Bataille de la Somme : dates, lieux, résumé des deux combats
Durant la Première Guerre mondiale, la bataille de la Somme s'effectue en deux temps : une première offensive en 1916 à l'issue indécise et une seconde en 1918, plus fructueuse, marquant le début de la retraite allemande.
Résumé des batailles de la Somme - Durant la Première Guerre mondiale, le département de la Somme est le théâtre de deux grandes offensives alliées contre les Allemands. La première débute à l'été 1916 sous les ordres de Joseph Joffre et durera cinq mois. Il s'agit de la première attaque conjointe franco-britannique. La bataille de la Somme de 1916 constitue l'une des batailles les plus meurtrières de toute la Grande Guerre. Les troupes françaises et britanniques tentent de percer les lignes allemandes sans succès. La seconde bataille de la Somme, en 1918, est une contre-offensive conjointement menée par la France, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie. En un mois, les Alliés parviennent à faire tomber le front allemand. Cette bataille est mise en œuvre pour répondre à l'offensive allemande du printemps précédent et fait partie de l'ultime série d'attaques (appelée l'offensive des Cent-Jours) qui mènera les Alliés à la victoire. La bataille de la Somme de 1918 constituera ainsi le premier pas vers la signature de l'Armistice du 11 novembre 1918.
Comment s'est déroulée la bataille de la Somme de 1916 ?
L'assaut est lancé le 1er juillet 1916. Les alliés britanniques et français se partagent une ligne de front d'une trentaine de kilomètres à l'est d'Amiens. Dès le premier jour, les pertes humaines côté Alliés sont extrêmement lourdes. Pendant cinq mois, les deux camps adverses s'épuiseront sans pour autant parvenir à une victoire concrète des uns ou des autres, malgré l'artillerie lourde et les chars d'assaut utilisés pour la première fois sur le champ de bataille. L'offensive prend fin le 18 novembre 1916. Les Français n'ont progressé que de 8 km et les Britanniques d'environ 12 km. Pour compléter ce résumé, voici les dates clés de la bataille de la Somme.
Comment s'est déroulée la bataille de la Somme de 1918 ?
Le 21 août 1918 débute la seconde bataille de la Somme. Cette contre-offensive alliée prend place dans le bassin de la Somme et commence par la prise réussie de la commune d'Albert. Les troupes alliées parviennent ensuite à briser les lignes allemandes à Péronne et à Bapaume, puis poursuivent l'avancée en prenant le contrôle de la ligne Drocourt-Quéant. La deuxième bataille de la Somme prend fin lorsque les Alliés (britanniques, australiens et américains) atteignent la ligne Hindenburg le 12 septembre 1918. La prise de la ligne Hindenburg a lieu fin septembre. Cette bataille fait partie de l'offensive des Cent-Jours qui mène quelques semaines plus tard les Alliés à la grande victoire.
Combien de morts y a-t-il eu dans la Somme ?
La bataille de la Somme de 1916 est l'affrontement le plus sanglant de toute la Première Guerre mondiale. De juillet à novembre 1916, on dénombre plus de 272 000 morts ou disparus sur le front côté Alliés et environ 170 000 soldats allemands morts ou disparus. Le nombre de blessés atteint les 615 000 pour les deux camps réunis, ce qui représente au total, plus d'un million de victimes pour la première bataille de la Somme. Le 1er juillet 1916 (premier jour de l'offensive) reste d'ailleurs la journée la plus meurtrière de toute l'histoire militaire britannique avec près de 20 000 morts, dont la majorité tuée dans les six premières minutes de la bataille. Lors de la seconde bataille de la Somme en 1918, les pertes côté Alliés sont moindres. On dénombre toutefois environ 5 600 soldats canadiens tués ou blessés durant la prise de la ligne Drocourt-Quéant.
Où se sont déroulées les batailles de la Somme ?
En 1916, la bataille de la Somme se déroule à l'est d'Amiens et plus précisément entre les villes de Beaumont-Hamel et de Chaulnes, proche des rives du fleuve. Les troupes britanniques sont positionnées au nord de la Somme. Les soldats français sont quant à eux positionnés au sud du fleuve. Entre le 1er juillet et le 18 novembre 1916, les Alliés n'avancent que de quelques kilomètres. La seconde bataille de la Somme de 1918 se déroule elle aussi dans le bassin du fleuve du même nom. L'offensive débute au niveau de la ville d'Albert et se poursuit à Bapaume et Péronne au nord du fleuve, jusqu'à environ 10 km au sud d'Arras.
Carte de la bataille de la Somme de 1916 en vidéo :
Quelles étaient les conditions de vie lors des batailles de la Somme ?
Les combats de la bataille de la Somme de 1916 se déroulent sur le plateau picard, dans des conditions climatiques difficiles. Le temps humide et venteux, la pluie et le brouillard rendent la progression des Alliés très compliquée. Le sol est boueux tout autant au nord qu'au sud du fleuve et les troupes peinent à avancer. Pour en savoir plus, voici les images de la première bataille de la Somme. En 1918, le climat est plus favorable. Toutefois, l'ennemi résiste et donne lieu à de violents combats dans les villages de la Somme ainsi qu'à des bombardements incessants au nord de l'Oise durant tout le mois d'août. Et aussi : Quelle est la vie des poilus dans les tranchées ?
Dates clés de la bataille de la Somme de 1916
1er juillet 1916 : l'échec britannique
Après une préparation d'artillerie de plusieurs jours en partie contrariée par la météo, les Alliés lancent l'assaut au matin. Lourdement chargés de plus de 30 kilos d'équipement, les Britanniques avancent au pas sur consigne : le commandement anglais a voulu éviter qu'ils se dispersent et pensait les forces allemandes décimées par les bombardements des jours précédents. Les Britanniques seront fauchés en masse par les tirs de mitrailleuse allemands.
Juillet-août 1916 : la lente progression
Après les résultats catastrophiques de l'offensive du 1er juillet, le commandement britannique voulait stopper l'attaque sur le front de la Somme, mais le maréchal Joffre, alors commandant en chef des armées françaises, refuse. S'ensuivent deux mois d'attaques et de contre-attaques marquées par de maigres progressions (bois de Longueval pour les Britanniques, plateau de Flaucourt pour les Français) et de lourdes pertes.
Le Transfert des forces allemandes
Malgré tout, l'état-major allemand flaire un danger de percement du front sur la Somme. Il prend alors la décision de retirer treize divisions du front de Verdun, ainsi que deux du secteur d'Ypres, dès juillet. De quoi réduire un peu la pression pour les alliés à Verdun. D'autres divisions seront retirées dans les semaines qui suivent. "Ici tout est porté à son point extrême : la haine, la déshumanisation, l'horreur et le sang. (…) Je ne sais plus ce qu'il peut encore advenir de nous" témoigne dans une lettre l'écrivain allemand Paul Zech, envoyé en renfort sur le front de Somme après avoir vécu Verdun.
Septembre-octobre 1916 : intensification des offensives alliées
Malgré une pluie incessante et un champ de bataille transformé en bourbier, plusieurs positions allemandes seront prises rapidement. Les Britanniques récupèrent surtout Ginchy, le 9 septembre. L'intervention de leurs premiers chars d'assaut, le 15 septembre, baptisés les "tanks" Mark I, connaîtra un succès mitigé en raison de leur manque d'agilité, mais permet toutefois de prendre plusieurs positions (Courcelette, Martinpuich, bois des Fourcaux...). Quant aux Français, ils enlèvent de nombreuses zones aux allemands et font des milliers de prisonniers. L'offensive conjointe anglo-française démarre le 25 septembre et dure jusqu'au 28. Elles permettent de récupérer Combles et Thiepval et de consolider les positions alliées, mais le mois d'octobre sera celui de l'essoufflement des forces.
Novembre 1916 : contre toute attente, fin de la bataille
Les combats semblent s'enliser en novembre, malgré quelques succès des Alliés. Dans la deuxième quinzaine du mois, la météo se dégrade, faisant subir aux soldats pluie glacée, blizzard et neige : de quoi faire échouer toutes les offensives. C'est, étrangement, ce qui précipitera la fin de la bataille de la Somme puisque le 21 novembre, le général Haig, à la tête de l'armée britannique, décide l'arrêt de l'offensive de ses hommes. Le général Foch, aux commandes de l'armée française présente dans la Somme, fera de même le 11 décembre 1916. Le maréchal Joffre, enfin, chef des armées de l'Hexagone à l'époque, met officiellement fin à l'offensive de la Somme le 18 décembre. Cette guerre d'usure façon Verdun n'aura permis d'atteindre aucun des objectifs principaux de Bapaume et Péronne.