Résultat d'Hervé Morin aux régionales : 44% des voix, vainqueur sans surprise en Normandie
L'ancien ministre de la Défense, Hervé Morin s'est hissé à la tête de la Normandie avec 44,26% des voix, selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l'Intérieur dimanche soir.
[Mis à jour le 27 juin 2021 à 23h49] Selon les résultats complets publiés ce dimanche soir par le ministère de l'Intérieur, Hervé Morin (Union de la droite) obtient 44,26% des suffrages au second tour des élections régionales. Il est donc grand vainqueur en Normandie. Face à lui, Mélanie Boulanger (Union de la gauche) obtient 26,18% devant Nicolas Bay (RN) 19,52% et Laurent Bonnaterre (Centre) 10,04% des voix. Avec 67% d'abstention, on peut dire que les Normands n'ont pas été au rendez-vous des urnes. L'ancien ministre de la Défense n'en reste pas moins victorieux. Il était depuis le début de ces élections le favori des sondages.
Hervé Morin, une carrière au centre
De père gaulliste et chef d'entreprise, Hervé Morin refuse de reprendre la ferme familiale et décide de suivre des études à l'université de Caen, puis à l'IEP de Paris et enfin à Assas, dont il sort diplômé d'une maîtrise de droit. Il devient alors administrateur des services à l'Assemblée nationale, et chargé des cours de Paris-Descartes jusqu'en 1995. En 1996, il se présente aux élections municipales de sa ville, Épaignes, qu'il remporte. Il est ensuite élu député en 1998, et prend la présidence de l'UDF, qu'il conservera jusqu'en 2007. Dès 1993, il devient proche de François Léotard, ministre de la Défense, dont il devient le chargé de mission.
En 2002, il suit François Bayrou dans sa campagne présidentielle, et devient son porte-parole durant toute la campagne. À l'issue du premier tour, cependant, il s'éloigne de ce dernier et appelle à voter en faveur de Nicolas Sarkozy : près de huit centristes sur dix suivront son appel. Pour les élections législatives, il décide de ne pas conserver l'étiquette UDF et se présente sous le Parti social libéral européen (PSLE) et présente sur sa liste un grand nombre de personnes de sa famille, ou des proches, ce qui lui vaudra des critiques de la part de l'électorat et du monde politique.
En mai 2007, il décide de fonder le Nouveau Centre et consomme ainsi sa séparation avec François Bayrou. Il est réélu a ce poste en 2010. L'année suivante, il devient co-président de l'Alliance Républicaine Ecologiste et Sociale. En 2012, il co-fonde l'Union des démocrates et indépendants et préside son conseil national. De 2007 à 2010, il sera choisi par François Fillon pour exercer le rôle de ministre de la Défense. Maire d'Épaignes depuis 1996, député de l'Eure depuis 1998, il remporte en 2015 les élections régionales dans la nouvelle Normandie unifiée.
Lors du débat entre les deux tours, l'ancien ministre de la Défense a notamment expliqué qu'il souhaitait un établissement d'enseignement supérieur par an : "dans l'hypothèse où nous sommes réélus, j'aurai rendez-vous avec l'administrateur provisoire de Sciences Po pour renforcer la présence d'un institut politique de Paris en Normandie. J'ai des discussions avec deux écoles d'ingénieurs qui veulent s'installer dans la région". Ce rendez-vous ne saurait tarder à être programmé. Pour rappel, l'ancien ministre de la Défense faisait face ce dimanche au candidat RN Nicolas Bay, arrivé second du 1er tour avec 19,86%, Mélanie Boulanger 18,37% (LUGE) et Luc Bonnaterre (LUC) avec 11,07% dans le cadre, vous l'aurez compris, d'une quadrangulaire.