Heinrich Himmler : biographie courte du criminel nazi
BIOGRAPHIE HIMMLER. Homme politique allemand, Heinrich Himmler est un haut dignitaire nazi. Il a dirigé la SS, la Gestapo et mis en place les camps de concentration et d'extermination. Il se suicide le 23 mai 1945 à Lunebourg.
Biographie courte de Heinrich Himmler - Heinrich Himmler naît au sein d'une famille catholique le 7 octobre 1900. Il est d'abord ingénieur agricole dès 1922, puis s'intéresse de plus en plus à la politique. Il prend part au putsch de 1923, à Munich, avant d'être engagé comme secrétaire de Gregor Strasser. Ses considérations national-socialistes le poussent à intégrer les SS. Il en devient le chef en 1929, puis est nommé à la tête de la Gestapo en 1934. Particulièrement fidèle au gouvernement hitlérien, Heinrich Himmler noie le pays, puis l'Europe, sous la répression et la terreur. C'est lui qui met en place les camps de concentration et d'extermination juifs. Ministre de l'Intérieur dès 1943, il met un terme au complot du 20 juillet 1944 et multiplie ses pouvoirs militaires. Proche de la défaite, il tente de contacter les Alliés mais Hitler le limoge. Sur le point d'être arrêté par les Anglais, Himmler met fin à ses jours en 1945.
Himmler : haut responsable nazi et exécutant de premier ordre
En août 1923, Heinrich Himmler adhère au NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands) et connaît une progression fulgurante au sein de la hiérarchie du parti. Le 6 janvier 1929, il est nommé à la tête de la Schutzstaffel (SS). Puis en 1938 il devient le chef suprême de toutes les polices allemandes, y compris la Gestapo. Il fait régner la terreur dans les pays occupés. Himmler est le premier à conclure que le projet nazi d'anéantissement idéologique conduit à engager un processus d'extermination systématique des juifs. Il prend part à la conférence de Wannsee le 20 janvier 1942, et participe à la conception et l'organisation de la solution finale. Il contribue activement à sa mise en œuvre car les camps de concentration et d'extermination sont sous sa responsabilité directe.
Personnalité insaisissable, froide, et bourreau de travail, Heinrich Himmler ne recule devant aucune atrocité afin d'atteindre les objectifs fixés par son Führer, auquel il voue une fidélité et une soumission sans limites. Individu d'apparence normale et exécutant obstiné, il renvoie à une certaine banalité du mal qui dérange (concept développé par Hannah Arendt).
En 1943, Himmler est nommé Ministre de l'Intérieur du Reich. Suite à l'attentat manqué contre Hitler du 20 juillet 1944, il se voit confier le commandement de toutes les forces armées de l'intérieur. Il devient ainsi l'un des hommes les plus puissants du Troisième Reich. Sa main de fer a joué un rôle pivot dans la solidité du régime nazi. Bien qu'il ait connaissance dès l'hiver 1944-1945 que l'Allemagne va perdre la guerre, il n'hésite pas à sacrifier des milliers de civils et soldats allemands. Ultimement, il refuse de destituer Hitler, mais se résout à négocier la capitulation de l'Allemagne avec les Alliés. Mis au courant de sa trahison, Hitler le révoque de toutes ses responsabilités.
Fuite et mort d'un criminel de guerre
Le 23 mai 1945, alors qu'il tente de fuir après la capitulation allemande, Heinrich Himmler est arrêté à Lunebourg (Allemagne) par une patrouille britannique. Il se donne la mort à l'aide d'une capsule de cyanure alors que son identité vient d'être découverte. Il échappe ainsi au jugement du Tribunal militaire international de Nuremberg pour ses crimes durant la Seconde Guerre mondiale.
Histoire familiale et descendance
En 1928, Heinrich Himmler épouse Margarete Siegroth, infirmière divorcée correspondant physiquement à l'idéal-type de la femme aryenne. De leur union naît une petite fille, Gudrun en 1929 à laquelle il porte une affection particulière. Ses rôles de père et de mari lui tiennent à cœur, mais son ascension au sein du parti l'éloigne progressivement de sa famille. Il se sépare de Margarete en 1940 sans divorcer pour autant. Il entretient une relation avec Hedwig Potthast, une de ses secrétaires. Elle donne naissance à deux enfants illégitimes, Helge un garçon en 1942, puis Nanette Dorothea en 1944. Alors que ces derniers disparaissent du paysage public, Gudrun Himmler assume pleinement l'éducation nazi qu'elle a reçu et devient une militante néonazie. Elle est cofondatrice de la Stille Hilfe, organisation de soutien envers les criminels de guerre nazis. Elle lutte activement jusqu'à son décès en 2018 pour la réhabilitation de son père. L'analyse des écrit d'Himmler, correspondances et journaux, rend compte d'un contraste saisissant entre les crimes qu'il a commis et la sollicitude et la bonté appuyée qu'il témoigne envers ses proches.
Heinrich Himmler : dates clés
- 20 mars 1933 : Premier camp de concentration
- Le commissaire nazi à la police de Munich, Heinrich Himmler, crée dans les locaux d'une ancienne usine de poudre à Dachau un camp de concentration destiné aux prisonniers politiques. Les opposants au régime, des communistes et des sociaux-démocrates pour la plupart, commenceront à y être déportés. 250 000 personnes seront transférées au camp de Dachau entre 1933 et 1945. 70 000 y mourront.
- 20 juillet 1944 : Tentative d'assassinat contre Hitler
- Assistant à une réunion au quartier général de Rastenburg, le "Führer" échappe à une tentative d'assassinat fomentée par la noblesse militaire allemande. Le comte Claus von Stauffenberg, chef d'état-major des armées de l'Intérieur, organise l'attentat dans le but de restaurer la monarchie ou du moins de mettre en place une dictature conservatrice. Il dépose lui-même une valise piégée sous la table de réunion et quitte la salle. Mais la valise est fortuitement déplacée. Elle explose vers midi, loin d'Hitler. Il n'est que légèrement blessé. Stauffenberg sera exécuté le soir même et remplacé par Himmler.
- 29 avril 1945 : Libération du camp de Dachau
- Les troupes américaines libèrent 32 000 prisonniers du camp de Dachau (Bavière). Ouvert par le chef des SS Himmler en 1933, c'est le premier camp de concentration allemand. Entre 1933 et 1945, plus de 200 000 personnes y seront déportées et les documents allemands attestent la mort de 32 000 d'entre eux, bien que ce chiffre soit sans doute inférieur à la réalité. Aujourd'hui, Dachau abrite un musée et une chapelle du Souvenir.