Guerre de Vendée : résumé d'un génocide, carte, bilan, dates
Symbole des heures noires de la Révolution française et aujourd'hui encore sujet aux querelles idéologiques, la guerre de Vendée est l'un des déchirements les plus tragiques de l'Histoire de France entre 1793 et 1796.
Alors que la Révolution lutte avec ferveur contre les attaques prussiennes et autrichiennes, l'ouest de la France voit naître en 1793 une menace intérieure : l'insurrection Vendéenne. En quelques jours, la population passe d'un mécontentement latent depuis plusieurs années à des émeutes localisées. Rapidement, celles-ci dégénèrent en véritable guerre civile. Nommé "brigands", les Vendéens progressent vite avant de se heurter à la Terreur et de faire l'épreuve de sa loi. Les "brigands", devenus "contre-révolutionnaires", sont matés dans le sang. L'épisode principal de la guerre de Vendée s'étend de mars 1793 à mars 1796, toutefois, la région sera parcourue de spasmes insurrectionnels jusqu'en 1832. C'est pourquoi on utilise souvent le pluriel.
Les origines de la guerre de Vendée
L'histoire officielle a longtemps désigné la guerre de Vendée comme le foyer principal d'une contre-Révolution royaliste et catholique, dévouée au roi et aux prêtres réfractaires. En fait, les origines de cette guerre menée essentiellement par des paysans sont plus complexes et difficiles à démêler. Si les Vendéens réclament le retour de la monarchie, la volonté de rétablir l'Ancien Régime est moins la cause première de l'insurrection que la conséquence de multiples facteurs. En effet, la Vendée ne s'est pas soulevée à la chute de l'Ancien Régime, et l'exécution de Louis XVI n'a pas provoqué de troubles particuliers. Les Vendéens participent et acceptent la Révolution, mais sans grande ferveur. En revanche, le sort des paysans, très pauvres, ne s'est guère amélioré depuis 1789, et tend même à se dégrader. De surcroît, les biens ont changé de mains sans profiter au peuple. Par ailleurs, les inégalités de traitement entre monde urbain et monde rural attisent les rancœurs. En fait, cette situation n'est pas propre à la Vendée, des foyers d'insurrection existant un peu partout en France, notamment à Lyon, pour les mêmes raisons.
Mais une des particularités de la Vendée est la ferveur de la religion chrétienne, qui n'a pas vraiment accepté la Constitution Civile du Clergé et qui accueille et défend de nombreux prêtres réfractaires. La conscription de 300 000 hommes, décidée par la Convention le 24 février 1793, achève d'exaspérer les paysans : ceux-ci prennent alors les armes. Si certains de ses acteurs rejoindront la chouannerie, il ne faut pas confondre les Chouans (essentiellement bretons), agissant sous forme de guérilla, et les insurgés vendéens avançant de villes en villes en colonnes armées. Par ailleurs, le centre des événements n'est pas véritablement en Vendée : en fait, la révolte part des Mauges (sud Anjou) et s'étend à la fois à l'ouest dans le Marais breton (sud de la Loire-Atlantique), au sud dans la Vendée, et à l'est vers le Poitou.
L'insurrection vendéenne de 1793
Lorsque les hommes du gouvernement viennent chercher les soldats pour la conscription décidée par la Convention en 1793, ils sont accueillis par des émeutes paysannes, notamment à Machecoul, où la situation tourne à l'affrontement meurtrier le 10 mars 1793. A Tiffauges, Chemillé ou encore Saint-Florent-le-Vieil, les Bleus (ainsi surnommés à cause de leurs uniformes) reçoivent le même accueil. Le modeste sacristain Jacques Cathelineau prend alors la tête d'une véritable armée paysanne qui s'empare de Cholet le 14 mars. En pleine débâcle politique, les Girondins (groupe politique alors à la tête de la Convention nationale) ne parviennent pas à réagir. Les insurgés vendéens progressent à pas de géant et ont désormais choisi leur camp en se nommant "armée catholique et royale". Ils veulent mettre à bas une Révolution qui a destitué leurs prêtres et semble ne pas avoir tenu ses promesses. Des nobles rejoignent l'armée à l'image du comte de La Rochejaquelein ou du marquis de Bonchamps, ainsi que le royaliste Charette de La Contrie. Le 1er mai 1793, Thouars est conquis, puis Fontenay-le-Comte et enfin Saumur le 9 juin. Restés sur la rive sud de la Loire, les Vendéens la franchissent puis hésitent : doivent-ils prendre Tours pour marcher sur Paris, ou assurer leurs arrières en prenant Angers puis Nantes ?
Nantes, échec de la contre-révolution
Le choix est fait de s'emparer de Nantes. Mais, après la prise d'Angers, la marche glorieuse s'arrête aux portes de la cité ligérienne (du bassin de la Loire). Charette et ses troupes se heurtent à une résistance organisée. Cathelineau est tué alors que les troupes reculent. Nantes portera malheur aux Vendéens puisqu'elle sera plus tard le siège de la répression de Carrier. Le Comité de salut public, désormais aux mains des Montagnards (groupe politique de la Révolution française opposé aux Girondins, et qui prend le pouvoir fin mai 1793), réagit vivement et monte une "armée de l'ouest" pour mettre fin à la contre-révolution. Les colonnes républicaines aux ordres de Kléber partent de Nantes et de Niort et repoussent rapidement les Vendéens. Cholet est ainsi reprise le 17 octobre 1793.
La Virée de Galerne
Mais La Rochejaquelein ne compte pas rendre les armes. Il fait traverser la Loire à ses troupes. Désormais, l'objectif est d'atteindre Laval, puis de remonter à Granville. Les Vendéens espèrent en effet trouver des troupes anglaises dans le port normand. C'est la virée de "Galerne", terme celtique désignant un vent du nord-ouest. La colonne hétéroclite d'hommes, femmes et enfants remporte quelques succès, et commet quelques exactions, notamment au sein des troupes stationnées à Château-Gontier. Mais ils subissent plusieurs échecs, d'abord à Granville où ils font marche arrière, et surtout au Mans, avant de terminer leur course à Savenay, près de Nantes, le 23 décembre 1793. Les Bleus répondent aux exactions des Blancs en agissant avec la même violence. Quelques combats continueront jusqu'à la mort de La Rochejaquelein en mars suivant, mais le premier épisode guerrier des guerres de Vendée est terminé.
Les colonnes infernales
Si le temps des affrontements militaires est passé, les hostilités ne s'arrêtent pas. Les Vendéens rejoignent les Chouans ou adoptent leur méthode. Les contre-révolutionnaires chouans pratiquent en fait une forme de guérilla avant l'heure, harcelant le pouvoir grâce à des attaques ponctuelles. Souvent confondue avec la guerre de Vendée, la chouannerie est en fait née en Bretagne et dans la Mayenne. Mais surtout, la Terreur gagne les campagnes vendéennes et la ville de Nantes. Si les Vendéens se sont distingués par leurs massacres, le gouvernement de Robespierre réplique avec une violence extrême. La population soutient les insurgés, il faut donc la faire payer : telle est l'idée qui ressort de la contre-attaque du gouvernement. Ainsi, les troupes du général Turreau parcourent les terres de Vendée en pratiquant la politique de la terre brûlée, d'où l'épithète de "colonnes infernales", dont les exactions prennent la forme de viols, exécutions sommaires et tortures. Elles ont l'accord implicite de la Convention, qui a voté la "destruction de la Vendée". Charette et Stofflet, qui affrontent ces colonnes, répondent aux exactions par le même type de pratique. C'est la période la plus noire de cette guerre. A Nantes, un tribunal révolutionnaire est créé avec à sa tête Jean-Baptiste Carrier. Avec plusieurs milliers de prisonniers arrêtés à Savenay, le tribunal est suspendu pour faire place à des exécutions sommaires. On fusille sans procès, avant d'opter pour les noyades : des centaines de personnes sont embarquées sur des barques fermées que l'on coule. 4 800 personnes auraient ainsi rejoint le fond du fleuve.
La fin de la guerre de Vendée
La chute de Robespierre en juillet 1794 met fin à la Terreur et amorce une solution moins radicale. Le 17 février 1795, Charette signe le traité de la Jaunaye, que la Convention thermidorienne accepte au prix de la liberté de culte et de l'exemption de conscription sur le territoire Vendéen. Pourtant, quelques mois plus tard, le débarquement d'émigrés à Quiberon donne de la force à la chouannerie et de l'espoir à Charette et à Stofflet. Tentant de réorganiser une résistance vendéenne, et relançant les combats, ils sont arrêtés puis exécutés au début de l'année suivante. Des velléités insurrectionnelles resurgiront dans un avenir proche, mais elles sont vite contenues. Le 15 juillet 1796, la guerre de Vendée est considérée comme officiellement terminée par le Directoire. Pourtant, la région tentera à nouveau de se soulever, en 1800 notamment.
Le bilan de la guerre de Vendée
Plus grande menace royaliste intérieure qu'ait connue la Révolution, la guerre de Vendée eut des conséquences dramatiques pour les territoires qu'elle a traversés : la Vendée, mais aussi le pays de Retz et une partie de l'Anjou. Pratiquant la torture et le meurtre, les deux camps ont ravagé terres et hommes. Le paroxysme du génocide a été atteint avec les "colonnes infernales" de Turreau, qui seraient responsables de près de 160 000 morts. Le caractère systématique de ces exactions a littéralement dépeuplé une région déjà pauvre. Celle-ci mettra en effet de nombreuses années avant de retrouver un équilibre.
Guerre de Vendée : dates clés
- 23 février 1793 : La Convention décide la conscription de 300 000 hommes
- Après la défaite de Neerwinden et la perte de la Belgique, l'armée révolutionnaire semble marquer le pas. Paris reste loin des armées autrichiennes ou prussiennes, mais la France risque de perdre confiance et ne souhaite guère laisser un avantage psychologique à ses adversaires, d'autant plus qu'un débarquement anglais est toujours à craindre. Les Girondins, à la tête de la Convention, décident donc de réagir en renforçant les effectifs de l'armée : 300 000 hommes devront rejoindre les rangs à partir du mois de mars. Dans un contexte économique qui reste précaire, cette conscription massive n'est pas du goût de tous. Ainsi, plusieurs régions vont réagir vivement et des foyers insurrectionnels vont fleurir, comme à Lyon. Mais surtout, cette conscription va être l'élément déclencheur de la guerre de Vendée.
- 10 mars 1793 : Révolte de Machecoul
- Depuis l'annonce de la conscription de 300 000 hommes pour aller combattre sur le front Est, la région vendéenne est en proie à une agitation grandissante. Lorsque les patriotes en charge de la conscription (habillés en bleu, d'où leur surnom) arrivent à Machecoul, la population accueille les tirages au sort avec des fourches. Le conflit tourne à l'affrontement entre paysans et patriotes. En quelques jours, ce sont plusieurs villages, tels que Chemillé, Saint-Florent-le-Vieil, ou encore Tiffauges qui se rebellent. Les premiers morts se comptent surtout chez les "Bleus", lynchés par la population. Rapidement, cette dernière s'organise.
- 14 mars 1793 : Cholet aux mains des Vendéens
- Quelques jours seulement après le début de la rébellion des paysans vendéens, ceux-ci sont parvenus à s'organiser et à se trouver un chef en la personne de Jacques Cathelineau, simple colporteur et sacristain de Pin en Mauges. Avec ce chef à son image, l'armée paysanne parvient à s'emparer de Cholet. Rapidement, ils progressent vers Chalonnes-sur-Loire (au sud d'Angers) puis Thouars. La guerre de Vendée commence ainsi par une succession de victoires des "Blancs".
- 1er mai 1793 : Thouars aux mains des vendéens
- Les colonnes vendéennes ont suivi la rive sud de la Loire pour passer près d'Angers, mais elles ont aussi progressé plus au sud. Elles prennent ainsi Thouars. La domination des insurgés vendéens progressera bien plus au sud, puisque Fontenay-le-Comte est prise à la fin du mois de mai. Cependant, les limites de la progression vers l'est sont déjà atteintes : les troupes ne passeront guère la ligne Saumur – Thouars – Parthenay.
- 25 mai 1793 : Fontenay-le-Comte prise par les Vendéens
- Plutôt partie des Mauges, la rébellion vendéenne gagne le sud de l'actuelle Vendée en prenant Fontenay-le-Comte, alors ville d'importance dans la région.
- 31 mai 1793 : Les Montagnards renversent les Girondins
- Sous la houlette de Robespierre, les sans-culottes parisiens et les "Enragés" convergent vers la Convention pour réclamer la destitution des députés girondins. Ils sont soupçonnés de préparer le retour à la monarchie et leur incapacité à faire face aux menaces extérieures leur est reprochée. Le 2 juin 1793, suite à une nouvelle insurrection menée par Marat, 29 députés sont arrêtés et retenus prisonniers. Ceux qui tenteront de s'enfuir seront guillotinés. Cet épisode ouvre la voie aux Montagnards qui prennent le pouvoir et instaurent la Grande Terreur.
- 9 juin 1793 : Les Vendéens prennent Saumur
- L'armée Vendéenne s'empare de Saumur et décide alors de traverser la Loire. Jusqu'ici, la progression des "Blancs" avait eu pour limite nord le fleuve, tandis qu'elle avait progressé au sud jusqu'à Fontenay-le-Comte. Les chefs hésitent alors : doivent-ils remonter la Loire jusqu'à Tours puis marcher sur Paris, ou doivent-ils étendre leur contrôle sur l'Ouest. Jugée plus raisonnable, la décision de marcher sur Nantes est prise. Angers tombera sans poser trop de difficultés, mais Nantes résistera fermement aux Vendéens.
- 12 juin 1793 : Cathelineau généralissime de l'armée catholique et royale
- L'armée vendéenne, qui a pris le nom "d'armée catholique et royale", nomme à sa tête Jacques Cathelineau. Le simple colporteur a désormais le titre de généralissime et gère ses troupes auprès des militaires nobles que sont La Rochejaquelein, de Charette ou d'Elbée. Ces derniers ont en effet rejoint assez rapidement une armée dont l'origine était paysanne.
- 29 juin 1793 : Nantes résiste à l'insurrection vendéenne
- Après s'être emparée d'Angers, l'armée Vendéenne de Cathelineau parvient aux portes de Nantes. Mais la ville s'est préparée et attend les insurgés de pied ferme : la population a fait le choix de se défendre. Ainsi, 12 000 hommes sont prêts à résister aux 30 000 soldats des colonnes vendéennes, réparties au nord et au sud de la ville. La meilleure organisation des Nantais comble largement leur infériorité numérique et contraint les Blancs à abandonner la bataille et à se replier. Cathelineau, blessé au combat, meurt dans les jours suivants. La progression des Vendéens marque une pause et, tandis que Paris prend conscience de l'ampleur de la menace, c'est en fait le tournant de la guerre. La Convention, désormais sous les ordres de Robespierre, s'apprête à réagir vivement.
- 14 juillet 1793 : Mort de Cathelineau
- Blessé lors de la bataille de Nantes, Cathelineau s'éteint à Saint-Florent-le-Vieil. L'armée paysanne a perdu son généralissime d'origine modeste, mais elle l'ignore. En effet, ce décès sera caché pendant un certain temps.
- 1er août 1793 : Le Comité de salut public crée l'armée de l'ouest
- Face à la menace Vendéenne, le Comité de salut public décide de réagir en rassemblant des troupes : c'est l'armée de l'ouest. Sous les ordres de Kléber, celle-ci inclue notamment l'armée de Mayence, vaincue au mois de juillet. Cet envoi massif de troupes sera, dans un premier temps, fortement bousculé par les "Blancs" de l'armée catholique et royale, mais les "Bleus" reprendront le dessus dès leur victoire à Cholet le 17 octobre et mettront rapidement fin à l'avancée des colonnes vendéennes.
- 17 septembre 1793 : La Terreur vote la "Loi des suspects"
- Suite à l'instauration de la Terreur le 5 septembre, les Montagnards mettent en place un système visant à arrêter le maximum de contre-révolutionnaires. Cette loi leur permet de rendre les procédures judiciaires plus expéditives et d'élargir les catégories de crimes contre-révolutionnaires. Sont ainsi désignés "suspects", "ceux qui par leur conduite, leurs relations, leurs propos ou leurs écrits se sont montrés partisans de la tyrannie, du fédéralisme et ennemis de la liberté ; ceux qui ne pourront justifier de leurs moyens d'existence et de l'acquit de leurs devoirs civiques ; ceux qui n'auront pu obtenir de certificat de civisme ; les ci-devant nobles qui n'ont pas constamment manifesté leur attachement à la Révolution, les émigrés, même s'ils sont rentrés, les prévenus de délits, même acquittés (...)". L'application de ce texte prendra fin après la chute de Robespierre le 9 thermidor an II (27 juillet 1794).
- 17 octobre 1793 : Les Vendéens perdent Cholet
- Sept mois après leur première victoire de taille, les Vendéens essuient une défaite de même ampleur et dans la même ville : Cholet. Au cœur du berceau de la révolte, Cholet est reprise par l'armée républicaine, supérieure en nombre. Les 30 000 Vendéens fuient la ville pour traverser la Loire (à une quarantaine de kilomètres au nord de Cholet), accompagnés de leurs femmes et enfants. Ainsi, dans la soirée et la nuit du 18 au 19 octobre, ce sont entre 60 000 et 100 000 personnes qui traversent le fleuve pour prendre la direction de la Bretagne. C'est le début de la virée de Galerne, nom celte d'un vent du nord-ouest. L'objectif des "Blancs" est de rejoindre les Chouans et d'atteindre Granville via Laval. Ils espèrent en effet un débarquement anglais dans le port Normand.
- 14 novembre 1793 : Les républicains interdisent aux Vendéens l'accès à Granville
- Bien qu'ils soient en nette supériorité numérique, les Vendéens ne parviennent pas à s'emparer de Granville, qui était leur objectif premier lors du lancement de la virée de Galerne. Les Anglais ne semblent pas disposés à débarquer en France dans l'immédiat. A partir de ce jour, la virée de Galerne va tourner au cauchemar pour les Vendéens.
- 13 décembre 1793 : L'armée vendéenne décimée au Mans
- Après un échec une semaine plus tôt à Angers, l'armée vendéenne se dirige vers Le Mans. Forte de sa victoire à Angers, l'armée républicaine fait converger une partie de ses troupes, bien supérieures en nombre, vers la cité mancelle. L'affrontement s'avère très violent et se conclut par une victoire républicaine. Les Blancs sont décimés : la moitié de leurs hommes seulement survivent à la bataille et s'orientent finalement vers le sud, pour retraverser la Loire. Après quelques victoires, notamment à Laval, la virée de Galerne est un cuisant échec pour l'armée catholique et royale.
- 23 décembre 1793 : La virée de Galerne prend fin à Savenay
- Après la défaite au Mans, les 15 à 20 000 personnes qui restent de la virée de Galerne tentent de rentrer au pays. Pour cela, ils doivent traverser la Loire. C'est ce qu'ils commencent à faire à Savenay, à proximité de Nantes, lorsque l'armée républicaine les rattrape. Les hommes commandés par Kléber, Marceau et Westermann maîtrisent totalement la situation et ont pour mission de décimer les contre-révolutionnaires. Seulement 4 000 personnes parviennent à s'échapper, alors que près de 15 000 corps vendéens joncheront Savenay et les bois environnants. La guerre de Vendée n'est pas terminée, mais l'épisode des grands combats prend fin. L'épisode suivant sera particulièrement violent, lorsque les colonnes infernales de Turreau affronteront les troupes de Charrette et de Stofflet.
- 21 janvier 1794 : Les colonnes infernales de Turreau fondent sur la Vendée
- Après la dislocation de l'armée vendéenne à Savenay, la Convention décide de poursuivre la "pacification" de la Vendée. Le soutien apporté à la contre-révolution par la population ayant été puissant, Robespierre et son gouvernement souhaitent appliquer jusqu'au bout leur résolution du 1er août, prônant des mesures extrêmes pour détruire la rébellion : destruction des récoltes et des villages, exécution des suspects, confiscation du bétail. Turreau va mettre en œuvre avec application cette politique de la terre brûlée. Seules quelques villes d'importance doivent être épargnées, le reste peut être rasé… Pendant près de cinq mois, les colonnes infernales vont ainsi multiplier exactions et massacres.
- 17 février 1795 : Traité de la Jaunaye
- Passé l'épisode des colonnes infernales de Turreau, incarnation de la Terreur Robespierriste, la Vendée a retrouvé un certain calme. La paix semble enfin aboutir grâce à l'accord de la Jaunaye. Ayant pour objectif de mettre un terme aux conflits avec Vendéens et Chouans, l'accord de paix est négocié par Charette mais refusé par Stofflet. Il restaure la liberté de culte dans les terres vendéennes, dispense les habitants de la conscription et instaure l'amnistie des rebelles. La guerre de Vendée n'est toutefois pas terminée.
- 23 juin 1795 : Débarquement de Quiberon
- Alors que la Convention cherche à réduire au maximum le poids des royalistes, la contre-révolution débarque d'Angleterre au cœur de la Bretagne. En fait, si l'uniforme est anglais, il s'agit essentiellement d'émigrés, venus pour rétablir la monarchie. Les Chouans sont prêts et rejoignent rapidement les émigrés selon leur plan. Faute de débarquement en Vendée, les troupes de Charette et Stofflet ne peuvent se joindre à la partie. Mais dès que le débarquement a lieu, ils dénoncent l'un après l'autre les accords de paix qu'ils ont signés séparément. Pourtant, mal organisée et rongée par les dissensions, l'armée d'émigrés, après une brève avancée, ne fera pas illusion longtemps. Elle est repoussée et vaincue en seulement quelques jours par l'armée républicaine.
- 25 juin 1795 : Charette reprend les armes
- Suite au débarquement des émigrés, Charrette dénonce le traité de Jaunaye et décide de reprendre les armes. L'échec du débarquement ne le découragera pas, jusqu'à son arrestation et son exécution un an plus tard.
- 23 mars 1796 : Exécution de Charrette
- Charette est exécuté peu de temps après sa capture. Il avait repris les armes après le débarquement des émigrés à Quiberon. Son exécution fait suite à celle de Stofflet, et met un terme à toute résistance organisée en Vendée, malgré quelques troubles qui persisteront.
- 15 juillet 1796 : La guerre de Vendée prend fin
- Après l'exécution des principaux dirigeants, Charrette et Stofflet, le Directoire annonce la fin des troubles dans l'ouest. Depuis mars 1793, la région Vendéenne était secouée par la guerre civile entre républicains et royalistes. Après un épisode intense et extrêmement violent d'un an, la guerre s'était poursuivie, entrecoupée de pauses, notamment grâce au Traité de Jaunaye. La région, saignée à blanc, mettra de nombreuses années à s'en remettre et tentera sans succès de se soulever à nouveau en 1800.