Baron Haussmann : biographie courte, grands travaux à Paris
BIOGRAPHIE BARON HAUSSMANN - Préfet de la Seine, Georges Eugène Haussmann, dit le Baron Haussmann, a supervisé de grands travaux de rénovation de la ville de Paris dans la deuxième moitié du XXe siècle.
Biographie courte du Baron Haussmann - Brillant étudiant, Georges Eugène Haussmann entre dans l'administration préfectorale, où il fait toute sa carrière. Il devient préfet du Var (1849), d'Yonne (1850) puis de Gironde (1851) où il montre des qualités d'administrateur et de conseiller. Il se marie avec Octavie de Laharpe en 1838, avec qui il a deux filles : Valentine et Henriette. Il gravit les échelons de l'administration et devient préfet. En juin 1953, l'empereur Napoléon III lui confie la tâche de moderniser Paris, de l'agrandir et surtout de l'assainir. Quelques années plus tard, le Baron Haussmann accède au statut de sénateur tandis qu'il entre dix ans plus tard à l'Académie des beaux-arts. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur, grand officier et grand-croix malgré les nombreuses critiques sur ses travaux de modernisation de Paris. Il devient aussi député bonapartiste de la Corse de 1877 à 1881, et reste une personnalité très influente de Paris dans la dernière moitié du XIXe siècle. A la fin de sa vie, il se consacre à ses Mémoires, après avoir perdu sa femme et une de ses filles. Georges Eugène Haussmann meurt en 1891, il est enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise.
Formation et carrière de haut fonctionnaire du Baron Haussmann
Georges Eugène Haussmann naît le 27 mars 1809 à Paris et grandit au sein d'une famille alsacienne protestante historiquement liée au pouvoir napoléonien. Il étudie au lycée Condorcet avant d'effectuer des études de droit parallèlement à ses études au conservatoire de musique de Paris. Il devient fonctionnaire puis secrétaire de la préfecture de la Vienne. Entre 1832 et 1849, il est sous-préfet dans de nombreux départements. Son poste à Nérac en 1832 lui permet de fréquenter la bourgeoisie bordelaise, au sein de laquelle il rencontre sa future épouse, Louise Octavie de Laharpe. Cette dernière est protestante, comme lui et ils se marient en 1838 à Bordeaux. De leur union naissent deux filles : Henriette et Valentine. Puis à compter de 1849, il est successivement préfet du Var, de l'Yonne, puis de la Gironde en 1852. Son action administrative marque ces territoires. Il fait construire de nombreuses lignes de chemin de fer ainsi que des usines. A Bordeaux, il marque l'aménagement urbain en créant de nombreuses voies, améliorant l'éclairage au gaz et l'adduction d'eau. Il est présenté à Napoléon III par Victor de Persigny, ministre de l'Intérieur, et fait préfet de la Seine. Ses capacités à gérer l'administration, trouver des financements, maintenir l'ordre et penser un nouvel aménagement urbain conduisent Louis-Napoléon Bonaparte à lui confier un gigantesque projet de rénovation de Paris en 1853.
Le Baron Haussmann et les travaux de Paris
Napoléon III, devenu empereur des français suite à un coup d'Etat, confie à Haussmann la mission de moderniser Paris. A l'époque, la ville étouffe sous le poids de l'exode rural qui a doublé sa population en moins d'un siècle. Son développement anarchique depuis la Révolution rend la ville insalubre et dangereuse. Les rues sont étroites, sinueuses, surpeuplées et il est difficile de circuler. Napoléon III, qui a vécu un temps à Londres, trouve que Paris à tout à envier à la capitale anglaise, métamorphosée par la Révolution industrielle avec ses grandes avenues, ses parcs et gares modernes. Le mot d'ordre est : tout doit circuler ! Le baron Haussmann s'attelle à ces travaux d'ampleur avec une ferme détermination. Sa mission : aérer, unifier et embellir la ville.
Haussmann commence par l'agrandir en rattachant de nombreuses communes alentour à la ville : au lieu de onze arrondissements, Paris en comprend désormais vingt. Haussmann met en pratique son culte de l'axe à travers ces travaux : création de larges boulevards, d'immeubles uniformes et lumineux, de 600 kilomètres d'égouts et 175 kilomètres de voiries. Il crée ou élargit neuf ponts et des dizaines de milliers d'habitations sont remplacées par 40 000 immeubles. Les Champs-Élysées sont aménagés, et pour une meilleure hygiène de nombreux parcs voient le jour, à l'image du parc des Buttes Chaumont. Près de 100 000 arbres d'alignement sont plantés et les bois de Vincennes et de Boulogne sont plantés. On unifie également le mobilier urbain. La ville est remodelée à travers une vision moderniste et hygiéniste en moins de 20 ans. Plus de la moitié de la surface de la ville est modifiée sous son action, les quartiers des XVIe et XVIIe siècles sont rasés et les fortifications supprimées. Les travaux d'Haussmann à Paris deviennent rapidement un modèle d'aménagement urbain en Europe.
Les caractéristiques de l'architecture haussmannienne
Au-delà des ses qualités d'urbaniste, le baron Haussmann est à l'origine de l'homogénéité esthétique de l'architecture des immeubles de Paris. Un immeuble de type haussmannien est construit en pierre de taille, présente une façade richement décorée et compte six étages. Le rez-de-chaussée est réservé aux boutiques, le deuxième étage comprend un balcon filant, les étages intermédiaires n'ont pas de balcon, le cinquième présente à nouveau un balcon filant tandis que le dernier étage, sous les combles, est réservé aux domestiques. Il impose aux propriétaires des normes de construction très strictes encourageant la construction d'immeubles et d'hôtels particuliers. De nombreux architectes se trouvent influencés par ce style unifié, rectiligne et clair, et plusieurs villes de France comme Angers ou Marseille sont redessinées sous cette impulsion.
Critique et controverses du Baron Haussmann
Certains dénoncent des objectifs sécuritaires moins avouables : après les soulèvements de 1830 et de 1848, Haussmann doit pallier le risque d'une nouvelle guerre civile et rendre impossible la construction des barricades dans les rues de Paris. A cet effet, il élargit les rues et trace des lignes droites entre les quartiers ouvriers et les casernes de pompiers. Par ailleurs, de nombreux bâtiments historiques et trésors architecturaux sont rasés, ce qui appauvrit le patrimoine architectural de Paris. Qui plus est, Haussmann bénéficie d'une nouvelle loi lui permettant de gagner du temps. Celle-ci prévoit l'expropriation pour utilité publique et hygiène. Cela contraint une partie de la classe ouvrière à quitter le centre-ville, devenu trop cher, pour la périphérie. Les expropriations poussent à la faillite de nombreux petits propriétaires, les dépossédant de tout bien. Haussmann endette lourdement la ville afin de réaliser ces travaux titanesques. Il contracte des emprunts et conduit des opérations immobilières douteuses, ce qui lui vaut de tomber en disgrâce en 1870, juste avant la chute du Second Empire.
Fin de vie et postérité du Baron Haussmann
Bien qu'il soit écarté des grands travaux menés depuis 1853, les successeurs de Georges Eugène Haussmann poursuivent son œuvre au début de la IIIème République. Il se retire durant quelques années à Cestas, près de Bordeaux. Puis en 1877, il devient député de Corse et siège dans le groupe bonapartiste de l'Appel au peuple, fonction qu'il occupe jusqu'en 1881. A la fin des années 1880, il perd successivement son épouse et sa fille aînée. Il se retire de la vie publique et rédige ses Mémoires, ouvrage important dans l'histoire de l'urbanisme français. Il décède le 11 janvier 1891, puis est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Son nom est donné à un boulevard qu'il a pensé et au bord duquel il est né, sa maison natale ayant elle aussi été détruite lors des grands travaux. Une descendante indirecte, Nathalie Larraqué-Haussmann, lance en 2009 une gamme de vin à son nom. Les travaux révolutionnaires menés par le baron à Paris contribuent au rayonnement international de la ville et constituent un héritage architectural précieux.
Baron Haussmann : dates clés
- 11 janvier 1891 : Décès d'Eugène Haussmann
- Le baron Eugène Haussmann est né le 27 mars 1809, à Paris. Sa carrière administrative le propulse, en 1853, sous Napoléon II, préfet de Seine. Il reste célèbre pour la réorganisation urbaine de Paris qu'il modifie à hauteur de 60 %. Le culte de l'axe, base de ses travaux, a pour objectif d'embellir et d'assainir la capitale. Sénateur plusieurs fois honoré, il est également décrié par le gouffre financier des chantiers entrepris. Il meurt le 11 janvier 1891.