Présidents américains : liste chronologique de George Washington à Joe Biden

Présidents américains : liste chronologique de George Washington à Joe Biden Washington, Lincoln, Roosevelt, Obama, Trump... Vous souhaitez en savoir plus sur l'histoire des États-Unis d'Amérique et sur les différents chefs d'État qui se sont succédé à la Maison Blanche ? Voici la liste chronologique des présidents américains.

Le 20 janvier 2021, Joe Biden remporte les élections présidentielles américaines en détrônant son adversaire, le président sortant Donald Trump. Il devient ainsi le 46e président des États-Unis d'Amérique depuis la ratification de la Constitution américaine de 1787. Mais quels ont été les précédents locataires qui ont séjourné à la Maison Blanche ? Pour le savoir, nous vous proposons de revenir en détail sur les différents personnages historiques qui ont incarné la fonction présidentielle sur plus de trois siècles d'Histoire. De George Washington à Barack Obama, en passant par Abraham Lincoln et JFK, voici la liste chronologique des 46 présidents des États-Unis.

George Washington, le premier président des États-Unis d'Amérique

Président George Washington
George Washington © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1789-1797

Parti : Fédéraliste

Ville de naissance (État) : Comté de Westmoreland (Virginie)

Commandant en chef de l'armée continentale pendant la Révolution américaine, George Washington est considéré comme un héros de la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique contre le Royaume-Uni. Issu d'une riche famille de planteurs de Virginie, ses talents d'orateur et son charisme auprès des soldats lui ont permis d'entreprendre une grande carrière militaire et politique. Appartenant au cercle fermé des Pères fondateurs des États -Unis, il devient en 1789 le premier à occuper la fonction de président et est reconduit quatre ans plus tard. Durant ces deux mandats, Washington pose les fondements de l'administration américaine. Il est également à l'origine de la création de l'US Navy, la marine de guerre américaine. Sa politique pragmatique vis-à-vis des autres puissances étrangères de l'époque a permis à son pays de tisser des relations diplomatiques et commerciales globalement avantageuses. C'est également sous Washington que débutent la conquête progressive des territoires de l'ouest et les guerres indiennes contre les populations autochtones. Les nombreuses dissensions entre les membres de son gouvernement vont aboutir à l'émergence des premiers partis politiques. George Washington a néanmoins laissé une empreinte indélébile dans l'histoire américaine. Son nom est rentré dans la postérité, à la fois utilisé pour désigner la capitale fédérale du pays et un État de la côte ouest.

John Adams, le premier pensionnaire de la Maison Blanche

Président John Adams
John Adams © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1797-1801

Parti : Fédéraliste

Ville de naissance (État) : Quincy (Massachusetts)

Vice-président des États-Unis pendant les deux mandats de George Washington, John Adams accède à la présidence dans un climat géopolitique tendu. La "quasi-guerre" entre les Américains et les Français pendant son mandat porte un sérieux coup aux relations entre les deux pays., mais permet dans le même temps d'afficher une certaine neutralité vis-à-vis des autres puissances européennes. La promulgation des lois sur les étrangers et la sédition (Alien and Sedition Acts) de 1798 n'a fait qu'aggraver les tensions au sein de son gouvernement. John Adams est le premier locataire de la Maison Blanche, achevée un an avant la fin de son mandat. Contrairement à son prédécesseur, il ne parvient pas à briguer un second mandat présidentiel, puisqu'il est battu aux élections présidentielles de 1800 par son propre vice-président, Thomas Jefferson.

Thomas Jefferson, l'auteur de la Déclaration d'indépendance des États-Unis

Président Thomas Jefferson
Thomas Jefferson © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1801-1809

Parti : Républicain-démocrate

Ville de naissance (État) : Shadwell (Virginie)

Biographie de Thomas Jefferson

Cofondateur et président du Parti républicain-démocrate (actuel Parti démocrate), Thomas Jefferson a grandement contribué à la rédaction de la Déclaration d'indépendance de 1776. Fervent défenseur des idées des Lumières et de la Révolution française, son premier mandat en tant que président est couronné de succès, notamment lorsqu'il parvient à racheter la Louisiane française en 1803. Ainsi, les États-Unis obtiennent de vastes étendues de territoires de plus de 200 millions d'hectares, équivalant à près d'un quart de leur superficie actuelle. Son deuxième mandat, beaucoup plus nuancé, marque le début de problèmes économiques suite à la mise en place d'un embargo empêchant tout navire de pénétrer ou de quitter le territoire américain. Ces difficultés vont dans le même temps accélérer la phase d'industrialisation des États-Unis, pour permettre au pays d'atteindre rapidement l'autosuffisance.

James Madison, le "Père de la Constitution"

Président James Madison
James Madison © Archivist - stock.adobe.com

Mandat : 1809-1817

Parti : Républicain-démocrate

Ville de naissance (État) : comté de King George (Virginie)           

Secrétaire d’État des États-Unis sous la présidence de Thomas Jefferson, James Madison est principalement connu pour sa contribution à la Constitution américaine de 1787, en particulier sur les dix premiers amendements de la Déclaration des droits. Ses deux mandats présidentiels sont perturbés par la guerre anglo-américaine (1812-1815) pour le contrôle des colonies britanniques canadiennes et de la région des Grands Lacs. La capitale fédérale Washington est assiégée puis incendiée, et le conflit s'achève sur un statu quo. Cependant, plusieurs victoires importantes comme celle de la bataille de La Nouvelle-Orléans de 1815 ont eu un important retentissement et sont encore aujourd'hui une source de fierté chez de nombreux américains.

James Monroe, l'homme à l'origine de la doctrine Monroe

Président James Monroe
James Monroe © candyman/123RF

Mandat : 1817-1825

Parti : Républicain-démocrate

Ville de naissance (État) : comté de Westmoreland (Virginie)     

Ancien secrétaire d'État pendant le mandat présidentiel de Madison, James Monroe remporte très largement la victoire lors des élections de 1816. Opposé au candidat fédéraliste Rufus King, la déroute de ce dernier est révélatrice de la tombée en désuétude du parti originel américain fondé par George Washington. La fin de son premier quadriennat est ternie par une grave crise financière en 1819, qui a de lourdes conséquences sur l'image et la confiance accordée aux banques. James Monroe est principalement connu aujourd'hui par la doctrine éponyme, qui trouve ses racines lors d'un discours du président en 1823 qui condamne les interventions européennes dans la colonisation du continent américain et d'une éventuelle mainmise sur les affaires des États-Unis. Pouvant être résumée par "L'Amérique aux Américains", elle implique dans le même sens que les États-Unis doivent garder une neutralité vis-à-vis des puissances d'Europe.

La présidence de James Monroe est également marquée par des dissensions économiques entre les États membres de l'Union. C'est par exemple le cas de l'esclavage, rejetée par les États situés au nord du pays et encouragée par ceux localisés au sud. Les premiers souhaitant que leur économie repose davantage sur le protectionnisme et sur d'importants investissements dans l'industrie. Les seconds en revanche sont nettement plus favorables à une internationalisation des échanges et à la mise en place de mesures esclavagistes, principalement dues au fait que la majorité de leurs revenus proviennent des plantations de coton. C'est dans ce contexte que le Sénat adopte en mars 1820 le compromis du Missouri qui, grâce à l'admission de ce nouvel État dans l'Union, fixe une première délimitation géographique entre territoires esclavagistes (au Sud) et abolitionnistes (au Nord).

John Quincy Adams, le président diplomate

Président John Quincy Adams
John Quincy Adams © Archivist - stock.adobe.com

Mandat : 1825-1829

Parti : Républicain-démocrate

Ville de naissance (État) : Braintree (Massachusetts)            

John Quincy Adams est l'ancien secrétaire d'État du président James Monroe, mais aussi le fils du deuxième président des États-Unis John Adams. Avant son accession à la présidence, il est principalement reconnu pour son travail de diplomate et d'ambassadeur. La campagne présidentielle de 1824 est marquée par de nombreuses querelles au sein du Parti républicain-démocrate, qui aboutissent à une scission entre les partisans de John Quincy Adams et ceux d'Andrew Jackson. Son unique mandat présidentiel est globalement difficile. Des mesures économiques prises à l'échelle nationale sur l'accroissement des pouvoirs publics sont dans la grande majorité refusées par le Congrès, et les accords commerciaux passés avec les grandes puissances européennes ne sont pas tous concluants. Néanmoins, les efforts de John Quincy Adams pour renflouer les caisses des États-Unis et amortir en partie la dette causée par la crise financière de 1919 sont souvent mis en avant.

Andrew Jackson, le "Lion de l'Amérique du Nord"

Président Andrew Jackon
Andrew Jackson © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1829-1837

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Waxhaw (Caroline du Nord)

Devenu orphelin pendant la Guerre d'indépendance américaine, Andrew Jackson a gravi un à un les échelons du commandement militaire. Il est l'un des instigateurs de la scission du Parti Républicain-démocrate de 1825, et le premier candidat du Parti démocrate. Malgré la mort de sa femme Rachel quelques semaines après son investiture, celui qu'on surnommait Old Hickory ("Vieux Noyer") en référence à son caractère inflexible et sa sévérité accède à la présidence lors des élections de 1828. Antiesclavagiste, Andrew Jackson est néanmoins responsable de la politique de déportation de dizaines de milliers d'amérindiens comme les tribus Cherokees, contraintes à l'exil vers l'Ouest au-delà du Mississippi. Pendant ses deux mandats consécutifs à la Maison Blanche, Jackson est confronté à des différends économiques de la part de certaines institutions, notamment la Seconde Banque des États-Unis. Personnage charismatique et controversé, il était autant apprécié par ses partisans et une grande partie des catégories populaires que détesté par ses détracteurs, par exemple les élites et les gros propriétaires terriens.

Martin Van Buren, le président pacifiste

Président Martin Van Buren
Martin Van Buren © Archivist - stock.adobe.com

Mandat : 1837-1841

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Kinderhook (New York)

Issu d'une famille originaire des Pays-Bas, Martin Van Buren entre en politique en parallèle de sa carrière de juriste. Vice-président des États-Unis entre 1833 et 1837, il succède à Andrew Jackson en remportant la présidentielle face à son futur successeur William Henry Harrison. Il fait face dès le début de son mandat à la panique bancaire de 1837 et à la crise financière qui en découle, conséquences directes de la politique de laissez-faire de son prédécesseur. Van Buren se place à plusieurs égards dans la continuité des méthodes jacksoniennes, par exemple en poursuivant la déportations des Indiens d'Amérique. Mais contrairement à Jackson, il est considéré par les historiens comme un président pacifique, souhaitant le plus possible éviter les conflits. Ainsi, il parvient à apaiser les tensions et à enrayer la menace d'une nouvelle guerre avec le Royaume-Uni entre 1837 et 1838 suite à des soulèvements populaires dans les colonies britanniques au Canada, des territoires situés à la jonction des frontières américaines.

William Henry Harrison, le président au mandat le plus court

Président William Henry Harrison
William Henry Harrison © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1841

Parti : Whig

Ville de naissance (État) : plantation de Berkeley (Virginie)

Ancien gouverneur du territoire de l'Indiana, William Henry Harrison est principalement connu pour sa carrière militaire et sa participation dans le cadre des guerres indiennes. Lors de la bataille de Tippecanoe, il commande un bataillon d'un millier de fantassins contre une coalition de tribus luttant contre la privatisation de leurs terres par les colons. Devenu général, il s'illustre également dans plusieurs théâtres d'opérations de la guerre anglo-américaine. Par exemple en 1813 lors de la bataille de la rivière Thames contre une alliance entre les Anglais et le chef shawnee Tecumseh. Il entame une carrière politique en intégrant le parti Whig, créé vers 1933-1934. Il échoue une première fois lors des élections présidentielles de 1936 face à Martin Van Buren, mais il est élu suite à sa seconde participation lors de l'élection de 1940. Il devient ainsi le premier candidat whig à accéder à la présidence des États-Unis. Son mandat est cependant de très courte durée, puisqu'il décède des complications causées par un rhume un mois seulement après son investiture en tant que Président, à l'âge de 68 ans. Il s'agit encore à l'heure actuelle du mandat présidentiel le plus bref de l'histoire des États-Unis.

John Tyler, le premier vice-président qui a remplacé un président

Président John Tyler
John Tyler © Archivist - stock.adobe.com

Mandat : 1841-1845

Parti : Whig

Ville de naissance (État) : comté de Charles City (Virginie)

Ancien gouverneur de Virginie devenu sénateur, John Tyler devient, suite à l'élection présidentielle de 1940, le vice-président du regretté William Henry Harrison. Ce dernier étant décédé seulement trente jours après son discours d'investiture, une crise institutionnelle survient à cause de nombreux manquements dans la Constitution des États-Unis. Elle ne prévoyait pas à l'époque un ordre de succession clairement défini en cas de destitution, de démission ou dans ce cas précis de décès du Président en cours de mandat. C'est finalement Tyler qui endosse la responsabilité de chef d'État suite à la mort de Harrison. Il s'agit de la première fois qu'un vice-président américain accède à la Maison Blanche de cette manière. Son mandat est particulièrement chaotique sur le plan intérieur : querelles avec son propre parti jusqu'à en être exclu, vétos intempestifs contre l'augmentation des droits de douanes, démission de la quasi-totalité de son propre cabinet présidentiel… Ses quelques succès sur le plan international, notamment la ratification de traités avec la Grande-Bretagne et l'Empire chinois, sont rapidement tombés en désuétude avec les années. Néanmoins, Tyler était plutôt apprécié dans les États du Sud, notamment pour sa volonté de maintenir l'esclavage et pour le projet d'annexion du Texas qui aboutira au début du mandat de son successeur James Knox Polk.

James K. Polk, le président expansionniste

Président James K Polk
James K. Polk © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1845-1849

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Pineville (Caroline du Nord)

Ancien avocat et gouverneur de l'État du Tennessee, James Knox Polk est à de nombreux égards perçu comme l'héritier spirituel d'Andrew Jackson. Sa présidence est marquée par une forte politique expansionniste, qui s'inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs tout en s'appuyant sur le concept de "destinée manifeste", idée selon laquelle la conquête de nouveaux territoires était un devoir d'ordre divin pour les États-Unis. Caractérisée entre autres par l'annexion du Texas en 1845, elle eut pour conséquence le déclenchement de la guerre américano-mexicaine (1846-1848) et l'acquisition de nouvelles terres dans le sud-ouest. On peut par exemple citer la Californie, qui devient dans les années qui suivent le théâtre de nombreux déplacements migratoires suite à la découverte de gisements aurifères : la fameuse ruée vers l'or.

Zachary Taylor, le président malchanceux à la santé fragile

Président Zachary Taylor
Zachary Taylor © Archivist - stock.adobe.com

Mandat : 1849-1850

Parti : Whig

Ville de naissance (État) : Barboursville (Virginie)

Ancien héros de guerre ayant participé aux campagnes militaires contre les Amérindiens et surtout au conflit américano-mexicain lors de la bataille décisive de Monterrey, Zachary Taylor est élu président alors que sa popularité est à son apogée. Sa première année passée à la tête du pays est mouvementée, notamment à cause de la nécessité d’administrer les nouveaux territoires acquis suite à la guerre contre le Mexique, à savoir les futurs États d'Arizona, de la Californie, du Colorado, du Nevada, du Nouveau-Mexique et de l'Utah. Ayant depuis toujours souffert de problèmes de santé récurrents, Taylor n'achève pas sa seconde année de mandat à la tête des États-Unis, puisqu'il décède des suites d'un trouble de l'estomac le 9 juillet 1850 à l'âge de 65 ans.

Millard Fillmore, le dernier président whig

Président Millard Fillmore
Millard Fillmore © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1850-1853

Parti : Whig

Ville de naissance (État) : Moravia (New York)

Millard Fillmore, en tant que vice-président Zachary Taylor, prend sa place suite au décès de ce dernier. Il est le deuxième vice-président après John Tyler à assumer cette responsabilité. On retient principalement de son mandat son soutien au compromis de 1850 réalisé entre les États du Nord et du Sud lors de l'entrée de la Californie, située au Sud mais souhaitant abolir l'esclavage, au sein de l'Union. Tout comme le compromis du Missouri de 1820, il cristallise de nouvelles divergences d'opinions et d'intérêts entre les esclavagistes, qui exigent un retour des esclaves en fuite dans les territoires du Nord, et les abolitionnistes. Les États du Sud obtiennent finalement gain de cause sur cette question et la Californie intègre la fédération en tant qu’État abolitionniste, au prix du déclin de popularité du président et des tensions croissantes entre le Nord et le Sud. C'est également lors de ce mandat que de nouvelles relations avec des puissances étrangères commencent à se tisser, notamment avec le shogunat japonais suite à l'expédition de Matthew Perry. Millard Fillmore est le dernier représentant du parti whig à la Maison Blanche, qui tombe en désuétude jusqu'à sa disparition de l'échiquier politique en 1860.

Franklin Pierce, le président qui a déstabilisé le pays

Président Franklin Pierce
Franklin Pierce © Archivist - stock.adobe.com

Mandat : 1853-1857

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Hillsborough (New Hampshire)

Ancien représentant et sénateur du New Hampshire, Franklin Pierce remporte les élections présidentielles de 1852 dans un climat particulièrement tendu sur les questions de l'esclavage. Pour ne rien arranger, son fils cadet meurt sous ses yeux lors du déraillement d'un train peu de temps avant son investiture à la présidence, plongeant Pierce dans une profonde dépression. Son inquiétude vis-à-vis des positions abolitionnistes l'amène à prendre des décisions qui favorisent largement les territoires du Sud, au détriment de ceux du Nord qui se sentent rapidement lésés. L'exemple le plus flagrant étant la loi Kansas-Nebraska, qui abroge le compromis du Missouri en laissant à la population la possibilité de choisir s'ils souhaitent appliquer ou non l'esclavage dans leur État ou territoire. Les conséquences sont dramatiques et des tensions internes parmi la population commencent à éclater et prennent un tournant de guerre civile, en particulier à la frontière du Kansas et du Missouri lors des événements du Bleeding Kansas ("Kansas sanglant"). Les mesures prises par Franklin Pierce ont eu de lourdes conséquences sur la détérioration de la stabilité des États-Unis, ainsi que sur les prémices de la future guerre de Sécession.

James Buchanan, le "pire président de l'histoire des États-Unis" ?

Président James Buchanan
James Buchanan © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1857-1861

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Cove Gap (Pennsylvanie)

Secrétaire d'État durant le mandat présidentiel de James K. Polk une dizaine d'années auparavant, James Buchanan est perçu par beaucoup comme l'un des pires présidents américains de l'Histoire. Bien qu'il ait souffert des décisions politiques discutables et néfastes pour l'unité nationale qui ont été prises par ses prédécesseurs, Buchanan et son administration n'ont pas pu prendre les bonnes mesures pour éteindre l'incendie. L'opposition croissante entre les abolitionnistes au Nord et les esclavagistes au Sud est plus forte que jamais durant sa présidence. Les dissensions au sein du Parti démocrate et la montée en puissance du Parti Républicain, résolument antiesclavagiste. Enfin, le pays est frappé dès 1857 par une grave crise économique, la première à s'étendre à l'international et dans des puissances comme le Royaume-Uni ou la France. Les choix et surtout l'absence de mesures fortes par le gouvernement de Buchanan et le Congrès vont permettre à Abraham Lincoln, candidat du Parti républicain et fervent abolitionniste, d'être élu président lors des élections de 1960. En réponse, les États du Sud décident de quitter l'Union : c'est le début de la guerre de Sécession, la guerre civile la plus meurtrière de l'histoire des États-Unis.

Abraham Lincoln, le président à l'origine de l'abolition de l'esclavage

Président Abraham Lincoln
Abraham Lincoln © petervick167 / 123RF

Mandat : 1861-1865

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Comté de Hardin (Kentucky)

Candidat du jeune Parti républicain et le premier à accéder à la Maison Blanche, l'élection d'Abraham Lincoln constitue l'élément déclencheur de la guerre de Sécession. Ne reconnaissant pas l'élection de Lincoln, notamment pour ses convictions antiesclavagistes, les États du Sud décident de faire sécession en formant les États confédérés d'Amérique. Bien que cette guerre civile longue de quatre ans (entre 1961 et 1965) soit la plus mortifère de l'histoire américaine, la plupart des décisions prises par Lincoln ont grandement contribué à limiter les pertes. Souhaitant plus que tout réintégrer les territoires sécessionnistes dans l'Union et garantir une unité nationale, il est assassiné d'une balle dans la tête le 15 avril 1865 par John Wilkes Booth. Il venait à peine d'être réélu pour un second mandat et la guerre s'était terminée depuis quelques jours à peine. Le 6 décembre 1865, la question de l'esclavage est résolue par la promulgation du XIIIe amendement de la Constitution, amendement qui abolit définitivement l'esclavage au Nord comme au Sud. Abraham Lincoln est considéré par les historiens et par la grande majorité des américains comme l'un des meilleurs présidents que les États-Unis aient connus.

Andrew Johnson, le premier président victime d'une procédure d'impeachment

Président Andrew Johnson
Andrew Johnson © Archivist - stock.adobe.com

Mandat : 1865-1869

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Raleigh (Caroline du Nord)

Vice-président d'Abraham Lincoln, Andrew Johnson a la lourde tâche de prendre la succession de ce dernier suite à son assassinat et de reconstruire un pays ravagé par quatre années de guerre civile. Ancien sénateur du Tennessee au déclenchement de la guerre de Sécession, il est l'un des rares hommes politiques à souhaiter un rapprochement avec l'Union alors qu'il dépend d'un État du Sud favorable à l'esclavage. Sa présidence est marquée par la promulgation de lois restrictives envers les noirs affranchis au bon-vouloir des États : les Black Codes. Les tensions entre Johnson et le Congrès, notamment à cause des nombreuses lois avortées à cause du droit de véto du président, aboutissent en 1868 à la première procédure de destitution (impeachment) de l'histoire américaine. Cette tentative n'aboutit pas et Andrew Johnson termine son unique mandat présidentiel un an plus tard.

Ulysses S. Grant, le héros de la guerre de Sécession

Président Ulysses S. Grant
Ulysses S. Grant © Georgios Kollidas - stock.adobe.com

Mandat : 1869-1877

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Point Pleasant (Ohio)

Soldat de carrière, Ulysses S. Grant accède au sommet du commandement militaire pendant la guerre de Sécession. Nommé général en chef des armées de l'Union par Lincoln en 1863 grâce à ses nombreuses victoires, il est réputé pour ses qualités de meneur d'hommes et pour la violence de ses stratégies de combat. Opposé à de multiples reprises aux troupes confédérées du général Robert E. Lee, il parvient à obtenir la reddition de ce dernier lors de la bataille d'Appomattox. Le premier mandat d'Ulysses Grant à la tête du pays est l'occasion de renforcer les lois favorables à l'inclusion des affranchis Afro-Américains dans la société. On peut par exemple citer l'adoption du XVe amendement de la Constitution, leur permettant d'accéder au droit de vote. Ou bien les Enforcement Acts promulgués entre 1840 et 1841,  qui renforcent la protection des droits civiques accordés aux noirs. Néanmoins, le contexte social est toujours tendu pour les personnes de couleur, et Grant est contraint d'envoyer l'armée pour faire respecter la législation. La défiance envers l'autorité fédérale dans les États du Sud ou la montée en puissance d'organisations comme le Ku Klux Klan ne font qu'aggraver le racisme et font de nombreuses victimes. Le second mandat de Grant est terni par plusieurs scandales de corruption au sein de son administration. La panique financière du 18 septembre 1873 a aussi de lourdes conséquences sur l'économie américaine. Les conséquences de cette dernière vont par la suite aboutir par une période de ralentissement économique à l'échelle mondiale jusqu'à la fin du XIXe siècle, à savoir la Grande Déflation.

Rutherford B. Hayes, le président de la réconciliation entre Nord et Sud

Président Rutherford B. Hayes
Rutherford B. Hayes © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1877-1881

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Delaware (Ohio)

Ancien gouverneur de l'Ohio, Rutherford Birchard Hayes a combattu aux côtés de l'Union durant la guerre mais n'a pas obtenu la même réputation que son prédécesseur Ulysses Grant. Son élection est l'une des plus controversées de l'histoire des présidents américains, étant donné qu'il est élu avec 285 grands électeurs contre 254 pour son adversaire Samuel Jones Tilden mais que ce dernier a obtenu 51% des voix. Les États démocrates au Sud acceptent de reconnaitre sa victoire en échange de l'arrêt des expéditions militaires ayant pour mission de faire appliquer les lois de protection des Afro-Américains. Il achève au cours de son unique mandat la politique de Reconstruction entreprise depuis la fin de la guerre de Sécession, notamment encourageant l'industrialisation des territoires du Sud du pays. C'est également avec Rutherford Birchard Hayes que les relations entre États du Nord et États du Sud s'améliorent drastiquement. Souhaitant plus d'égalité des chances et de méritocratie au sein des entreprises et des administrations, l'éducation pour tous est l'une des ambitions qui lui tint le plus à cœur. Ses réformes sociales et économiques n'ont pas fait l'unanimité, y compris au sein de son propre parti. Notamment sa volonté de conserver l'étalon-or du dollar, ce dernier étant désigné en partie responsable de la crise financière de 1873. Cette mesure est source de divergences avec le Sénat lors du vote du Bland-Allison Act , qui aboutit à un retour partiel à une conversion de l'argent en dollar.

James A. Garfield, le président assassiné

Président James A. Garfield
James A. Garfield © Georgios Kollidas - stock.adobe.com

Mandat : 1881

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Orange (Ohio)

Ayant siégé pendant près de 18 ans à la Chambre des représentants, James Abram Garfield remporte l'élection présidentielle de 1880, l'une des plus serrées avec à peine 2000 voix d'écarts avec le candidat démocrate Winfield Scott Hancock. Le renforcement des acquis sociaux des Afro-Américains est l'un des principaux objectifs de campagne de Garfield, notamment avec la proposition d'un système éducatif ouvert à tous inspiré de son prédécesseur Rutherford B. Hayes. Cette période constitue un tournant, puisque des personnes de couleur affranchis comme Frederick Douglass ou Blanche Bruce accèdent pour la première fois à des postes à responsabilités. Garfield est grièvement blessé par balle lors d'un discours le 2 juillet 1881 par Charles J. Guiteau. Il décède le 19 septembre 1881 des suites de ses blessures, probablement d'une infection causée par les tentatives des médecins d'enlever la balle.

Chester Alan Arthur, le président qui a réformé la fonction publique

Président Chester Alan Arthur
Chester Alan Arthur © candyman / 123RF

Mandat : 1881-1885

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Fairfield (Vermont)

Vice-président du défunt James A. Garfield, Chester Alan Arthur accède à la présidence lorsque ce dernier décède de ses blessures quelques semaines après sa tentative d'assassinat. Farouche opposant à la corruption présente au sein des administrations publiques, il affirme son intention de réformer le système en profondeur en proposant le Pendleton Act en 1883. Malgré son opposition, plusieurs lois sont votées par le Sénat pour limiter les droits civiques des noirs et pour restreindre l'immigration. La plus notable étant le Chinese Exclusion Act qui interdisait l'entrée sur le territoire américain de nouveaux travailleurs immigrés de Chine pendant dix ans. Ces derniers, considérés par les entreprises comme une main d'œuvre moins coûteuse, sont accusés d'avoir une influence néfaste sur les revenus des ouvriers à cause de leurs prétentions salariales moins élevées. Chester Arthur a également tenté de réduire les barrières tarifaires pour compenser les revenus trop importants engrangés par l’État et aboutir à une politique budgétaire plus équilibrée.

Grover Cleveland, le président qui a réalisé deux mandats non consécutifs

Président Grover Cleveland
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Mandat : 1885-1889 puis 1893-1897

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Caldwell (New Jersey)

Ancien gouverneur de l’État de New York, Grover Cleveland a la particularité d'avoir été élu lors de deux élections présidentielles non consécutives. Il est ainsi le 22e président des États-Unis entre 1885 et 1889, puis le 24e de 1893 à 1897, une performance qu'il est le seul à avoir accompli. Il est également le premier candidat du Parti démocrate à accéder à la Maison Blanche via les élections depuis James Buchanan en 1857 et la guerre de Sécession. Cleveland est l'un des présidents qui a le plus utilisé son véto, notamment à cause de l'écrasante majorité des Républicains au Congrès pour proposer les lois. Il est réputé pour ses prises de positions fermes et pour ne faire que peu de concessions. Lors de la grève massive des salariés de l'entreprise ferroviaire Pullman Company, il envoie l'armée fédérale pour mettre fin aux revendications des syndicats. Battu par le candidat républicain Benjamin Harrison lors des élections de 1888, Grover Cleveland parvient à l'empêcher de briguer un second mandat en 1892 et retourne à la Maison Blanche. Malheureusement, son incapacité à régler les difficultés économiques qui frappent le pays à cette période le dissuadent de se représenter une nouvelle fois.

Benjamin Harrison, le président favorable à la création d'un marché libre

Président Benjamin Harrison
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 Mandat : 1889-1893

 Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : comté de Hamilton (Ohio)

Ancien militaire et sénateur de l'Indiana, Benjamin Harrison remporte les élections présidentielles de 1888 contre le président sortant Grover Cleveland. Le natif du comté d'Hamilton marche sur les traces de son grand-père William Henry Harrison, président des États-Unis emporté par la maladie un mois après son investiture. Le mandat de Benjamin Harrison est mouvementé. Six nouveaux territoires intègrent l'Union, à savoir le Dakota du Nord, le Dakota du Sud, le Montana, l'État de Washington, le Wyoming et enfin l'Idaho, un record pour un seul mandat. La mesure la plus importante prise sous l'administration Harrison est la proclamation du Sherman Antitrust Act en 1890. Cette loi interdit les accords illicites entre des organisations ou des entreprises (synonymes de création de monopoles privés) et encourage la création d'un marché américain sain basé sur la libre concurrence. On peut également mentionner le contexte géopolitique et les relations tendues entre les États-Unis et d'autres pays du continent américain sous le mandat d'Harrison. Par exemple, la question de la pêche près de l'Alaska avec le Canada, ayant gagné son indépendance depuis 1867, ou bien lorsque des réfugiés chiliens sont accueillis sur le sol américain alors que la guerre civile fait rage dans leur pays natal.

William McKinley, le président qui marque le début de l'impérialisme américain

Président William McKinley
William McKinley © morphart / 123RF

Mandat : 1897-1901

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Niles (Ohio)

Ancien gouverneur de l'Ohio ayant siégé à la Chambre des représentants, William McKinley est à l'origine de l'augmentation des droits de douane par l'adoption du McKinley Tariff en 1890. Devenu président des États-Unis sept ans plus tard, le début de son mandat est marqué par la guerre hispano-américaine de 1898. Elle a pour conséquences l'indépendance de l'île de Cuba et le passage d'anciens territoires ultra-marins espagnols sous contrôle américain, comme le territoire de Porto Rico. L'archipel hawaïen est également assimilé à la même période, même s'il ne devient un État à part entière que près de soixante ans plus tard. Toutes ces nouvelles possessions sont révélatrices de la volonté des États-Unis d'étendre leur influence sur les territoires d'outre-mer, un peu à la manière des empires coloniaux des grandes puissances européennes. Le passage définitif à l'étalon-or sur le cours du dollar est amorcé grâce au Gold Standard Act de 1900. Entamant un second mandat suite à sa victoire aux présidentielles de 1900, McKinley est victime d'une tentative d'assassinat quelques mois plus tard par un anarchiste, Leon Czolgosz. Il décède quelques jours plus tard des suites de ses blessures causées par les deux balles reçues dans le ventre.

Theodore Roosevelt, le président écologiste au "gros bâton"

Président Theodore Roosevelt
Theodore Roosevelt © LIBRARY OF CONGRESS/SOBOL RICHARD

Mandat : 1901-1909

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : New York (New York)

Biographie de Theodore Roosevelt

Lieutenant-colonel de cavalerie pendant la guerre hispano-américaine de 1898, Theodore "Teddy" Roosevelt est nommé vice-président par William McKinley lors de son ultime mandat. Suite à la mort de ce dernier, il est finalement désigné comme son successeur à la Maison Blanche. Il est le plus jeune président de l'histoire des États-Unis et le premier vice-président à avoir été élu président pour un deuxième mandat, un témoignage de sa grande popularité. Son visage a été taillé dans la roche du Mont Rushmore aux côtés de ceux de Washington, Jefferson et Lincoln, signe qu'il est également considéré comme un président important de l'histoire américaine. Partisan d'un interventionnisme fort pour protéger les intérêts de son pays, la politique de Roosevelt à l'étranger est plus connue aujourd'hui sous l'appellation de Big Stick ("Gros bâton"). Elle est popularisée suite à un discours dans lequel il explique qu'il est préférable de "parler doucement et porter un gros bâton". Il poursuit en parallèle la mise en place de mesures protectionnistes, notamment sur l'immigration avec deux lois en 1902 et 1907 interdisant respectivement l'entrée de travailleurs chinois et japonais sur le territoire américain. Pour sa neutralité et ses positions vis-à-vis de la guerre russo-japonaise (1904-1905), Roosevelt obtient le prix Nobel de la paix en 1906. Passionné de zoologie et de chasse, il met en place un certain nombre mesures environnementales, notamment en impulsant la création de parcs naturels et de zones protégées pour les animaux.

William Howard Taft, le président de la "politique du dollar"

Président William Howard Taft
William Howard Taft © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1909-1913

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Cincinnati (Ohio)

Secrétaire du département de la Guerre pendant le deuxième mandat de Theodore Roosevelt, William Howard Taft a toujours donné sa préférence à l'exercice du droit plutôt qu'à la politique. Élu président lors des élections de 1908, l'une des principales mesures prises dans son unique mandat concerne l'instauration de l'impôt sur le revenu via le XVIe amendement de la Constitution. Sa politique extérieure est dans la continuité de son prédécesseur, en se concentrant néanmoins plus sur des placements économiques et sur le développement des États-Unis sur la scène internationale. Elle est surnommée "politique du dollar". La faible popularité de Taft au sein du Parti républicain entraîne en 1912 la fondation du Parti progressiste, qui parvient à faire concourir Roosevelt lors des présidentielles de 1912. La division des voix entre les deux entités profite largement à l'accession du candidat démocrate Woodrow Wilson à la Maison Blanche. William Howard Taft a la particularité d'être le seul chef d'État américain à avoir également exercé la fonction de président de la Cour suprême, poste qu'il occupe entre 1921 et 1930.

Woodrow Wilson, le président de la Première Guerre mondiale

Président Woodrow Wilson
Woodrow Wilson © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1913-1921

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Staunton (Virginie)

Biographie de Woodrow Wilson

Ancien gouverneur du New Jersey, Woodrow Wilson accède à la présidence des États-Unis dans un contexte international tendu. Pacifiste convaincu aspirant à un monde dénué de conflits, il porte son attention dès le début de son mandat sur le Mexique, rongé de l'intérieur par les soulèvements militaires pendant la décennie 1910-1920. Souhaitant initialement éviter l'implication de son pays dans la Première Guerre mondiale, les troupes américaines interviennent sur le continent européen à partir d'avril 1917.  Cette décision difficile pour Wilson fait en partie suite à la projet d'alliance par l'Empire allemand avec le Mexique, avec en échange la possibilité de récupérer les territoires perdus lors de la guerre américano-mexicaine. Une fois la guerre achevée, le président démocrate propose un plan de relance pour reconstruire l'Europe, connu aujourd'hui sous l'appellation "quatorze points de Wilson". Wilson est récompensé par le prix Nobel de la paix de 1919. Le Volstead Act promulgué la même année interdit la vente et la production d'alcool sur l'ensemble du territoire américain : c'est le début de la période de prohibition. C'est enfin à la fin de sa présidence, plus précisément en 1920, que les femmes américaines obtiennent le droit de vote.

Warren G. Harding, le président mort dans d'étranges circonstances

Président Warren G. Harding
Warren G. Harding © /AP/SIPA

Mandat : 1921-1923

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : comté de Morrow (Ohio)

Sénateur de l'État de l'Ohio de 1915 jusqu'à son élection en tant que président, Warren Gamaliel Harding rompt brutalement avec la politique progressiste de ses aînés. Ses premières années à la tête du pays marquent le retour de lois strictes contre l'immigration et de l'augmentation des droits de douanes. Harding semblait se désintéresser de la fonction présidentielle et ne pas y tenir une grande importance, préférant s'adonner à ses passions comme le golf ou le poker. De nombreux cas de corruptions sont révélés et entachent la réputation de plusieurs de ses amis proches (surnommés par la presse le "gang de l'Ohio"), amis qu'il a lui-même nommés et parfois à des postes importants. Souhaitant renforcer sa popularité auprès des américains, il entame à l'été 1923 une traversée des États-Unis. Premier pensionnaire de la Maison Blanche à poser le pied en Alaska, c'est justement suite à ce voyage qu'il décède, frappé par une pneumonie fulgurante après seulement deux ans de mandat. Sa mort, survenue dans des circonstances troubles, alimente encore aujourd'hui les soupçons d'une éventuelle tentative d'assassinat.

Calvin Coolidge, le président des "Roaring Twenties"

Président Calvin Coolidge
Calvin Coolidge © Brian - stock.adobe.com

Mandat : 1923-1929

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Plymouth (Vermont)

En tant que vice-président de Warren G. Harding, Calvin Coolidge lui succède suite à son décès afin d'achever son mandat jusqu'aux élections présidentielles de 1924. Même si ces dernières sont remportées par Coolidge, la mort de son fils a laissé des séquelles profondes et a eu des répercussions sur le caractère de l'homme politique. Il confie les affaires économiques à Herbert Hoover, secrétaire au Commerce et son futur successeur à la Maison Blanche. Les conséquences dépassent toutes les espérances et la croissance du pays décolle : c'est le début des Années folles, les "Roaring Twenties". Mais la politique de "laissez-faire" prônée par Coolidge n'a pas eu que des retombées positives, notamment quand se pose la problématique de l'industrialisation de l'agriculture. De nombreux spécialistes affirment que c'est en partie à cause des décisions du républicain que s'est produit le krach boursier de 1929, annonciateur de la période de Grande Dépression. C'est aussi sous son mandat que les Amérindiens obtiennent la citoyenneté américaine, notamment grâce aux services rendus pendant la Première Guerre mondiale. L'Indian Citizenship Act est adopté en 1924.

Herbert Hoover, le président jugé responsable de la Grande Dépression

Président Herbert Hoover
Herbert Hoover © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1929-1933

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : West Branch (Iowa)

Secrétaire au Commerce des États-Unis pendant la présidence de Clavin Coolidge, Herbert Hoover prend ses nouvelles fonctions l'année où la santé économique du pays est au plus bas de la décennie. Fin octobre 1929, le krach et l'explosion de la bulle spéculative sont annonciateurs de la Grande Dépression. Malgré de nombreuses mesures prises, Hoover ne parvient pas à contenir les effets de la crise financière, qui a de lourdes conséquences sur les chiffres relatifs au chômage et à la pauvreté. Ces effets se font ressentir de l'autre côté de l'Atlantique, en particulier en Allemagne où le parti nazi d'Adolf Hitler est propulsé sur le devant de la scène. La popularité d'Herbert Hoover a été grandement entachée par la Grande Dépression, et les relations cordiales entre les États-Unis et les puissances européennes depuis la fin de la guerre se sont considérablement dégradées. Un comble pour celui qui a auparavant été considéré comme l'un des grands artisans de la prospérité économique des Années folles de la décennie 1920.

Franklin D. Roosevelt, le président du "New Deal" et de la Seconde Guerre mondiale

Président Franklin D Roosevelt
Franklin D. Roosevelt © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1933-1945

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Hyde Park (New York)

Biographie de Franklin D. Roosevelt

Ancien gouverneur de l'État de New York, Franklin Delano Roosevelt possède des ancêtres communs avec l'ancien président Theodore Roosevelt. Sa principale mission lors de son entrée à la Maison Blanche est de trouver des solutions au marasme économique de la Grande Dépression. Ses intentions de repenser les fondements de l'économie américaine sont avancées dès le début de sa campagne électorale. Un nouveau programme interventionniste capable de réguler l'économie, le "New Deal", est rapidement mis en œuvre. Cette politique ambitieuse n'a pas les effets escomptés sur le plan économique, dans la mesure où la promesse d'un retour vers une prospérité équivalente aux années 1920 n'est pas remplie. Elle permet en revanche de nombreuses avancées sociales, avec notamment la première sécurité sociale (Social Security Act) en 1935 et la mise en place d'un État-providence. Suite à l'attaque japonaise sur Pearl Harbor en décembre 1941 et l'entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, Franklin Roosevelt est l'un des chefs d'État les plus investis pendant le reste du conflit du côté des Alliés. Il est le président américain qui est resté le plus longtemps en service (12 ans), mais aussi celui qui a brigué le plus de mandats (quatre). Au début de la première année de son ultime mandat, Roosevelt s'éteint des suites d'une hémorragie cérébrale. Deux ans après sa mort, un nouvel amendement de la Constitution américaine est adopté en 1947 pour limiter à deux le nombre de mandats présidentiels.

Harry S. Truman, le président du "Fair Deal" et de la guerre froide

Président Harry S Truman
Harry S. Truman © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1945-1953

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Kansas City (Missouri)

Vice-président de Franklin D. Roosevelt lors de son dernier mandat à la tête du pays, Harry S. Truman lui succède pour les années suivantes suite à son décès. Il est élu pour un second mandat lors des élections de 1948. C'est sous la présidence de Truman que s'achève la Seconde Guerre mondiale, suite au largage des deux bombes atomiques sur les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki en août 1945. La politique de "Fair Deal" de Truman se place dans la continuité du "New Deal" de Roosevelt, bien que n'ayant pas eu les mêmes résultats et le même écho. Les tensions avec l'URSS de Staline aboutissent au déclenchement de la guerre froide et d'un rejet du communisme, appuyé par la promulgation de la doctrine Truman en 1947. C'est notamment pour freiner la progression des idées communistes en Asie que le gouvernement américain soutient la République de Corée du Sud lors du conflit qui l'oppose à la partie Nord du pays entre 1950 et 1953. C'est également durant la présidence de Truman que l'interventionnisme états-unien en Europe s'accentue, notamment avec les aides apportés par le plan Marshall aux pays qui peinent à se remettre des dépenses coûteuses et des pertes causées par la guerre.

Dwight D. Eisenhower, le président à l'initiative de la NASA et de la conquête spatiale

Mandat : 1953-1961

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Denison (Texas)

Biographie de Dwight D. Eisenhower

Président Dwight D. Eisenhower
Dwight D. Eisenhower © MARY EVANS/SIPA

Général pendant la Seconde Guerre mondiale, la réputation de héros de guerre de Dwight David Eisenhower lui permet d'être désigné commandant suprême de l'OTAN en 1951. Finalement, il est investi par le Parti républicain peu de temps après et remporte l'élection présidentielle de 1952. Les deux mandats consécutifs d'Eisenhower à la Maison Blanche sont l'occasion de détendre les relations avec le bloc communiste. La tâche est difficile à mettre en place, la "Peur Rouge" étant décuplée par la politique de chasse aux sorcières contre d'éventuels espions communistes. Initié par le sénateur Joseph McCarthy durant la première moitié des années 1950, le maccarthysme est notamment à l'origine de l'exécution des époux Rosenberg. À partir de 1955, les premiers contacts avec l'URSS désormais menée par Nikita Khrouchtchev semblent cordiaux. Mais l'espoir d'arriver à un accord est rapidement enterré, notamment à cause des événements survenus pendant la révolution cubaine ou encore lorsqu'un avion de reconnaissance américain est abattu en plein territoire soviétique. Eisenhower fait de la course à l'armement nucléaire et de la conquête spatiale ses principales priorités dans la lutte idéologique contre le bloc de l'Est. La National Aeronautics and Space Administration (ou NASA) est fondée en 1958. Une autre des grandes mesures prises sur le plan national par le gouvernement Eisenhower concerne la création en 1956 d'un réseau autoroutier inter-États passant par les grandes agglomérations américaines.

John Fitzgerald Kennedy, le président assassiné

Président John Fitzgerald Kennedy
John Fitzgerald Kennedy © Abbie Rowe / John F. Kennedy Presidential Library and Museum, Boston

Mandat : 1961-1963

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Brookline (Massachusetts)

Ayant siéger au Congrès des États-Unis en tant que représentant puis sénateur, John Fitzgerald Kennedy (ou JFK) est le plus jeune président à avoir franchi les portes de la Maison Blanche à l'issue d'une élection. À 46 ans, il doit faire face dès le début de son mandat à l'échec du débarquement de la baie des Cochons à Cuba, destiné à faire tomber le nouveau gouvernement de Fidel Castro. Le rapprochement de ce dernier avec l'URSS a conduit à l'événement le plus déterminant de la guerre froide, ayant failli conduire à un point de non-retour avec les Américains et déclencher un troisième conflit mondial. Déjà fragilisée par la construction du mur de Berlin sous l'initiative de la RDA (alors sous contrôle soviétique) en août 1961, les tensions avec le bloc de l'Est communiste se cristallisent lorsque des missiles nucléaires à dirigés vers le territoire américain sont découverts sur Cuba. La crise des missiles de Cuba d'octobre 1962 est finalement résolue suite aux échanges entre Kennedy et Khrouchtchev au prix de nombreuses concessions. Entretemps, Kennedy souhaite poursuivre la politique de conquête spatiale entamée par Eisenhower en lançant le programme Apollo dès 1961, avec pour finalité l'envoi de personnes sur la Lune. Il est également très populaire auprès des Afro-Américains pour son soutien en faveur de l'égalité des droits civiques, qui n'aboutissent qu'en 1964 pendant le mandat de son successeur Lyndon B. Johnson. En effet, le 22 novembre 1963, Kennedy est abattu lors d'une visite à Dallas par un tireur embusqué dans un immeuble. Le principal suspect, Lee Harvey Oswald, est assassiné deux jours plus tard. De nombreuses zones d'ombres subsistent encore aujourd'hui sur les véritables raisons de l'assassinat du président, ainsi que le nombre de personnes réellement impliquées dans l'attentat.

Lyndon B. Johnson, le président critiqué pour sa gestion de la guerre du Vietnam

Président Lyndon B. Johnson
Lyndon B. Johnson © Cecil Stoughton / White House

Mandat : 1963-1969

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Stonewall (Texas)

Biographie de Lyndon B. Johnson

Successeur de John Fitzgerald Kennedy à la Maison Blanche de par son statut de vice-président, Lyndon Baine Johnson achève le mandat de celui-ci et parvient à être réélu en 1964. Sa présidence constitue un tournant pour le mouvement des droits civiques mené par Martin Luther King et les Afro-Américains de manière plus générale. Plusieurs lois sont promulguées entre 1964 et 1968 pour mettre fin à la ségrégation raciale, par exemple les Civil Rights Act (1964 et 1968) ainsi que le Voting Rights Act de 1965. Lyndon Johnson fait des problèmes liés à la pauvreté l'une des ses principales priorités. Son programme "Great Society" comprend notamment une augmentation du budget alloué à l'éducation et une réforme du système de santé en faveur des plus démunis (Medicare, Medicaid). Johnson est cependant très critiqué pour sa volonté de poursuivre la guerre du Vietnam, nécessitant d'importants investissements économiques et provoquant des pertes humaines conséquentes. Des manifestations pacifistes en faveur d'un arrêt des hostilités se multiplient dans la deuxième partie des années 1960. On peut aussi citer l'émergence de mouvances contestataires ayant une influence sur les codes sociaux ou encore la musique, comme le mouvement hippie.

Richard Nixon, le président contraint à la démission suite au Watergate

Président Richard Nixon
Richard Nixon © MARY EVANS/SIPA

Mandat : 1969-1974

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Yorba Linda (Californie)

Biographie de Richard Nixon

Ancien vice-président d'Eisenhower, Richard Nixon est battu une première fois par Kennedy lors des élections présidentielles de 1960 avant d'être élu huit ans plus tard. C'est seulement quelques mois après son investiture que la mission Apollo 11 est couronnée de succès : les astronautes Neil Armstrong et Buzz Aldrin sont les premiers humains à marcher sur la Lune. Le mandat de Nixon marque l'apogée de la période de Détente et du dégel des relations entre les États-Unis et l'URSS de Léonid Brejnev. La venue de sportifs américains sur le sol chinois (faisant partie intégrante de la "diplomatie du ping pong") est l'occasion pour l'administration de créer une entente cordiale avec la Chine communiste de Mao Zedong. Il est de ce fait le premier président américain à poser le pied en République populaire de Chine. Ses tentatives d'écourter la guerre du Vietnam par des bombardements au napalm se soldent par un échec, et les troupes américaines sont contraintes d'évacuer le pays à partir de 1973. Le soutien matériel et financier de son gouvernement envers des pays étrangers, comme Israël dans la guerre du Kippour, explique en partie l'augmentation des prix du pétrole et le choc pétrolier de 1973. Malgré sa large réélection en 1972, son implication dans le scandale du Watergate le contraint à démissionner de son poste en 1974 suite à sa mise en inculpation. Nixon et ses collaborateurs sont en effet accusés d'avoir commandité un programme d'espionnage et d'écoute à destination de leurs adversaires du Parti démocrate.

Gerald Ford, le président victime de deux tentatives d'assassinat

Président Gerald Ford
Gerald Ford © Sipa

Mandat : 1974-1977

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Omaha (Nebraska)

Vice-président de Richard Nixon lors de sa démission, le Républicain Gerald Ford est contraint de prendre sa succession dans un climat complexe. Malgré la mise en place d'un embargo sur les exportations de produits pétroliers pour limiter les effets du choc de 1973, les États-Unis doivent faire face à une inflation préoccupante. En graciant l'ancien président Nixon de toutes les accusations liées au scandale du Watergate, Ford souhaite définitivement passer à autre chose et restaurer la confiance envers son parti. Cette décision a fait l'objet de nombreuses interrogations et n'a pas eu des conséquences positives sur les relations entre le président et le Congrès. En 1975, la commission Rockefeller est chargée d'enquêter sur des pratiques de la CIA contraires au droit américain, en particulier sur des cas de surveillance et de fichage de dizaines de milliers de citoyens. Gerald Ford poursuit la politique de Détente avec l'URSS entamée par son prédécesseur, notamment par la ratification des accords d'Helsinki de 1975. C'est durant cette même année que s'achève la guerre du Vietnam et commence la réunification du pays sous la houlette du régime communiste de la République Démocratique du Nord Viêt Nam. Gerald Ford est le président américain qui a été le plus victime de tentatives d'assassinat (deux), toutes ayant été déjouées.

Jimmy Carter, le président médiateur des conflits au Moyen-Orient

Président Jimmy Carter
Jimmy Carter © americanspirit / 123RF

Mandat : 1977-1981

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Plains (Géorgie)

Biographie de Jimmy Carter

Ancien gouverneur de Géorgie, James Earl "Jimmy" Carter remporte les élections de 1976 contre le président sortant Gerald Ford. Tout comme ce dernier, son unique mandat présidentiel à la tête du pays est marqué par les conséquences de l'inflation, en plus des effets d'un nouveau choc pétrolier, beaucoup plus sévère, en 1979. Ses qualités de médiateur et de diplomate ont notamment permis la signature des accords de Camp David entre Israël et l'Égypte. En réponse à la crise énergétique, il met en œuvre plusieurs mesures en faveur de la préservation environnementale et de la transition écologique. Malgré ces quelques succès, les tensions dans le golfe persique s'accentuent et compliquent la volonté de Jimmy Carter de préserver cette zone de tout conflit et d'y installer des bases américaines. On peut notamment citer la révolution iranienne (1979), le début de la guerre entre Iran et Irak (1980), mais aussi la rupture des relations avec l'URSS suite à leur arrivée en Afghanistan de 1979 à 1989. Plusieurs otages américains sont retenus prisonniers en Iran entre 1979 et 1981 en échange du retour du Shah, réfugié aux États-Unis depuis le début de la guerre civile. Le fiasco de l'opération Eagle Claw, chargée de récupérer les otages, et les autres échecs sur le plan international combinés aux difficultés économiques ont porté un sérieux coup à la popularité de Carter. Sa défaite contre le candidat républicain Ronald Reagan aux élections de 1980 en témoigne. Néanmoins, Jimmy Carter s'est par la suite distingué par ses engagements humanitaires par le biais de sa fondation, ce qui lui vaut en 2002 d'être récompensé par le prix Nobel de la Paix.

Ronald Reagan, l'ancien acteur devenu président

Président Ronald Reagan
Ronald Reagan © americanspirit / 123RF

Mandat : 1981-1989

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Tampico (Illinois)

Biographie de Ronald Reagan

Ancien acteur prolifique du début des années 30 jusqu'à la fin de la décennie 1950, Ronald Reagan commence sa carrière politique en 1967 lorsqu'il est élu gouverneur de Californie. Sa popularité croissante au sein du Parti républicain l'emmène jusqu'aux élections présidentielles de 1980, qu'il remporte face à Jimmy Carter. Pour relancer une économie en pleine inflation, il décide de prendre des mesures radicales par une politique libéraliste favorable au développement des grandes entreprises. Les Reaganomics sont un succès sur le plan de la croissance, mais sont d'autre part très largement responsables de l'accroissement des inégalités sociales et de la pauvreté pour les plus démunis. Inflexible, il n'hésite pas à renvoyer plus de 10 000 contrôleurs aériens refusant de reprendre le travail lors d'une grève syndicale en août 1981. Partisan de l'interventionnisme pour défendre les intérêts de son pays à l'étranger, Reagan donne l'autorisation d'envahir l'île de Grenade victime d'un coup d'Etat en 1982. Face à la montée des actes terroristes en Europe et des dissensions territoriales avec certains pays du Golfe, il donne l'ordre de bombarder la Libye de Mouammar Kadhafi en 1986. Devant la dégradation des relations avec l'URSS, Reagan va jusqu'à proposer un système de bouclier anti-missile nucléaire utopique pour l'époque : l'Initiative de défense stratégique (IDS). Mais c'est également sous son deuxième mandat que la guerre froide semble largement tourner au désavantage de l'Union soviétique, alors en pleine agonie.

George H. W. Bush, le président de la première guerre du Golfe

Président George H.W. Bush
George H. W. Bush © Arnie Sachs/NEWSCOM/SIPA

Mandat : 1989-1993

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Milton (Massachusetts)

Biographie de George H. W. Bush

Ex-ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies, George Herbert Walker Bush (Sr.) a également occupé la fonction de directeur de la CIA pendant le mandat de Gerald Ford. Devenu président à son tour, il s'inscrit dans la continuité de Reagan tant sur le plan économique que sur les affaires étrangères. L'année de son investiture, la chute du mur de Berlin constitue l'une des conséquences de l'effondrement des régimes soviétiques. C'est aussi sous le mandat de Bush Sr. que la guerre froide s'achève suite à l'éclatement de l'URSS en 1991. Une invasion du Panama est commanditée en décembre 1989 afin de déposer le dictateur Manuel Noriega. Suite à l'annexion du Koweït, la guerre du Golfe est déclarée en 1990 contre Saddam Hussein et l'Irak. L'une des dernières mesures prises par George H. W. Bush concerne la création d'une zone de libre échange avec le Canada et le Mexique effective à partir de 1994 : l'ALENA.

Bill Clinton, le président trop populaire auprès de la gente féminine

Président Bill Clinton
Bill Clinton © americanspirit / 123RF

Mandat : 1993-2001

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Hope (Arkansas)

Biographie de Bill Clinton

Ancien gouverneur de l'Arkansas, le démocrate William "Bill" Clinton remporte les élections de 1992 contre le président sortant George H. W. Bush. Sa présidence longue de deux mandats est complexifiée par la majorité de républicains au Congrès et de nombreux projets de lois sont avortés. La résolution du déficit budgétaire hérité de la politique de Reagan constitue l'une des principales missions de l'administration Clinton. Les conséquences sont globalement positives et les États-Unis connaissent une période de prospérité économique jusqu'au début des années 2000. Comme Jimmy Carter auparavant, Bill Clinton a agit en médiateur lors de conflits à l'étranger, par exemple à la ratification des accords d'Oslo de 1993 dans le cadre du conflit israélo-palestinien. Malgré des interventions militaires en Somalie et dans les Balkans lors des guerres de Yougoslavie, il regrette de ne pas avoir envoyé des troupes pour empêcher le génocide rwandais. Personnage à la réputation sulfureuse, plusieurs de ses infidélités faites au détriment de son épouse Hillary ont fait la une des journaux. Les révélations au sujet de Monica Lewinsky, une ancienne stagiaire à la Maison-Blanche, ont valu à Clinton une procédure d'impeachment (qui n'a pas abouti).

George W. Bush, le président de la lutte contre le terrorisme

Président George W. Bush
George W. Bush © americanspirit / 123RF

Mandat : 2001-2009

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : Hope (Arkansas)

Biographie de George W. Bush

Ex-gouverneur du Texas, George Walter Bush est le fils aîné de l'ancien président George H. W. Bush. Les attentats meurtriers du 11 septembre 2001 sur le World Trade Center sont un traumatisme pour l'ensemble de la population alors que son mandat vient à peine de commencer. Il revendique des moyens importants pour lutter contre les organisations terroristes, notamment les talibans et l'organisation Al-Qaïda en Afghanistan, mais aussi contre les armes de destruction massive. Comme son père avant lui, il implique les États-Unis dans un nouveau conflit contre l'Irak en 2003. Cette guerre est globalement considérée comme un fiasco et est critiquée par la majeure partie de l'opinion publique américaine. De nombreuses aides humanitaires ont été apportées sous l'administration Bush, notamment suite au tsunami de décembre 2004 dans l'océan Indien et aux deux ouragans (Katrina et Rita) de 2005. Bien qu'il soit favorable au développement d'énergies alternatives (en particulier l'éolien), Bush souhaite un retrait des États-Unis du protocole de Kyoto, ces derniers étant à l'époque responsables de près d'un quart des émissions de gaz à effet de serre. La crise des subprimes de 2007 part des États-Unis et se propage rapidement à l'international, entraînant de sérieuses répercussions sur l'économie mondiale.

Barack Obama, le premier président afro-américain

Président Barack Obama
Barack Obama © Mikhail Palinchak / 123RF

Mandat : 2009-2017

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Honolulu (Hawaï)

Ancien sénateur de l'Illinois, Barack Obama remporte l'élection présidentielle de 2008 contre John McCain. Il devient ainsi le premier afro-américain à siéger au Bureau ovale de la Maison-Blanche. Le début de son mandat est mouvementé, principalement à cause des retombées de la crise financière de 2008 dont il souhaite limiter les effets. Souhaitant réformer la protection sociale américaine qu'il juge trop restrictive, il est à l'origine d'une loi sur la protection des patients et les soins abordables : "Obamacare". Opposé à la guerre en Irak lancée par Bush, le retrait progressif des troupes américaines s'effectue progressivement à partir de 2009 et s'achève en 2011. La même année, le leader d'Al Qaïda Oussama Ben Laden est tué lors d'un raid des forces spéciales Navy SEALs. Malgré les déclarations d'Obama de vouloir mettre fin à la guerre, les frappes aériennes continuent de pleuvoir au Pakistan. Cela n'empêche pas le président américain d'être honoré par le prix Nobel de la paix en 2008. Les révélations d'Edward Snowden en 2013 sur les écoutes pratiquées par la NSA, le rapprochement avec Cuba en 2014 et la légalisation du mariage homosexuel en 2015 comptent parmi les événements marquants de son second mandat. Obama regrette que certaines mesures n'aient pas abouti, notamment le renforcement du contrôle sur les armes à feu devant la récurrence de fusillades meurtrières comme celles de Newtown en 2012 ou Orlando en 2016.

Donald Trump, le président qui a été banni de Twitter

Président Donald Trump
Donald Trump © uhland38 / 123RF

Mandat : 2017-2021

Parti : Républicain

Ville de naissance (État) : New York (New York)

Homme d'affaires ayant fait fortune dans l'immobilier, Donald Trump est élu président des États-Unis contre la candidate démocrate Hillary Clinton, femme de Bill Clinton. Personnage controversé tant dans ses prises de position que dans sa communication, il est particulièrement familier de l'utilisation de réseaux sociaux comme Twitter le long de sa campagne et de son mandat. Conservateur sur la plupart des sujets de société, il est à l'origine de mesures strictes concernant l’immigration. On peut par exemple citer son projet de mur à la frontière mexicaine et le décret présidentiel 13769, qui interdit dès 2017 l'entrée sur le territoire américain de ressortissants des pays arabo-musulmans avec une forte concentration terroriste. Ses résultats sur le plan économique sont en apparence bons, notamment sur les taux de chômage et la déréglementation fiscale. Cependant, ils sont à nuancer du fait de l'augmentation importante des inégalités et des effets désastreux de la pandémie mondiale de COVID-19 en 2020. Sceptique des conséquences du changement climatique, il annonce le retrait de son pays de l'accord de Paris sur le climat à l'été 2017. Particulièrement actif à l'étranger, c'est sous Trump que les relations entre les États-Unis et la Corée du Nord commencent à s'améliorer. Inversement, la diplomatie avec la Chine se tend et une véritable guerre commerciale est mise en place. Elle s'accompagne de restrictions comme des barrières douanières importantes et un recul des exportations chinoises sur le territoire américain. Suite à sa défaite à la présidentielle de 2020 contre Joe Biden, Trump refuse les résultats et jette de l'huile sur le feu. Un assaut sur le Capitole est lancé par ses partisans et Trump, accusé d'inciter les gens à la violence, est exclu de Twitter en janvier 2021.

Joe Biden, l'actuel président des États-Unis

Président Joe Biden
Joe Biden © Mikhail Palinchak

Mandat : 2021-2025

Parti : Démocrate

Ville de naissance (État) : Scranton (Pennsylvanie)

Biographie de Joe Biden

Ancien sénateur et vice-président de Barack Obama, Joe Biden arrive à la Maison Blanche dans un contexte de pandémie mondiale. Pour sa première année de mandat, son administration revient sur différentes mesures prises pendant la présidence de Donald Trump, notamment en ce qui concerne l'immigration et l'environnement. Ainsi, les expulsions d'étrangers en irrégularité sont suspendues, la construction du mur à la frontière mexicaine et le décret 13769 ("Muslim Ban") sont abrogés. Biden décide, contrairement à son prédécesseur, de réintégrer l'accord de Paris sur le climat. Pour l'heure, les principaux défis de son gouvernement portent sur la gestion de la crise sanitaire et la planification vaccinale.

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