Algérie ne bénéficient pas tous des mêmes droits politiques. Dans le reste de l'Afrique, les peuples conquis ne sont jamais considérés comme étant des citoyens français. Par ailleurs, le pays gère difficilement les agissements, parfois abusifs, des autorités en place. Ainsi, déjà affaiblie par la Première Guerre mondiale, la France se heurte de plus en plus au réveil indépendantiste des différents pays qu'elle occupe.

Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la situation s'enlise davantage. En 1944, De Gaulle, alors chef de la France libre, organise la conférence de Brazzaville, censée améliorer le statut de la population africaine. Deux ans plus tard,  une nouvelle Constitution est adoptée. Donnant naissance à la IVe République, elle transforme l'empire colonial français en Union française et crée les DOM (départements d'outre-mer). Mais l'empire plonge malgré tout dans la violence. La guerre d'Indochine puis la guerre d'Algérie éclatent, en même temps que le terrorisme ravage la Tunisie et le Maroc. La IVe République est un échec cuisant qui se solde par la journée du 13 mai 1958, un coup d'Etat organisé en Algérie. Le général De Gaulle est rappelé au pouvoir, la décolonisation peut enfin commencer avec la Ve République.

Quelles sont les dernières colonies françaises ?

Les années 1960 marquent ainsi concrètement la fin de l'empire colonial français. La France ne conservera que ses "vieux territoires", les DOM-TOM, à savoir les Antilles, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie, la Réunion, la Polynésie française, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis et Futuna. La Constitution de la Cinquième République va proposer à chaque territoire des conditions adaptées :

  • La Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Mayotte et La Réunion sont devenues des départements français d'outre-mer.
  • La Polynésie française, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis-et-Futuna sont des collectivités d'outre-mer avec des institutions qui leur sont propres.
  • La Nouvelle-Calédonie a obtenu le statut de collectivité sui generis pour une plus grande autonomie.

Empire colonial français : dates clés

24 juillet 1534 - Jacques Cartier prend possession du Canada
Partie le 20 avril de Saint-Malo en direction des côtes du Labrador, l'expédition de Jacques Cartier atteint le golfe du Saint-Laurent et débarque à Gaspé. Le navigateur français prend possession de la nouvelle terre devant une assemblée d’Indiens en y plantant une immense croix, au nom du roi de France, François Ier. Toutefois, les premiers colons ne s'installeront dans la baie qu'un siècle plus tard. Jacques Cartier entreprendra ensuite d’autres voyages, où il découvrira le village d’Hochelaga, non loin duquel sera érigée, plus tard, la ville de Montréal.
3 juillet 1608 - Fondation de Québec
L'explorateur français Samuel de Champlain a fondé la ville de Québec au Canada. Le village ne compte qu'une poignée de maisons avec jardins pour loger les vingt-huit hommes qui l'accompagnent. Vingt d'entre eux ne survivent pas à l'hiver. Depuis des années, les Français tentent de s'installer sur ce territoire nord-américain. La ville de Québec s'est ensuite développée rapidement jusqu'à devenir la capitale de la Nouvelle-France. Cependant, elle ne résistera pas longtemps aux attaques britanniques.
1627 - Fondation de la Compagnie de la Nouvelle-France ou des Cent-Associés
Le cardinal de Richelieu fonde la Compagnie de la Nouvelle-France, également appelée Compagnie des Cent-Associés. En tant que ministre de Louis XIII, Richelieu souhaite développer les colonies françaises du territoire canadien. Ainsi, pendant quinze ans, la compagnie va profiter du monopole du commerce des fourrures, très rentable au XVIIe siècle. Il s'agissait également d'attirer de nouveaux colons, mais ce sera en vain, notamment à cause des Britanniques. La Compagnie des Habitants prendra la suite, sans succès. Finalement, Colbert prend le contrôle du territoire en 1663 au nom du roi français Louis XIV.
12 février 1635 - Fondation de la Compagnie des Iles d’Amériques
Sous l’impulsion du capitaine Pierre Belain d'Esnambuc, la Compagnie des Iles d’Amérique est créée. Celle-ci hérite des fonctions de la Compagnie de Saint-Christophe, fondée par Esnambuc sur ordre du cardinal de Richelieu pour coloniser les Antilles. Au cours de l’année, le capitaine prendra ainsi possession de la Martinique et de la Guadeloupe.
1642 - Les Français s’installent à Madagascar
Les Français fondent le port de Fort-Dauphin, au sud-est de l’île de Madagascar. Cette dernière est alors renommée "île Dauphine". Toutefois, les autochtones font preuve d’une vive résistance face à la colonisation française. Ils forceront les Français à quitter les lieux en 1674. La France s’installera alors sur l’île Bourbon (Réunion) et sur l’île de France (île Maurice). Il faudra toutefois attendre 1896 pour que Madagascar devienne une colonie française.
17 mai 1642 - Fondation de Montréal
Une cinquantaine de Français débarquent en Nouvelle-France (Québec) pour créer une communauté catholique. Menés par Paul Chomedey de Maisonneuve, ils fondent le village de Ville-Marie de Montréal, sur une île située à 1 500 kilomètres à l'intérieur des terres, au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Prairies. En 1535, l'explorateur Jacques Cartier l'avait baptisé "Mons realis" ("mont royal" en latin). Il deviendra la plaque tournante du commerce des fourrures. En 1760, la ville se rendra à la couronne britannique. Elle deviendra bien plus tard la deuxième ville francophone du monde, après Paris.
15 mai 1647 - Guillaume Couture à Lévis
Guillaume Couture est l'un des pères fondateurs de la ville de Lévis (autrefois seigneurie de Lauzon) qui se situe au sud de la ville de Québec au Canada. Il y arrive le 15 mai 1647 et est le premier français à fouler le sol québécois. On peut également dire de lui que c'est un colonisateur et un découvreur de sites : lors d'une expédition en 1663, il fut le premier français à découvrir le lac Mistassini.
décembre 1649 - Étienne de Flacourt prend possession de la Réunion
Étienne de Flacourt est né à Orléans en 1607. C'est un chevalier français dont l'activité principale était de gouverner les colonies françaises à Madagascar. Cette ville ayant déjà été colonisée à deux reprises, on attribua à Étienne de Flacourt la troisième colonisation. En effet, bien que le voyage fut long pour l'ensemble de l'équipage malade, la colonisation fut une réussite puisque en plus de s'emparer de la précieuse ville, l'équipage s'empara de l'île au complet qui devint alors une île française.
1654 - Exploration du lac Michigan
En 1654, Pierre-Esprit Radisson et Médard Chouart des Groseilliers, des explorateurs et commerçants de fourrures français, partent explorer le lac Michigan en Nouvelle-France. Ils deviennent coureurs de bois, et découvrent tous les mystères de la région jusqu'en 1660. Non soutenus par la France, qui ne leur donne pas les permis de vente pour les fourrures récupérées au lac Michigan, les deux explorateurs se rapprochent plus tard de l'Angleterre.
1659 - Fondation de Saint-Louis du Sénégal
Située sur une île du fleuve Sénégal, la ville de Saint-Louis est ainsi nommée en l’honneur des rois français Louis IX et Louis XIV. Le site est occupé par les Français depuis 1638, où ils avaient fondé le premier comptoir européen en Afrique de l’Ouest. La ville se développera considérablement et deviendra la capitale de l’A-OF (Afrique-Occidentale française) jusqu’en 1902.
1663 - Arrivée des "Filles du Roi" en Nouvelle-France
Entre 1663 et 1673, 775 jeunes femmes quittent la France et traversent l'Atlantique dans le but de s'établir en Nouvelle-France, d'y trouver un mari et de fonder une famille. Elles sont appelées les "Filles du Roi" car celui-ci agissait comme leur père en finançant leur voyage ainsi que leur dot qui s'élevait généralement à 50 livres. Le but recherché étant de coloniser le territoire, les femmes quittaient Québec après leur mariage ou leur premier enfant et s'installaient ailleurs dans la colonie.
24 février 1663 - Rattachement du Québec à la couronne de France
La Compagnie des Cent-Associés connue également sous le nom de Compagnie de la Nouvelle France ou encore Compagnie du Canada est le premier essai d'expansion du territoire de la France en Amérique. Le 24 février 1663, Louis XIV constate que la colonisation de la Nouvelle France n'est pas effectuée comme il le souhaite. Il dissout alors la compagnie et en prend le contrôle. Le Québec est alors rattaché à la couronne de France. Il accordera un an plus tard l'exclusivité du commerce à la Compagnie des Indes Occidentales.
août 1663 - Jean Baptiste Colbert charge la Compagnie de la France Equinoxiale de coloniser la Guyane
Jean Baptiste Colbert était un homme d'Etat, notamment secrétaire d'Etat de la Maison du Roi et de la Marine et également contrôleur général des finances de France sous Louis XIV. En août 1663, il mandate la Compagnie de la France Equinoxiale afin de coloniser la Guyane. Partie avec 400 hommes à son bord le 26 février 1664, la Compagnie arrive à destination le 11 mai de la même année. La Guyane est alors déjà prise par les néerlandais qui l'abandonnent aux troupes françaises dirigées par le lieutenant général Alexandre de Prouville de Tracy sans aucune lutte.
27 août 1664 - Création de la compagnie française des Indes orientales
Comme l’Angleterre et la Hollande, la France fonde une compagnie destinée à assurer son monopole commercial sur certains produits des Indes orientales. Instituée par Colbert, elle tente par tous les moyens de concurrencer ses voisines rivales. Le coton, la soie, le thé et les épices sont ses principales marchandises. Ayant installé son siège à Pondichéry en 1676, elle parviendra à développer ses activités sur une grande partie de l’Orient. Fondue dans la Compagnie des Indes en 1719, elle ne pourra toutefois échapper à un déclin progressif.
4 février 1669 - Le gouverneur général des Antilles françaises Jean-Charles Baas arrive à la Martinique
Le 4 février 1669, Jean-Charles Baas arrive à la Martinique avec le comte d'Estrée pour prendre ses fonctions de gouverneur général des Antilles Françaises. Sa mission est de reconquérir l'île de Saint-Christophe qui est sous contrôle anglais mais aussi d'organiser la défense des îles françaises contre les attaques des Hollandais lors de la guerre franco-hollandaise, ce qu'il fait avec succès en 1674.
7 avril 1672 - Louis Buade de Frontenac devient gouverneur général de la Nouvelle-France
Louis de Frontenac est nommé gouverneur général de la Nouvelle-France par le roi Louis XIV. Il organise une politique de gouvernement direct et d'assimilation. Lors de son mandat, le Mississipi est découvert et un fort est bâti sur le lac Ontario. La paix et les alliances avec la population locale sont assurées par le gouverneur Lavallière. Victime d'un complot, Frontenac rentre en France mais revient en Nouvelle-France quelques années plus tard en pleine guerre de la ligue d'Augsbourg. Il fortifie Québec et Montréal et résiste à l'attaque de l'émissaire anglais William Phips.
1674 - Fondation du comptoir de Pondichéry
La Compagnie française des Indes orientales fonde le comptoir de Pondichéry, sur la côte de la baie du Bengale, en Inde. C’est à l’agent François Martin que l’on confie cette tâche. Prise par la Hollande en 1693, elle reviendra aux Français après le traité de Ryswick, en 1697. Son fondateur y installera le siège de la Compagnie, mais la ville sera longtemps disputée par les Britanniques. La France abandonnera finalement Pondichéry à l’Inde en 1954.
5 juin 1675 - Jacques Duchesneau de la Doussinière et d'Ambault devient intendant de Nouvelle-France
Après avoir été conseiller du roi puis général des finances en Touraine, Jacques Duchesneau est nommé par Louis XIV au poste d'intendant de Nouvelle France. Une rivalité s'installe avec le gouverneur Louis de Buade de Frontenac qui avait profité de l'absence d'intendant pour bénéficier de plus de pouvoir. Ce dernier est rappelé en France et remplacé par François Montmorency-Laval. Duchesneau rentre en France en 1682 et y passe le reste de sa vie.
9 avril 1682 - Cavelier de La Salle offre la Louisiane à Louis XIV
L'explorateur français Robert Cavelier de La Salle s'empare de la vallée du Mississippi au nom du roi français Louis XIV. En son honneur, il renomme la région "Louisiane". Cavelier de La Salle est ensuite nommé gouverneur de la Louisiane en 1684.
1 août 1685 - Jacques-René de Brizay devient gouverneur de la Nouvelle-France
Le 1er août 1635, Jacques-René de Brisay, marquis de Denonville, devient gouverneur de la Nouvelle-France. Il est chargé par Louis XIV de surveiller les « coureurs de bois », qui négocient les fourrures avec les Amérindiens et sont accusés de se marier avec des indigènes et de ne pas payer les taxes sur le commerce des fourrures. D'autre part, il a pour mission de développer ce commerce en concurrençant les Anglais et de mettre fin à la paix avec les Iroquois, en faisant le plus possible de prisonniers.
30 octobre 1697 - Une partie de Saint-Domingue cédée à la France
Lors du traité de Ryswick, qui met fin à la guerre de la ligue d’Augsbourg, la France obtient la partie occidentale de l’île d’Haïti. Le territoire est appelé Saint-Domingue. Les Espagnols conservent le reste de l’île, appelé Santo Domingo. La France occupera le territoire jusqu’en 1803. Haïti proclamera son indépendance le 1er janvier 1804.
6 janvier 1702 - Fondation de Mobile, en Louisiane
En 1697, le Canadien Pierre Le Moyne d'Iberville est chargé par le roi de mener une expédition destinée à coloniser la Louisiane avant les Anglais. Il arrive dans le golfe du Mexique en 1699 et fonde Mobile, en Louisiane, le 6 janvier 1702. La ville demeure capitale de la Louisiane jusqu'en 1720.
27 mai 1702 - Philippe de Rigaud de Vaudreuil devient gouverneur général de Nouvelle-France
Philippe de Rigaud de Vaudreuil est nommé gouverneur général de Nouvelle-France le 27 mai 1703, poste qu'il conserve jusqu'en 1725. Il se lance dans une politique d'expansion de la colonie, et traite avec les Iroquois, afin de limiter l'influence des britanniques. Avec la poussée de la colonie de New York vers le Nord-Ouest, il se prépare à la construction d'un fort à Niagara, mais il meurt avant de voir se réaliser ce projet, en 1725.
16 octobre 1710 - Les britanniques prennent Port-Royal et la renomment Annapolis Royal
Le 16 octobre 1710, les britanniques, dirigés par Francis Nicholson, prennent définitivement la ville de Port-Royal située en Acadie au Canada. Ils renomment alors la ville Annapolis Royal. Trois ans auparavant, Le Massachussetts avait tenté la reprendre aux Français, qui la détenaient depuis 1690, mais ce fut un échec.
11 avril 1713 - Fin des négociations à Utrecht
Le congrès d'Utrecht, ouvert le 29 janvier, prend fin avec la signature de plusieurs traités qui mettent un terme à la guerre de Succession en Espagne. La France, l'Angleterre, l'Espagne, la Hollande, la Prusse, la Savoie et le Portugal reconnaissent le petit-fils de Louis XIV, Philippe d'Anjou, roi d'Espagne. L'Espagne doit céder Minorque et Gibraltar aux Anglais ainsi que Naples, la Sardaigne et le Milanais à l'empereur d'Allemagne Charles VI. La France de son côté perd ses terres d'Acadie et de Terre-Neuve, toujours au profit de l'Angleterre.
25 août 1718 - Fondation de la Nouvelle-Orléans
Des colons français fondent à l'embouchure du Mississipi la ville de la Nouvelle-Orléans, baptisée ainsi en l'honneur du duc d'Orléans, qui exerce alors la régence pendant la minorité de Louis XV. Elle deviendra la capitale de la colonie de Louisiane. Cédée en 1762 à l'Espagne, qui la restituera à la France en 1800, elle sera vendue aux Etats-Unis en 1803 par le premier consul, Napoléon Bonaparte, avec le reste de la Louisiane.
mai 1719 - Fondation de la Compagnie française des Indes
Englobant la Compagnie du Sénégal, celle de la Chine et la Compagnie française des Indes orientales, la Compagnie des Indes est fondée sur l’initiative de John Law, pour prendre la suite de la Compagnie d’Occident. Mais la Compagnie des Indes ne survivra pas à la banqueroute de Law. Elle connaîtra une refonte totale en 1722 et se concentrera alors uniquement sur le commerce en Indes orientales. Rencontrant de plus en plus de difficultés financières, elle perdra finalement son monopole en 1769.
23 septembre 1721 - Colonisation de l'île Maurice par la France
Après avoir été colonisée par les Néerlandais, l'île Maurice (nommée ainsi en l'honneur de Maurice de Nassau) est conquise par la France en 1715. Le 23 septembre 1721, la Compagnie française des Indes Orientales prend possession de l'île, rebaptisée « île de France » afin de la coloniser. La population se limite alors à quinze colons et un religieux.
11 janvier 1726 - Charles de La Boische gouverneur de la Nouvelle-France
Charles de La Boische (1671-1749), marquis de Beauharnois, est officier dans la marine. Il sollicite le poste de gouverneur de la Nouvelle-France à la mort de son prédécesseur. Il dirige la colonie de 1726 à 1746 et tente de préserver le territoire face aux Anglais. Il entreprend une politique d'extermination contre les Renards (peuple indien) qui va tendre les relations avec les autres tribus. Agé, il est rappelé en 1746 lors du conflit contre l'Angleterre (Guerre de Succession d'Autriche, 1740-1748).
8 mars 1729 - Gilles Hocquart est nommé intendant de la Nouvelle-France
Gilles Hocquart (1694-1783) est fait intendant de la Nouvelle-France en 1729, rôle qu'il tiendra jusqu'en 1748. Après des fonctions administratives dans la marine française (1722-1729), il accède peu à peu aux responsabilités par l'influence de sa famille. Il a œuvré pour développer la colonie sur le plan économique, commercial et administratif. Les exportations se sont développées ainsi que la production agricole et navale. Il était également reconnu pour ses qualités humaines.
1731 - Exploration de l'Ouest du Canada par Pierre de la Vérendrye et ses fils
Pierre de la Vérendrye (1685-1749) est un explorateur canadien. Il débute ses expéditions en 1731. Parti pour découvrir la mer de l'Ouest, ses voyages ont un but commercial dans la fourrure. Pierre fait édifier une dizaine de postes de traites fortifiés. Ses fils poursuivent les expéditions jusqu'au pied des montagnes Rocheuses mais leurs guides ne veulent pas avancer plus loin. Les frontières de Nouvelle-France ont été repoussées jusqu'au Manitoba.
10 juillet 1755 - Pierre Rigaud de Vaudreuil, nouveau gouverneur de Nouvelle-France
Le 10 juillet 1755, Pierre Rigaud de Vaudreuil, né le 22 novembre 1698 à Québec, est nommé gouverneur général de Nouvelle-France. Il prend ce poste après avoir été gouverneur de Louisiane de 1742 à 1755. Confronté à la Guerre de Sept ans, il est obligé de céder la colonie aux Britanniques en 1760. De retour en France, il est embastillé en 1762 pour trahison, puis réhabilité en 1763. Il meurt le 4 août 1778.
28 juillet 1755 - Expulsion des Acadiens
Au Canada, le Conseil de Nouvelle-Ecosse décide de déporter les Acadiens (colons d'origine française). En 1713, la France avait cédé ses colonies canadiennes à l'Angleterre. Devant l'imminence d'un nouveau conflit entre les deux royaumes, la population francophone est déportée en Nouvelle-Angleterre (nord-est des Etats-Unis). Plus de 7 000 personnes, sur 13 000, mourront pendant l'exode. Certains seront rapatriés en France, d'autres de sédentariseront au Québec et en Louisiane.
15 mai 1756 - Début de la Guerre des Sept ans
Le 15 mai 1756 débute la Guerre de Sept ans qui verra s'affronter jusqu'en 1763, la France, l'Autriche, la Russie, la Saxe, la Suède et l'Espagne, contre la Grande-Bretagne, la Prusse et le Hanovre. Ce conflit se déroulera un peu partout dans le monde, notamment en Amérique, en Europe ou aux Indes. La Guerre de Sept ans marquera la naissance de l'Empire britannique et la fin de l'empire colonial français.
10 août 1756 - Victoire française à la bataille de Fort Oswego
Louis-Joseph de Montcalm et ses troupes, alliés des Amérindiens, remportent la bataille de Fort Oswego entre le 10 et le 14 août 1756, contre la Grande-Bretagne. Après avoir détruit le Fort Oswego, et pris le Fort William Henry qui domine la vallée de l'Hudson, Montcalm parvient ainsi à contrôler toute la région des Grands Lacs. Grâce à cette victoire, il obtient du roi la liberté de diriger ses troupes comme bon lui semble.
8 juin 1758 - Début du siège de Louisbourg
Le siège de Louisbourg sur l'île de Cap-Breton, à l'entrée du golfe Saint-Laurent, débute le 8 juin 1758. Construite par les Français en 1713, la forteresse constitue une base stratégique pour la conquête de Québec par les troupes britanniques. Après un siège difficile et violent, l'armée française cède Louisbourg aux Britanniques le 27 juillet 1758. La forteresse sera détruite en raison de la menace qu'elle représente en cas de reprise par les Français.
31 juillet 1759 - Bataille de Beauport
L'armée française remporte une victoire importante le 31 juillet 1759, lors de la bataille de Beauport, contre les Britanniques. Situé au Québec, le fort est un endroit stratégique pour la guerre de Conquête du Canada. Les troupes britanniques du général James Wolfe, débarquées le 26 juin, mettront près d'un mois à mettre leur plan d'attaque au point. Suite à une perte de quelques 400 soldats, l'armée britannique est obligée de se retirer.
19 septembre 1759 - Chute de Québec
Bombardés par la marine britannique depuis deux mois, les Français assiégés dans Québec capitulent. Le capitaine John Knox prend possession de la ville qui n'est plus qu'un champ de ruines. Le 13 septembre précédent, l'infanterie britannique avait défait les troupes françaises lors de la bataille des plaines d'Abraham, bataille au cours de laquelle Montcalm avait été tué. Les 15 000 habitants de la province deviennent sujets de la couronne d'Angleterre. L'armée française se replie sur Montréal qui tombera à son tour aux mains des Anglais un an plus tard.
28 avril 1760 - Bataille de Sainte-Foy
Le 28 avril 1760, l'armée française dirigée par le chevalier François Gaston de Lévis remporte sa dernière grande victoire au Canada, contre les Britanniques menés par le général Murray, lors de la bataille de Sainte-Foy, près de Québec. Durant les trois années qui suivirent, les colonies canadiennes restèrent sous le commandement de Murray. En 1763, lors du traité de Paris, la France préféra même conserver ses îles des Antilles au détriment du Canada.
8 septembre 1760 - Montréal cède face aux Britanniques
Peu de temps après la capitulation de la ville de Québec, Montréal, sous le pouvoir du gouverneur Vaudreuil, est à son tour contrainte à la reddition. Dès 1755, la guerre entre Britanniques et Français ravageait les territoires canadiens, avant même que ne débute la guerre de Sept ans (1756 – 1763), qui a alimenté les conflits. La totalité de la Nouvelle-France passe désormais aux mains des Anglais. Le traité de Paris, en 1763, établira officiellement le pouvoir britannique sur le Canada (sauf Saint-Pierre-et-Miquelon).
16 janvier 1761 - La France perd Pondichéry
Le général français Thomas Arthur de Lally-Tollendal capitule devant les Anglais à Pondichéry au terme de huit mois de siège. La France ne lui pardonnera pas cette défaite et l'accusera de trahison, eu égard à ses origines irlandaises. Lally-Tollendal sera jugé par le Parlement de Paris et exécuté en 1766. Son fils, avec le soutien de Voltaire, obtiendra sa réhabilitation en 1778. Quant au comptoir de Pondichéry, il sera restitué à la France par le traité de Paris, en 1763. Souvent occupé par les Britanniques dans les années qui suivront, il sera finalement rendu à l’Inde en 1954.
10 février 1763 - Fin de la guerre de Sept Ans
La signature du traité de Paris met fin à la guerre franco-anglaise. La France perd de nombreuses colonies : elle cède aux Anglais le Canada ainsi que la région à l’est du Mississippi, la Dominique, plusieurs îles antillaises, le Sénégal. En revanche, elle garde ses cinq comptoirs indous de Pondichéry, Chandernagor, Mahé, Yanaon et Karikal, ainsi que la Guadeloupe et la Martinique. Elle doit par contre renoncer à toute activité politique sur le territoire, détruisant les efforts diplomatiques de Dupleix. L'Espagne, quant à elle, récupère l'île de Cuba et reçoit la Louisiane des Français en compensation de la perte de la Floride qu'elle a donnée aux Anglais. Les accords du Traité de Paris sont signés par les représentants de la France, de l'Angleterre, de l’Espagne et du Portugal, après trois ans d'âpres négociations.
22 juin 1774 - L’Acte de Québec assure aux Canadiens français une certaine liberté
Voté par le Parlement anglais sous le pouvoir de Georges III, l’Acte de Québec rétablit les lois civiles françaises et permet aux habitants d’exercer leur foi catholique. Ils ont également la possibilité d’acquérir des terres et la langue française est conservée. Les frontières du Québec sont même repoussées. Toutefois, le système pénal britannique reste en vigueur. Cet acte subira des modifications lors de la mise en place de l’Acte constitutionnel de 1791.
23 août 1791 - Révolte des esclaves à Haïti
Dans la nuit du 22 au 23 août 1791, les esclaves de la colonie française de Saint-Domingue (île d'Haïti dans les Antilles), se soulèvent contre leurs maîtres. La révolte est menée par Boukman, un prêtre vaudou. C'est le début d'une guerre qui aboutira à l'indépendance d'Haïti le 1er janvier 1804. L'UNESCO fera du 23 août "la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition".
30 avril 1803 - Bonaparte cède la Louisiane
La Louisiane et ses territoires avaient été repris à l'Espagne en 1800. Les États-Unis les achètent à la France pour 80 millions de francs, soit 15 millions de dollars. Napoléon Bonaparte, Premier Consul, dépend de cet argent pour financer sa guerre contre l'Angleterre. Pour sa part, le président américain Thomas Jefferson a doublé la taille de son pays (dont la Louisiane est le 18e État) et d'avoir débloqué la frontière du Mississippi pour ouvrir la voie à l'expansion de son pays.
18 novembre 1803 - Les troupes françaises sont défaites à Saint-Domingue
Le commandant Donatien de Rochambeau et ses hommes épuisés par près de deux ans de guerre d'indépendance et décimés par la fièvre jaune capitulent devant les révolutionnaires haïtiens. Le général Dessalines successeur de Toussaint Louverture proclamera l'indépendance de l'île le 1er janvier 1804, après que les garnisons napoléoniennes se soient rendues les une après les autres. Saint-Domingue reprendra le nom que lui donnaient ses premiers habitants, les indiens Arawak, Haïti.
1 janvier 1804 - Indépendance d'Haïti
Sous le commandement du général Jean-Jacques Dessalines, les esclaves insurgés de la possession française de Saint-Domingue, proclament l'indépendance de la partie occidentale de l'île. Ils lui redonnent le nom de "Haïti", ancien nom donné à l'île par ses premiers habitants, les indiens Arawak. Haïti devient la première république noire du monde et le premier état indépendant du sous-continent américain. Au mois de septembre Dessalines s'autoproclamera empereur.
14 juin 1830 - Les Français débarquent en Algérie
Les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, à 25 kilomètres d'Alger. L'Algérie est alors sous la souveraineté du sultan d'Istanbul, mais dans les faits l'intérieur du pays est laissé à l'abandon. La conquête française de l'Algérie a été déclenchée fortuitement : en 1827, le dey d'Alger donne un coup d'éventail au consul de France qui refuse de s'engager sur le remboursement d'un prêt, et en 1830, Charles X décide d'envoyer une expédition punitive à Alger. Trois semaines après ce débarquement, le dey d'Alger donnera sa capitulation.
5 juillet 1830 - Prise d'Alger
Trois semaines après l'invasion française en Algérie, Alger capitule. Le Dey Hussein abdique avec la garantie de conserver sa liberté et ses richesses personnelles. Sous le commandement du général Bourmont, 37 000 soldats français entrent dans la capitale et la saccagent. La conquête de l'Algérie avait commencé le 14 juin après que le Dey d'Alger ait frappé le consul de France d'un coup d'éventail. Sous couvert d'une expédition punitive, l'opération se transforme en guerre de colonisation.
9 novembre 1836 - Echec de l'expédition sur Constantine
Les troupes françaises emmenées par la maréchal Clauzel doivent battre en retraite face au bey de Constantine Ahmd. Les français mal équipés pour le froid sont surpris par la neige et se retirent sans livrer bataille. La conquête de l'Algérie est compromise, Clauzel est immédiatement remplacé par le général Damrémont à la tête de l'Armée d'Afrique.
29 décembre 1840 - Le général Bugeaud est nommé gouverneur général de l'Algérie
Le 29 décembre 1840, le général Thomas Robert Bugeaud est nommé gouverneur général de l'Algérie. Il se rend à son poste en 1841 et prend de nouvelles mesures pour soumettre les Algériens. Il adapte l'armée à une guerre de contre-guérilla et pratique la politique de la terre brûlée. Ses méthodes expéditives sont parfois décriées, comme les « enfumades », et choquent l'opinion. Malgré la soumission d'Abd el-Kader en 1847, il est remplacé par le duc d'Aumale.
25 avril 1841 - Mayotte devient française
Après avoir été achetée au sultan Andriantsoly, l'île de Mayotte devient française, le 25 avril 1841. La France prend l'avantage sur les Britanniques dans la course à la colonisation des îles dans l'océan Indien. Si le reste des îles de l'archipel des Comores passe sous protectorat français en 1886, Mayotte garde le statut de colonie.
14 août 1844 - Défaite de l'armée Marocaine contre la France
Le gouverneur général de l'Algérie, Thomas Bugeaud, mène son armée à la victoire contre les troupes marocaines. Dirigé par le sultan Abd al-Rahman, le Maroc a soutenu le seigneur de guerre algérien Abd el-Kader contre le colonialisme. La bataille se déroule près de la frontière algérienne, non loin de la rivière Isly. Bugeaud, qui reçoit le titre de duc d'Isly, vaincra finalement Abd el-Kader en 1847.
23 décembre 1847 - Reddition d'Abd-El-Kader
Abd-el-Kader, émir de Mascara, se rend aux Français. Depuis le début de l'invasion de l'Algérie (1830), le souverain a violemment résisté aux colons en menant une guerre sainte appelée "Jihâd". Expulsé du Maroc, où il s'était réfugié, il est obligé de se rendre au général Lamoricière. L'émir est emprisonné à Toulon et libéré par Napoléon III en 1852. Pour la France, la reddition du plus ardent opposant à la colonisation en Algérie marque le début de l'occupation complète du pays.
24 septembre 1853 - La Nouvelle Calédonie officiellement française
Au nom de Napoléon III, le contre-amiral Febvrier-Despointes prend possession de l'archipel découvert par James Cook en 1774. Par ce geste, la France veut retrouver son prestige colonial, disparu un siècle plus tôt avec la perte du Québec et de la Louisiane. En 1864, l'archipel calédonien devient un bagne pour un certain nombre de prisonniers algériens ou communards. Mais avec la découverte de gisements de nickel, des immigrants français, dont beaucoup d'origine alsacienne, vont peupler la côte calédonienne. Les habitants de la Nouvelle-Calédonie, appelés "Kanaks", doivent apprendre à vivre avec les Blancs, surnommés "Caldoches".
19 novembre 1858 - Supression de la Compagnie des Indes
Suite à la révolte des soldats cipayes en Inde, la Compagnie anglaise des Indes orientales, cède ses pouvoirs à la couronne d'Angleterre. Elle ne peut plus gérer efficacement les soulèvements populaires qui éclatent régulièrement en Inde continentale contre l'occupant britannique. Fondée au XVIIème siècle à Londres, elle détient le monopole du commerce dans l'Océan Indien. Dès 1784 elle se place sous la tutelle de la monarchie. En abolissant la Compagnie des Indes, les Anglais vont instaurer une politique plus souple en Inde.
17 février 1859 - Les Français prennent Saigon
L'amiral Rigault de Genouilly envahit la ville de Saigon en Indochine après que des missionnaires français aient appelé à l'aide. Quelques années auparavant, un héritier du trône nommé Nguyên Anh s'était allié à l'un d'entre eux, l'évêque Pigneau de Béghaine, pour reconquérir l'Annam et le Tonkin. Victorieux en 1802, l'empire de la dynastie Nguyên se réforme, mais la Cochinchine tombe dans le désordre et les Français doivent intervenir. Après Saigon, ils vont conquérir la Cochinchine jusqu'en 1867.
5 juin 1862 - Les Français en Cochinchine
L'empereur d'Annam Tu Duc cède la basse Cochinchine, grenier à riz du Viêt Nam, à la France par le traité de Saigon. C'est le début de la présence française en Indochine. Entre 1862 et 1867, les Français se feront reconnaître la possession des provinces voisines et créeront la colonie de Cochinchine. Celle-ci sera rattachée au Viêt Nam en 1949. Les Français quitteront le Viêt Nam après leur défaite à Diên Biên Phu en 1954.
11 août 1863 - Protectorat français sur le Cambodge
Le royaume du Cambodge, pour échapper à l'emprise du Siam (actuelle Thaïlande) et de l'Annam (actuel Viêt Nam), demande de l'aide à la France. Par le traité de protectorat, le roi Norodom Ier s'interdit toute relation avec une puissance étrangère sans l'accord de la France et un résident général est installé à Pnom Penh. En 1887, le Cambodge sera intégré à l'Indochine française et le roi perdra toute autorité. Le pays retrouvera son indépendance en 1953, sous le règne de Norodom Sihanouk.
12 mai 1881 - La Tunisie sous protectorat français
Le gouvernement français et le bey (souverain) de Tunis signent un traité au palais de Kassar Saïd, près du Bardo, dans la banlieue de Tunis. La Tunisie, sous la tutelle franco-italo-britannique depuis la crise financière de 1867, reconnaît alors le protectorat français. Dès le mois d'avril, les troupes françaises avaient envahi le territoire, sous prétexte que des Kroumirs franchissaient la frontière algérienne. Face à l'invasion, le bey de Tunis, Sadok bey, a fini par céder. Par ce protectorat, la France espère protéger ses positions en Algérie.
15 novembre 1884 - Début de la conférence de Berlin
Le 15 novembre 1884 s'ouvre la conférence de Berlin, qui réunit quatorze pays, dont la France, l'Italie ou la Russie. Durant cette réunion qui se déroula jusqu'au 15 février 1885, on discuta du règlement de la colonisation sur le continent africain entre les puissances européennes, ainsi que du conflit entre la France et le Belgique au Congo. La conférence aboutit à la libre navigation sur les fleuves Niger et Congo.
26 février 1885 - L'Europe se partage le continent africain
La conférence de Berlin, convoquée le 15 novembre 1884 à l'instigation du chancelier prussien Otto von Bismarck, prend fin. Les 14 pays européens présents et les États-Unis ont mis fin aux conflits coloniaux qui ravageaient le continent africain en le partageant. Le Roi des Belges, Léopold II, obtient le Congo à titre personnel. La Grande-Bretagne renonce à ses revendications sur ce territoire et établit son hégémonie sur un axe allant du Cap au Caire. La France obtient toutes les terres au sud du Sahara et l'Allemagne, l'Afrique de l'Ouest. La conférence de Berlin décide également de la libre circulation des navires marchands sur les fleuves Congo et Niger.
20 décembre 1886 - Joseph Gallieni est nommé gouverneur général du Soudan français
Le 20 décembre 1886, Joseph Gallieni est nommé gouverneur général du Soudan français, qui correspond aujourd'hui au Mali. Ce militaire né le 24 avril 1849 revient d'une mission de trois ans en Martinique, et vient d'être nommé lieutenant-colonel. Durant son mandat, il parviendra à obtenir la rive gauche du Niger, en signant un traité avec Samori. Il quitte l'Afrique en 1891. Il meurt le 27 mai 1916 durant la Première Guerre mondiale.
29 octobre 1888 - Internationalisation du canal de Suez
Un traité signé à Constantinople par plusieurs pays, dont l'Angleterre, donne au canal de Suez un statut international. Ainsi, il peut être emprunté par tous les navires sans exception, quelques soient leur nationalité, et ce, en temps de paix comme en temps de guerre. L’Angleterre détenant depuis 1875 la majorité des parts de la Compagnie du canal, la convention ne sera pas toujours respectée au cours des années futures, notamment lors des deux guerres mondiales.
16 juin 1895 - La naissance de l'AOF
Un décret institue le gouvernement général de l'Afrique-Occidentale française (AOF). Il regroupe les colonies africaines françaises du Sénégal, du Soudan français, de la Guinée et de la Côte d’Ivoire. Par la suite s’y ajouteront le royaume du Dahomey (futur Bénin), la Haute-Volta (futur Burkina Faso), la Maurétanie et le Niger. Le territoire sera alors divisé en huit territoires, avec à la tête de chacun d'eux un gouverneur. En 1958, la décolonisation entraînera l'éclatement de cette fédération.
20 mai 1896 - Djibouti colonie française
Le territoire de Djibouti, situé dans la corne de l'Afrique (Est), devient officiellement une colonie française et prend le nom de "Côte française de Somalis". Implantés dans la région depuis 1862, les Français, sous l’impulsion de Léonce Lagarde, avaient fondé le port de Djibouti en 1888. En 1946, la colonie deviendra un Territoire d'outre-mer avant d'accéder à l'indépendance en 1977. La France continuera pourtant de se servir de Djibouti comme d'une base militaire en Afrique.
16 septembre 1896 - Le Général Gallieni gouverneur de Madagascar
Après une expédition française, la "Grande île" est annexée par la France. Le général Gallieni est alors chargé d'organiser la pacification politique et militaire du pays en abolissant la monarchie. La reine nationaliste Ranavalona III est déposée et envoyer en exil. Il abolit l'esclavage et met fin au régime féodal. Gallieni, figure essentielle de l'histoire malgache, avait sa statue équestre au milieu de la capitale malgache Antananarivo jusqu'en 1972.
13 février 1897 - Paul Doumer en Indochine
L'homme politique Paul Doumer est nommé Gouverneur général de l'Indochine le 13 février 1897. Durant ses fonctions, il s'investit dans la construction du chemin de fer du Yunnan et encourage la plantation massive d'hévéas pour la production de caoutchouc. L'échec économique lié au chemin de fer mène à son remplacement en 1902.
27 février 1897 - Destitution de Ranavalona III de Madagascar
La France envahit Madagascar dès 1895. Dans la nuit du 27 au 28 février 1897, le gouverneur général Joseph Gallieni fait arrêter Ranavalona III, reine de Madagascar, et la destitue, ce qui met fin au royaume de Madagascar et transforme l'île en colonie française. La reine est alors exilée à La Réunion.
1 octobre 1897 - Louis Lépine est nommé gouverneur général de l'Algérie
Après avoir été préfet de police de la Seine en 1893, Louis Lépine est nommé Gouverneur général de l'Algérie le 1er octobre 1897. L'administration de l'Algérie dépend en effet du ministère de l'Intérieur depuis 1896. Lépine reste en poste jusqu'en 1899. Il doit faire face aux émeutes antijuives de 1898.
10 juillet 1898 - Crise de Fachoda
Les Français atteignent les premiers le site de Fachoda. Depuis 1896, la mission française du capitaine Marchand fait route à marche forcée vers le Soudan afin de devancer les Britanniques dans leur progression vers le haut Nil. Lorsque le général anglais Kitchener rejoint à son tour la ville occupée par Marchand, c’est le début de la crise. L'Angleterre adresse un ultimatum à la France, la sommant de se retirer. Paris refuse en conditionnant son départ à l'obtention d'un débouché sur le Nil. Fachoda sera, au final, un échec cuisant et humiliant pour la France, qui finira par céder à la pression diplomatique et militaire des Anglais le 3 novembre, ordonnant le retrait des troupes. Celui-ci sera effectif le 11 décembre.
26 juillet 1898 - Edouard Lafferière devient gouverneur général de l'Algérie
Après avoir été vice-président du Conseil d'Etat, Edouard Laferrière est nommé gouverneur général de l'Algérie le 26 juillet 1898. Il s'attèle à la création de délégations financières, au sein desquelles siègent des Européens et des Algériens.
2 septembre 1903 - Bataille d'El-Moungar
Le 2 septembre 1903, l'armée française remporte la victoire contre les Marocains, lors de la bataille d'El-Moungar, dans le sud-oranais. Cette bataille se déroule entre des légionnaires et des Berabers, des guerriers nomades. Malgré des ennemis très offensifs, la compagnie française les met en fuite, grâce à l'arrivée de renforts. A la suite de la bataille d'El-Moungar, le gouverneur d'Algérie décide de lancer une grande campagne de pacification du Maroc.
7 avril 1906 - La conférence d'Algésiras
Depuis des années, le Maroc est convoité par la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Espagne. Les rivalités qui naissent entre ces grandes puissances permettaient au pays de conserver son indépendance. La conférence d’Algésiras reconnaît la position économique de chacun, plaçant le Maroc sous contrôle international. Elle consacrera également l’influence de la France sur une partie du territoire, en lui octroyant des droits spéciaux. L’Allemagne, cependant, insatisfaite, tentera de récupérer une partie du pays, ce qui mènera à l’incident d’Agadir (1911).
15 janvier 1910 - Fondation de l’Afrique-Équatoriale française
Le gouvernement général de l’A-ÉF est mis en place et rassemble les possessions françaises de l’Oubangui-Chari, du Gabon, du Moyen Congo et du Tchad. La capitale de cette fédération s’installera à Brazzaville. En 1946, la nouvelle Constitution intégrera les colonies au sein des territoires d’outre-mer. En 1958, un référendum sera organisé pour l’adoption d’une Constitution et instaurera l’indépendance des quatre territoires au sein de la Communauté française.
30 mars 1912 - Le Maroc devient protectorat français
La signature du traité de Fès instaure l'installation d'un protectorat français au Maroc. Le sultan Moulay Hafiz s'engage à ne conclure aucune alliance avec un autre pays que la France et à ne contracter aucun emprunt auprès d'une autre puissance. De son côté la France promet de respecter le sultan et la religion musulmane. Les pouvoirs du gouvernement français au Maroc seront détenus par un commissaire général de la République. Le général Lyautey doit remplir cette fonction.
24 juillet 1922 - L'Acte de Londres confirme la tutelle française sur le Liban
Suite au Traité de Sèvres qui a démantelé l’Empire Ottoman, le Liban espère acquérir son indépendance. Toutefois, le mandat français établi par ce même traité est confirmé par l’Acte de Londres. Après s’être mobilisé pour que la France établisse les frontières d’un Grand Liban, les Libanais, et notamment les Maronites, militeront pour une indépendance qu’ils n’obtiendront véritablement qu’en 1946. Toutefois, le Liban est immédiatement doté d'un conseil représentatif puis d'une constitution en 1926.
mars 1926 - Création de l'Étoile nord-africaine
Fondée en mars 1926 en France par des travailleurs émigrés algériens, l'Étoile nord-africaine est une organisation révolutionnaire qui œuvre, entre autres, pour l'indépendance de l'Algérie. Affiliée au Parti communiste français jusqu'en 1928, l'ENA s'engage également aux côtés de la classe ouvrière française dans la lutte sociale en France. Suite à de nombreuses dissensions et à une première suppression qui eut lieu en novembre 1929, l'organisation fondée par Messali Hadj et Si Djilani est finalement dissoute définitivement en janvier 1937.
11 mars 1937 - Création du Parti du peuple algérien
Fondée en 1926, l'Étoile nord-africaine (ENA) devient le Parti du peuple algérien. Ce changement de dénomination survient le 11 mars 1937, lorsque le politicien algérien Messali Hadj vit l'ENA dissoute par Léon Blum pour le motif qu'elle était une menace pour l'autorité de l'État. À la tête du PPA, Messali Hadj continuera son combat pour l'autonomie totale de l'Algérie au sein de la République française.
19 mars 1946 - Quatre nouveaux départements en France
La Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion deviennent des départements français. Les îles prennent le titre de DOM, département d'outre-mer.
19 décembre 1946 - Début de la guerre d'Indochine
Le Viet Minh, dirigé par Ho Chi Minh, président de l'État libre du Vietnam, entreprend de reprendre la ville de Hanoi. À 20 heures, la centrale électrique de la ville explose, annonçant le début du soulèvement. Les ressortissants français sont massacrés et les maisons pillées. Ho Chi Minh appelle tout le peuple vietnamien à se rebeller contre la présence française. La guerre d'Indochine commence. Elle se termine le 21 juillet 1954, avec la signature des accords de Genève, qui mettent définitivement fin à la présence française au Vietnam, au Laos et au Cambodge.
20 août 1953 - Le sultan du Maroc est renversé
Le sultan Mohammed V est destitué par le gouvernement français. En faveur de l'émancipation politique du Maroc, il est exilé avec ses fils, dont le futur roi Hassan II, en Corse puis à Madagascar. Cependant, la population ne reconnaît pas la légitimité du nouveau dirigeant Mohammed ben Arafa. Après des actes terroristes, la France se résigne en 1955 à accepter le retour de Mohammed V, qui régnera jusqu'à sa mort en 1961.
21 juillet 1954 - Les accords de Genève et la fin de la guerre d'Indochine
La Conférence de Genève, qui s'ouvre le 26 avril, réunit dix-neuf puissances, dont la France, les États-Unis, l'Angleterre, l'URSS, la Chine, la Corée et le Vietnam. Elle se termine par la signature des accords mettant fin à la guerre d'Indochine. Outre l'armistice du Vietnam, ces accords divisent le pays en deux États dont la frontière se situe au niveau du 17e parallèle. En outre, tous les pays reconnaissent l'indépendance du Laos et du Cambodge.
6 novembre 1955 - La France renonce au Maroc
Le président du Conseil, Edgar Faure, reconnaît Mohammed Ben Youssef comme sultan du Maroc. Le gouvernement français renonce donc au protectorat établi dans le pays depuis 1912. La France est tiraillée par les premiers signes de guerres d'indépendance en Afrique du Nord et préfère consacrer ses forces à l'Algérie. Le sultan Mohammed V rentre finalement au Maroc le 16 novembre et l'indépendance est officiellement proclamée le 2 mars 1956.
2 mars 1956 - Fin du protectorat français au Maroc
Après dix jours de négociations entre le président du Conseil français et le sultan du Maroc, Mohammed V, la France retire son protectorat et reconnaît l'indépendance du Maroc. Sous la pression populaire, l'Espagne renonce à son protectorat le 7 avril. Après quarante-quatre ans de tutelle étrangère, le Maroc est à nouveau autonome. En août 1957, le sultan Mohammed V se déclare roi du Maroc.
20 mars 1956 - Indépendance de la Tunisie
La France reconnaît l'indépendance de la Tunisie 18 jours après avoir reconnue celle du Maroc. Le traité du Bardo signé en 1881 qui établissait le protectorat français dans le pays est abrogé. La signature du protocole d'indépendance ne s'est pas fait sans heurts : deux colons français ont été assassinés et les attentats se sont multipliés. Après les élections d'avril 1956, Habib Bourguiba devient chef du gouvernement. Il proclamera la République tunisienne en juillet 1957 et en deviendra le premier président.
8 février 1958 - Bombardement de Sakhiet Sidi Youssef
En fin de matinée, onze bombardiers B 25 et six chasseurs français bombardent le village tunisien de Sakhiet Sidi Youssef à la frontière algéro-tunisienne. Le village est détruit, 62 civils sont tués et 130 personnes blessées. Au même moment, un convoi de la Croix-Rouge arrivait à Sakhiet pour y livrer des vivres. Plusieurs véhicules sont touchés. La communauté internationale est indignée. Le président tunisien Habib Bourguiba exige le retrait des troupes françaises de son pays. Le bombardement de Sakhiet Sidi Youssef est opéré en guise de représailles car, vers 9 heures du matin, un avion de reconnaissance française a été touché par l'ALN (Armée de Libération Nationale) algérienne.
26 juin 1960 - Madagascar indépendante
La République malgache, proclamée en 1958, accède à l'indépendance. L'île, située au sud-est de l'Afrique, d'une superficie plus grande que celle de la France, avait été annexée par les Français en 1896 et était devenu un territoire d'outre-mer (TOM) en 1946. En 1972, le président Philibert Tsiranana, débordé par des émeutes populaires, remettra le pouvoir aux militaires.
7 août 1960 - La Côte-d'Ivoire indépendante
Au cours du processus de décolonisation de l'Afrique noire française, après le Dahomey (Bénin), le Niger et la Haute-Volta (Burkina Faso), c'est la Côte d'Ivoire qui a proclamé son indépendance. Colonie française depuis 1893, territoire d'outre-mer (TOM) en 1946, république autonome en 1958, la Côte d'Ivoire accède à l'indépendance avec Félix Houphouët-Boigny, qui restera président jusqu'à sa mort en 1993.
13 août 1960 - Indépendance de la République Centrafricaine
La République Centrafricaine acquiert l’indépendance et David Dacko en est le premier président. Le principal personnage à avoir œuvrer pour cette indépendance, Barthélemy Boganda, est en effet décédé un an plus tôt dans un accident d’avion suspect. Le processus avait déjà abouti à une indépendance relative en 1958, avec la Communauté Française.
28 novembre 1960 - Indépendance de la Mauritanie
La Mauritanie proclame son indépendance malgré l’opposition du Maroc et de la ligue arabe. En effet, ils ne la reconnaissent pas et considèrent le territoire en question comme partie intégrante du Maroc. Le soutien de la France et de l’Espagne met en échec la tentative de récupération du territoire par le Maroc. Le premier président sera Moktar Ould Daddah, tandis que le pays rejoindra l’ONU dès 1961.
22 décembre 1974 - Les Comores choisissent l'indépendance
Avec 95% de "oui" les Comoriens se prononcent en faveur de l'indépendance, à l'exception de l'île de Mayotte qui elle reste française. L'archipel des Comores faisait partie des possessions française de l'Océan Indien depuis 1841, il avait acquis le statut de Territoire d'Outre-mer (TOM) en 1958.
6 novembre 1988 - Référendum sur la Nouvelle-Calédonie
Les Français se déclarent en faveur de l'autodétermination en Nouvelle-Calédonie à 79,9%. Ce référendum survient après la signature des "accords de Matignon" entre les forces de libération nationale Kanak de Jean-Marie Tjibaou et le gouvernement français de Michel Rocard. Les accords prévoient d'organiser un scrutin sur l'indépendance de l'île dans les 10 ans, en 1998.

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